On a vu...
Django UnchainedBon autant le dire de suite: C'est un bon divertissement...
Mais est-ce un western spaghetti?
Assurément non, on est dans un western purement Américain...
Mais plus grave, ce n'est même plus du Tarantino!
Explication...
Tarantino a évoluer au fur et à mesure des années mais il avait un "style" des plus reconnaissable: Des putains de tunnels de dialogues complétement tarrés mais qui étaient géniaux, une sorte de philosophie de comptoir qui faisait "mouche" à chaque fois!
L'explication sur Like a Virgin dans
Reservoir Dogs, la théorie de Jules sur le porc dans
Pulp Fiction, le délire autour de The Killer dans
Jackie Brown, l'explication sur Superman dans
Kill Bill, le dialogue sur Point limite zéro dans
Boulevard de la Mort ou la théorie du rat et de l'écureil au début d'
Inglourious Basterds sont, entre autres, des classiques quasi-instantanés niveau dialogues!
Ben si vous aimez ça chez Tarantino, autant vous le dire: Pas de théories fumeuse et extravagantes dans
Django Unchained! Pas de dialogues à rallonges semblant creux mais ne l'étant pas!
Là quand c'est creux, c'est creux!
Idem pour la linéarité de l'histoire: Tarantino a toujours fait des films "à tiroir", les événements n'arrivant jamais dans l'ordre. C'est devenu un style, "son" style...
Ben dans
Django Unchained, y'a pas ça!
Tu commence l'histoire au début, tu la finit à la fin...
Venons-en à l'histoire tiens: Django (complétement transparent Jamie Foxx!
) est un esclave qui est libéré par un docteur Allemand (Christoph Walz, très bon!), chasseur de prime de son état, qui à besoin de Django pour repérer des frères dont la tête et mise à prix.
Il achète Django et le "forme".
Mais Django a une obcession: Retrouver sa femme!
Alors le chasseur de prime Allemand décide d'aider Django à la retrouver.
Déjà y'a tromperie sur la marchandise: Le héros de ce film, ce n'est pas Django mais le Dr Schulz!
Et pour plusieurs raisons: La première, c'est que Django n'est qu'un faire-valoir durant les 3/4 du métrage! Idée plus intéréssante, c'est que le Dr Schulz est le SEUL personnage positif du film!
Blancs comme Noirs, à l'exception de ce médecin Allemand, sont des ordures égoistes pretes à tout pour arriver à leurs fins!
Et Django n'est pas différent de Calvin Candie par exemple!
Schulz est le seul à montrer de l'humanité et de la bonté vis à vis des esclaves (
il propose même de racheter un esclave à Candie plutot qu'il se fasse tuer. Django, sans la moindre état d'ame, laisse l'esclave se faire dévorer par les chiens...), c'est un étranger, un "non-Américain".
Si l'histoire continuer pendant la guerre de Secession, ce Django là n'y participerait pas (en tout cas pas pour la liberté ou les esclaves!): Il n'éprouve aucune empathie pour les noirs encore esclaves!
Il s'en fout complétement!
Lui, il est libre!
Le reste, ça le concerne plus...
Et même, on a l'impression qu'il ne condamne pas le "système", surtout maintenant qu'il est du "bon" coté, c'est à dire libre!
Mais c'est une analyse "juste" que livre là Tarantino: L'histoire du Libéria le prouve! (où les ex-esclaves noirs du Sud des Etats-Unis ont créer une société "civilisée" en Afrique. Ou plutot, une société identique à celle du Sud sauf que les ex-esclaves venant des USA étaient les propriétaires et les noirs d'Afrique, les "autochtones" donc, des esclaves au service de ces propriétaires noirs...
)
La deuxième raison, c'est qu'il n'est pas question de vengeance dans ce film: Django veut prendre sa revanche, veut retrouver sa femme mais ne cherche pas à se "venger" (se venger de quoi d'ailleur? Faut une raison pour se venger! Django n'en a aucune!). Y'a une nuance entre revanche et vengeance que visiblement les journalistes et même Tarantino lui-même n'ont pas comprit...
La troisième raison, c'est que ce n'est pas un western "spaghetti" (je déteste ce terme, inventer par les Américains pour désigné péjorativement les westerns italiens et européens!),
Django Unchained est un pur film Américain, avec une vision Américaine!
Pourquoi?
Car ce n'est pas la violence (moins présente que dans ses autres films d'ailleur) qui fait un western à l'européenne! C'est le thème, s'apparentant bien souvent à un drame antique, avec des situation cornéliennes, un film où tu sais que le héros va finir au mieux seul mais broyés physiquement et moralement, au pire six pieds sous terres!
Le western européen, c'est une symphonie macabre, à la lisière du gothique bien souvent...
Autre caractéristique: Les personnages!
Dans le westerns Italiens, les personnages ont plus d'intéret que l'histoire: Des gens brisés par l'adversité, des gens dont ont découvre les failles, les fellures...
Dans
Django Unchained, on a pas ça: Il n'y a aucune implication dramatique (ce qui est paradoxale!), c'est pas gothique pour un sous et surtout, des personnages de BD, affecter par rien, "brisés" par rien (un mec esclave depuis l'enfance, martyrisé, battu, dont la femme a été vendue... Ben non, il est "cool"!
).
La dernière raison, la violence...
Ce film doit être celui de Tarantino le moins violent, le plus "sage" et qui n'a rien en commun avec les excés baroques des films de Corbucci voir même de Sam Peckhinpah!
Et n'a rien en commun avec les propres excés de Tarantino: Oreille tranchée au rasoir, viol dans une cave, crane explosé à la batte de base-ball, croix gammés "gravés" sur le front, scalps, crane couper en deux au katana, crane exploser avec une porte...
Toute cette "folie meurtrière" et ultraviolente du père Quentin, pouf, disparue, envolée alors que justement, un western, c'est l'écrin parfait pour cette "folie"!
Faudrait que les journalistes et les spectateurs qui croient que
Django Unchained est un western "spaghetti", faudrat qu'ils se mettent à jour en voyant autre chose que les films de Sergio Leone (qui eux sont pas vraiment italien dans l'esprit d'ailleur...
)
Quand on voit Django Unchained, on est face à un produit très "bas de gammes" pour du Tarantino, qui semble peu inspiré, avec une histoire ayant du potentielle mais ne démarrant jamais vraiment sur les 2h40 (d'ailleur le film est un peu long sur la fin...)
Y'a pas de monter crescendo vers l'ineluctable confrontation, une montée en puissance qui finit par explosé dans des gerbes de sang! (
la fin du film est tout bonnement gerbante de miévrerie: Elle est moins marquante que la fusillade après la mort de Candie! Mais le pire, c'est ce putain de Happy End qui est gerbant: Les méchants sont tués, les gentils vivants et en bonnes santés et ils vont vivrent heureux et auront beaucoup d'enfants! C'est Tarantino "ça"? )
La musique qui ne m'avait pas convaincue en cd est quasi-absente du film, n'utilisant que ça et là des minis-morceaux. Cela prouve encore que c'est plus du Tarantino (la musiques de ses films précédents étaient "importantes" dans le métrage... Pas là!)
Un petit mot sur le casting: Jamie Foxx est mauvais comme un cochon, Christoph Walz et Leonardo di Caprio s'en sortent bien malgrès la maigreurs extremes de leurs personnages (qui sont les deux plus intéréssants et les seuls personnages presque Tarantinien!
). Samuel L. Jackson est assez ridicule, Don Johnson ressemble au colonel Sanders des fast-food KFC...
L'apparition de Franco Nero est sympathique, tout comme celle de Tarantino lui-même (mais cette apparition n'atteint pas les personnages "cultes" de Jimmy dans
Pulp Fiction ou de Richard Gecko de
Une Nuit en Enfer!).
En lisant tout ça, vous vous dites que c'est un putain de mauvais film...
Même pas: C'est un bon divertissement, qui se laisse bien suivre (la dernière demi-heure est de trop vraiment... Le film aura gagner en intéret avec un montage plus court, vraiment!), on s'ennuis pas...
Mais le film donne la sale impression que Tarantino s'est "embourgeoisé", qu'il est un réalisateur Hollywoodien, un réa livrant au public un bon divertissement mais pas un grand film et surtout, sans originalité...
Et si on compare
Django Unchained à
Pulp Fiction,
Jackie Brown,
Reservoir Dog ou
Inglourious Basterds, que se soit dans le fond ou dans la forme, Django est mis au tapis par KO au premier round!
Un bon film et un bon western Américain mais indigne de quelqu'un comme Quentin Tarantino...