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Les Films du Corbeau présente
Rhesus X

L’épidémie avait été effroyable. Encore aujourd’hui, les autorités compétentes étaient incapables de s’entendre afin d’expliquer où et comment le virus était apparu, mais en quelques semaines seulement, il s’était répandu dans la quasi-totalité de l’île et avait causé des milliers de morts. Des morts bels et bien morts. Pas les « autres », les « morts-vivants » comme on les avait faussement appelés, et qui avaient pu se rétablir, mais leurs victimes. Presque toutes les familles de Cinéjeu Island avaient été touchées. C’est Melvil Robicheaux (Axel Winthorp) qui avait trouvé le remède. Ingénieur au sein de Prisma Corp., la plus importante société de biochimie pharmaceutique de l’île, il avait réussi à endiguer le développement des cellules gangrénées. Mieux encore, avec l’aide de ses deux partenaires, sa compagne Vera Cybulski (Renee Bartek) et son ami Ian McDougall (Daniel Rye), tous deux biochimistes de renom, ils étaient parvenus, aux prix de nombreuses nuits sans sommeil, à les soigner pour leur permettre de retrouver leur état d’origine.  

L’armée avait eu fort à faire pour pouvoir maîtriser les hordes de zombies sanguinaires et leur injecter le sérum. Malgré l’ordre formel de ne pas les tuer, les pertes avaient été encore lourdes, d’un côté comme de l’autre. Mais l’épidémie avait été vaincue, et les infectés avaient retrouvé leur corps, leur vie et leurs familles sans garder un seul souvenir de l’horrible transformation et des dégâts dont ils avaient été coupables malgré eux. La vie avait repris son cours, et tout le monde avait été avide d’oublier ces semaines de cauchemar au plus vite.  

Immédiatement, les Dr. Robicheaux, McDougall et Cybulski avaient repris le travail afin d’assurer le suivi de leur découverte. De toute évidence, un remède aussi efficace qu’inespéré devait être approfondi, et ils eurent rapidement la confirmation que si les cellules soignées étaient bien portantes, elles étaient encore fragiles. Mais ils ne purent poursuivre leurs recherches très longtemps. Gustavo Perreira (Jeremy Hamlisch), le directeur général de Prisma Corp., avait débarqué un beau jour dans leur laboratoire afin de leur ordonner de mettre un terme à leurs expériences. Le gouvernement n’avait pas l’intention de soutenir davantage ces recherches et avait intimé les différentes sociétés pharmaceutiques de l’île de suivre leur exemple. L’heure était à la reconstruction, tout le monde voulait tourner la page.  

Les ingénieurs s’étaient scandalisés, Robicheaux était monté au créneau et avait voulu défendre leur cause auprès du conseil d’administration. Leur faire comprendre que l’arrêt des recherches était dangereux, que le remède n’avait pas été testé à long terme, que tout le monde semblait se satisfaire de données trop méconnues. Mais ce fut en pure perte. La Prisma Corp. était inébranlable et ne voulait pas risquer de se mettre le gouvernement à dos.  

C’est pour le Dr. McDougall que la frustration avait été la plus difficile à gérer. Il avait perdu sa femme et ses deux fils dans l’épidémie, et ces recherches étaient immédiatement devenues le seul but de sa vie. Il avait claqué la porte avec éclat. Robicheaux et Cybulski, eux, avaient simplement courbé l’échine. Ils n’avaient pas la fortune personnelle de McDougall pour se permettre de perdre un des rares emplois de biochimiste que Cinéjeu Island pouvait leur proposer…  

 

****************  

 

6 ans plus tard, à GerardMerveille.  

 

Melvil Robicheaux était penché sur son microscope. Il clignait trop des paupières pour pouvoir faire un travail suffisamment propre, il le savait. A cette heure tardive, après une si longue journée de travail, il aurait du rentrer retrouver Vera. Mais ces heures étaient les seules qu’il pouvait consacrer à ce qui lui importait vraiment. Contre toute attente, la Prisma Corp. avait lâché du lest une année après les événements. C’était Hildegard Kraus (Adele Cohen), la vice-présidente, qui avait réussi à obtenir ce maigre compromis de la part du conseil d’administration : Robicheaux et Cybulski allaient pouvoir utiliser le laboratoire de la Prisma Corp. pour poursuivre leurs expériences sur les cellules guéries, mais sur leur temps libre, sans financement et à condition que les autres tâches qui leur seraient assignées soient toujours prioritaires. Le directeur Perreira semblait prendre cette décision comme une défaite, et il s’était depuis lors appliqué à les abreuver de travail. Si bien que depuis 5 ans, Robicheaux et Cybulski se relayaient, pour autant qu’ils en aient la force et le courage, à poursuivre leur étude envers et contre tout. Une étude qui avançait à pas de fourmi...  

Ainsi, attablé au-dessus des cellules en question, qui avaient au moins pour elles de n’avoir pas démontré de signe de faiblesse au cours de ces dernières années, Robicheaux tenta une énième expérience. Lui et sa compagne testaient les cellules « témoins » en contact avec une infinité de préparations chimiques différentes afin d’observer leur résistance. Ces préparations imitaient artificiellement toutes sortes de gaz et de contacts moléculaires que les cellules dites « réelles » (comprenez celles des personnes infectées par le passé) pouvaient rencontrer. Il effectuait son opération avec précaution (ils étaient bientôt à cours de cellules témoins et la société n’allait pas leur financer un nouveau stock…) malgré son état d’épuisement.  

Puis tout à coup, son sang se figea. Les cellules réagissaient… En quelques secondes, Robicheaux fit face à la pire de ses appréhensions : il avait trouvé une mixture artificielle qui avait réactivé les cellules ! Les cellules infectées étaient donc bien endormies, pas guéries !  

Il sauta sur le combiné de téléphone et réveilla Vera.  

- Mon Dieu, ça y est… Tu te rends compte de ce que cela veut dire, Melvil ?  

- Bien sûr ! Que fait-on ? J’appelle Perreira ?  

- ... Non, attends demain. Ce n’est pas à quelques heures près. On marche sur des œufs Melvil, tu le sais. Si tu le réveille à cette heure-là, tu risque de pointer au chômage avant d’avoir pu lui expliquer quoi que ce soit…  

- Tu as raison. Je rentre.  

Il s’apprêtait à raccrocher.  

- Melvil, attends ! Tu ne m’as pas dit… Alors, c’était quelle préparation ?  

- … Je ne sais même pas !  

Robicheaux attrapa la fiole qu’il avait utilisée pour son expérience et voulut lire l’étiquette. Il pâlit.  

- J’ai oublié de l’étiqueter !  

- C’est pas vrai ! Mais qu’as-tu dans le crâne ?  

- Je suis crevé, Vera ! Voilà ce que j’ai ! On a fait des centaines de préparations, il est 2 heures du mat’…  

- Tu te rends compte du temps qu’il va nous falloir pour la décortiquer et retrouver la formule ?  

- Que veux-tu que je te dise ? Je suis désolé.  

- … Allez, rentre te coucher. Je m’y attellerai demain matin pendant que tu sauteras à la gorge de l’autre abruti.  

 

Robicheaux régla son taxi et s’apprêtait à pénétrer dans son immeuble, quand une silhouette attira son regard de l’autre côté de la rue. Seul au milieu du trottoir, un homme le fixait. Il ne fallu pas longtemps à l’ingénieur pour le reconnaître.  

- Ian !  

Il traversa la rue désertée et le rejoignit. L’un et l’autre se souriaient. Ils ne s’étaient plus revus depuis 6 ans, et malgré toutes ses tentatives, Robicheaux n’avaient plus réussi à le joindre nulle part. McDougall avait tout simplement disparu…  

- Ca alors… Si on m’avait dit !  

Et ils se tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Malgré la lueur des réverbères, Robicheaux le trouva vieillit. Pourtant, il ne put s’empêcher de lui dire :  

- Tu n’as pas changé…  

- Et toi, tu es toujours aussi menteur !  

- Comment vas-tu ?  

- Viens, marchons un peu.  

Ils longèrent l’artère tranquille et se posèrent sur un banc qui surplombait un GérardMerveille illuminé. McDougall admira le paysage et soupira.  

- Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas remis les pieds dans cette ville.  

- Qu’est-ce qui t’amène ?  

Son ami se tourna vers lui et le fixa d’un regard étrange.  

- Alors comme ça, tu as enfin abouti à quelque chose ?  

- … De quoi parles-tu ?  

- De tes recherches. Tu as enfin découvert que le danger n’est pas écarté.  

- Mais comment le sais-tu ?  

- Je ne t’ai pas quitté à ce point-là ! Je me suis tenu au courant. Et moi aussi, j’ai avancé Melvil. Je n’ai fait que ça. Depuis la dernière fois que tu m’as vu, j’ai passé mon temps à poursuivre nos recherches. Ce que tu as découvert ce soir, moi je l’ai découvert il y a 3 ans.  

- … Mais pourquoi n’as-tu rien dit ?  

- Pour qu’on me réponde que j’étais un vieux fou ? Pour qu’on me musèle et voir tous mes efforts réduits à néant une fois de plus ? Non Melvil, non. Ce McDougall est derrière moi. Ces ordures ne méritent pas qu’on s’épuise pour eux. Ni la Prisma Corp., ni le gouvernement, ni ces moutons trop heureux qu’on leur mente plutôt que d’affronter la vérité. Mais ne t’en fais pas, bientôt, ils n’auront plus le choix. C’est comme ça qu’il faut les traiter, Melvil. Comme les sales mômes ingrats qu’ils sont. Depuis 3 ans, je leur prépare une petite surprise qui ne manquera pas de leur donner le coup de fouet dont ils ont besoin…  

- Mais de quoi parles-tu ?  

McDougall se leva et se tourna vers lui. Il sortit de sa poche un tube en verre apparemment vide, mais à la lueur du réverbère, Robicheaux y distingua une légère teinte verte.  

- Tu vois ce tube ? C’est la préparation que tu as utilisé ce soir. C’est celle que j’ai découverte il y a 3 ans.  

Les yeux de Robicheaux s’ouvrirent d’excitation. Mais McDougall ouvrit le couvercle du tube, et la teinte verte s’évapora dans l’air.  

- Que fais-tu ? Donne-la moi !  

- Excuse-moi Melvil, mais non. Ce n’est pas à toi que je vais la donner, mais à eux…  

Il embrassa l’ensemble de la ville d’un geste du bras. Robicheaux comprit où il voulait en venir et une sueur froide lui coula dans le dos…  

- Ian, tu ne peux pas faire ça !  

McDougall lui répondit sur un ton d’excuse.  

- Pourtant si, c’est bien ce que je vais faire.  

- Je ne peux pas te laisser faire !  

Robicheaux se redressa et empoigna le col de McDougall. Celui-ci sortit un objet de sa poche et le plaqua contre le ventre de son ancien collègue, qui ressentit une grande décharge électrique et tomba au sol.  

- Je savais que tu ne me comprendrais pas. Excuse-moi, Melvil.  

McDougall s’éloigna, laissant Robicheaux inanimé au pied du banc.  

 

 

Lorsque Robicheaux arriva devant le bureau de Perreira le lendemain matin, on lui répondit qu’il était en comité de direction. Il le cueilli néanmoins dès la sortie de sa réunion.  

- Perreira, je vous avais prévenu et vous ne m’avez pas écouté ! Mais maintenant vous n’avez plus le choix !  

- Robicheaux…  

- Les cellules sont seulement en sommeil ! Et j’ai trouvé le moyen de les réveiller ! Vous comprenez ce que cela veut dire ? Mais McDougall aussi, et il a la ferme intention de…  

- Robicheaux !...  

- Ecoutez-moi bon sang ! Nous courrons tous un grave dan…  

- FERMEZ-LA !  

Ils se tenaient face à face au milieu du hall et tout le monde avait stoppé ses activités pour les regarder.  

- Robicheaux, vous savez très bien ce que je pense de vos élucubrations. Et vous me parlez de McDougall, ce vieux timbré ! Vous n’avez pas remarqué que nous sommes dans une crise économique sans précédent ? J’ai vraiment d’autres chats à fouetter. Alors rempochez vos histoires à dormir debout, et reprenez le travail. Sinon, j’appelle la sécurité et vous ne verrez plus l’intérieur de ce bâtiment, ni d’aucun autre similaire. Faites-moi confiance.  

Robicheaux était tellement atterré qu’il le laissa partir sans dire un mot de plus. Il était désemparé et ne savait par quel bout s’y prendre, quand une voix s’éleva doucement derrière lui.  

- Venez dans mon bureau, Robicheaux. Et comptez-moi vos malheurs.  

C’était Hildegard Kraus. Il put lui expliquer la situation. Aussi dramatique soit-elle, la vieille dame la reçu avec un calme olympien. Après un moment de silence, elle dit posément :  

- Nous avons un grand retard sur le Dr. McDougall. Il faut à la fois que vous poursuiviez vos recherches et que nous trouvions le moyen de l’arrêter. Dr. Robicheaux, chaque personne à sa place : vous et le Dr. Cybulski allez vous consacrer à votre travail, et moi je vais me charger de trouver le Dr. McDougall… et de contenir M. Perreira.  

- Mais Mme Kraus, malgré tout le respect que je vous dois, comment pourrez-vous le retrouver ?  

- Je n’ai sûrement pas l’âge de courir à travers la ville, mais j’ai d’autres ressources, croyez-moi.  

Robicheaux s’apprêtait à sortir du bureau, relativement peu confiant. Comme si elle avait lu dans ses pensée, Kraus ajouta :  

- Dr. Robicheaux, peu sont ceux qui le savent, mais j’ai des raisons très personnelles de m’impliquer à vos côtés. Voyez-vous, si le Dr. McDougall parvient à ses fins, alors je serai moi-même un danger pour la société.  

Robicheaux n’en crut pas ses oreilles.  

- Vous voulez dire que vous…  

- Oui, moi. Alors je vous en prie, accordez-moi la même confiance que je place en vous et votre compagne.  

 

 

 

Adrienne Hare (elle-même) avait accepté de suivre le journaliste mondain Shinji Tanaka au bal de Mme la Maire. Chaque année, Anastasia Kahn organisait cette soirée caritative au sein de la mairie afin de récolter des fonds pour diverses causes. En tant que jeune actrice dont la carrière avait tendance à végéter, Adrienne avait cru bon de se montrer à ce grand rendez-vous des personnalités gérardmerveilleuses, même si c’était au prix de la passer au bras de ce journaliste aussi vicieux qu’ennuyeux. Elle se tenait auprès de lui et cherchait un visage familier qui aurait pu lui permettre de s’éclipser, au moins quelques minutes, mais elle ne connaissait pas suffisamment de monde. La Maire n’allait pas tarder à faire son apparition, et pour l’instant tout le monde se contentait de se tenir dans la salle de réception, discutant et buvant du champagne.  

N’arrivant plus à prétendre s’intéresser à la conversation de Tanaka, elle se proposa d’aller leur chercher deux nouvelles coupes de champagne. Elle s’éloigna et ne se pressa pas de trouver un serveur sur son chemin… Elle s’ennuyait et fixait les dorures du plafond, quand son regard fut attiré par la bouche d’aération : elle avait l’impression de voir une fumée verte en sortir, sans en être sûre pour autant. Son observation fut interrompue par un serveur qui lui tendait un plateau remplit de coupes de champagne. Ne pouvant visiblement échapper plus longtemps à son triste sort, elle saisit deux coupes et retourna auprès de Tanaka.  

Quand elle le vit au loin, elle comprit que quelque chose n’allait pas. Il tenait sa main crispée sur son torse, comme si quelque chose lui faisait mal, puis s’effondra au sol ! Elle voulut le rejoindre, mais elle fut bloquée dans son élan par un autre serveur qui, lui aussi, s’effondrait au sol en renversant le contenu de son plateau sur sa robe en soie. Déboussolée, elle tenta de le rattraper mais il était trop lourd pour elle. Elle releva la tête en quête de secours, et constata l’invraisemblance de la situation : dans toute la salle de réception, des dizaines de personnes s’effondraient à leur tour, provoquant la surprise et l’angoisse des convives. Elle rejoignit alors Tanaka, pour se rendre compte qu’il était déjà mort et froid comme la glace. Seule quelques dizaines de secondes s’étaient écoulées ! Désemparée, elle ne savait que faire et son angoisse montait à mesure que des cris commençaient à retentir dans la salle. Elle était profondément choquée par la vue du visage de Tanaka, qui pâlissait et se crevassait à une vitesse fulgurante. Puis elle sentit l’odeur : une odeur de putréfaction qui se dégageait du corps du journaliste. Déjà ? Elle recula et fut aussitôt rattrapée par l’odeur, mais cette fois-ci du serveur qui gisait dans son dos, dans un aussi triste état. Des hommes et des femmes autour d’elle commençaient à ressentir des haut-le-cœur. C’est alors que la foule commença à se ruer vers la sortie. Adrienne suivi le mouvement, mais la sortie était trop étroite pour leur permettre de fuir rapidement, et elle utilisa son châle pour se protéger de l’odeur pestilentielle qui leur montait au nez à tous. Elle se retourna et contempla la salle à demi vide, et pourtant jonchée de cadavre. Elle pouvait voir celui de Tanaka, les bras crispé au-dessus de son torse. Quand soudain, elle eut l’impression de voir ses mains bouger…  

 

 

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Un film d’horreur de Leonard BRUMEL  

Un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Axel WINTHORP – Melvil Robicheaux  

Daniel RYE – Ian McDougall  

Adele COHEN – Hildegard Kraus  

Renee BARTEK – Vera Cybulski  

Jeremy HAMLISCH – Gustavo Perreira  

Adrienne HARE – elle-même  

 

Sur une musique de Veronica DAVEY  

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série A d'horreur de Leonard Brumel

Axel Winthorp

Adele Cohen

Daniel Rye

Renee Bartek
Avec la participation exceptionnelle de Jeremy Hamlisch, Adrienne Hare
Musique par Veronica Davey
Sorti le 28 décembre 2030 (Semaine 1356)
Entrées : 20 929 944
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