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Les Films du Corbeau présente
Trumblestone Manor

1866, sur une petite route des Highlands écossais.  

(BO : http://www.youtube.com/watch?v=HHo9o-qmz8I)  

 

La pluie fouettait la vitre du fiacre et le tonnerre se faisait de plus en plus proche. L’inspecteur Ian Connoway (Frank Mattis) avait renoncé au sommeil depuis longtemps déjà, maintenu en éveil par le cahot brutal de l’équipage, malmené par une route caillouteuse et inégale. Par la vitre, il distinguait à grand peine le paysage, le ciel étant obscurcit par un temps épouvantable qui ne laissait rien filtrer de la lumière du jour. Seuls les éclairs lui permettaient d’apercevoir par moments la lande balayée par les vents. Il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de l’empathie par le cocher, penché sur ses rennes, seul face au déferlement des éléments. Il se rassura en se disant que sa peau buriné prouvait son habitude du grand air…  

Trois jours plus tôt, il avait été sur le point de reprendre le train pour Londres, lorsque le télégramme lui fut délivré, un télégramme qui lui annonçait que sa mission en Ecosse n’était pas terminée. Scotland Yard l’avait envoyé à Glasgow pour enquêter sur la mort de la maîtresse d’un membre du Parlement. Son supérieur avait cru bon de le dépêcher sur place en constatant de la délicatesse de l’affaire, dans un contexte de tensions toujours exacerbées entre l’empire britannique et sa province écossaise. Il avait réussi à déjouer le scandale planifié, et avait prouvé une fois de plus son talent et son grand tact dans les affaires touchant de près les intérêts de la Couronne et de l’aristocratie.  

Il se réjouissait de retrouver ses pénates, lorsque son supérieur lui commanda de rejoindre les Highlands. Un jeune comte y avait été assassiné, semblait-il. Il rejoignait maintenant de manoir de Trumblestone, qui semblait désespérément isolé. Son fiacre avait traversé la dernière bourgade, Mallaig, depuis quelques lieues déjà et Connoway n’apercevait toujours pas la destination finale.  

 

Ce ne fut que lorsqu’il sentit le cahot des pavés sous les roues du fiacre qu’il comprit qu’ils arrivaient enfin. Il se pencha contre la vitre, et dans la lumière d’un éclair, il distingua la silhouette lugubre d’un manoir de pierre sombre. Il reposait sur un îlot aux abords d’un loch, et le fiacre rejoignait maintenant le domaine par un pont de pierre à alcôves.  

L’équipage fit son entrée une cour intérieure et Connoway distinguait maintenant quelques éclairages feutrés à travers les fenêtres du manoir. Le fiacre longea l’entrée principale, mais ne s’arrêta pourtant pas. Connoway s’interrogea, puis il aperçut une silhouette malingre faire signe au cocher, recroquevillée sous un parapluie que le vent menaçait de retourner. Un majordome leur faisait signe de s’avancer jusqu’à l’entrée de service. Sitôt arrêtés, Connoway sortit du véhicule bringuebalant et fut amené jusqu’à la porte de l’office. Le cocher le suivit avec ses quelques bagages. Là, il retrouva un peu de cette chaleur dont il rêvait depuis des heures et se réchauffa auprès du foyer. Le majordome lui retira son manteau trempé.  

- Le maître de maison est absent ? , s’enquit-il auprès du domestique.  

- Non, monsieur. Earl McRuari vous recevra dans un moment. Nous vous avons d’abord préparé une légère collation pour vous réchauffer.  

« Earl » McRuari… L’appellation inhabituelle prouvait déjà à l’inspecteur qu’il venait de mettre les pieds dans une famille très attachée aux égards dus à leur rang. Le terme n’était plus beaucoup utilisé, la majeure partie de l’empire utilisait le terme de « Comte », plus moderne et moins académique.  

 

Le majordome s’impatientait de le voir finir son thé chaud ». « Earl McRuari » l’attendait. Connoway le suivit, et put découvrir un manoir aussi ancien que confortable. Malgré ses origines manifestement antédiluviennes et sa décoration faite de lourdes étoffes et de vestiges d’un passé prestigieux, d’armes et d’écus portant les blasons de la famille et décorant les murs de pierre, il se dégageait des pièces qu’il traversa une chaleur agréable. Au moins la famille avait les moyens de chauffer des pièces visiblement peu usitées, ce qui n’était pas toujours choses courante, même parmi les plus grandes familles aristocratiques.  

Le majordome mena Connoway jusqu’au grand hall d’entrée. Un homme distingué, entre deux âges (Leonard Brumel), l’attendait en bas d’un lourd escalier de bois. Celui-ci lui tendit la main.  

- Bonsoir, inspecteur. Je suis le comte Teárlach McRuari de Dunnyveg. Merci d’être venu nous retrouver aux confins du monde, malgré les intempéries.  

Connoway répondit à son salut. Le comte l’invita à le suivre et, ensemble, ils gravirent les escaliers. Alors qu’ils longeaient les couloirs, McRuari lui contait l’histoire de la demeure et de sa famille, ou tout du moins lui en faisait un résumé, en illustrant son récit grâce aux nombreux portraits de ses ancêtres qui étaient accrochés aux murs. Il semblait fier de son histoire, pourtant Connoway avait l’impression qu’il cherchait également à s’excuser de l’agencement pompeux de l’histoire familiale, immanquable où que l’on se déplace dans le manoir.  

Il le fit pénétrer dans un petit salon faiblement éclairé et il lui proposa de s’asseoir face à lui, dans des fauteuils positionnés près de la cheminée. Son visage devint alors plus grave.  

- Mais vous n’êtes pas venu pour des leçons d’histoire. J’imagine que Scotland Yard vous a prévenu du drame qui touche notre famille…  

Connoway était effectivement au courant, mais il préféra ne pas interrompre l’homme et entendre à nouveau les faits relatés par les mots du père de la victime.  

 

Son seul fils, Fergus, avait porté les armes aux Indes quelques années. Deux ans auparavant, il était revenu à Londres et rapidement, il avait épousé une jeune fille de bonne famille. Ce n’était que quelques mois auparavant qu’il avait rejoint sa famille au manoir, accompagné par sa jeune épouse, et avait retrouvé sa place le plus naturellement du monde. McRuari était comblé par le retour de son fils, qui semblait enclin à s’impliquer dans les affaires familiales et la gestion de leurs terres et fermages. Mais il disparut mystérieusement un soir de la semaine précédente, et fut retrouvé au matin, dans la lande. Il était visiblement mort noyé et avait de plus été horriblement piétiné par les sabots d’un cheval. Depuis, la maison était en deuil, les membres de la famille n’avaient aucune explication à cet acte barbare.  

Connoway avait reçu un double du rapport légiste. Fergus McRuari était effectivement mort noyé. Malgré tout, son corps avait été retrouvé dans la lande, éloigné des eaux de plusieurs toises. Le médecin avait indiqué que le piétinement des sabots était postérieur à la noyade. Ses notes démontraient sa surprise face aux traces des sabots sur le cadavre, qui prouvaient selon lui la taille remarquable de la bête, dans des contrées où les chevaux étaient justement réputés pour leur petite taille, bien plus pratique pour progresser sur la lande.  

Mais ces détails, Connoway ignorait si le père de la victime les connaissait, et il n’en parla pas.  

 

Un silence pesant s’installa. McRuari semblait visiblement revoir des images terribles de la semaine passée. Puis il reprit le contrôle de lui-même et se releva.  

- Il faut que je vous présente à ma famille. J’ai bien peur que cela ne prenne que peu de temps.  

Il conduisit l’inspecteur à une porte latérale, mais se retourna vers lui avant de l’ouvrir.  

- Je vous serais reconnaissant de traiter ma bru avec beaucoup de tact. Elle a été très ébranlée par la mort de mon fils, et sa santé en est restée fragile.  

Ils pénétrèrent alors dans un deuxième salon, plus vaste. Deux femmes étaient assises dans des fauteuils éloignés l’un de l’autre, et elles tournèrent toutes deux le visage vers les nouveaux arrivants. La première était jeune et très belle (Suri Pendragon), bien que son teint soit extrêmement pâle et ses traits tirés, et elle se tenait assise près du feu de cheminée. La deuxième était beaucoup plus âgée (Adele Cohen) et brodait à la lueur d’une chandelle de l’autre côté du salon. Bien qu’elle fût vêtue de noir, comme la jeune femme, il se dégageait d’elle une toute autre personnalité. Ses traits étaient sévères et son maintien rigide, engoncé dans une robe à col serré digne d’un autre temps. Un drap à rayure écossaise barrait son abdomen et rejoignait la lourde encolure de ses jupons. En la voyant, Connoway eut l’impression de mieux comprendre les lieux : cette femme collait bien mieux à l’image chargée de traditions de la bâtisse que ne le faisaient le comte et la jeune femme.  

En leur souriant, McRuari les présenta à Connoway.  

- Je vous présente la comtesse Ailein McRuari de Dunnyveg, ma mère, et voici ma belle-fille, Lady Shannon McRuari de Dunnyveg.  

Au lieu de répondre au salut respectueux de l’inspecteur, la vieille dame fronça les sourcils et s’adressa à son fils avec colère.  

- Pourquoi toutes ces flambées, Teárlach ? Tout le manoir est une étuve. As-tu de l’argent à jeter par les fenêtres, à dépenser tout ce bois ?  

McRuari lui répondit sur le ton d’une indulgente réprimande.  

- Mère, nos habitudes peuvent être rudimentaires, mais il ne serait pas très courtois de recevoir nos visiteurs au milieu de vieilles pierres glaciales.  

- As-tu honte de ton héritage ? Je te trouve bien prévenant avec ce « visiteur »…  

McRuari se tourna vers Connoway, embarrassé.  

- Veuillez excuser ma mère, elle est très… attachée à certaines habitudes.  

- Je te prierai de ne pas t’excuser pour moi !  

Connoway n’était certes pas choqué par le ton méprisant que la comtesse usa à son égard. A force de côtoyer l’aristocratie britannique dans le cadre de leurs plus sombres histoires, il avait l’habitude de se voir considérer comme un vulgaire fossoyeur. En tant qu’inspecteur de police, il était d’extraction modeste. Et les plus traditionnels des aristocrates voyaient comme un affront qu’un homme comme lui vienne fouiller dans leur intimité.  

 

 

Ce soir-là, il n’aborda pas frontalement la raison de sa présence. En particulier car la jeune veuve semblait effectivement très fragile et totalement choquée par les événements. Il s’adressa à elle avec délicatesse, mais eut bien du mal à entendre ses courtes réponses, tant elle s’exprimait avec fragilité. C’est pourtant elle qui le mena à ses appartements lorsqu’il fut temps de se retirer. Alors qu’il s’apprêtait à emprunter la porte de la chambre qu’elle lui avait ouverte, la jeune femme lui posa soudain la main sur le bras et s’adressa à lui avec une voix étonnamment intense.  

- J’ai bien peur que vous ne puissiez rien pour nous, inspecteur. Fergus est perdu, et vous ne pouvez rien contre ces forces-là.  

- De quelles forces parlez-vous, my Lady ?  

Son regard reflétait maintenant un grand désarroi.  

- L’ « Each uisge » est venu et a pris mon mari ! Je l’ai entendu cette nuit-là. Il n’y a rien à faire contre les forces du mal !  

Connoway était intrigué et voulu lui demander des explications. Mais une voix sèche les interrompit.  

- Shannon, ma fille, laissez l’inspecteur se retirer. Vous allez l’inquiéter inutilement avec vos légendes.  

La vieille comtesse les suivait avec un chandelier à la main. A la voir ainsi se promener dans les couloirs, Connoway repensa un instant aux histoires de fantômes et de châteaux écossais qu’on lui contait dans son enfance… Elle invita la jeune femme à rejoindre sa chambre. Shannon parut frustrée d’être coupée dans son élan, mais elle n’osa pas poursuivre et se retira, les laissant seuls devant la porte de la chambre. Connoway se retourna vers la comtesse.  

- De quoi parlait-elle ?  

- Oh, n’allez pas y prêter attention. Elle est profondément choquée, et dans son état, elle est prête à prendre au sérieux la moindre légende de nos contrées.  

- Qu’est-ce que l’ « Each uisge » ?  

La vieille dame lui répondit d’abord par un regard qui exprimait très clairement sa contrariété à le voir poursuivre sur ce sujet.  

- On dit qu’un esprit maléfique apparaît près des lochs sous la forme d’un cheval noir et entraîne ses proies à la mort. C’est ça, l’ « Each uisge ». Maintenant, revenons au monde des adultes et allons dormir, dit-elle avec autorité.  

Sur ce, elle laissa l’inspecteur sur le seuil de sa porte, dans le noir…  

 

 

Connoway eut bien du mal à trouver le sommeil. Au dehors, le vent hurlait toujours et la pluie cinglait les carreaux de sa fenêtre mal chaussée. Dans l’âtre de la cheminée, le bois crépitait confortablement, mais le vent s’engouffrait par l’ouverture en sifflant le long des parois de pierre.  

Après de longues heures à tourner dans ses draps, tourmenté par la fatigue et des images d’énorme cheval noir arpentant les landes, l’attention de Connoway fut attirée par le son du plancher qui crissait de l’autre côté de la porte. Il alluma une chandelle, revêtit sa robe de chambre et ouvrit lentement sa porte. Dans le couloir, une silhouette féminine marchait silencieusement, dans le noir. Il la suivit. Un éclair au-dehors lui permit de distinguer le visage de Shannon. Elle marchait les yeux ouverts, ne portant qu’une chemise de nuit blanche à dentelle qui volait autour d’elle dans les courants d’air des couloirs. Connoway s’approcha d’elle et l’interpella, mais elle poursuivit sa progression sans lui prêter attention. Elle semblait dormir les yeux éveillés.  

Elle atteignit le bout du couloir qui se terminait par une double-fenêtre striées de carreaux troubles. Elle ouvrit la fenêtre en grand et se tenait maintenant immobile devant l’ouverture. Connoway se tenait auprès d’elle et regardait, comme elle, la longue et obscure étendue de lande déserte et malmenée par les intempéries. Il dut se reculer, car la pluie le trempait et le vent le frigorifiait. Shannon, elle, semblait y rester insensible. Soudain, un lugubre et puissant hennissement de cheval provint de la lande, au loin. Les sangs du jeune homme se glacèrent, et Shannon se cambra. Elle hurla et s’effondra sur le sol, inconsciente. Connoway se pencha vers elle, il toucha son visage imprégné de sueurs froides. Bientôt, il entendit les pas précipités de domestiques alertés dans leur sommeil par le cri de la jeune femme. Deux d’entre eux les rejoignirent et se penchèrent à leur tour sur le corps inerte. Une voix dure s’éleva derrière Connoway.  

- Ramenez-la dans sa chambre. Demain, nous irons chercher le médecin.  

Sans sa voix si autoritaire, Connoway n’aurait probablement pas reconnu la vieille comtesse dans ses habits de nuit et la tête engoncée dans une charlotte blanche… Les domestiques portèrent Shannon le long du couloir. Connoway voulut les suivre, mais la main de la comtesse se referma sur son bras et elle s’adressa à lui avec colère.  

- Dans quel état l’avez-vous mise, sombre inconscient ? Sont-ce là les méthodes de la police d’aujourd’hui ? Vous devriez avoir honte, jeune homme !  

L’inspecteur était abasourdi par tant d’injustice. Il voulut se justifier, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Pour la deuxième fois en moins d’une journée, elle le laissa planté là, seul, et sans lumière…  

 

 

Connoway était profondément marqué par l’effroi qu’il avait ressenti la nuit précédente. Il n’était pas homme à se laisser impressionner si facilement, mais il était indubitable qu’un cheval avait henni au milieu de la lande, en plein milieu de la nuit. Au matin, il se décida à faire le tour du manoir et des écuries. Il lui paraissait invraisemblable qu’un cavalier ait pu chevaucher dans une contrée aussi hostile, sous un temps de diable, mais il devait s’en assurer. Le garçon d’écurie lui soutint néanmoins qu’aucun de leurs chevaux n’avaient passé la nuit dehors. Il pouvait en jurer, puisque lui-même avait dormi sur place.  

Le temps s’était apaisé. Le soleil ne brillait pas, mais les nuages étaient suffisamment lumineux pour permettre à Connoway de prendre pleinement connaissance du paysage environnant. Les landes, les bruyères, les ajoncs et le loch qui longeait l’une des façades du manoir formaient un spectacle aussi splendide que rigoureux. En observant le manoir en plein jour, il fut surpris de l’état de délabrement manifeste de la toiture et de certaines corniches. Ce manque d’entretien contredisait l’impression qui avait été la sienne, la veille au soir, de confort et de luxe dans le manoir. Il faudrait qu’il vérifie l’état exact des finances de la famille. Et d’ailleurs, à ce sujet, il ne s’était pas encore posé la question de savoir à qui profiterait la mort du jeune Fergus. Les meurtres trouvaient souvent leurs causes dans de sombres histoires d’héritage et de drames familiaux. Il fallait qu’il interroge le notaire du village.  

Dans l’immédiat, la raison l’aurait poussé à retourner dans le manoir et commencer à s’entretenir avec les proches du défunt. Mais à l’idée de passer sa journée dans ce microcosme étouffant et lugubre, alors qu’il était toujours sous le coup d’une inquiétude complètement irraisonnée faite d’ombres et d’esprits maléfiques, il se décida plutôt à rejoindre le village. En plus du notaire, il lui fallait rencontrer le légiste qui avait inspecté le corps de Fergus McRuari, et interroger les villageois sur la famille.  

Il trouva le cocher et lui demanda de préparer l’équipage. En attendant, il se mit en tête de marcher dans la lande. Alors qu’il traversait le pont, il distingua Teárlach McRuari qui rejoignait le manoir après une promenade matinale.  

- Bonjour, inspecteur. Je ne vous demande pas si vous vous êtes bien reposé, je sais que vous avez eu une nuit mouvementée.  

- Comment va votre belle-fille ?  

- Elle a été très éprouvée, mais elle va mieux. Elle se repose. Le médecin doit être en chemin. Mais je ne sais pas s’il pourra grand-chose pour elle, je crois que c’est sa raison qui est atteinte.  

- Pourquoi dites-vous cela ?  

- Elle ne parle que de ce cheval de légende. Elle l’aurait entendu hennir cette nuit encore.  

- J’ai bien entendu un hennissement, moi aussi.  

McRuari le regarda avec curiosité.  

- Vous croyez aux légendes, inspecteur ?  

- Je crois aux mystères pavés de mauvaises intentions. Et quand je ne comprends pas ce qui se passe, je cherche une explication. Il y en a toujours une, mais parfois très bien cachée.  

- Du Scotland Yard, pure souche ! , dit le compte avec humour. Où allez-vous à cette heure ?  

- Je pensais marcher dans la lande en attendant le cocher. Je compte me rendre au village.  

- Vous ne devriez pas vous aventurer seul dans la lande. Elle est infestée de poches marécageuses, et les hautes herbes cachent des trous d’eau qui peuvent être dangereux. Vous devriez m’attendre, je vous guiderai. Quand vous reviendrez du village, s’il fait suffisamment jour, je vous accompagnerai.  

Connoway le remercia. McRuari rejoignit le manoir, mais l’inspecteur fit tout de même quelques pas dans les abords de la lande. Il regardait au loin, aussi manqua-t-il de tomber lorsque son pied se prit dans un obstacle imprévu. Il regarda les herbes et distingua, à ses pieds, l’empreinte. Une empreinte de sabot de cheval non ferré. Mais d’après les proportions de cette empreinte, Connoway eut du mal à se représenter l’animal tellement sa taille devait être impressionnante… Il resta songeur quelques instants, puis se mit en quête d’autres empreintes qu’il ne pourrait manquer de trouver. Pourtant, il n’en trouva aucune.  

Toujours aux aguets, toujours suspicieux, il se demanda si McRuari ne l’avait pas vue, cette empreinte, lui aussi…  

 

 

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Un film de Fano TOENGA TE POKI  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Frank MATTIS - l’inspecteur Ian Connoway  

Suri PENDRAGON - Lady Shannon McRuari de Dunnyveg  

Leonard BRUMEL - Earl Teárlach McRuari de Dunnyveg  

Adele COHEN - la Comtesse Ailein McRuari de Dunnyveg  

 

Sur une musique de Lisa KELLY  

 

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier de Fano Toenga Te Poki

Frank Mattis

Suri Pendragon

Leonard Brumel

Adele Cohen
Musique par Lisa Kelly
Sorti le 05 décembre 2031 (Semaine 1405)
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