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Les Films du Corbeau présente
Filles de Roy

 

Dans la cale humide et sombre du navire, où une cabine collective avait été aménagée pour elles et les autres filles, Eugénie (Marlene Somers) et Perrine (Tori Hunter) tentaient de se réconforter en oubliant le tangage brutal d’une mer passablement démontée. Perrine cherchait le sommeil, la tête posée sur les genoux de sa grande sœur. Autour d’elles, les autres filles n’avaient pas la chance de pouvoir compter sur une parente : toutes étaient seules face à leur peur. Toutes avaient un point commun : elles étaient orphelines, et toutes avaient acceptées d’être des « Filles de Roy ». Comme les autres, les sœurs Eugénie et Perrine Douet vivaient de misère, dans les rues de Vannes, lorsque les femmes des bonnes œuvres étaient venues les trouver. Le Roy de France mettait en place une grande opération humanitaire. En devenant leurs tuteurs, Louis le Quatorzième proposait à toutes ces filles de rejoindre les colonies, où le royaume subviendrait suffisamment à leurs besoins pour leur trouver une position. Ainsi, on vidait les rues de bouches inutiles pour peupler les nouvelles colonies, où les femmes étaient une denrée rare. Eugénie et Perrine acceptèrent de traverser l’Atlantique et de rejoindre la Nouvelle-France, pour une nouvelle vie. La proposition était aussi douloureuse qu’inespérée : elles quittaient leur pays pour toujours mais trouvaient une chance de ne pas finir par arpenter le pavé, comme beaucoup d’autres avant elles.  

Derrière la porte de la cale, le bruit reconnaissable de la jambe de bois de la vieille Amédée (Adele Cohen) les réveilla de leur torpeur : elles venaient les avertir de s’apprêter, la terre était en vue. Ces longues semaines de navigation tempétueuse arrivaient à leur terme, enfin. Lorsque les deux sœurs montèrent sur le pont, elles furent saisies par un vent glacial et chargé d’humidité. Mais leur cœur se souleva à la vue de la côte canadienne. Une terre promise pour une nouvelle vie, qu’elles allaient aborder avec courage, ensemble…  

Amédée rassembla ses filles sur le port de Louisbourg, ville côtière d’Acadie. La vieille femme acariâtre et autoritaire était chargée d’accompagner les « filles de Roy » sur le continent, et elle allait maintenant les partager en différents convois, où toutes seraient séparées pour rejoindre les quatre coins de la Nouvelle-France. Eugénie n’entendit d’abord qu’une seule information : elles allaient rejoindre la ville de Québec. Mais lorsque sa petite sœur l’empoigna et lui renvoya un regard de détresse, elle se recentra sur les paroles de la vieille femme : seule Perrine rejoindrait Québec, Eugénie était destinée à rejoindre la partie la plus méridionale de la colonie, la Louisiane ! L’aînée s’emporta aussitôt. Dotée d’un très fort caractère, et rapide à la colère, elle protesta énergiquement.  

- Où ma sœur va, je vais !  

Mais la vieille femme lui saisit le poignet de sa main sèche et nerveuse et lui répondit par un regard teinté de vice :  

- Toi, j’ai tout de suite vu que tu allais être une épine dans ma jambe de bois. Alors je te le dis maintenant, et je ne te le dirai qu’une fois : donne-moi une raison, une seule de te renvoyer dans les rues où on t’a ramassé, et crois-moi bien que je n’hésiterai pas…  

Eugénie était désemparée : elles étaient seules, aux prises avec cette femme et ses hommes sans pouvoir demander de l’aide à quiconque. Elles venaient de débarquer sur une terre inconnue, et appartenaient maintenant au Roy qui avait payé pour leur traversée. On ne les laisserait pas partir seules et renoncer, tenter de se construire seules une nouvelle vie. Elles étaient engagées, et à ce prix avaient perdu leur liberté.  

Néanmoins Eugénie ne se laissa pas faire, et il fallut la force de trois hommes pour l’enfermer de retour dans la cale du navire. Les deux sœurs étaient éloignées de force, et en furent déchirées. Chacune de leur côté, elles promirent de se retrouver…  

 

 

Lorsqu’Eugénie débarqua à Boloxi une semaine plus tard, ses joues s’étaient creusées et elle était dans un état épouvantable. Elle s’était débattue, avait refusé de se nourrir convenablement, et tout tenté pour mener à l’équipage une vie d’enfer. La vieille Amédée lui en gardait une rancune acérée et l’avait laissée emprisonnée dans la cale toute la traversée. Aussi, malgré son désespoir et sa colère toujours aussi vive, la jeune femme fut heureuse de revoir la lumière du jour. Ici, le ciel était plus lumineux que sur les côtes acadiennes, l’air plus chaud, mais aussi plus lourd d’humidité. Maintenant, c’était vraiment trop tard. Elle ne pouvait plus lutter contre le sort, et sa sœur était quelque part loin d’elle, à des milliers de lieues. Aussi se laissa-t-elle nettoyer et apprêter par les deux autres filles qui avaient été débarquées en même temps qu’elle. Elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur n’avait pu être l’une de ces deux filles. Sans doute la vieille carne d’Amédée prenait-elle du plaisir à tourmenter ses « protégées »…  

Amédée les emmena jusqu’à Louisville, la plus grosse bourgade de la Louisiane française. Elles furent logées dans une pension respectable, et on leur offrit une robe blanche. Certes tissée d’une toile grossière et pas forcément adaptée à leurs formes, mais elle était de loin le plus bel atour qu’il leur avait été donné de porter. Puis la vielle femme les rassembla dans la salle de réception de la pension. Elle les aligna devant elle et les toisa avec une manifeste satisfaction personnelle.  

- Vous allez être maintenant mariées. Des hommes vont venir vous voir et vous choisir. Je vous conseille d’être avenantes et de ne pas faire vos mijaurées.  

Eugénie sentit son sang refluer. Elle s’avança, menaçante.  

- Ce n’est pas ce qui a été convenu ! Nous ne sommes pas des esclaves ! Le Roy nous a promis de quoi construire une nouvelle vie, libre et indépend…  

Eugénie reçut une gifle cinglante qui la projeta au sol. La vieille femme avait une force étonnante.  

- Petite imbécile, que crois-tu pouvoir faire seule, ici ? Tu ne connais rien ni personne ! Tu n’es rien ! Ce n’est pas de toi que ton royaume a besoin, mais de ses hommes, travailleurs, solides, et munis d’une femme qui veillera à leur confort.  

A terre, Eugénie releva la tête et ne désarma pas.  

- Je refuse. Vous ne pouvez pas m’obliger.  

Amédée se pencha vers elle et sussura :  

- J’en ai assez de toi. Si tu veux partir, fais-le. Mais crois-moi, tu ne connais rien de ce pays. Il est rude et hostile. Tu n’as qu’un seul choix devant toi : servir les hommes qui construisent ce pays. Soit en ouvrant tes cuisses dans un bordel, soit en tenant leur maison.  

Eugénie avait envie d’ajouter quelques rides sur ce vieux visage à coup de griffes… Mais au fond d’elle, elle hésitait : si elle n’arrivait pas à s’en sortir avec sa sœur dans les rues de Vannes, comment s’y prendrait-elle dans un pays qu’elle redoutait et où tout lui était inconnu ? Elle décida de prendre son mal en patience. Elle jouerait le jeu, et attendrait son heure. De toute façon, rien ne la retiendrait bien longtemps de rejoindre sa sœur…  

Au cours de l’après-midi, une quinzaine d’hommes défilèrent devant les trois jeunes femmes. La plupart d’entre eux étaient des fermiers ou des soldats. Quelques rares bourgeois vinrent les regarder, mais elles eurent la désagréable impression qu’ils venaient juste au spectacle : ceux-là n’épousaient pas les filles de rien. Les deux autres femmes trouvèrent rapidement leur parti, malgré leur visage quelconque, et partirent directement à l’église, l’une avec un vieux fermier, l’autre avec un jeune clerc de notaire qui parut repoussant à Eugénie. Tous avaient d’abord posé leur dévolu sur la jeune femme, de loin la plus belle et la mieux faite. Mais ses regards assassins, les gestes violemment repoussés, l’absence de réponse à leurs questions les dissuadèrent rapidement. Vraiment, celle-ci était trop peu avenante, et promettait un foyer infernal. Amédée la coinça entre deux portes :  

- Je te préviens petite gueuse, si tu n’arrêtes pas ton numéro, je te vends au pire bordel du patelin. Si tu refuses le prochain…  

A ce moment, un homme entra. Energique et élancé, il salua les hommes encore présents, qui répondirent à son salut avec respect, voire même avec crainte. L’homme était connu. Il arborait un sourire confiant et carnassier lorsqu’il toisa son entourage. Amédée s’avança et s’adressa à lui sur un ton inhabituellement obséquieux pour une vieille femme aussi acariâtre.  

- Monsieur Rouvelle, quel plaisir de vous revoir ! Mais j’ai bien peur que cette fois encore, je n’ai personne à vous proposer qui puisse être à votre goût…  

Maréchal Rouvelle (Alec Lederman) toisa Eugénie.  

- Que me chantes-tu là, Amédée ? Celle-ci m’a pourtant l’air de premier choix : elle a la croupe haute, les mamelles bien faites… et un visage assez plaisant !  

- Mais un caractère impossible, Monsieur ! Elle n’est pas pour vous plaire, croyez-moi…  

L’homme s’avança vers la jeune femme et, lui agrippant le menton, releva son visage vers le sien. Eugénie le repoussa sauvagement et lui cracha au visage.  

- Je ne suis pas un canasson qu’on vend au marché, pourceau !  

Il s’essuya le visage et lui adressa un regard enflammé de colère. Dans la pièce, tout le monde s’était tût, Amédée retenait sa respiration. Eugénie s’attendait à être battue, mais elle ne parerait pas le coup. Mais c’est un sourire qui se dessina au coin des lèvres de Maréchal, et il se détourna. Il lança à la vieille femme :  

- Félicitations Amédée, tu as enfin réussi. Je viendrai la chercher demain matin et l’emmènerai à l’église.  

Puis il sortit sans se retourner. Amédée regarda la jeune femme avec haine :  

- Tu ne mérites pas la peine qu’on se donne pour toi… Mais je me réjouis au moins en me disant que tu as trouvé un maître qui saura te dresser mieux que je ne l’ai fait. Pour ça, tu peux me croire…  

 

 

Perrine vécu moins d’aventures que sa sœur. D’une nature plus réservée, et désespérée par la perte de sa sœur, elle vivait ses nouveaux jours avec indolence et une certaine passivité. Aussi, lorsqu’Antonin La Rochelle (Simon Mayer), un jeune fermier effacé des abords de Québec, se présenta à elle, et qu’il lui proposa le mariage pour remplacer sa précédente épouse trop tôt emportée par la maladie, elle ne refusa pas. C’est à peine si elle répondit, un simple acquiescement de la tête. Antonin prit ainsi pour femme une inconnue dont il n’avait jamais entendu le son de la voix avant qu’elle prononce un discret « Oui » devant le curé. Perrine s’installa dans sa ferme, où elle tenta de prendre ses marques. Mais ses journées étaient moroses, elle ne pensait qu’à sa sœur et à son triste sort. Antonin la trouvait très belle, mais il n’était pas beaucoup plus bavard qu’elle. Il se contentait de veiller à son confort, tout en lui demandant son aide lorsque les travaux de la ferme étaient trop exigeants pour lui seul. Le soir venu, ils restaient assis dans la même pièce, le plus souvent en silence, profitant du crépitement de la cheminée ou de leurs tâches anodines. Au bout de plusieurs semaines, ils ne savaient toujours presque rien l’un sur l’autre.  

Pourtant, si Perrine s'était mêlée à la population du village, si elle avait discuté avec d'autres rombières de la place du marché... Bref si quelqu'un le lui avait demandé, elle aurait pu dire qu'elle éprouvait, malgré tout, une forme d'affection pour son époux. Que ses silences étaient meublés de petites attentions. Qu'après tout, rien dans son quotidien ne lui était particulièrement difficile, ni même désagréable. Qu'elle n'avait même jamais vécu dans un tel confort. Si on le lui avait enlevé sa sœur, elle se dirait peut-être heureuse. Malgré tout, son unique but était de partir retrouver Eugénie.  

Antonin s'était rendu au grand marché à bestiaux de Québec et avait averti Perrine qu'il ne rentrerait que le lendemain. Aussi se décida-t-elle : elle assembla ses quelques effets dans une sacoche de voyage et empocha les quelques économies que son mari avait mis de côté à son intention. Elle se rendit sur la place du village et réserva un siège dans le prochain fiacre à destination de Montréal. De là, elle se débrouillerait bien pour rejoindre la Louisiane. Elle n'avait évidemment pas assez d'argent pour un si long voyage, mais elle trouverait toujours un moyen... Le tout était de prendre le départ, sinon elle trouverait toujours des raisons de repousser le voyage.  

Le fiacre arriva, Perrine confia sa sacoche au cocher et s'apprêtait à monter, lorsqu'elle aperçut son visage... Antonin se trouvait à l'autre bout de la place, devant l'auberge, et la regardait. Il la voyait monter dans le fiacre, prendre la route pour le fuir... et il n'esquissait pas un mouvement. Dans ses yeux, elle lut aussi clairement que s'il lui parlait la compréhension et le regret. Perrine en eut le cœur transpercé. Il n'avait pas mérité ça. Elle détourna le regard et s'assit sur son siège, s'efforçant de regarder ses mains, ses mains qui tremblaient...  

Le fiacre se mit en route, Antonin baissa la tête. Elle était partie. Pourtant, quand il la releva, il la découvrit debout, au milieu de la place du village, sa sacoche de voyage déposée à ses pieds. Elle le regardait. Elle avait pleuré. Elle lui souriait.  

 

 

Au cœur des champs de coton et des vergers s'élevait une grande et belle bâtisse aux colonnes blanches. De cette maison s'élevaient des cris... Un jardinier noir, qui s'escrimait au soleil sur des parterres de fleurs, croisa un groupe d'esclaves, tout aussi noirs de peau, qui rentraient des champs. Il leva les yeux au ciel. Ces cris, lui comme eux les entendaient presque chaque jour. Une fois de plus, la nouvelle épouse tenait tête au maître de maison et les murs tremblaient...  

Eugénie avait réussi à concentrer toute sa colère et sa frustration sur une seule personne. Maréchal était un « rustre sans manières », un « butor » qui confondait les femmes aux animaux, une « outre de vin ambulante » qui s'imaginait pouvoir lui imposer un maître. Et elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour lui mener une vie d'enfer, pour lui faire regretter de l'avoir épousée malgré elle. Maréchal, de son côté, ne se laissait pas faire. Homme de poigne, il avait l'habitude d'être entendu et obéi, personne ne lui tenait jamais tête bien longtemps... sauf ce diable de femme ! Il aimait les défis et le combat. Et celui qu'il menait depuis plusieurs semaines avec cette tigresse était de loin le plus excitant de ceux qu'il avait eu à mener...  

Ce jour-là, comme chaque jour, la querelle s'était embrasée à partir de rien, une broutille. Et chacun trouvait une importance vitale à s'attacher aux plus futiles des détails comme si leur vie en dépendait. Après avoir évité de justesse le vol plané d'un autre de ses vases en porcelaine, Maréchal avait réussi à saisir le pan de sa robe. En tirant dessus, il parvint à la faire tomber au sol. Il lui saisit les poignets et pesa de tout son poids sur elle. Enfin il la dominait. Elle hurlait. Il tenta de lui clouer le bec avec un baiser à pleine bouche. Il dut reculer, la lèvre mordue. Alors il retint les deux mains fines de la jeune femme dans une seule des siennes, bien plus musclées, et releva sa robe. De ses jambes, il se fraya un passage entre les siennes... Alors la joute pris un tour plus sensuel.  

Il pensait l’emporter par la force, mais Eugénie exultait. C’est elle qui le tenait, c’est elle qui parvenait à ses fins. Depuis le premier soir où il l’avait forcée, elle avait compris qu’elle le dominerait toujours tant qu’elle parvenait à attiser ses désirs. Dans ce moment précis, il la pensait sienne, mais il ne voyait pas qu’elle resserrait son emprise...  

 

 

Le lendemain, Eugénie se promenait sur le port de Louisville. Maréchal avait trop confiance en lui pour enfermer sa femme. Eugénie s'était gardée de lui parler de sa sœur et de ses volontés de la rejoindre. De toute façon, tous les hommes des alentours connaissaient Maréchal Rouvelle et dépendaient trop de lui pour apporter une quelconque aide à Eugénie. Aussi venait-elle souvent voir les navires arrimés, en attendant le jour où un étranger pourrait enfin lui permettre de s'échapper et partir retrouver sa sœur. Et ce jour-là, c'était aujourd'hui. Elle observait un bâtiment d’où on débarquait des marchandises. Il était orné d'un pavillon qu'elle ne connaissait pas. Elle interpella un matelot aux bras chargé, mais celui-ci lui répondit dans une langue qu'elle ne comprenait pas. Alors elle entendit une voix derrière elle, qui s’exprima dans un Français teinté d’un lourd accent traînant.  

- La Hollande. C'est le pavillon hollandais.  

Elle se retourna et découvrit un homme charmant qui se découvrit et lui prit la main pour y déposer un soupçon de baiser.  

- Je suis le capitaine de ce navire, Pieter Ruysdael. Pourquoi voulez-vous connaître notre pays d'origine ?  

Eugénie tenta de lui montrer son plus beau sourire.  

- Ce n'est pas tant vos origines qui m'intriguaient que votre destination, capitaine.  

- Nous appareillons ce soir pour la ville de New York. Pourquoi cette question ?  

- La simple curiosité d'une femme n'ayant que rarement voyagé, capitaine. Je ne me suis pas présentée, je suis Madame Rouvelle.  

Une deuxième fois, le capitaine Ruysdael se découvrit avec galanterie. Mais il n'eut pas la réaction que redoutait Eugénie.  

- Ce nom vous dit-il quelque chose ?  

- Je m'en excuse, mais non Madame. Le devrait-il ?  

Elle sourit. Il n'était donc pas de ces hommes qui redouteraient son mari. Ils entamèrent une marche le long du quai.  

- Mon époux est très connu dans cette ville, mais il est mort il y a peu. Capitaine, ne tournons plus autour du pot. Quelle somme d'argent demanderiez-vous pour me permettre d'embarquer avec vous ? Je veux à tout prix rejoindre ma famille à New York.  

Le capitaine s'excusa.  

- Je dirige un navire de commerce, pas de plaisance. Je regrette, il n'est pas du tout adapté à recevoir une dame.  

La jeune femme s'arrêta et lui fit face. De toute évidence, il ne connaissait pas encore la détermination d'Eugénie...  

 

 

Le jour s'était levé et Maréchal Rouvelle était dans une fureur incommensurable. Il dévastait ses appartements. Sa femme s'était enfuie. A la nuit tombée, on l'avait vue monter à bord d'un navire qui avait aussitôt appareillé pour New York. De plus, une domestique venait de lui rapporter que tous leurs couverts en argent avaient disparu. Il y en avait pour une petite fortune.  

- La garce !, cria-t-il en retournant avec violence son bureau de bois massif.  

Elle avait osé... Lui faire ça à lui... Pourtant, dans leur dernière étreinte, il avait senti quelque chose en elle, qui lui fit croire qu'elle cédait enfin du terrain. Il n'avait pu se tromper... Ce qui lui faisait le plus mal était qu'il prenait conscience du vide qu'elle laissait derrière elle, et de l'emprise qu'elle avait réussi à gagner sur lui. Lui, Maréchal Rouvelle, dans le giron d'une femme !  

Il chevaucha jusqu’en ville, où il retrouva plusieurs hommes qui lui devaient quelques services.  

- J’ai épousé une petite grue qui s’est enfuie en me volant. Il ne sera pas dit que Maréchal Rouvelle se laisse tondre par une femelle. Elle est partie en mer, pour le Nord. Je paie celui qui me suit, il ne le regrettera pas.  

Pour sûr, on savait dans le pays que Rouvelle avait de quoi récompenser les menus services. En menant grand train, ils avaient moyen d’arriver à New York avant le navire de commerce…  

 

 

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Un film de Stefen MENEZ  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Marlene SOMERS - Eugénie  

Alec LEDERMAN - Maréchal Rouvelle  

Tori HUNTER - Perrine  

Simon MAYER - Antonin La Rochelle  

Ken BARBY - Pieter Ruysdael  

Adele COHEN - la vieille Amédée  

 

Sur une musique de Peter FALTERMEYER  

 

Scénario : (1 commentaire)
une série A historique de Stefen Menez

Alec Lederman

Marlene Somers

Simon Mayer

Tori Hunter
Avec la participation exceptionnelle de Ken Barby, Adele Cohen
Musique par Peter Faltermeyer
Sorti le 06 février 2032 (Semaine 1414)
Entrées : 22 722 617
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