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Les Films du Corbeau présente
Le Jour où j'ai tué H...

Antoine (Thor Degast) était frigorifié, il ne sentait plus le bout de ses doigts, ni de ses orteils. Devant lui s’étendait Paris. Il se pelotonnait dans sa veste trop fine, livré aux vents qui fouettaient la tour. Il avait passé la nuit blotti contre ce pilier de fer, à près d’une centaine de mètres du sol, dans l’empêtrement de ferraille de la tour Eiffel. Il n’avait presque pas dormi. A chaque fois qu’il s’assoupissait, il se sentait tomber et se réveillait en sursaut. Il était éreinté… Mais qu’importait dorénavant ?  

Il repensa à Pursley. A l’heure qu’il était, il devait probablement être mort. Comme Colette. Ou bien mal en point en tout cas. Il avait lamentablement échoué à l’aider. Au moins lui restait-il une chance de réparer quelque chose.  

Et Josépha ? Où était-elle à présent ? Repenser à elle, à ses yeux azurs, ses cheveux flamboyants, ses tâches de rousseur, lui faisait mal. Il avait échoué auprès d’elle aussi. Il devait la protéger. Mais il l’avait perdu dans la débandade. Pourvu qu’elle ait réussi à leur échapper… Mais il n’y croyait plus, elle n’était pas réapparue au cours des trois derniers jours.  

Des bruits de voix s’élevèrent, une vingtaine de mètres plus bas. Toute la matinée, il avait suivi les préparatifs. Les ouvriers de la tour, chaperonnés par des soldats allemands, avaient préparé le palier du 1er étage pour l’événement imminent. Dans quelques minutes, le Führer en personne allait marcher là, se pavaner à la rambarde d’un des plus célèbres symboles français sous les yeux d’une foule d’ébahis stupides amassés aux pieds de la tour. Mais Antoine avait une carte à jouer. Pursley était venu en France pour préparer un attentat contre Hitler, et la mission avait échoué à cause d’Antoine. C’était donc à lui de réparer les dommages.  

La foule, tout en bas, s’anima. L’heure était venue. Hitler, accompagné de quelques officiers, venait d’apparaître. Personne n’avait vu qu’un jeune homme se tenait recroquevillé vingt mètres plus haut, à l’abri d’une poutrelle de fer, depuis la veille au soir. Il se redressa et se mit debout, précautionneusement. Alors il ouvrit sa veste et débloqua l’amorce de la ceinture d’explosifs qu’il avait attachée autour de son ventre. Il referma son poing autour du détonateur. Ne lui restait plus qu’à faire un pas en avant. Il s’écraserait à quelques mètres d’Hitler, et l’entrainerait dans la mort…  

Il releva la tête, fixa l’horizon. Dans Paris, c’est un visage de jeune femme rousse au regard tendre qu’il voyait. Le regard qu’elle avait quand elle l’avait embrassé. Juste avant que…  

- Pour toi, Josépha.  

Il tendit la jambe et avança.  

 

 

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LE JOUR OU J’AI TUE HITLER  

Un film de Chris Mercury  

 

 

Le bruit des moteurs était assourdissant et le vent lui giflait le visage. Le lieutenant-colonel Pursley (Raphael Lillard) regarda Perry et Holloway sauter, puis il s’approcha de la porte ouverte à son tour. Les nuages de cette nuit sans lune ne lui offraient qu’un gouffre noir béant à contempler. Soudain, l’effroi lui serra les entrailles. Il ne fallait pas qu’il hésite. Alors, il entendit les balles trouer la carlingue. Un avion allemand les avait pris en chasse. Il sauta. Grand bien lui en prit, car dans le vide, il sentit le souffle chaud d’un moteur explosé lui caresser la nuque. Il chutait dans le vide. A mesure que le sol s’approchait, il distinguait les cimes de la forêt de Compiègne. Les parachutes ouverts de ses compagnons d’armes disparaissaient dans l’obscurité. Il était grand temps de tirer à son tour sur la sangle…  

 

 

La nuit était bien avancée et ils distinguèrent enfin les lumières d’une ville. Ils n’étaient plus qu’à quelques kilomètres de Paris. La motocyclette émettait des ratés, car ils étaient trop lourds pour elle. Pursley se courbait contre Perry qui guidait la machine. Il se tenait l’aine, la douleur de la balle était aigüe. Il n’avait pu prendre les commandes de son véhicule. Il avait néanmoins eu plus de chances qu’Holloway, qui n’avait pas réussi à sortir de la forêt. Ils traversaient maintenant un Aubervilliers endormi. Perry devait arrêter le véhicule, ils continueraient à pied. Ils n’avaient aucune chance de passer inaperçu en moto dans Paris pendant le couvre-feu. Il se demandait bien comment il parviendrait à poursuivre sur une jambe, mais il n’avait pas le choix…  

 

 

Perry s’écroula sous le tir ajusté du policier. Pursley courrait aussi vite qu’il pouvait, il en arrivait presque à oublier la douleur. Il devait quitter le boulevard, il était une cible trop parfaite. Il entendait des cris allemands résonner dans l’aube naissante. La vitrine qu’il longeait explosa sous les balles, ils l’avaient repéré. Il tourna à l’angle d’une rue et s’y enfonça aussi vite qu’il pouvait. Il était complètement perdu. Il avança encore, emprunta une rue plus étroite, mais il entendait le moteur de la voiture qui se rapprochait. Il était trop lent ! Il s’effondra sur une porte d’entrée et tenta de l’ouvrir, mais en vain. Il puisa sur ses quelques forces et se mit à courir. La voiture allemande déboucha au bout de la rue, il se plaqua contre une porte-cochère. Ils s’approchaient de lui, beaucoup trop vite. Dans son dos, sa main se referma sur la poignée, qui tourna. La porte s’ouvrit. Pursley s’y engouffra rapidement et la referma. En sueur, le souffle court, il écouta le véhicule passer devant la porte sans s’arrêter. Il put respirer plus à son aise. Mais bientôt, un bruit se fit entendre dans son dos : une lumière s’alluma dans la loge des gardiens. Il longea le couloir ouvert sur une cour intérieure. Il aperçut une porte entrouverte, s’y engouffra. Un local à ordures. L’abri suffirait pour le moment…  

 

*  

 

Antoine sortit du métro. Les Allemands étaient nombreux dans le quartier aujourd’hui. Que se passait-il ? Il avait dormi chez ses parents la veille au soir et, une fois sa journée d’études aux Beaux-Arts terminée, il rentrait enfin chez lui. Dans sa rue, plusieurs cohortes de soldats allemands et de policiers français frappaient aux portes. Antoine les toisa avec curiosité et disparut derrière la porte cochère de son immeuble. Il longea le couloir, où il trouva la concierge occupée à converser avec une voisine.  

- Un barouf pas possible ! J’ai entendu des coups de feu. Me suis levée, mais y avait plus rien à voir.  

Il n’avait pas le temps de s’arrêter pour écouter. Il était en retard à son cours de piano avec Josépha. Ah, Josépha… Il n’arrivait pas à aimer le piano, mais c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour passer du temps auprès d’elle. Elle n’avait pas compris le message et s’évertuait à lui inculquer la musique avec une sévérité de tortionnaire… A coup sûr, elle l’accueillerait avec un regard courroucé. Elle était très à cheval sur la ponctualité. Mais quand elle était fâchée, ses yeux n’en étaient que plus beaux…  

Il déboucha dans la cour intérieure et chercha ses clefs en s’arrêtant devant la porte d’un atelier. Il s’agissait de l’atelier de feu son grand-père, artiste peintre. Ses parents l’avaient laissé s’y installer et l’aménager à sa convenance, pour en faire un chez-soi bien à l’abri de l’attention intrusive maternelle. Il s’y sentait comme un coq en pâte, l’endroit idéal pour devenir un grand artiste… Il aurait seulement aimé y ressentir un peu de l’inspiration de son aïeul, mais cela ne fonctionnait pas très bien pour l’instant.  

Où étaient ces fichues clefs ? En relevant le nez, il se rendit compte qu’il n’en avait pas besoin : la serrure avait été forcée… Il ouvrit délicatement la porte, mais rien à l’intérieur ne paraissait dérangé. Il pénétra dans l’atelier, aux aguets. Manquait-il quelque chose ? Il se figea. Sur son lit, un homme le fixait en pointant sur lui un revolver militaire. L’homme lui faisait signe de se taire et de refermer la porte derrière lui. Antoine posa ses affaires au sol et s’exécuta. L’inconnu lui indiqua ensuite d’approcher une chaise et de s’y asseoir. Ce qu’il fit. Il découvrit alors pourquoi il ne s’était même pas levé : une petite flaque de sang souillait les draps sur lesquels il se tenait avachi. Maintenant qu’il y prêtait attention, Antoine lui trouva un visage pâle et extrêmement fatigué. L’homme ouvrit la bouche et s’exprima d’une voix faible, dans un Français teinté d’un léger accent reconnaissable.  

- Je suis… blessé. J’ai cherché… de la médecine. Où la rangez-vous ?  

Intérieurement, Antoine se détendit quelque peu. L’accent n’était pas allemand, mais anglais. Il se demanda ce que cela pouvait présager de meilleur, étant donnée l’arme qui restait pointée sur lui. Il s’apprêtait à lui répondre, lorsqu’on frappa trois coups secs à la porte de l’atelier. Les deux hommes se figèrent. L’Anglais fit signe à Antoine de rester immobile. Une voix s’éleva de l’autre côté de la porte. Elle était en colère.  

- Antoine Lecardeux, viens m’ouvrir tout de suite ! Je t’ai vu entrer depuis ma fenêtre. Sais-tu que tu es en retard ?  

Josépha ! Elle n’avait pas manqué de descendre pour le traîner de force à sa leçon de piano… L’Anglais tenta de se redresser, avec difficulté.  

- Antoine Lecardeux, ouvre cette porte ! Je te préviens, je vais ouvrir moi-même !  

Non, il ne fallait surtout pas ! Antoine se sentit oppressé. L’Anglais s’approchait de la porte, son arme à la main. Il devait faire quelque chose. Mais soudain, l’inconnu tituba et s’écroula sur le sol. Il avait perdu connaissance.  

- Antoine ? Qu’est-ce que c’est que ce bruit ? A quoi joues-tu ?  

Le jeune homme s’empressa de rejoindre la porte d’entrée, qu’il entrouvrit, cachant de son corps l’intérieur de l’atelier. Josépha (Gaby Vigmarsson) lui faisait face, le regard inquiet.  

- Josépha ! Excuse-moi, je sais que je suis en retard. Mais… je ne vais pas pouvoir venir aujourd’hui. J’allais justement monter te le dire. Je dois repartir immédiatement.  

La jeune femme le regardait avec suspicion.  

- Que se passe-t-il, Antoine ? Tu es étrange. Laisse-moi entrer.  

- Non ! Je… je dois changer de maillot et repartir immédiatement. Je n’ai vraiment pas de temps.  

Il se sentait un menteur pitoyable. Sa main tremblait sur la poignée de la porte, mais elle ne pouvait pas la voir.  

- Très bien. Mais alors rends-moi au moins la partition que je t’ai prêtée. J’en ai besoin.  

- Je vais la chercher. Ne bouge pas surtout !  

Il lui ferma la porte au nez et se mit à la recherche de la maudite partition. Mais à peine avait-il tourné le dos que Josépha poussa la porte avec brusquerie. Il s’était fait avoir comme un enfant… Ils se tinrent tous deux pétrifiés, Antoine le regard fixé sur elle, elle les yeux rivés sur l’homme étendu aux pieds du jeune homme. Le silence qui s’ensuivit lui parut durer des heures. Elle s’avança et ferma la porte derrière elle.  

- Antoine, qu’as-tu fait ? Il est mort ?  

- Non ! Ce n’est pas ce que tu crois. C’est un Anglais, il est entré pendant mon absence. Quand je suis arrivé, il était sur mon lit et me visait avec un revolver. Il est blessé, il est tombé dans les pommes quand tu as frappé.  

- Mon Dieu, tu sais ce que ça veut dire ?  

Elle relevait vers lui des yeux grands ouverts. Antoine ne voyait pas du tout de quoi elle voulait parler.  

- C’est un Anglais ! Ce doit être un espion ! Infiltré ! Il va peut-être mourir ! Mon Dieu ce que c’est excitant !  

Elle paraissait totalement enjouée. Antoine était décontenancé.  

- Mais qu’est-ce que je dis ? Il ne faut pas qu’il meure ! Antoine, on doit faire quelque chose. Viens m’aider !  

Elle se pencha et attrapa ses pieds. Antoine se précipita et le souleva par les épaules. Ils le trainèrent avec difficulté jusqu’au lit, où ils le laissèrent choir. Josépha se pencha sur lui, sortit sa chemise du pantalon pour voir la blessure.  

- Il a reçu une balle ! Il faut que j’aille chercher Colette, elle saura quoi faire.  

Elle se précipita vers la porte. Antoine, en pleine confusion jusqu’alors, reprit ses esprits.  

- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Où vas-tu ? Il faut qu’on aille chercher la police ! Il est armé, il est dangereux ! Et puis qui est Colette ?  

Elle le regarda avec un air de reproche.  

- Colette, c’est ma tante. Elle est infirmière. Tu la connais voyons, elle habite juste au-dessus de chez nous. Je reviens.  

- Tu vas chercher la police ?  

- Mais non, voyons !  

Elle disparut, laissant Antoine complètement dépassé par les événements…  

 

*  

 

Colette (Alyssa Mitchell) avait nettoyé la plaie. L’Anglais ne s’était toujours pas réveillé. Antoine et Josépha la regardait faire en silence. Elle se tourna vers eux.  

- Je ne peux pas extraire la balle toute seule, elle est enfoncée trop profondemment. Il va falloir qu’on l’emmène ailleurs.  

- Mais comment ? , répondit Antoine. La rue est truffée d’Allemands.  

A ce moment, ils entendirent un grand remue-ménage dans le couloir de l’immeuble. Des voix fortes s’exprimaient dans un accent germanique. Josépha se précipita à la porte et l’entrouvrit.  

- Des soldats et des policiers ! Ils entrent dans les immeubles !  

 

 

Le SS-Obersturmbanführer Falk Hutzenlaub (Alexandre Ptouchko) était de très mauvaise humeur. Tôt ce matin, il avait été réveillé en urgence car on avait repéré trois parachutistes anglais au-dessus de la forêt de Compiègne en plein milieu de la nuit. L’un d’eux avait été attrapé dans la forêt, mais il était mort de ses blessures avant qu’on puisse l’interroger. La police française en avait abattu un autre à deux pas d’ici, sur le boulevard Magenta. Mais le troisième leur avait échappé et c’est lui, maintenant, qu’on chargeait de ratisser le quartier. De quoi avaient-ils l’air, vraiment ? A quoi ressemblait l’armée allemande si n’importe quel parachutiste parvenait en un tour de main à pénétrer jusqu’au cœur de Paris alors qu’ils étaient à leurs trousses depuis Compiègne ? C’était ridicule. Et s’il ne retrouvait pas le fugitif, c’est sur lui que tomberait le blâme, à coup sûr…  

Il regardait ses soldats investir les lieux et monter dans les étages, accompagnés de policiers français. Les policiers français… Il n’avait pas confiance en eux. Aucune organisation, aucune compétence. Et il détestait plus que tout les occupés trop souriants envers les occupants. Un tas d’hypocrites.  

Il s’avança dans la cour intérieure et contempla les fenêtres au-dessus de lui. Le pas lourd de ses soldats, le bruit de portes frappées avec violence et de cris de surprise résonnaient de part et d’autres. De l’autre côté de la cour, il aperçut un policier français pénétrer dans un atelier d’artiste. Il resta à la porte, puis en ressortit avec un sourire aux lèvres, sans le fouiller. Il s’avança vers lui.  

- Que se passe-t-il ? Pourquoi n’entrez-vous pas ?  

- C’est que…  

L’agent lui renvoyait un sourire complice, teinté d’un regard qui lui semblait avoir un éclat de lubricité. Qu’ils étaient vulgaires…  

- Poussez-vous.  

Hutzenlaub ouvrit la porte avec fracas et découvrit l’atelier, aménagé en appartement. A l’autre bout de la pièce, un jeune homme en caleçon l’observait avec gène. Le lit était défait, et une jeune femme rousse se cachait sous les draps. Deux jeunes gens pris en faute… Il s’avança vers eux. Ils évitaient son regard, cela l’amusait. Il aperçut une tâche de sang sur les draps. Il regarda la jeune fille, qui soutenait maintenant son regard avec un rien d’effronterie. Une jeune pucelle de moins dans Paris, se dit-il… Il la regarda avec mépris.  

- Jeune fille, votre père sait-il à quoi vous passez vos journées ?  

Elle ne répondit pas, mais ne détourna pas les yeux. Les Parisiennes étaient toutes des prostituées. La Bavière lui manquait. Là-bas, on savait tenir les filles.  

Il se détourna et s’adressa à un de ses soldats.  

- Fouillez.  

 

 

Les soldats et les policiers étaient repartis, bredouilles. Antoine et Josépha se rhabillèrent avec empressement. Ils n’avaient tout de même pas osé demander à la jeune fille de sortir du lit et n’avaient pas vérifié dessous. Après une dernière vérification à travers la vitre, Antoine dit :  

- C’est bon, vous pouvez sortir.  

Colette rampa de dessous le lit. Puis, avec l’aide d’Antoine, elle tira avec difficulté le corps inerte de l’Anglais. Ils le rallongèrent sur le lit. L’infirmière termina alors son bandage d’appoint et s’attela à le ranimer avec une fiole d’alcool et quelques gifles. Il se réveilla. Il lui fallut un moment pour reprendre ses esprits, puis il se redressa brusquement, à la recherche de son arme.  

- C’est moi qui l’ai, et je le garde, dit Antoine en lui montrant le canon du revolver sortir de sa poche.  

Colette s’adressa à lui en anglais.  

- Vous êtes en sécurité ici, faites-nous confiance. Les Allemands sont venus fouiller (elle lui désigna les placards renversés) mais nous vous avons caché. Dites-nous qui vous êtes, et ce dont vous avez besoin.  

Pursley hésitait, mais bientôt il se rendit compte qu’il n’avait pas tellement le choix. Il était blessé et seul, il était totalement dépendant de l’aide qu’on voudrait bien lui donner. Il s’exprima en Français.  

- Je suis le Lieutenant-colonel Benedict Pursley, de l’armée britannique. J’ai été parachuté la nuit dernière avec trois compatriotes pour une mission secrète. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Mes alliés sont probablement morts, et à l’heure qu’il est, j’ai raté le point de ralliement avec notre contact parisien. Je ne connais pas son nom, je ne sais donc pas où le retrouver.  

- J’ai quelques amis qui pourraient sans doute vous aider.  

Josépha se tourna vers sa tante avec étonnement.  

- De qui parles-tu, tatie ?  

Colette regarda sa nièce. Elle hésitait à se confier davantage. Mais après tout, les choses étaient déjà allées trop loin pour l’en tenir écartée.  

- Il y a des gens qui agissent en secret dans cette ville, tu t’en doutes Josépha. Des gens qui cherchent tous les moyens pour résister aux occupants et parvenir à aider nos alliés. Même s’ils sont de l’autre côté de la Manche.  

- Et… tu fais partie de ces gens ? Josépha fixait sa tante avec émerveillement.  

- Nous continuerons cette discussion plus tard si tu veux bien. Nous avons des choses importantes à faire.  

Elle se retourna vers Pursley.  

- Je vais prendre contact avec des amis qui gèrent un réseau d’information. Eux sauront quoi faire.  

- Mais tu ne peux pas le laisser là avec nous ! Et sa blessure ?  

- Mince, c’est vrai… Il faut que j’envois quelqu’un à ma place.  

Josépha lui agrippa aussitôt le bras. Ses yeux étaient illuminés d’une excitation d’enfant à qui on promet une journée entière aux manèges…  

 

 

Josépha sortit dans la rue avec empressement. Elle devait se rendre près de la Gare de l’Est, au café Lumière. Elle devait demander au tenancier si « son rouge était vieilli en fût de chêne », et lui demander à voir un certain « Rex ». Des codes secrets ! Comme dans un roman d’espionnage ! C’était fantastique…  

De l’autre côté de la rue, Hutzenlaub en avait vraiment plein le dos. Il cherchait une aiguille dans une meule de foin, et vraiment, il avait espérer mieux avec des états de service comme les siens. Il aperçut la jeune fille rousse qui marchait rapidement sur le trottoir d’en face. Elle rentrait la tête dans les épaules et fixait les passants d’un regard enfiévré. Elle rejoignait probablement ses pénates, honteuse d’avoir été découverte ! Elle paraissait vraiment vouloir passer inaperçu ! Un peu trop d’ailleurs. Se pourrait-il… ? Non, il se faisait des idées.  

Après tout, il ne servait pas à grand-chose ici. Il dit à son subalterne de poursuivre les recherches sans lui, il allait marcher un peu plus loin. Puis il prit le pas de la jeune fille, la suivant à quelques dizaines de mètres…  

 

 

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Un film de Chris MERCURY  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Thor DEGAST - Antoine Lecardeux  

Gaby VIGMARSSON - Josépha  

Raphael LILLARD - le lieutenant-colonel Benedict Pursley  

Alyssa MITCHELL - Colette  

Alexandre PTOUCHKO - le SS-Obersturmbanführer Falk Hutzenlaub  

 

Sur une musique de Wayne HOPKINS  

Scénario : (1 commentaire)
une série A thriller (Historique) de Chris Mercury

Thor Degast

Gaby Vigmarsson

Raphael Lillard

Alyssa Mitchell
Avec la participation exceptionnelle de Alexandre Ptouchko
Musique par Wayne Hopkins
Sorti le 31 juillet 2032 (Semaine 1439)
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