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Les Films du Corbeau présente
Jerome

BO : https://www.youtube.com/watch?v=xOmO34DKsXU  

(NB de la compositrice : écoutez-la en lisant, elle est importante !)  

 

Dans une chambre d’hôtel, les premières lueurs du matin percent par la baie vitrée. Au-delà, les buildings d’une cité américaine sont inondés par la lumière orangée du soleil naissant. Un homme (Oliver Parks) sort des draps, nu, se dissociant d’une compagne assoupie. La chevelure blonde recouvre le visage de la jeune femme et le drap blanc laisse entrevoir l’échancrure de ses fesses. L’homme revêt un vieux jean et un maillot blanc quelque peu détendu. Il s’assoit sur le lit et enfile une paire de bottes usées. Avant de partir, il s’approche de sa compagne d’une nuit, toujours étendue sur le lit. Il soulève la mèche de cheveux qui lui cache le visage et l’embrasse sur la tempe. On découvre un lacet serré autour du cou de la jeune femme. Ses yeux entrouverts fixent le vide. L’homme se lève, attrape un sac en toile verte issu des stocks de l’armée américaine et sort de la chambre.  

 

----------------- JEROME ----------------  

 

Une Chevrolet Camaro bleue se gare devant une maison cossue d’un quartier résidentiel. Un homme (Isaac Chenowith) en costume soigné en sort et allume une cigarette. Autour de lui, les trottoirs herbeux longent des arbres parfaitement taillés. Il éteint sa cigarette et se dirige vers le perron encadré de colonnes en bois blanc. Il appuie sur la sonnette. Une femme typée latino ouvre la porte et pose sur lui un regard interrogateur. L’homme lui tend sa carte d’inspecteur de police.  

 

*  

 

Jerome est attablé au comptoir d’un bar et sirote une bouteille de bière. En face de lui, un miroir aux rangées de bouteilles d’alcool. Dans le reflet, il observe une femme d’une cinquantaine d’année, bien conservée et coquettement apprêtée, assise seule à une table devant une tasse de café. Elle a remarqué les coups d’œil du jeune homme et fait semblant de ne pas y prêter attention. Dans un miroir de poche, elle contemple son image à laquelle elle ajoute une touche de rouge à lèvre. Elle se lève et se dirige vers les toilettes, en jetant au passage un regard langoureux et entendu au jeune homme. Quelques secondes plus tard, Jerome vide d’un trait le reste de sa bière et se lève à son tour.  

 

*  

 

- Je suis l’inspecteur Connors. J’enquête sur votre agression et j’aurais quelques questions à vous poser.  

Le policier se tient dans l’encadrement de la porte. Devant lui, une chambre spacieuse est obscurcie par des persiennes baissées qui ne laissent filtrer que des rais de lumière. Il s’adresse à une jeune femme brune assise dans un fauteuil en velours. Elle lui tourne le dos et il ne voit d’elle que les volutes de fumée qui s’échappent de sa cigarette. La jeune femme reste silencieuse.  

- Miss Bloom, je ne souhaite pas vous importuner. Mais j’ai besoin de votre aide pour retrouver celui vous a fait ça.  

Clarita, la domestique, s’avance dans la pièce. Avec son aide, la jeune femme s’installe dans un fauteuil roulant. Maria étend délicatement la jambe nue, cintrée d’une broche métallique, sur la jambière du fauteuil. Ce n’est que lorsque Clarita pousse le fauteuil vers le centre de la pièce que le visage de Solange Bloom (Suri Pendragon) apparaît à la lumière. Elle porte une robe de chambre en satin rouge et ne semble pas dérangée d’exposer son corps à peine voilé d’une nuisette noire à l’inspecteur. Ce dernier tente de camoufler le rictus de surprise qui crispe son visage. Plus de la moitié du visage de la jeune femme est défiguré par une brûlure au troisième degré. Sa blessure se répand visiblement sur tout le côté gauche de son corps. Sa main droite, qui tient la cigarette, est pansée d’un bandage épais.  

Connors se remet en mémoire les causes de ses blessures : après avoir probablement abusé d’elle, son agresseur l’a étranglée puis laissée pour morte. Il a imbibé son corps d’essence et l’a enflammé. Elle est parvenue à éteindre seule les flammes en se trainant sur le sable de la plage où l’agression s’est produite. S’en sont suivis plusieurs mois d’hospitalisation. Parce qu’elle ne le pouvait pas dans les premiers temps, puis parce qu’elle a décidé de garder le silence par la suite, Solange Bloom n’a jamais raconté ce qui s’était produit. La police a seule reconstitué les événements. Mais le médecin est formel : les blessures de Melle Bloom ne l’empêchent pas de s’exprimer. Aussi Connors est venu tenter sa chance une nouvelle fois.  

Solange Bloom le regarde dans les yeux et lui indique un siège, face à elle, où l’inspecteur s’installe.  

- Une série de meurtres se déroule actuellement dans toute la Californie. Ils diffèrent tous les uns des autres, mais leurs points communs sont suffisants pour nous faire penser qu’il s’agit d’un seul et même agresseur. Nous pensons que cet agresseur était aussi le vôtre. Et à ce jour, tout nous porte à croire que vous êtes la seule de ses victimes à en être sortie vivante. C’est pourquoi il est important que vous me parliez, Melle Bloom.  

Le regard de Solange, fixe et sans expression, répond à celui de Connors. Elle tire une nouvelle bouffée de sa cigarette.  

- Melle Bloom, vous n’avez pas porté plainte. Pourquoi ?  

Sa voix s’élève, grave et profonde, au moment où Connors ne s’y attendait plus.  

- Parce qu’il n’y est pour rien.  

Connors serre imperceptiblement le poing. Trois mois qu’elle refuse de leur parler.  

- Vous savez donc de qui il s’agit ?  

- Il s’appelle Jerome.  

 

*  

 

Jerome pousse la porte des toilettes du bar, réajustant sa braguette. Par l’ouverture de la porte, on aperçoit le corps inerte de la femme, allongé contre le carrelage, la robe mal ajustée.  

-- Voix de Solange : Je sais très peu de choses sur lui. Si ce n’est qu’il est le plus bel homme que j’ai pu rencontrer. Je l’ai pris en stop sur la route de Santa Monica.  

Jerome dépose un billet de 5 dollars sur le comptoir et quitte le bar, son sac de voyage par-dessus son épaule.  

-- Voix de Connors : Que s’est-il passé ensuite ?  

Jerome marche dans une rue ensoleillée, détendu, jusqu’à un arrêt d’autobus où il consulte les horaires.  

-- Voix de Solange : Nous nous sommes arrêtés au bord d’une plage quelconque. Puis je l’ai suivi dans un coin reculé des dunes, à l’abri des regards.  

-- Voix de Connors : Vous voulez dire qu’il ne vous a pas forcé ?  

 

*  

 

Solange écrase sa cigarette dans le cendrier que Clarita a posé sur l’accoudoir de son fauteuil.  

- Vous ne comprenez pas ce que je vous dit, inspecteur. J’ai voulu tout ce qui s’est produit. J’ignorais comment cela allait se terminer, mais je n’ai rien fait pour que cela n’arrive pas.  

Connors la regardait avec étonnement.  

- Je…  

- Vous ne pouvez pas comprendre. Pour cela, il faudrait que vous ayez rencontré Jerome. Et que vous soyez une femme. Peut-être…  

 

*  

 

Jerome est dans une voiture noire, en compagnie d’une jeune femme rondelette, dont la bretelle de la robe légère chancelle sur son épaule. Ils s’embrassent, se caressent. Une de ses mains à lui se promène dans l’intimité de ses cuisses à elle. Elle soupire de désir et dévore ses lèvres. Lui aussi.  

-- Voix de Solange : Quand il vous regarde, vous savez qu’il se livre entièrement à vous. Qu’il ne ment pas. Et vous savez que vous n’avez rien à lui refuser.  

Sa main libre plonge dans la poche arrière de son jean et en sort un canif à cran d’arrêt. La lame jaillit, et Jerome s’en sert pour caresser la peau de la jeune femme. Celle-ci semble d’autant plus émoustillée au contact de la lame froide et pose sa main sur la sienne. Mais elle accompagne son geste, elle ne le repousse pas.  

-- Voix de Solange : J’ai voulu tout lui donner également. Le suivre partout où il souhaitait m’emmener. Parce que j’étais persuadée que ce qu’il allait me proposer, peu importe ce que c’était, serait plus merveilleux que tout ce que j’avais vécu jusqu’alors.  

Jerome lève son poignard et frappe la poitrine de la jeune femme. Le visage de cette dernière se cambre violemment vers le plafond de la voiture, esquissant un cri silencieux, qui pourrait tout aussi bien exprimer l’agonie que l’extase. Le sang se répand sur la main de Jerome, qui enfouit ses lèvres dans le coup de son amante, l’accompagnant dans ses derniers soupirs.  

 

*  

 

-- Voix de Solange : Nous avons fait l’amour. Sur le sable. Mais je ne dis pas ça à la légère. J’ai lu la recherche de l’amour dans son regard, et je l’ai senti en moi. C’était une sensation tout à fait inédite, difficile à décrire.  

Jerome est dans un lit, en plein ébats avec une femme rousse. Tous deux prennent un plaisir évident, en même temps que Jerome serre la gorge de la femme, dont le visage rougit sous l’étouffement alors que ses mains agrippent le dos de son amant.  

-- Voix de Solange : Après quoi il m’a étranglé jusqu’à ce que je perde conscience. J’ai vu dans ses yeux se dégager une passion d’une violence sans pareille. C’était la suite logique, cela faisait sens pour moi. Je l’ai aimé passionnément, je l’aime toujours d’ailleurs, dans un certain sens. Mais je n’ai pas réussi à me faire aimer en retour. Pourtant il a essayé, j’en suis certaine. C’est pour cela que je vous dis que ce qui est arrivé est de ma faute.  

Jerome est dans un jardin, à l’arrière d’une maison. Son jean est déboutonné et il brandit une pelle au-dessus du corps d’une jeune femme blonde, entièrement nue. Elle n’esquisse aucun geste pour l’en empêcher. Il l’abat sur elle à plusieurs reprises. Le sang éclabousse l’herbe qui les entoure.  

-- Voix de Connors : Vous rendez-vous compte que ce que vous dites n’a aucun sens ? Vous cherchez des excuses à un assassin, un dément.  

-- Voix de Solange : J’aimerais que toutes ses mortes puissent parler. Je sais qu’elles vous diraient la même chose. J’en suis convaincue.  

Jerome marche le long d’une route de campagne, son sac sur l’épaule. Il allume une cigarette. Il tend son pouce en évidence lorsqu’il entend une voiture apparaitre dans son dos.  

-- Voix de Solange : Jerome cherche l’amour, comme un forcené. Je suis persuadée qu’on se damnerait toutes pour le mériter. Je ne sais pas de quoi sera faite celle qui y parviendra. Tout ce que je regrette, c’est que ce n’ait pas été moi. Et de m’être roulée dans le sable au lieu d’accepter ce qu’il m’a donné…  

 

*  

 

Jerome est assis au comptoir d’un diner routier d’une petite ville de campagne. Il savoure une assiette de jambon grillé accompagné de flageolets en sauce. Son regard se pose régulièrement sur la serveuse, une jeune femme brune (Brume) qui sert ses quelques clients avec ennui. Lorsqu’elle a un peu de répit, elle s’adosse au mur et pose un regard sans expression sur le jeune homme.  

L’après-midi se termine et Jerome fume une cigarette assis sur un banc. Il regarde la vitrine du diner depuis le trottoir d’en face, d’où il peut voir la serveuse échanger son tablier avec une autre jeune femme, vêtue du même uniforme bleu. Elle sort bientôt du diner avec un sac à main sur l’épaule. Elle longe le trottoir. Jerome jette sa cigarette dans le caniveau, puis avance dans sa direction. Il la rattrape et marche à ses côtés. Elle le regarde, mais ne semble pas être importunée par sa présence.  

- Longue journée ?  

- Je suis épuisée.  

- Où allez-vous ?  

- Attendre le bus.  

- Moi aussi. Je peux vous tenir compagnie ?  

- Si vous voulez.  

BO 2 : https://www.youtube.com/watch?v=RNxv1muGLpI  

Ils marchent en silence jusqu’à l’arrêt de bus. La jeune femme se hisse sur un muret de pierre, tandis que Jerome s’adosse à l’abris-bus, face à elle. Il admire le visage de la jeune femme dans la lumière du soleil couchant. Ses yeux profonds le fixent avec intensité. Mais elle n’est pas encore conquise, il le lit clairement dans son regard. Ce qui la rend différente des autres femmes. Il veut la séduire, comme il a séduit les autres. Mais il sent que celle-ci lui réserve autre chose…  

- Vous avez quelque chose de prévu ce soir ?  

Elle ne lui répond pas.  

- Comment vous appelez-vous ?  

- Sally.  

- Jerome.  

 

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Un film de Leonard BRUMEL  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Oliver PARKS - Jerome  

BRUME – Sally  

Isaac CHENOWITH - l’inspecteur Connors  

Suri PENDRAGON - Solange Bloom  

 

Sur une musique de Jessica BERRY  

BO 1 – https://www.youtube.com/watch?v=xOmO34DKsXU  

BO 2 - https://www.youtube.com/watch?v=RNxv1muGLpI  

Scénario : (1 commentaire)
une série B sentimentale (Drame) de Leonard Brumel

Oliver Parks

Brume

Isaac Chenowith

Suri Pendragon
Musique par Jessica Berry
Sorti le 26 février 2033 (Semaine 1469)
Entrées : 25 285 807
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