31 août 1969  

Rocco (Leonard Brumel) attend sur la piste d'atterrissage.  

La chaleur, qui se dégage de l'atmosphère, ne cesse d'agresser sa peau.  

Cette dernière est intense.  

Il fait Chaud.  

Trop chaud.  

Rocco subit cette chaleur.  

Aucun souffle de vent, aucune feuille ne s'élève dans les airs.  

Cependant, il ne veut pas prendre cet avion le lendemain.  

La situation météorologique ne permettrait à aucun avion, aucun pilote, de prendre envol.  

Le crissement de pneus se fait entendre.  

Les moteurs de l'appareil ralentissent doucement.  

Le véhicule s'arrête à quelques mètres de Rocco.  

Dans l'avion en direction de l'Iowa, depuis plusieurs heures Rocky a un mauvais pressentiment.  

N'aurait-il pas mieux fait de prendre le train ? Bien qu'il n'ait jamais eu d'ennui avec les avions, aujourd'hui il ne le sent pas.  

La raison de cette hâtise est simple, il souhaite faire une surprise à Barbara, sa femme bien-aimée, qui ne s'attend pas à son arrivée afin de fêter son anniversaire ensemble. Barbara lui a sûrement déjà envoyé un colis contenant son cadeau d'anniversaire mais tant pis, ce sera elle son véritable cadeau.  

La nuit est tombée depuis un petit moment à présent.  

Ils ne vont plus tarder à arrivé à destination.  

Ça va faire deux semaines qu'ils ne se sont plus vus, étant trop occupé avec ses restaurants ou pour d'autres raisons ... des raisons qui ne devraient pas passer avant la famille.  

Ses parents n'accepteraient pas le fait que la famille passe après les affaires.  

Soudain, une secousse parcourt l'ensemble de l'avion.  

Une secousse rapidement suivie par une autre.  

Sans comprendre pourquoi, Rocco se remémore la vie qu'il a eue.  

Tandis que l'avion perd de plus en plus d'altitude, Rocco se remémore les parties de football américain qu'il a eu avec ses copains mais surtout les matchs de baseball. Ah, il était un sacré bon pitcher ! Il se revoit passer des heures et des heures à s'entrainer comme un dingue, à catapulter des balles de toutes ses forces jusqu'à l'épuisement.  

Qu'il aurait aimé être pro ... s'il n'aurait pas été renvoyé de l'équipe suite au violation d'une règle de la ligue religieuse. Cette règle interdisant de jouer pour une autre équipe, même de football.  

L'avion ne cesse de perdre en altitude, cependant Rocco ne cesse de repenser à sa vie.  

La boxe.  

C'est la boxe qui l'a sauvé. Après le dîner, avec l'assistance de son père, il lui arrive de frapper dans un sac bourré de vieux courriers, pendu à un chêne, dans l'arrière-cour de l'immeuble des Marchegiano. Il se souvient de sa carrière. Cette carrière qui a pu voir le jour grâce à la guerre en quelque sorte.  

Rocco voit le sol qui se rapproche rapidement tandis qu'il regarde vers l'extérieur.  

Il ferme les yeux, des larmes coulant sur les joues.  

Novembre 1944, Swansea, Pays de Galles.  

Rocco (Arthur Schutzer) suit Allie Colombo (Weston Hatcher) qui n'est autre que son meilleur ami, ce dernier a entendu parler d'un pub où ils pourraient avoir à boire pour pas cher.  

Après une dure journée de travail à charger les navires de provisions, afin de les apporter en France, une relaxation s'impose. Et cette dernière est davantage savoureuse lorsqu'elle ne vide par les portefeuilles.  

En entrant dans le pub, Rocco remarque immédiatement un géant (Richard Parker), australien d'après son accent, qui a l'air de s'en prendre verbalement à de jeunes recrues.  

Allie lui conseille de ne pas y faire attention, ça ne le regarde aucunement.  

Mais Rocco n'écoute pas son ami, il a horreur des personnes qui abusent de leur force sur des plus faibles qu'eux. Et cet australien a le profil des personnes dont il a horreur.  

Ne pouvant rester une minute de plus, assis sur la chaise, à regarder la scène qui se déroule sous ses yeux, le mec de Brockton qui mesure seulement 1M78, en comparaison des 2 mètres de l'australien belliqueux tout le monde le donne perdant.  

Rocco ordonne à cet abruti d'arrêter, ce à quoi l'Australien lui répond par un rire mauvais avant d'ajouter qu'un Rital n'a pas à lui donner d'ordre.  

Sentant qu'il va frapper, l'Américain d'origine italienne lance son poing droit vers la tête de l'Australien.  

A la pointe du menton.  

L'impact du poing sur le visage de l'Australien résonne dans l'intégralité du pub.  

Le corps du géant tombe en arrière. K.O.  

Allie, ainsi que la totalité des personnes présentes, n'en revient pas.  

Un sergent, ayant vu la scène, s'approche du jeune Marchegiano et lui donne un papier en affirmant que, s'il survit à la guerre, le tournoi armed forces boxing aurait besoin d'un mec comme lui pour représenter l'armée américaine. S'il arrive à être choisi pour participer, bien sûr.  

1945, Brockton, Massachussetts, Etats-Unis  

Démobilisé et sans situation viable, Rocco s'est mis entièrement à la boxe avec le soutien de Barbara (Cécile Bodin). Les deux jeunes gens se connaissent depuis qu'ils sont adolescents et n'ont cessé d'être amoureux l'un de l'autre.  

Mais le jeune Marchegiano est dans une période de doutes. Il ne sait pas quoi faire entre commencer une carrière de boxeur ou continuer son métier de terrassier. Son père, Pierino (Jeff Collins) a travaillé toute sa vie pour que lui ainsi que ses frères et sœurs et sa mère, Pasquelina (Olivia Fallon ne manquent de rien. Il souhaite faire pareil afin que Barbara soit heureuse. De plus, Rocco aimerait lui offrir un mariage digne d'elle.  

Mais avec le peu d'argent qu'il gagne en étant terrassier et le loyer à payer, notamment, il ne pourra lui offrir. Il faut qu'il boxe ! S'il est bon, il gagnera beaucoup d'argent et rapidement, de plus il exercera un métier qu'il aime vraiment.  

Mais cette dernière l'encourage à arrêter son métier pour se concentrer sur la boxe. Ça ne lui déplairait pas mais a-t-il les qualités requises pour réussir dans ce milieu ?  

Rien n'est sûr.  

Mais Barbara reste sur sa position, pour elle Rocco doit se consacrer à la boxe ! Pour être il faut faire ce que l'on aime, c'est l'accomplissement du bonheur.  

Elle doit le convaincre.  

Elle y arrivera.  

1947, Brockton, Massachussetts, Etats-Unis  

Suite à des combats amateurs prometteurs, 12 pour 8 victoires et 4 défaites, Rocco devait participer aux Jeux Olympiques de Londres l'année suivante.  

Une fracture du pouce a mis au tapis tous ses espoirs.  

C'est pourquoi son meilleur pote, Allie, a contacté un célèbre organisateur qu'il connaît assez bien et répondant au nom de Al Weil (Isaac Chenowith) en lui envoyant les vidéos de ses combats. L'organisateur en a vu des boxeurs mais il n'en a jamais vu qui encaissent aussi bien que le p'tit italien, de plus il n'a cessé d'être surpris par l'incroyable droite du jeune homme.  

Avec de l'entrainement, il est sûr et certain que le p'tit gars d'origine italienne sera un formidable boxeur ! D'ailleurs, il encaisse vraiment bien.  

Il l'a remarqué durant le tournoi et lui a promis de le recontacté, cependant il ne savait pas que le jeune habitait la même ville que Goldman.  

Une aubaine.  

Accompagné de Allie, Rocco suit Al jusqu'au gymnase de son contact. Le jeune Marchegiano est accueilli froidement par ce petit homme aux allures de retraité, lunettes triple foyer rivées sur le nez et au crâne chauve. Charley Goldman (Michael Cannon) en a rien à foutre qu'il est remporté tel ou tel tournoi ! Ce qu'il veut, c'est le voir à l'œuvre. Et c'est pourquoi il lui demande, à la limite de l'ordre, de mettre les gants et d'aller sur le ring.  

Charley va le faire combattre contre un mec avec une trentaine de combats à son actif, un mec qui connaît la boxe. Si il est bon, il le prouvera.  

Mais Goldman est au bord de la crise cardiaque lorsqu'il voit les déplacements de la "pépite" de Weil, "Putain ! C'est pas possible d'être aussi maladroit !" lâche ce dernier à l'égard de Rocco tandis qu'il met un triste crochet du droit dans les côtes de son opposant. Cet adversaire qui danse autour de lui et qui ne cesse de le travaillé à distance grâce à son jab ... la petite taille du vainqueur de l'armed forces boxing ne lui permet pas de répliquer à cause de son allonge trop courte. Il ne peut qu'encaisser les coups, encore et encore.  

Marchegiano le sait, il n'est pas du tout convaincant. Mais il ne peut décevoir Mr Weil qui croit en lui ! C'est alors qu'il s'approche rapidement de son adversaire, après avoir esquiver un crochet du gauche de ce dernier, et qu'il lance son bras droit vers son visage.  

Charley Goldman n'en revient pas, ce p'tit gars se faisait malmené, il n'arrivait pas à touché correctement son opposant. Mais cette droite a tout ravagé sur son passage ! Pourtant le vieil entraîneur allait mettre fin à cette catastrophique séance d'entrainement, avant que ce bruit sourd ne retentisse et que le mec qui corrigeait le p'tit jeune ne s'écroule soudainement.  

Il n'a jamais vu ça.  

Même Jim Braddock n'avait pas une droite aussi puissante !  

Charley se retourne vers Al Weil, "Où l'as-tu trouvé ?!" déclare-t-il en tirant sur son cigare alors que Rocco arrive vers eux, Allie lui fait un clin d'œil avant que Charley ne lui demande son nom "Rocco Francis Marchegiano" m'sieur.", le coach le regarde attentivement avant de faire un signe négatif de tête, "Trop long réplique-t-il." avant que Rocco ne déclare juste "Rocky Marciano".  

Ce surnom, qu'il a trouvé lors d'un footing, plaît à Charley.  

De plus, jusqu'à ce jour, un seul Rocky est connu du public, un seul Rocky a réussi à devenir champion.  

Après Rocky Graziano, il est temps d'accueillir Rocky Marciano !  

30 décembre 1949, Madison Square Garden, New York  

La foule est en délire.  

Le combat entre Rocky et le jeune Carmine Vingo (John Mears) bat son plein, ce dernier vient d'aller au tapis sous les coups de Marciano.  

La foule hurle, majoritairement italo-américaine, elle n'admet pas qu'un des leurs puisse aller au tapis.  

Carmine opte pour la force.  

Il s'avance vers Rocky, qui contre les coups de son opposant avant de répliquer d'un violent crochet du gauche qui envoie Carmine au tapis.  

Pour la seconde fois.  

L'arbitre s'avance vers le jeune italien et commence à compter.  

Vingo se relève lorsque l'arbitre annonce 7.  

Les rounds se poursuivent.  

Le combat ne perd pas en intensité malgré le fait que Vingo subit les assauts de Marciano. Charley gueule à plein poumons sur Rocky, "Tu le tiens petit ! Le lâche pas !"  

Le 6e round débute, Rocky envoie une volée de puissants directs dans la face de Carmine. Le rock réussit à le coincé dans les cordes où de puissants crochets et uppercuts atteignent le jeune Vingo dans les côtes ainsi qu'au visage.  

Carmine Vingo, 27 K.O en 30 combats s'effondre lourdement après un terrible crochet de Suzy Q, le bras droit terrifiant de Marciano nommé ainsi en référence à la bombe atomique.  

L'arbitre s'approche de l'italien et recommence à compter.  

Tandis que Goldman félicite son boxeur, Rocky sait que quelque chose cloche avec Carmine. Il ne bouge pas.  

Ses craintes sont confirmées lorsque l'arbitre annonce le 10 et que Carmine n'a toujours pas tenté de se relevé. Il sait qu'il y a déjà eu des morts dans le noble art ... il espère ne pas être le responsable de l'une d'elles.  

Les jours qui passent après le terrible combat sont insoutenables pour Rocky, qui reste au chevet de son adversaire, plongé dans le coma, jour et nuit s'en veut profondément. Il ne se réveillera qu'au bout d'une semaine ... marquant profondément Rocky qui ne sait plus s'il doit continuer ce sport ou non.  

Rocky ne veut pas être considéré comme un tueur. Il n'en est pas un. Pour Pasquelina, son fils a un don. Elle pense, tout comme Barbara et Pierino, qu'il doit continuer ce sport qui lui permet d'exister.  

31 décembre 1950, Boston  

Le curé termine la bénédiction.  

Rocky et Barbara s'embrassent doucement.  

Goldman savoure l'instant silencieusement, Barbara a toujours été là pour Rocky. En unissant leur âme, Rocky ne sera que plus fort.  

Pasquelina n'arrive pas à retenir les larmes de joie qui s'écoulent sur les joues. Elle est si heureuse pour son petit Rocco.  

Pierino, lui, ne pleure pas mais il est extrêmement fier de son fils ! En plus d'être l'un des meilleurs boxeurs du moment, avec aucune défaite alors qu'il approche de trente combats ! Pierino sait les efforts que fournit son fils pour être arrivé à ce niveau, 3 heures d'exercices physiques le matin et 4 heures de salles l'après-midi. Rocky a sué et souffert dans les salles de boxe comme s'il y avait passé une vie. Il sait que son fils ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas décroché le titre suprême !  

Il sait qu'il y arrivera.  

27 octobre 1951, Madison Square Garden, New York  

Weill et Goldman, qui n'en ont presque plus, se font des cheveux.  

Hurlant continuellement sur Rocky qui encaisse un nombre incalculable de coups de la part du vieux Joe.  

Joe Louis (Dale Brown) frappe du gauche, tournant autour de Rocky tel un félin sur sa proie. Les coups résonnent dans l'immensité de la salle. Des coups d'une telle force qu'ils ont fait naître une coupure au dessus de l'œil gauche de Rocky.  

La foule ne sait plus quoi faire, supporter leur nouvelle idole ou supporter le champion incontestable de septembre 1935 à juin 1948. 13 années de règne qui ont pris fin sans qu'un boxeur ne lui prenne le titre qu'il a durement gagné face à James J Braddock. Alors pour un come-back, se retrouver face à une étoile montante du noble art, ce n'est pas simple. Mais il s'en sort bien, sur les cinq premiers rounds, Louis en gagne quatre.  

Mais le vieux champion sait très bien qu'il ne va pas pouvoir tenir la cadence.  

La cloche sonne, Joe Louis a du mal. Il est à la limite ... ses jambes ne le tiennent plus. Il tente bien d'allonger son jab du gauche mais il ne parvient plus à éviter les rentrées furieuses en corps à corps de Marciano. Ce dernier martèle le corps de l'ancien champion des poids lourds avec de puissants crochets.  

Chaque coup est une douleur pour Rocky. Frapper son idole est bien pire que de recevoir des frappes ... mais il ne lâchera pas ! Trop de personnes comptent sur lui. Pour Barbara et l'enfant qu'ils vont avoir il ne peut abandonner.  

Rocky remporte le sixième et le septième round, à la fin de ce dernier il envoie un puissant crochet du gauche dans les côtes de Joe Louis qui la sent passer.  

Il plie. Ne pouvant se redresser alors qu'il retourne dans son coin.  

La foule est muette. Tant de férocité se dégage de ce combat.  

Tant de violence, tant de souffrance.  

La cloche sonne.  

Le septième round débute très mal pour Joe Louis qui ne voit pas le terrible crochet du gauche que décoche Rocky, l'ancien champion du monde la reçoit en plein menton.  

L'ex-champion du monde se relève.  

Marciano le coince contre les cordes et le martèle de coups.  

Joe Louis, tente bien de garder sa garde haute afin d'éviter les coups au visage mais le mec qui lui fait face est un enragé ! Il ne le lâche pas d'une semelle.  

Un énième crochet atteint Louis au cou, juste sous la mâchoire, dans un bruit sourd. Un coup d'une telle puissance qui envoie Louis dans les cordes, presque hors du ring.  

L'arbitre se met à compter.  

Un jeune spectateur, Sugar Ray Robinson (Terry Fillon) prend la tête de Joe dans ses bras, il lui parle tout bas. Le suppliant d'arrêter là, ayant peur pour son vieux pote qui n'a plus rien à prouver.  

Rocky s'avance vers Joe Louis, il est stoppé dans son élan par le troisième arbitre qui se dresse devant lui en levant les bras, "On ne compte pas Joe Louis jusqu'à 10 !" déclare doucement le boxeur.  

Marciano pousse doucement la porte du vestiaire de son idole. Mais à peine est-il entré qu'immédiatement, Robinson se dresse devant lui et fixe Rocky d'un regard mauvais. Prêt à en découdre.  

Mais il est écarté d'un simple geste, ressentant la force de l'individu il ne cherche pas à stopper son avance.  

Joséphine Baker (Chloé Marthe) se dresse à son tour devant Rocky, ce dernier s'arrête avant de recevoir une gifle de la part de la jeune chanteuse qui éclate en sanglots.  

Marciano reprend son chemin, continuant d'avancer vers Joe Louis dont le visage est tuméfié, "Pardon Joe, pardon ..." prononce doucement Rocky, les larmes aux yeux.  

Joe Louis n'en revient pas.  

Ce mec est un véritable diable sur le ring mais une fois en dehors, il est aussi doux qu'un agneau. Il sait qu'il se tient face au prochain champion du monde.  

Même si Rocco a encore quelques combats à remporter avant de combattre pour le titre de champion du monde des poids lourds, Jersey Joe Walcott (Axel Winthorp) n'en a plus pour longtemps.  

Un an, tout au plus.  

Un an avant qu'une nouvelle légende ne naisse officiellement.