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Les Films du Corbeau présente
City Games

*** Film interdit aux moins de 12 ans ***  

 

-- BO : https://www.youtube.com/watch?v=HO1OV5B_JDw --  

 

Une femme (Toni Bergman) s’approche lentement de la baie vitrée et épingle laconiquement sa deuxième boucle d’oreille. Elle plonge son regard dans Manhattan sur lequel la nuit est tombée. Face aux buildings vitrés et éclairés, elle se sent minuscule. Les rues tout en bas, où la circulation des voitures et des piétons est si dense, pourraient lui donner au contraire une impression de titan dominant le monde. Mais la magie n’opère plus. Elle se sent vide et insignifiante.  

 

 

******************* CITY GAMES *******************  

 

 

Parker (Joshua Kloss) pénètre dans le bar du Clarkes Hotel. Il promène son regard quelques instants et reconnaît sa nuque. Lucy est arrivée. Seule à une table, son épouse caresse les bords d’un verre de Martini, les yeux plongés dans le vide. Sa robe de soirée met en valeur son corps harmonieux et dénude son dos aux yeux des hommes d’affaires attablés autour d’elle. Ses cheveux blonds sont impeccablement tirés dans un chignon distingué. Il avait craint qu’elle ne vienne pas, mais elle est là, splendide comme toujours, presque lisse.  

Il la rejoint et s’assied en face d’elle.  

- Excuse-moi d’être en retard.  

Elle lui sourit. Il regarde son verre, légèrement inquiet.  

- Tu en es à combien ?  

- Ce n’est que mon deuxième.  

« Depuis que j’ai arrêté de compter… », aurait-elle pu ajouter. Il se commande un verre de whisky. Ils restent silencieux l’un en face de l’autre. Parker semble gêné.  

- Ecoute, pour ce matin… je…  

- Laisse tomber.  

Elle a balayé son excuse d’un geste de la main alangui, blasé. Elle sait ce qu’il allait dire. Qu’il s’était énervé trop rapidement. Qu’il était nerveux, avait un rendez-vous important. Que le sujet qu’elle voulait aborder n’était pas insignifiant. Que lui aussi voulait un enfant, mais pas maintenant. Pas dans ce contexte. Le boulot était plus important.  

Parker aussi pensait à cette discussion avortée, à cet argument. C’est vrai que ce n’était pas le moment. Le boulot, les contrats, tout ça… Pourtant ils avaient tous les deux 34 ans. Quand le moment serait-il le bon ? Voulait-il vraiment que ce moment arrive ? Repousser ce sujet à plus tard, encore.  

- Ta journée a été bonne ?  

Lucy haussa les épaules, se plongeant dans son verre.  

- Pas pire que les autres.  

« Aussi vide que les autres. » Mais il ne voudrait pas aborder ce sujet non plus. Elle change de sujet, leur grande spécialité.  

- Avec qui dînons-nous ?  

- Connor Spencer et sa femme. La filiale de Phoenix nous l’envoie. Il va gérer les marchés dont j’ai besoin. Il faut qu’on s’entende bien.  

Le serveur vient lui dire que leur table est prête, et que les Spencer sont arrivés. Parker offre la main à sa femme pour s’y rendre. Il observe son maintien. Elle a déjà trop bu à son goût, mais elle se tiendra. Il le sait. Pourtant, elle le rend nerveux.  

 

Connor Spencer (Hugh Darby) est un jeune homme séduisant, mais il parle un peu trop fort, pense Lucy. Maude Spencer (Brume) se tient en face d’elle. Elle est sublime. Plus silencieuse que son mari, son visage souriant démontre néanmoins qu’elle leur accorde toute son attention. Les discussions ne tournent pas autour du travail des deux hommes, c’est déjà ça. Le dîner se passe bien, en somme. C’est un couple charmant et elle les appréciera. Si elle le souhaite. Il n’y a que Parker qui la crispe. Il s’est retenu d’arrêter son geste quand elle a voulu remplir son verre. S’il recommence, elle l’enverra se faire foutre.  

Les deux hommes s’entendent très bien. Maude parle peu, mais l’observe beaucoup, de ses yeux translucides. Son regard est bienveillant, et étrange. Elle semble la scruter. Cela ne la dérange pas plus que ça. Lucy parle encore moins. Mais elle sourit quand il faut. Une fois rentrés à la maison, Parker lui reprochera de n’avoir pas plus participé aux discussions. Mais elle s’en fout. Il fut un temps où elle aimait le mettre en valeur en se rendant elle-même irrésistible.  

 

*  

 

Quand la réceptionniste de l’immeuble lui annonce la visite de Maude Spender, Lucy hésite à refuser. Elle n’est pas d’humeur à tenir une conversation. Mais Maude l’intrigue. Elles s’installent dans le salon. Lucy ne reçoit plus ses amies, préférant s’emmurer dans la torpeur des jours qui se suivent. Elle a perdu l’habitude de lancer une conversation futile.  

- Vous n’avez pas trop de mal à vous habituer à New York ?  

- Du tout, je suis née ici. Connor aussi. C’est un retour aux sources qui nous fait le plus grand bien.  

Elle s’apprête à répondre des formules d’usage, mais Maude l’interrompt.  

- Je suis venue vous proposer de passer l’après-midi avec moi.  

Lucy s’étonne. La jeune femme est directe. Elle aurait dû accepter avec politesse, ou refuser en prétextant une activité quelconque. Mais elle n’a pas envie de jouer ce jeu.  

- Vous devez avoir des tas d’amies ici. Pourquoi venir me chercher, moi ?  

- Parce que mes amies vont bien. Vous, non.  

Visiblement, elle non plus n’a pas envie de s’embarrasser des faux-semblants d’usage.  

- Qu’est-ce que… Qui vous dit que…  

- Votre regard. Vos silences. Je connais cela. A mon arrivée à Phoenix, au début de notre mariage, j’ai ressenti le même vide. Je ne trouvais pas ma place auprès de Connor.  

Lucy est saisie. « Je ne trouve pas ma place auprès de Parker. C’est la formule qui convient. Il lui semble qu’elle ne suffit pas à combler le vide de sa vie actuelle, mais c’est bien là que réside le fond du problème. Et l’entendre dire par une autre lui fait subitement monter les larmes aux yeux.  

- Vous ne ressentez plus ce vide ?  

- Non. Je me suis rendu compte qu’il n’était pas plus heureux que moi. Alors, nous avons cherché ce qui nous manquait. Et nous avons trouvé. Accompagnez-moi cet après-midi, j’insiste.  

 

 

Lucy suit Maude entre les hommes attablés qui lorgnent ces deux belles femmes avec lubricité. Les lumières sont tamisées et un jeu de projecteurs lui envoie des faisceaux luminescents dans le visage. La musique est tonitruante. L’atmosphère est lourde et chargée. Des femmes dévêtues servent des verres. L’une d’entre elles s’exhibe en dansant contre une barre de métal, sur une piste de danse placée au milieu des buveurs. Lucy ignorait que de tels endroits étaient ouverts en plein milieu de l’après-midi.  

Elle subit les regards de ces hommes avec embarras. Maude, elle, semble ne pas y prêter attention et traverse cette salle la tête haute. Elle amène Lucy jusqu’à un salon privé, dont elle referme le rideau. Dans ce salon exigu, un canapé arrondi love une piste de danse, sur laquelle se dresse une autre de ces barres de métal. Les deux femmes s’assoient. Lucy regarde Maude avec hébétude. Et maintenant ?  

- J’ai beaucoup cherché ce qui me manquait. J’ai commencé à fréquenter ce genre d’endroits lorsque j’ai réalisé qu’ils représentaient l’exact opposé de ce que j’étais, de la femme que je m’étais obstinée à devenir pour répondre aux attentes des autres. Ou que j’imaginais être les leurs.  

Une jeune femme presque nue leur apporte un saut de champagne et deux coupes. Elle sourit à Maude comme si elle la connaissait. Cette dernière lui glisse quelque chose à l’oreille. Après son départ, une musique langoureuse s’élève dans leur petit salon, recouvrant celle de la grande salle.  

- J’avais besoin de déconstruire cette image. Casser celle que j’avais construite.  

Elle se redresse et déboutonne son chemisier. Puis elle dégrafe sa jupe qu’elle fait glisser à ses pieds. En sous-vêtements de dentelles noirs et en porte-jarretelles, elle se hisse sur la piste de danse, juchée sur ses talons aiguilles. Lucy est affreusement gênée.  

- Ecoutez, Maude. Je ne sais pas ce que vous croyez mais je…  

- Laissez-moi faire. Je cherche à vous démontrer quelque chose.  

Maude se déhanche sensuellement sur la musique, utilisant la barre de métal dans des postures lascives à l’image de cette femme que Lucy avait observée de l’autre côté du rideau.  

- J’ai découvert qu’il y avait un autre moi, qui avait besoin d’oublier ses attaches et ses interdits. Ce n’est qu’une danse, que je fais pour moi plus que pour vous.  

Elle est très belle, et très douée ! Malgré sa gêne initiale, Lucy a du mal à détacher son regard de son corps. La jeune femme semble si sûre d’elle et désinhibée.  

- Ce n’est qu’un jeu. Pile on gagne, face on perd. Mais on peut toujours recommencer. Vous tentez une expérience. Si elle s’avère désagréable, alors c’est que votre désir est ailleurs.  

Elle vient s’asseoir au bord de la piste de danse, face à Lucy.  

- Quand vous aurez réussi à vous oublier suffisamment, vous verrez que l’étape d’après devient rapidement essentielle : le regard que ces inconnus poseront sur vous…  

Elle désigne le rideau. Lucy ne comprend pas.  

- Comment ça… Vous pensez que moi, je… ?  

Maude vient s’asseoir auprès d’elle et désigne maintenant la piste de danse.  

- C’est votre tour…  

 

*  

 

Deux mois se sont écoulés depuis que Parker a lié connaissance avec Connor. Leur binôme fonctionne très bien, et il lui semble que les marchés ne pourraient plus fonctionner sans leur intervention. Quand il observe cette ville qui s’étend de l’autre côté de la vitre épaisse, et contre laquelle rebondit la balle avec violence, il lui semble qu’elle a cessé de lui résister.  

- Tu as perdu mon vieux. Tu te déconcentres…  

Connor lui donne un léger coup de raquette sur les fesses. Effectivement, Parker a perdu le fil de leur match. Le terrain de squatch, dont le mur est une paroi vitrée surplombant New York du 28ème étage de leur centre d’affaires, est aussi original qu’étourdissant.  

Les deux hommes quittent le terrain et rejoignent les vestiaires. Sous la douche, Connor le questionne sur ses projets du week-end. Parker l’apprécie beaucoup. Jusqu’à présent, il n’a jamais noué de complicité avec ses collègues.  

- Nous pensions vous inviter à dîner bientôt, Lucy et toi. Peut-être la semaine prochaine ?  

- Je te redirai quand j’aurai vu Lucy. Je ne la croise pas beaucoup, ces temps-ci.  

- A vrai dire, nos femmes ont déjà calé la date ensemble… Vous êtes disponibles mercredi soir parait-il !  

Parker s’étonne.  

- Ah bon ? Maude a vu Lucy ?  

Il ne pensait pas qu’elles s’étaient revues depuis leur premier dîner au Clarkes Hotel.  

- Elles se voient souvent. Tu ne le savais pas ?  

- Non…  

Il doit bien avouer qu’il ignorait beaucoup de choses sur sa femme, ces temps-ci. Elle s’implique dans une nouvelle association, comité ou quelque chose de la sorte. Elle ne lui a pas précisé quoi, et il se rend compte qu’il ne l’a pas plus questionné. Il est juste ravi de la voir enfin retrouver une envie pour quelque chose.  

- Je la croise moi aussi de temps à autres.  

Parker est cette fois-ci éberlué.  

- Ah bon ? Mais quand ça ?  

Toujours nu sous la douche, Connor évite curieusement son regard.  

- De temps en temps, elles m’invitent à les suivre dans leurs virées nocturnes.  

- Vous voyez ma femme en soirée ? Mais elle ne m’en a jamais parlé ! J’ignorais que c’était pour vous voir qu’elle sortait…  

Parker est décontenancé. L’idée ne lui plait pas. Pourquoi sa femme lui cache-t-elle ce genre de choses ? Et pourquoi ni elle, ni les Spencer ne prennent la peine de l’inclure dans leurs sorties ? Son visage se ferme. Connor lui pose la main sur l’avant-bras. Dans un autre contexte, Parker aurait peut-être sursauté à l’idée qu’un homme nu pose la main sur lui alors qu’il était nu lui aussi. Mais Connor avait ce je-ne-sais-quoi qui rendait toutes sortes de choses naturelles.  

- Parker, Lucy n’allait pas bien. Maude a l’œil pour ce genre de choses. Elles sortent régulièrement ensemble parce que Maude a su trouver ce qui ferait du bien à ta femme. C’est très personnel pour elle. Elle n’était pas prête à t’en parler.  

- Et à toi, elle en parle ?  

La tournure de cette conversation ne lui convient décidément pas.  

- Elle veut t’en parler, mais pas avant que tu ne sois prêt. Sa démarche est très… particulière. Mais crois-moi, Maude et moi sommes aussi passés par là. Et ça a sauvé notre couple.  

Cette fois, Parker s’énerve.  

- Mais de quoi parles-tu à la fin ? Que sais-tu de ce qui ferait du bien ou non à ma femme ? Ou à notre couple ?  

- Je n’en sais rien, effectivement. Mais je sais que Lucy va mieux. Elle s’est trouvée. Et elle aimerait bien que tu la rejoignes.  

- La rejoindre où ? Quand ? Je ne comprends rien !  

- Elles sont ensemble à l’heure qu’il est. Je voulais te proposer de les rejoindre… si tu le souhaites.  

 

Connor a emmené Parker dans un quartier qui lui est inconnu. Dans une petite ruelle, ils font face à l’entrée d’un club, dont aucune vitrine ne montre l’intérieur, et dont une porte matelassée couvre l’entrée. Un vigile surveille les allées et venues. Une lanterne rouge trône au-dessus de l’enseigne, et évoque clairement les lupanars du temps jadis. Parker suit son ami à l’intérieur, avec inquiétude. Ils pénètrent dans une salle sombre, aux lumières rougeoyantes. Une barmaid sert des énergumènes, hommes et femmes, dont certains ne portent que des sous-vêtements, d’autres des tenues de latex. Certains sont complètement nus.  

- Mais nom de Dieu, où est-ce que tu m’entraines ? Qu’est-ce que ma femme ferait ici ?  

Connor pose à nouveau la main sur le bras de son ami.  

- Parker, toutes ces choses ne sont pas que de la lubricité ou de la perversion. Le but est simplement d’explorer autre chose que ce que le quotidien nous donne. Découvrir une autre partie de soi, à travers ses sens et à travers les autres. Reste ouvert…  

Ce petit discours ne rassure pas du tout Parker.  

- Dis-moi juste où est Lucy.  

- Suis-moi.  

Connor l’entraine vers le fond de l’établissement. Ils descendent un escalier étroit, où ils croisent d’autres personnages anonymes. Des femmes les regardent passer avec convoitise. Quelques hommes aussi. Ils pénètrent dans une plus vaste salle obscure, sillonnée par quelques faisceaux de lumière brute. Des hommes et des femmes, pour la plupart dévêtus, s’alanguissent les uns près des autres, les uns sur les autres parfois, sur des canapés, des tables. Parker reconnaît avec stupéfaction Maude, qui vient vers eux, presque entièrement nue. Elle embrasse son mari et regarde Parker avec un large sourire. Elle est heureuse de le voir enfin ici. Connor lui murmure quelque chose à l’oreille. Elle désigne un attroupement, à quelques pas derrière elle. Sur une large table basse, noire et luisante, une femme se tient allongée, totalement nue. Des hommes et des femmes l’entourent. Elle se contorsionne de plaisir sous leurs regards et leurs caresses sensuelles. Lorsqu’une mèche de cheveux blonds s’écarte de son visage, Parker se fige quand il reconnaît Lucy. Maude s’approche de Lucy et lui parle à l’oreille. Alors elle se redresse, tourne le visage et voit son mari. Elle le regarde en silence, gravement. Sans provocation, sans dureté, son regard semble seulement dire : « Oui, c’est bien moi qui suis là. C’est comme ça. »  

Parker se sent mal. Il ne comprend pas. Ni sa femme, ni ce qu’on attend de lui. Il rebrousse chemin. Connor tente de le retenir, mais il repousse son geste et s’adresse à lui avec violence.  

- Qu’est-ce que tu cherches, à nous détruire c’est ça ?  

Il n’attend pas la réponse et disparaît.  

 

*  

 

Cela fait deux semaines que Parker a quitté l’appartement. Sans un mot, sans explication. Connor le côtoie toujours au travail, mais leur complicité s’est envolée. Parker refuse de lui adresser la parole si ce n’est pour les nécessités du job. L’efficacité de leur binôme s’en ressent. Connor tente de discuter avec lui, mais Parker est inflexible.  

Lucy a tenté de le joindre, mais il a repoussé ses appels.  

Un soir, Parker trouve un mot à l’accueil de son hôtel.  

« Parker, je suis terriblement désolée. Tout est de ma faute. J’aimerais pouvoir discuter avec vous. Venez chez nous ce soir, s’il vous plait.  

Maude. »  

Il connaît mal Maude Spencer. C’est pour cela, parce que finalement elle l’a moins blessé que les autres qu’il accepte de se rendre à leur appartement dans le Village. Lorsqu’il sonne, c’est Maude qui lui ouvre la porte. Elle sourit. Elle est splendide.  

- Merci Parker. Merci d’être venu. Entrez.  

Il aperçoit Connor dans le fond de la pièce, en train de servir un verre de whisky. Il n’est pas surpris, mais il espérait qu’ils seraient seuls. Connor lui tend le verre.  

- Non merci.  

Il le fixe un instant. Ce n’est pas Connor qui a convaincu Lucy de s’adonner à de telles pratiques. Pourtant, c’est à lui qu’il en veut le plus. Il se sent trahit. Parker se tourne vers Maude.  

- Bon, que voulais-tu me dire ?  

- Ce n’est pas moi qui voulais te parler.  

Elle tourne la tête vers le salon. Parker suit son regard et découvre Lucy sur le sofa. Elle le regarde intensément.  

- Je vois…  

Maude pose la main sur son bras.  

- Ce n’est pas un piège, Parker. Ecoute-la. Tu n’as rien à perdre. Nous vous laissons.  

Connor et Maude s’éclipsent par une porte adjacente. Parker se retrouve seul en face de Lucy. Elle est tendue. Lui aussi. Elle a détaché ses cheveux et porte une jupe étroite sous un haut décontracté. Il doit admettre qu’elle lui parait sereine et plus belle encore que quelques mois auparavant. Elle semble chercher ses mots. Il parle avant elle.  

- Comment as-tu pu faire ça ? Ce sont eux qui t’ont entraîné là-dedans ?  

Son ton la brusque. Son visage se ferme et elle répond, sur la défensive.  

- Ne t’en prends pas à eux. Je suis capable de faire mes propres choix. Maude et Connor ont compris que leur couple ne leur permettait pas de vivre pleinement. Au lieu d’être la moitié de l’autre, ils décident d’être entiers, ensemble. Chacun a ses propres désirs, et ils décident de les vivre pleinement en plus de ceux de l’autre. Je pense qu’ils ont raison. Je ne veux plus être celle qu’on veut que je sois. Je veux être moi entièrement, et je te veux à mes côtés.  

- Et c’est tout ce que tu as trouvé pour « être toi » ? Ce que j’ai vu dans le club, c’est ça que tu appelles « être toi » ?  

- As-tu autre chose à me proposer ? Non, tu préféres laisser les choses empirer. Je ne t’aimais presque plus, bon sang !  

Le ton monte. Ce n’est pas ce qu’elle souhaite. Elle baisse la voix et se rapproche de lui. Son visage se fait plus doux, presque implorant.  

- Il faut que nous changions. Il faut tenter quelque chose. Parker, c’est comme un jeu. Pile, tu gagne. Face, tu perds et tu cherches autre chose. J’ai découvert ce côté « pile », des désirs que je ne me connaissais pas. Et quelque chose de moi qui me plais. Pour la première fois, je suis prête à accepter des choses sans me soucier du regard des autres. Sauf du tien. J’ai besoin que tu sois à mes côtés…  

Malgré son aigreur, il ne peut s’empêcher d’être touché par ce qu’elle dit. Il sait qu’elle a raison sur un point : ils partent à la dérive et quelque chose doit être tenté.  

- Ce que tu proposes est tellement extrême…  

- Je veux juste être désirée.  

- Mais je te désire, moi !  

- Non, tu ne me désires plus. Je lis du désir dans ton regard, mais c’est le même que tu poses sur tes nouveaux clubs de golf. Parker, je mérite autre chose.  

- Je ne sais pas si je peux faire ces choses-là.  

- Je ne pensais pas pouvoir non plus. Mais ce que tu as vu ne te conviens peut-être pas ! Il faut que tu trouves ce qui te manque. Il faut que tu essais.  

Elle pose ses bras autour de son cou. Elle embrasse ses lèvres.  

- Parker, je t’en prie. Accepte d’essayer avec moi.  

Il est ému. Il hésite.  

- Que veux-tu que j’essaie ? Je ne crois pas vouloir me foutre à poil devant des inconnus.  

- Alors peut-être devant des gens que tu estimes ? Viens avec moi.  

-- BO : https://www.youtube.com/watch?v=z-6cCmxaGoQ --  

Elle lui prend la main et l’entraîne. Ils suivent le chemin qu’ont emprunté Maude et Connor. Ils les retrouvent dans leur chambre, allongés sur leur lit. Ils les attendent, nus. Maude se lève et s’approche de Parker. Elle lui sourit.  

- Tu veux bien ?  

Lucy serre la main de Parker.  

- Accepte. S’il te plait.  

Son cœur bat trop vite. Il se sent au bord d’un précipice. Connor le regarde aussi avec bienveillance. Il se sent acculé. Il acquiesce d’un léger signe de tête. Alors Maude commence à déboutonner sa chemise. Lucy vient s’asseoir auprès de Connor, qui lui retire son gilet.  

« C’est un jeu », tente de se convaincre Parker alors que Maude pose ses lèvres sur les siennes. « Pile, tu gagnes. Face, tu perds… »  

 

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Un film de Leonard BRUMEL  

Sur un scénario original du Corbeau  

 

Avec  

Joshua KLOSS - Parker  

Toni BERGMAN - Lucy  

Hugh DARBY - Connor  

BRUME - Maude  

 

Sur une musique de Lea CHUSID  

BO1 : https://www.youtube.com/watch?v=HO1OV5B_JDw  

BO2 : https://www.youtube.com/watch?v=z-6cCmxaGoQ  

Scénario : (2 commentaires)
une série B dramatique (érotique) de Leonard Brumel

Joshua Kloss

Toni Bergman

Hugh Darby

Brume
Musique par Lea Chusid
Sorti le 10 juin 2034 (Semaine 1536)
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