Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Les Menhirs d'Outre-tombe présente
Paol Gornek

 

 

Theodore et Jeanne Keranec arrivent dans cet espace de paix perdu au milieu de la mer bretonne. Les époux découvrent cette demeure ou tout deux y établiront leur nouvelle vie le temps que l’écrivain termine son nouveau roman.  

Theodore ne supportait plus la vie à la ville. Ses dernières œuvres ont été vivement critiquées et il était devenu un symbole d’amateurisme pour ses congénères, un écrivain raté, renié lors des conférences, l’auteur d’un seul et unique succès. Lancé dans ce monde hostile grâce à son livre Guerre en innocence, il reçut de nombreux prix et la reconnaissance de tous pour son style et son talent évident. Malheureusement, ses deux autres récits furent victimes de nombreuses critiques remettant en question l’écrivain lui-même.  

Les maux de l’esprit de Theodore font de lui un être perturbé, un artiste qui doute, tant sur le plan de la création artistique que sur celui de s’adapter à cette société et rendre heureuse sa femme. Pour se retrouver et redécouvrir sa plume, il a décidé de s’isoler et séjourner dans sa vieille demeure familiale. Son épouse est consentante et a mis en parenthèse sa vie pour rester aux côtés de son mari dans ce paysage isolé de tout. Elle compte l’accompagner, l’épauler et ainsi retrouver l’homme qu’elle a connu autrefois, cet homme fier, sûr de lui, audacieux, charismatique et talentueux.  

La nuit arrive à pas de loup et il est temps pour Jeanne d’abandonner son époux à ses occupations. Theodore a toujours préféré écrire la nuit, comme si l’obscurité qui l’entourait lui soufflait son inspiration. Créer est douloureux, violent. Créer c’est presque s’opposer à la vie, la détruire pour la remodeler. Theodore se plonge dans le noir, seulement éclairé par une vieille bougie, il laisse sa plume s’abandonner et glisser sur la feuille de papier. Son récit met en scène une célèbre actrice nommée Caroline Van Ahnen, une femme destructrice par sa beauté et son talent qui met le monde à ses pieds avant d’assister impuissante à sa descente aux enfers. Humiliation, honte et sexe se mêlent dans une farandole de sentiments contradictoires et destructeurs. Dans la pénombre, Theodore fait danser les mots et cette succession de lettres se met petit à petit en forme jusqu’à donner une once d’histoire, une once de vie à cette Caroline.  

 

 

*******PAOL GORNEK*******  

 

UN FILM DE JENNY ILLSLEY  

AVEC  

MAEL QUIVRIN - LEA MAUREL  

 

AVEC LA COLLABORATION DE GERARD COUSIN  

 

***************************************************************  

 

 

Les premiers jours sont agréables et le couple découvre une nouvelle facette d’eux-mêmes. Perdus dans ce coin de nature, ils passent leurs journées à faire le tour de leur domaine mais la nuit tombée Theodore s’isole avec sa plume tentant de faire jaillir de son esprit une œuvre parfaite.  

Plus la nuit s’assombrie et d’avantage l’écrivain se retrouve avec ses démons et ses angoisses. Son esprit multiplie les imperfections et à nul moment Theodore est satisfait de ce qu’il a écrit. Les nuits passent et se ressemblent, noyant peu à peu l’homme face à ses propres faiblesses. Mérite-t-il vraiment ce statut d’écrivain qu’il s’est octroyé ?  

En cette nuit de pleine lune, Theodore bloque encore une fois sur son récit. Les mots ne s’enchainent plus et l’écrivain bouillonne et commence à avoir des incertitudes sur son talent et sa capacité à écrire, d’emporter son lecteur dans son monde. La nuit bat son plein et Theodore tente de rester concentré et éveillé sur son bureau penché sur son papier ou ratures et feuilles blanches se succèdent. Soudain, un grincement de porte interpelle Theodore. L’homme se lève et se dirige vers la porte d’entrée qu’il retrouve grande ouverte. Il décide de sortir voir ce qu’il se passe mais rien, la porte est sûrement victime de ce vent puissant qui souffle sur les baies bretonnes. Theodore en profite pour prendre un bon bol d’air frais avant de retourner à l’intérieur mais ce qu’il voit dans le hall d’entrée le fait tomber en arrière. Face à lui, un homme pendu au lustre. En observant de plus près, Theodore se rend compte que l’homme en question, suspendu dans le vide, n’est qu’autre que lui-même. L’incompréhension le gagne et il se précipite dans la cuisine prendre un bon shoot d’eau de vie l’histoire de reprendre ses esprits.  

Qu’est-ce qu’il m’arrive….  

Theodore reprend son souffle, pose la main sur sa poitrine comme si ce geste suffisait à le rassurer, il est parfaitement éveillé et a conscience de ce qu’il a vu dans le hall. Theodore est bien vivant, l’Ankou n’a pas encore prit son âme. Son esprit cartésien l’empêche de sombrer dans la folie. Il sait qu’il a simplement halluciné. La fatigue lui joue des tours, il est temps pour lui de monter se coucher et retrouver Jeanne dans le lit. Theodore prend deux autres verres avant de repasser par le hall et cette fois-ci il ne voit rien, aucun homme pendu au plafond. Il monte jusqu’à sa chambre en entendant ses propres murmures. Sa voix résonne dans sa tête lui livrant les mots qu’il a écrits durant la soirée. Epuisé, Theodore perd l’esprit et décide de se coucher. Demain tout ira mieux, une bonne nuit de sommeil, voilà ce qu’il lui faut.  

Le lendemain matin, Theodore tente d’oublier ce qu’il a cru voir la nuit précédente. Il affirme à son épouse qu’il a bien avancé, que son roman suit son cour et qu’il est sur la bonne voie, mais Jeanne connait trop bien son époux et sait parfaitement que ce dernier doute de lui-même et qu’il continu de se remettre en question, lui et ses œuvres.  

 

Au coin du feu, buvant un bon verre de vin, les époux se regardent sans dire un mot, laissant s’instaurer entre eux un silence glacial. Jeanne comprend parfaitement que son époux va mal, ce dernier ne supporte plus cette pression continuelle qu’il s’impose. Elle tente de lui venir en aide, lui affirme qu’il peut se confier à elle, se livrer, lui faire part de ses doutes mais Theodore se referme sur lui-même. L’écrivain refuse de faire face à sa folie grandissante, cette germe qui pousse dans esprit et le tourmente chaque nuit jusqu’à lui conférer moultes hallucinations.  

Ne m’attends pas ce soir, je vais continuer l’écriture de mon roman. Mon esprit est en ébullition et je préfère mettre tout ceci à l’écrit avant de monter au lit.  

Jeanne s’approche de son époux et lui confère une bise en effleurant amoureusement sa joue avant de quitter la pièce et laisser Theodore à son récit. Elle le sait, ses écrits le tourmentent et lui créent ses insomnies et elle impuissante face à cela.  

De son côté, Theodore finit son verre de vin et si dirige vers sa table de travail. Tout le monde désire Caroline… Ces quelques mots marquent le début de son chapitre et l’écrivain transfère son esprit dans son récit, livrant à travers lui ses moindres fantasmes, ses démons qui le hantent depuis son enfance. Ce roman, malgré un simple récit mettant en valeur une starlette, représente les sept péchés capitaux de Theodore.  

Cette Caroline est la représentation de tous les fantasme de l’écrivain, elle est pour lui la figure du sexe et du désir. Dans son livre, elle est l’incarnation même de la beauté que tout homme admire. Actrice renommée, elle est celle qui se régale du succès, créature lascive qui use de son talent pour soumettre, de sa reconnaissance pour jouer et manipuler ses adorateurs. Caroline Van Ahnen est l’une de ces créatures qui vivent à la frontière entre le fantasme et le réel. Lorsqu’elle apparait face à lui à travers cette longue robe blanche laissant apparaitre ses formes, Theodore croit rêver mais tout semble si vrai. Par ses écrits et son imagination, il était devenu un passeur entre le monde de l’éveil et celui du rêve.  

Rêves et fantasmes sont à la fois l’émanation, l’explication, l’élargissement de la part physique de l’homme. Theodore s’enfonce peu à peu jusqu’à traverser cette frontière tangible jusqu’à ce que l’imaginaire superpose le réel. Il se laisse aller à ses rêves jusqu’à leur accorder autant d’importance que les éléments de son quotidien. Laissant tomber sa plume au sol, subjugué par cette femme qui se dresse face à lui, Theodore s’avance d’un pas hésitant vers cette créature. Non il ne rêve pas, c’est impossible, il est capable de ressentir son toucher dans son cou et son doux parfum goût lavande. Effleurant ses formes avec légèreté, il arrache sa robe avec violence avant de prendre la jeune femme sur la table. L’écrivain s’abandonne à de vives étreintes, sans se soucier de sa femme qui dort à l’étage, s’exposant à ce monde vacillant et changeant qu’il se crée.  

 

Jeanne retrouve Theodore dans le salon. Ce dernier n’est jamais venu la retrouver dans le lit et a passé la soirée et la nuit au rez de chaussé. Près de lui, la jeune femme constate que son époux s’est laissé à aller à boire divers alcool. Le cendrier plein sur la table basse laisse présager une nuit compliqué ou son époux a encore du faire face à son impuissance face à ses écrits. Elle s’approche de lui et le réveille doucement mais celui-ci a une réaction violente et repousse sa femme. Au fond de lui Theodore doute et ne cesse de penser à ce qu’il s’est passé la nuit dernière. A-t-il rêvé ? Il n’y croit pas une seconde, tout était si réel. Il pouvait ressentir les lèvres de Caroline sur son corps, son regard qui perçait le sien, la chaleur entre ses cuisses, comment avait-il pu imaginer tout ceci à moins d’être complètement fou.  

Il faut qu’on ait une explication Theodore… Depuis plusieurs jours je ne te reconnais plus.  

Jeanne tente d’approcher cet homme qu’elle aime et a tant aimé mais ce dernier préfère fuir la conversation. La jeune femme tente de le rattraper et refuse de lui accorder une porte de sortie mais Theodore n’est pas de cet avis. Il refuse d’avouer à Jeanne ce qu’il a au fond de lui, ce qu’il voit dans la nuit et les fantasmes qu’il réalise en secret. Tandis que son épouse l’attrape par le bras pour le retenir, Theodore la repousse violement contre le mur, sa tête frappant le coin du mur, la laissant tombé dans une mare de sang. Face à son acte, l’écrivain panique et contemple ses mains pleines de sang. Son esprit tourmenté le change et son incapacité d’approcher la perfection littéraire le rend fou au point de commettre l’irréparable.  

Theodore ?  

Il relève sa tête, quittant ses mains du regard et stupéfait, il revoit Jeanne qui se dresse face à lui. Nul trace de sang, ni de lutte comme si le meurtre qu’il avait commis il y a seulement quelques secondes relevait du rêve, mais est-il vraiment éveillé à ce moment précis ?  

Regarde-moi Theodore… Que t’arrive-t-il ?  

- Laisse-moi… J’ai besoin de prendre l’air…  

Theodore et Jeanne forment un couple en perdition, victime de l’esprit tourmenté du mari. Un couple qui se délite, deux personnes qui se disjoignent. Tandis que Theodore s’enfonce dans sa folie, Jeanne, terrifiée, tente de renouer avec lui, de comprendre ses peurs et de faire sienne de ses angoisses. Bien plus que des noces rebelles, c’est le récit d’une impossible empathie, le constat de l’incapacité de tout un chacun d’appréhender pleinement l’autre.  

Sans s’en rendre compte, Theodore rompt avec sa bien-aimée et les deux amants ne se reconnaissent plus et ils assistent impuissant à cette fissure grandissante qui se dresse entre eux. En s’éloignant l’un de l’autre, Theodore et Jeanne s’éloignent également d’eux-mêmes et découvrent en chacun d’eux une personne qu’ils ne connaissaient pas.  

Theodore n’est plus qu’un écrivain perturbé, aux tendances schizophrène. Désormais il essaye de lutter contre ses hallucinations et ses peurs. Ensorcelé par ses mots, ensorcelé par son esprit, il laisse le malin entrer en lui.  

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série Z d'horreur (Drame psychologique) de Jenny Illsley

Mael Quivrin

Léa Maurel
Sorti le 07 octobre 2034 (Semaine 1553)
Entrées : 3 698 466
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=22894