Bobby, assis dans sa piaule, tient ce flingue dans sa main droite.  

Il l'observe. Attentivement. Le retourne pour le regarder sous toutes ses formes... pour mieux l'admirer.  

Il se revoit lorsqu'il apprit que sa copine était parti essayer un autre mec alors qu'il avait juste besoin d'un peu de calme pendant quelques jours. Il l'imaginait, assise à côté de ce petit trou du cul, qui devait s'imaginer le bon plan, qui l'a embrassé et sûrement pelotée. Et elle, sans aucun remord, se laisser toucher, se laisser souiller, par des doigts qu'elle ne connaissait pas il y a une semaine.  

Ce simple assemblage de métal noir et froid, capable d'ôter la vie d'une simple pression sur cette détente. Ses mains tremblent d'excitation.  

Il se revoit lui dire que ce qu'elle à fait est impardonnable, mais pour elle tout ce qu'elle avait fait était normal. Elle ne comprenait pas où était le mal.  

Petit à petit, la tristesse et la déception d'un amour trahit laissa sa place à la colère, le mépris et la haine.  

De mois en mois, ce sentiment s'intensifiait.  

Bobby admirait les courbes, si parfaites, si... belles... le canon était ni trop long, ni trop court, la poignée se glissant parfaitement dans la paume de sa main.  

Il se rappelle... Lorsqu'elle avait fait croire à sa famille qu'elle était enceinte, pour qu'il ne se barre pas. Et toutes ses années qu'elle à passé à ne rien faire. Aucun diplôme, n'a jamais travaillé, et pour excuse, avançait qu'elle était trop timide, maladivement timide, pour tenter de travailler.  

Apparemment, pas assez timide pour se laisser embrasser, et pour tenir ce stand de mangas en plein milieu d'une exposition nationale pour adolescents sur le Japon.  

Pas assez timide pour ramener deux mecs qu'elle ne connait pas dans sa chambre d'hôtel, se faire une soirée bouteille et finir Dieu seul sait comment.  

Quinze cartouches dans le chargeur.  

Sa haine était devenu un véritable tourbillon dans son cerveau. Bobby n'était plus capable de rien faire sans penser à cette pouffiasse qui a autant profité de lui pendant trois ans.  

Cette haine était devenu sa raison  

Un raisonnement de violence et de vengeance. Il savait qu'il avait dépassé le point de non retour dans son esprit, qu'il ne pourrait pas oublier ou atténuer sa haine. Il n'y avait que les dernières solutions qui résoudraient son problème.  

Ce métal froid... Cette puissance, ce pouvoir de vie ou de mort.  

Cette nuit était trop lourde pour lui.  

Il se devait de tuer ou de se suicider.