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Mémoire sous presse

Norman Stith, 63 ans, était un retraité. Un « ex-actif » comme il le dit lui-même, et il s’y était préparé car l’inactivité était une de ses grandes préoccupations en plus du fait d’avoir une petite retraite. Plus de trente années en tant qu’agent d’entretien auprès de la Mairie.  

Alors il réfléchit et il eut une idée : pourquoi ne pas postuler comme distributeur de journaux ?  

Norman était un grand collectionneur de journaux et il lisait tous les jours. Vous cherchiez un journal bien particulier à une date bien précise ? Il l’avait !  

Et puis pour tout vous avouer, il lui arrivait régulièrement de récupérer les journaux laissés à l’abandon dans certains bureaux à la Mairie.  

Bref, avec un peu d’exercice pour couronner le tout, le job lui conviendrait tout à fait.  

Lui qui fut renversé par une voiture il y a un certain nombre d’années, cela lui permettrait de faire fonctionner de nouveau ses jambes qui commençaient à s’enquiloser.  

 

Il fut embaucher au San Francisco Chronicle et sur le chemin du retour, après avoir sillonné le quartier d’Alamo Square et accompagné de son caddie pratiquement vide, Norman marchait en direction de sa petite résidence tout en lisant les journaux ce jour là.  

Il les avait achetés comme d’habitude au kiosque situé à proximité de son quartier.  

Le long de l’avenue, il plia ses journaux et s’arrêta enfin devant chez lui à la vue du sticker collé à sa boite à lettres. Norman avait besoin de repères pour faire fonctionner sa mémoire, ce satané accident lui avait occulté également une partie de ses souvenirs.  

Il entra chez lui et effectivement, les pièces étaient bondées de post-it et messages en tout genre, il avait bien compris qu’en notant les diverses informations de la vie quotidienne cela lui permettait de ne pas oublier.  

 

Il déposa les journaux achetés sur la table du séjour et entreprit d’appeler sa fille pour lui raconter sa première journée de « travail ». Ils parlèrent longuement et s’amusèrent à déterminer l’âge de Norman lorsqu’il commença à stocker ses journaux, lui le grand passionné qu’il était. La mémoire à long terme n’était pas un problème pour lui, il avait estimé son âge à 21 ans tandis que sa fille était persuadé qu’il avait commencé vers 25 ans.  

Ils terminèrent leur discussion et il raccrocha.  

 

Il dîna tranquillement et en repensant à sa fille … il ferait un petit tour dans son grenier afin de vérifier l’année de son premier journal.  

 

La trappe descendit du plafond, il tira sur l’échelle puis monta doucement. Une odeur particulière régnait là-haut, dans le grenier, véritable capharnaüm de papiers. Mais tout était classé, organisé, rangé par date selon le titre de chaque journal. Le sol grinçait par endroits, marque du temps qui rappelait que ce grenier était l’antre d’un farfelu, passionné de journaux et d’informations, du temps tout simplement. Les journaux étaient empilés à des hauteurs jouxtant le toit. Il connaissait l’endroit par cœur même s’il allait vers ce coin au fond où étaient entreposés ses 1ers journaux. Bizarrement, il trouvait l’endroit changé, il ne savait de quelle manière, mais il le comprit en arrivant dans ce coin.  

 

Les empilements de journaux s’était tassés donnant une image d’un véritable bloc de papier et aussitôt incroyable que cela fut, tout cela se désagréger avec une odeur de poussière.  

Norman n’en revenait pas, à quoi été dû cette détérioration, lui qui prenait tant soin de sa collection ? Reprenant ses esprits, il accéléra le mouvement se rendant compte qu’il perdait ses premières pièces de collection.  

Tout en étant précautionneux, il réussit à dégager les journaux mais il était clair qu’il en avait perdu un bon nombre. Il déposa quelques journaux sur le petit bureau situé dans le grenier et prit la peine de chercher une loupe pour voir de plus près cette réaction inconcevable pour lui. Il en avait gros sur le cœur.  

 

Il alluma la lampe et approcha sa loupe afin de visualiser les bords effrités des journaux.  

Les sourcils froncés, il s’aperçut effectivement que le papier s’effritait … était-ce dû à l’humidité ? Non … l’air du grenier était sain il y veillait, puis … en manipulant le papier, la trame du vieux journal laissait apparaître des alignements de fils minuscules mais bien présents. Il se releva, béat, laissant le journal sur le bureau tout en s’adossant à sa chaise …. « Mais qu’est-ce que c’est que ça ?! » Norman constata en prenant du recul que la totalité du journal révéler un système de circuits imprimés en filigrane dans l’épaisseur du vieux papier. Un réseau bien réel de circuits imprimés laissant apparaître également les empreintes de Norman. Complètement interloqué, Norman découvrait maintenant que toutes ses empreintes apparaissaient sur les feuilles, et plus intriguant encore ce réseau de circuits.  

 

Cela relevait d’une technologie pointue pour faire une chose pareille. Sachant que ces journaux dataient de plus de 30 ans … Il prit la décision de vérifier sur quelques exemplaires à différentes années d’intervalles si ce phénomène se reproduisait. Non … il en déduisit que le temps avait laissait apparaître ce système. Etrange … c’était bien la 1ère fois qu’il assistait à ce genre de chose.  

 

Il était maintenant plus de 2h du matin à sa montre et bien trop tard pour appeler sa fille et lui raconter ce qui l’était arrivé. Il eut une meilleure idée pour le lendemain et alla se coucher.  

 

Ce fut une nuit agitée c’était le moins que l’on puisse dire, les questions fusaient dans sa tête et Norman s’interrogeait.  

 

Il fonça le lendemain en direction du kiosque, s’il y avait un qui serait « sur le cul » ce serait bien Barney. Barney était même plus âgé que Norman et il était un sacré gaillard, il tenait d’une main experte son kiosque et Norman était son client depuis toujours. Les mêmes journaux achetés à la même heure chaque jour en sortant de la Mairie. Au moins pour cela, Norman n’avait pas besoin de repère.  

 

Il s’arrêta net parmi les passants, tous le contournant et pressés d’arriver sur leur lieu de travail. Les rideaux de fer du kiosque étaient descendus, pas de Barney.  

Et aucun message informant d’une absence, cela fit grincer des dents Norman. C’est simple, Barney ouvrait tous les jours et il ne l’avait jamais vu fermer pour une raison ou une autre.  

 

Un déclic tout à coup, « A moins que … » Norman consulté sa montre « 7h15 », la livraison quotidienne était effectuée tous les jours à 7h30. Peut-être aurait-il une chance de l’apercevoir à ce moment-là. Cela devenait étrange, Norman s’écarta du lieu pour mieux observer de loin.  

S’il voyait Barney, il le chopperait sans doute. Il s’assit sur un banc suffisamment loin avec un journal. Cela tombait bien, il était visiblement pas le seul lecteur de journaux à lire sur les bancs du parc situé à côté du kiosque. Il ouvrit le journal et se planqua derrière.  

 

7h30, Norman était aux aguets mais toujours pas de présence de son ami. Quelques minutes plus tard, le camion de livraison s’arrêta devant le kiosque.  

Le livreur déposa ses paquets de magazines et de journaux puis manifestement resta planté devant le kiosque en scrutant les alentours quelques minutes. Le gars semblait acquiescé seul puis son regard s’arrêta en direction de Norman.  

 

Bien accroché derrière ses feuilles, Norman était tendu. Il se passait beaucoup de choses en peu de temps il était définitivement largué.  

 

Monsieur Norman Stith ?!!!!! » Il pensait que son cœur allait s’arrêter de battre, « Merde … il m’a repéré, comment connaît-il mon nom bon sang ? » . Le livreur visiblement avanca en claudiquant vers Norman. Pas d’erreur c’était bien lui qui avait interpellé Norman. Norman ferma les feuilles du journal.  

 

« Oui vous ! Vous êtes bien Monsieur Stith non ? ». Intérieurement, il était pas loin de l’arrêt cardiaque, son cœur s’emballait. La bouche totalement sèche, il coassa « Oui … oui c’est bien moi ».  

 

Maintenant, de plus près, ce livreur lui rappelait vaguement quelqu’un mais impossible de se rappeler. Fichue mémoire.  

 

« Mais qu’est-ce que vous me voulez ? Qui êtes-vous ? »  

« Vous allez me suivre Monsieur Stith, nous avons un message d’un certain Barney dans le camion »  

« Barney ! Mais que se passe-t-il ? Où est-il ? »  

« Suivez-moi »  

 

Norman se leva et marcha, le livreur le suivait de près. Bon sang, ce gars lui disait quelque chose … ce visage, ce pas claudiquant …  

Ils arrivèrent près du camion, le livreur contourna Norman et ouvrit la porte en la coulissant vers l’arrière. Norman s’approcha et en l’espace de quelques secondes, il eut juste le temps de voir Barney au fond du camion bâillonné avant de s’évanouir à cause du coup donné du livreur sur son crâne.  

 

Le livreur prit soin de le retenir pour le basculer dans le camion, ramassa le journal de Norman. Il prit la main de Norman et appuya son pouce contre la feuille du journal quelques secondes.  

 

Une voix retentit dans l’oreillette du livreur « Parfait, je vous attend »  

 

Norman inconscient, son esprit chercha au plus profond de lui-même des bribes d’images, de situations qui le fit grimacer involontairement. Les pensées venaient et partaient sans se fixer dans son esprit.  

Une porte qui s’ouvre … plus rien … ici il entendait une … détonation ? … plus rien …  

un visage, celui du livreur … une altercation … plus rien le vide …  

 

Norman souleva ses paupières doucement, et un violent mal de tête fusa tordant Norman de douleur.  

Il faisait jour, il en jugea par la lumière vive dehors et après cette brève remarque, il prit conscience de la situation. Il était assis sur un fauteuil, pieds et poings liés.  

Il connaissait cet endroit, bon sang mais il était à la Mairie ! Les douleurs fulgurantes du coup porté transpercèrent Norman, il souffrait.  

 

C’est en jetant un œil autour de la pièce qu’il eut ce flash … soudain … ces journaux entreposés sur ce bureau, ce tapis. Il avait 32 ans et avait eut ce job à la Mairie. Il bossait ce soir-là et il était relativement tard. Les bureaux était tous vides, sauf un il y avait vu de la lumière et il ouvrit la porte sans bruit.  

C’est là qu’il vit la scène d’une violence inouïe. Il se recroquevilla et assista à la tuerie d’un homme qu’on tabassa et tua d’une balle en plein cœur. Et ce tueur maintenant il s’en rappellait c’était celui qui se présentait maintenant devant lui.  

 

« Mon cher Monsieur Stith, comment allez-vous ? La retraite se passe plutôt bien ? » s’exclama Alexander Smith, l’actuel maire de San francisco ni plus, ni moins.  

« Plutôt mouvementée, qu’est ce qui s’est passait ? pourquoi m’a-t-on assommé ? » rétorqua Norman, sous l’élancement des douleurs du mal de tête.  

« Allons vous le savez Norman … vous avez assisté à une malencontreuse scène il y a maintenant une trentaine d’année et je suis maintenant âgé comme vous Norman, cette scène m’était aussi limpide que vous »  

« Je suis désolé mais je ne rapp … » et coup fulgurant arriva dans les côtes lui coupant la respiration nette.  

 

« Fais un petit effort Norman » fit le soi disant livreur.  

 

« Je vais vous rafraichir la mémoire, vous qui l’avez perdue malencontreusement si je peux dire. »  

 

Norman reprit doucement son souffle et écouté son mot dire.  

 

« Vous êtes parti en toute discrétion Norman après cet incident auquel vous avez assisté, c’est le moins que l’on puisse dire mais vous étiez devenu un témoin gênant. C’est moi qui aie organisé votre accident. Vous vous en êtes sorti et vous avez perdu la mémoire, nous le savons. Afin de ne pas éveillez les soupçons, nous avons donc décidé de mettre en place un système de surveillance révolutionnaire à l’époque nous permettant de vous surveiller en permanence pour éviter les fuites le jour où par malheur vous retrouviez la mémoire. »  

 

Norman avalait ses paroles et reconstitué le puzzle dans son esprit.  

 

« Nous savons que vous achetez instinctivement les journaux au kiosque et ce, depuis toujours. Les journaux Monsieur Stith ou toutes formes de papier existant en ce monde, sont fabriquer de telles façons que l’Etat de San francisco et tous les autres veulent contrôler leurs citoyens et leurs pensées. Au jour d’aujourd’hui, les journaux ont tous sans exception et dans chaque tirage un système de reconnaissance ADN via les empreintes indélébiles laissées sur le papier permettant de connaître l’état mental de chaque personne ainsi que son identité.  

Mais ne nous pensions en aucun cas que vous Norman étiez susceptible de découvrir ce système. Le monde est régit par ce système Norman, en le révélant vous me mettez dans l’embarras pour 2 raisons. Mais nous allons commencer à par éliminer Barney, il était dans le coup jusqu’à aujourd’hui bizarrement … sans doute la peur de savoir qu’il avait trahi un ami »  

 

Un coup de feu retentit dans la pièce d’à côté…  

 

Puis ce fût le tour de Norman, un fait divers de plus dans les journaux.  

 

 

 

 

 

 

Scénario :
une série Z thriller de Polly Ireland

Ivan Elias

Elizabeth McClean
Sorti le 16 septembre 2039 (Semaine 1811)
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