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The Road (Trip) Sick

Le verdict fut long à venir mais finalement prévisible : Elisabeth Howards était atteinte d'un cancer et il était visiblement déjà bien avancé. L'annonce fut un déchirement pour tout le monde, son mari Jack était effondré mais ne le laissait pas paraître tandis que sa meilleure amie Sylvia, présente également en ce jour fatidique, s'était tout simplement laissée tomber à terre avec Elisabeth dans ses bras et elles pleuraient toutes les larmes de leurs corps.  

Malgré tout, Elisabeth le savait, elle avait fumé toute sa "putain" de vie et ce petit côté je m'en foutisme l'avait rattrapé et alors ? -"On a qu'une vie non ?"  

Le plaisir avant tout, c'était le leitmotiv d'Elisabeth et maintenant elle devait profiter de la vie à fond la caisse bien qu'elle était "rentrée dans le rang" avec son mari Steve qu'elle aimait par dessus tout.  

Le pire pour elle ce jour-là fut l'annonce du temps qu'il lui restait à vivre et c'était marrant d'ailleurs de se dire qu'elle n'avait jamais vu son mari dans un tel état d’énervement contre les médecins pour connaître la vérité sur son état de santé. Enfin cela la fit sourire.  

Un paradoxe total, une situation rocambolesque pour qu'au final elle sache que la maladie lui laissait un mois ... un mois seulement.  

Et c'est là qu'elle avait fait un rapide bilan de sa vie.  

 

Toujours à terre, les 2 amies, serrées l'une contre l'autre, pleuraient.  

Le bilan était simple et Elisabeth le savait, Sylvia aussi.  

Elisabeth s'écarta du visage de Sylvia, la regarda les yeux baignés de larmes et de sanglots.  

Oui, Sylvia le savait maintenant à en juger malgré tout par son esquisse de sourire narquois.  

 

-"J'ai bien compris Elisabeth, on va le faire et je m'occupe de tout" murmura Sylvia tout en se rapprochant de nouveau vers Elisabeth pour la serrer.  

Jack était maintenant à leurs côtés également, embrassant Elisabeth. Il était allé négocier une dernière nuit à domicile, chez eux avant d'entamer une hospitalisation complète avec traitement pour une durée bien déterminée désormais.  

 

Le couple s'en alla main dans la main avec Sylvia, en retrait qui suivait pour prendre la direction du domicile des Howards.  

Il avait plu toute la journée et le ciel d'un gris pâle s'était visiblement invité à cette nouvelle désastreuse.  

 

-"Tout pour bien faire, il pleut en plus" fit Elisabeth le visage sombre.  

 

-"Ne pense plus qu'à toi ma chérie maintenant" répondit Jack  

 

Ils rentrèrent tranquillement chez eux et Elisabeth prit soin de prendre à part Sylvia pour sa dernière soirée à son domicile.  

 

-"Sylvia, tu sais ce que j'ai toujours souhaité, on se connaît depuis toujours et je crois que c'est le moment de le réaliser. Je n'ai plus beaucoup de jours à vivre et j'aimerai profiter de Jack pour ma dernière soirée ici avec lui, donc après on met en application notre rêve tu te souviens ? Tu t'en sens capable ?"  

 

-"Bien sûr que j'en suis capable idiote !!!" fit en pleurant Sylvia -"Ne t'occupe de rien, et profite de Jack, profitez-en tous les deux"  

 

Sylvia prit congés, ce qui fit également pleurer Jack -"Merci Sylvia, merci d'être là et merci pour tout" .  

Ils s'embrassèrent et se serrèrent l'un et l'autre longuement pour se dire au revoir.  

 

Ainsi Elisabeth vécut une soirée inoubliable avec son mari, il prit soin d'elle plus qu'il ne l'avait jamais fait.  

Il lui annonça qu'il resterait avec elle le temps qu'il faudrait.  

 

Elle l'aimait énormément et son amour était pour tout elle.  

 

Mais la vie passait bien vite et elle précipitait les évènements, Elisabeth se dit qu'elle était fin prête et qu'elle espérait que son mari pourrait la pardonner.  

 

Ils firent l'amour, et elle passa une nuit blanche dans son lit.  

Les pensées dans sa tête fusaient puis repartaient, tout cela se mélangeait. Des doutes, des questionnements la firent se lever en pleine nuit et en douceur pour prendre l'air. Jack dormait, elle avait réussi à lui faire prendre un somnifère l'air de rien.  

 

-"Purée mais qu'est ce que je fais ?" fit Elisabeth tout en ouvrant la baie du salon, elle marcha sous le porche, l'air vif et frais de la nuit la gifla au visage et elle put respirer profondément. Elle alluma une cigarette.  

-"Me pardonneras-tu Jack ?"  

Elle s'agenouilla au devant du porche, sur les marches de l'escalier, il n'y avait pas âme qui vivent.  

Elle se laissa prise par ses pensées, se rappelant tous ses souvenirs avec Sylvia, elle en souriait machinalement, puis la rencontre avec Jack.  

 

Tout ces moments l'avaient secoués, elle tira sur sa cigarette qui rougeoyait d'une lueur incandescente.  

Le sourire aux lèvres, finalement, elle secoua la tête l'air satisfait et convaincu -"il n'y a pas photo je dois terminer en beauté" .  

Elle se leva puis alla rejoindre Jack pour dormir quelques heures.  

 

Quelques heures pour se reposer avant de se préparer ... Elle jeta un oeil discret et vit que Jack dormait à point fermé ; tout fonctionnait à merveille malgré le pincement au coeur.  

-"Dors bien mon amour et profite de la vie, je t'aime" et elle l'embrassa sur son front.  

 

Sur la pointe des pieds, elle alla donc se doucher, manger et faire un tour dans le bureau de Jack et pour revenir dans l'entrée.  

 

En elle-même, elle se détestait car elle aurait pu encore faire machine arrière maintenant mais non, non, elle n'y pensait que trop à ce projet, ce projet fou mais elle l'était un peu elle-même après tout et elle espérait que Jack la comprendrait.  

 

Un moteur vrombissait dehors, Elisabeth se mit à sourire et, en prenant une grande inspiration, ouvrit la porte d'entrée, le soleil inondait la maison.  

 

Le soleil luisait de mille feux sur la carrosserie de la Plymouth 1952, d’un bleu azur et Sylvia sortit de la voiture, le sourire aux lèvres et les valises prêtes aux bouts de ses bras  

 

-« Les bagages sont prêts ma chérie ! Let’s go ! » déclara Sylvia  

 

Des larmes roulèrent sur les joues d’Elisabeth, elle eut soudain un énorme sanglot. Elle se rendait maintenant compte de la réalité des choses, voilà, dans un mois elle allait mourir et c’était ce qu’elle avait décidé.  

 

-« Ma chérie, oh non ! » Sylvia se précipita à la rencontre sa meilleure amie et s’agenouilla près d’elle, la prit dans ses bras et lui susurra aux creux de l’oreille :  

 

-« Elisabeth, ne flanche pas ma belle, pas maintenant on ira jusqu’au bout, comme tu l’as toujours souhaité… »  

 

-« Oui, je sais ne t’inquiète pas c’est simplement que j’ai bien conscience que je quitte Jack, l’amour de ma vie … »  

 

-« Bien-sur, je comprends »  

 

Les deux femmes s’embrassèrent et finirent par reprendre leurs esprits.  

 

Elisabeth se détendit, prit la peine de marcher quelques instants … le moteur de la Plymouth ronronnait toujours au ralenti … Elle la regarda et sourit.  

 

-« Allons-y, partons avant que je ne regrette » dit Elisabeth en se tournant vers sa maison, elle envoya de sa main un baiser tendre à destination de son passé qu’elle n’oublierait jamais dorénavant, toute ce qu’elle avait vécu était dans cette maison. Le cœur gros, elle soupira puis se retourna vers Sylvia, elle avait une envie irrépressible de profiter de ses derniers moments et d’en finir une bonne fois pour toute.  

 

Elle courut jusqu’à la voiture et s’installa confortablement, Sylvia était au volant.  

 

Sylvia était prête, prête à conduire et à siller les routes pendant 1 mois le temps pour Elisabeth, de prendre son temps et de mourir comme elle l’avait toujours voulu mais cela n’avait été qu’une blague à l’époque mais maintenant que la vie avait pris les devants, elle se devait de devancer sa propre mort sans assistance médicale ni traitement ; simplement profiter de ses derniers moments de vie.  

 

Le moteur de la Plymouth vrombit une dernière fois en démarrant, et Elisabeth et Sylvia partirent pour un long périple entaché inexorablement d’une fin tragique. Sylvia le savait et pour le moment, elle profitait du moment présent mais quand le moment serait venu, elle devrait être forte et elle se dit qu’elle devait bien cela à sa meilleure amie.  

 

La lettre, la dernière lettre écrite par Elisabeth gisait sur le bureau de Jack. Il la découvrit dans la matinée, paniqué en pensant au pire lorsqu’il s’était réveillé quelques minutes plus tôt sans la présence d’Elisabeth à ses côtés.  

Il ouvrit le courrier sans ménagement et put y lire ceci :  

 

« Jack mon amour,  

 

Les quelques 25 ans de mariage m’ont appris bien des choses, notamment que l’amour que l’on reçoit de sa moitié n’est véritablement sincère que lorsque le couple rencontre le pire, c'est-à-dire la mort prochaine de son conjoint ou de sa conjointe.  

Jack, tu as été fort jusqu’au bout et à l’heure où tu liras cette lettre, je serai déjà loin pour profiter de mes derniers moments de vie.  

 

Tu l’as toujours su et tu me connais par cœur, nous nous sommes rencontrés et nous avons vécu ensemble des moments que je n’oublierai jamais. Bien que je fusse contre (au départ) le fait de me marier, tu as été celui qui m’a comprise et je t’en remercie.  

 

La vie est courte, je ne le sais que trop maintenant et j’ai pris la décision de vivre intensément et je ne pourrai supporter de te voir souffrir en attendant ce moment fatidique qui arrivera prochainement.  

 

Un retour à la nature voilà ce que j’ai toujours souhaité et dont je n’avais jamais osé t’en parler.  

 

….  

 

Jack, effondré sur son bureau, lut le courrier jusqu’au bout et le serra fort contre lui, d’un geste il essuya ses larmes et prit le cadre posé sur son bureau, celui d’Elisabeth, sa chère et tendre femme qu’il chérissait depuis toujours.  

 

Il fixa tendrement la photo et regarda lentement les contours de son visage, ses yeux, ses cheveux, sa bouche puis finalement sourit.  

 

« Bonne route ma chérie »  

Scénario :
une série B dramatique de Polly Ireland

Erik Erotas

Jenny Sbrizzi

Will Wenders

Natalie Chatwood
Musique par Joan Gabriel
Sorti le 12 mai 2040 (Semaine 1845)
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