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Boost Films Production présente
Narcisse

 

- Film participant au 1er Festival de l’Effroi de San-Francisco -  

 

 

Cela avait commencé plutôt gentiment mais doucement j’y suis venu … à m’apprécier, à ce que les autres en viennent à me flatter sur mon aspect physique si chèrement acquis. A force de persévérance, la route fut longue mais moi, Andrew Bartner j’avais réussi à passer au-dessus mes complexes pour enfin prendre les rennes d’une vie laissée au rebut. Au départ, je n’étais pas destiné à devenir mannequin professionnel et encore moins être vu et reconnu du public. J’étais ce qui nomme dans notre milieu un « thon » au masculin, rabougri, le regard fuyant, aucun charisme … j’étais une vraie loque humaine …  

A l’époque, mon avenir était tracé comme du papier à musique : le chômage me tendait les bras et pire que tout, je me foutais complètement de la vie et je n’aspirais qu’à une chose : la quitter. Mais un beau jour, une rencontre particulière changea du tout au tout.  

 

Une nuit, en descendant les escaliers de l’immeuble où je logeais, dans un sordide appartement, avec ma mère qui plus est … je sentis un froid intense dans le hall et alors qu’un frisson me parcouru l’échine, quelqu’un ou quelque chose m’observait j’en étais certain et je me mis à accélérer le pas pour sortir de cet endroit. Le bruit de mes pas firent échos dans la cage d’escalier ce qui ne me rassura guère … et lorsque je fus au rez-de-chaussée dans une allure effrénée que Max me retînt … Max Van Eckart, celui par qui tout avait commençait. Un cri rauque sortit de ma gorge lorsque je vis dans la pénombre des néons défaillants dans le hall du rez-du –chaussée un individu ou en tout cas un semblant d’individu vêtu d’un feutre noir ainsi que d’un imperméable de la même couleur. Sa voix semblait venir du tréfonds des enfers mais était paradoxalement froide, attirante malgré tout.  

Comme subjugué par son contact, je me mis à écouter et boire ses paroles. Dès lors, un contrat mortel fut signé.  

 

Max était un agent, un chasseur de tête comme on dit dans le jargon et il m’avait repéré. Pas de détails mais très rapidement ce que je pensais être une blague se révéla être bel et bien sérieux … et morbide. La « Fashion Physical Agency » était une agence de mannequinat à part entière : celle qui « osait » mettre sur le devant de la scène des personnes au physique ingrat mais qui porterait des vêtements de couturiers. « Scandale ! » « Une honte ! » intitulaient les journaux alors aux premières loges d’une révolution dans le milieu de la mode. Oui, Max Van Eckart avait osé engager des « erreurs de la nature » pour porter de grands vêtements et le public accrochait, c’était fou mais pourtant vrai car j’étais d’une maigreur absolue et morbide. Et d’une vie monotone et lugubre, j’étais devenu un personnage connu et reconnu … « Narcisse » était mon pseudo de scène car Max voyait en moi une fleur éclose, une révélation absolue autant pour moi que pour lui. J’étais devenu l’égérie de l’agence, « Narcisse » était le modèle tendance et dès cet instant, le calvaire commença … Nombre de jeunes voyaient en moi l’avenir, et beaucoup se mirent à ne plus s’alimenter pour devenir aussi maigre que possible. La rumeur enfla d’autant plus et ce fut à ce moment précis que Max Van Eckart m’appela pour que l’on puisse se voir. « L’homme de l’ombre », comme j’aimais l’appeler car je n’avais jamais vu son visage ni aucune partie de son corps, siégeait derrière son bureau, dans une obscurité relative et il fumait … Je vis le bout rouge incandescent quelques secondes et l’image horrible de l’endroit d’où sortait la fumée !!!! J’étais certain d’avoir vu un trou béant dans la gorge de Max et clairement il avait inspiré à partir de cet endroit … bon sang …  

Max me parlait maintenant de deuxième phase … et celui-ci me donna un artefact enveloppé dans un drap. Je repartais de l’agence en me répétant les recommandations qu’il avait prononcées : ne jamais découvrir l’objet en présence d’une autre personne et être scrupuleusement isolé. Ainsi, je pris un taxi et alla en direction du lieu où Max m’avait demandé d’aller : dans sa propriété située dans la banlieue de San-Francisco. Je la connaissais pour avoir fait quelques essais avec « la ménagerie » comme disait Max en parlant des artistes qu’il avait engagé … sur le ton de la blague bien entendu. Max me rejoindrait dès que possible et en arrivant devant la demeure, celle était-ci était complètement vide. Elle semblait n’attendre que moi. Je payais le chauffeur qui fit une mine dégoûtée en voyant mes doigts décharnés puis partit aussi vite qu’il était venu. L’atmosphère ici était dérangeante, oppressante et quelque chose me fit sursauter droit devant moi !!! Je n’avais jamais remarqué qu’un plan d’eau se situait à proximité de la demeure et je vis une personne penchée sur le bord de l’eau puis elle se redressa immédiatement, me dévisagea puis fila derrière la maison !!! Mon cœur se mit à battre, une peur monta en moi … je n’avais pu distinguer cet individu mais une chose était sûre il fallait rentrer dans cette baraque au plus vite. Max m’avait scrupuleusement demandé de passer par la grange située derrière la maison et je pris à contre cœur le chemin menant au plan d’eau pour contourner la maison. Un quartier de lune apparu au moment où je longeais le plan d’eau … Intrigué j’approchais du bord, repensant à la chose qui s’était penché il y a quelques minutes … qu’avait-elle vu ? L’artefact serré contre moi, je me penchais également pour voir … mon putain de reflet, immonde comme si toutes mes rancœurs et frustrations d’avant s’étaient donné rendez-vous sur ma gueule à ce moment précis !!! Je fis une tête affreuse dans l’eau, illuminée par la lune et courut jusque dans la grange en maudissant ce que je venais de faire. La porte grinça lorsque les gonds tournèrent sur eux-mêmes puis j’entrais dans une bâtisse imposante, laissée à l’abandon mais visiblement propre et rangée. Des chaînes étaient suspendus via des poulies un peu partout, des crochets et autres outils barbares en parfait état indiquaient que le lieu devait servir à un moment donné d’abattoir ou en tout cas d’équarrissage aux vieux chevaux usés … Max possédait également une écurie dans le coin. Bref, pas de quoi pavoiser et je me mis dans un coin en me recroquevillant et en repensant à l’individu de tout à l’heure. Le fait de serrer l’artefact bizarrement me réconforter et je me mis à défaire le drap qui l’enveloppait avec envie et peur mêlée.  

 

La Lune traversait les plaintes de la grange par endroit, illuminant un sol jonché de paille près de là où je me situais. D’un geste chétif pour ne pas attirer l’attention, je découvris l’artefact et je restais planté là, devant un miroir et je m’observais avide de savoir si c’était réellement moi … ce reflet qui n’avait rien à voir avec ce que j’avais vu tout à l’heure. Phénoménal … chaque parcelle de peau de mon visage était parfaite, je souriais instinctivement et le reflet sourit également, l’homme dans ce miroir était un moi différent, si beau, si subjuguant j’étais … comment dire … perturbé. Je n’avais jamais vu une telle perfection dans un visage et obnubilé par ce miroir je fis quelque pas pour qu’un rayon de lune éblouisse ce reflet si limpide. D’une main je me mis à me toucher le visage et je sentais cette perfection … quel changement si radical mon dieu … je sentais mon érection m’envahir également …  

 

A l’opposé de la grange, Max Van Eckart bavait du sang, il s’était mordu la lèvre inférieure si fort … il pouvait regarder à loisir ce qu’il adviendrait de son poulain, lui qui avait réussi à temps à ne pas être allé aussi loin qu’il l’aurait voulu. Mais regarder était une tout autre expérience plus jouissive et l’homme, dans son recoin d’obscurité, se masturbait d’ores et déjà en attendant le spectacle. Le jeune homme qui était en face de lui et qui se touchait le visage, restait le même, si laid mais il était engagé dans maintenant dans sa 3ème et dernière phase si tout se passait bien.  

 

Et si, et si la beauté n’avait d’égal que la façon dont la vie m’avait rendu si parfait ? Je ne pouvais m’arrêter à cela … impossible. Je calais le miroir contre la porte entrouverte afin que je puisse m’observer aisément, totalement, en toute liberté. D’une caresse si légère sur ma joue, je tentais en remontant mes doigts vers mon œil droit … d’écarter doucement mes paupières. Toujours en m’observant, je pris l’orbite pour le tirer … quel sensation merveilleuse de voir la vie autrement, d’une autre façon mais cela ne changeait en rien mon aspect dans ce miroir. J’étais une illusion, un rêve physique éveillé. L’orbite de mon œil droit dans une de mes mains, je pris une hache sur l’établi à proximité et trancha sèchement ce qui le reliait à mon enveloppe physique. La douleur était douce, âpre et je pouvais maintenant visualiser mon œuvre. Cet œil, gorgé de sang dans ma main, était étincelant. Rien en ce monde ne pourrait me faire taire et je me mis à m’embrasser sur le miroir, me lécher … Ce sexe si dur qui ne demandait qu’à jouir. Je me soumis à son envie et mon foutre souilla le sol de la grange qui était jusque là propre. Sang, sperme tout cela provenait de moi-même et d’un regard attendrissant je recueillis ses offrandes à terre pour tenter de les ingurgiter de nouveau en moi. Non rien ne devait sortir, tout passait et rien ne pouvait me retenir. Le goût du sang, voluptueux et si noble me donnait envie d’en savoir plus. Je regorgeais, mon corps regorgeait de tant de mystères, de goûts inaltérables … j’étais littéralement sous mon propre charme et je poursuivais l’aventure physique si intense, si bonne.  

La hache me servit à me trancher un doigt, puis deux. Je croquais l’un d’entre eux pour connaître le toucher d’un doigt sur ma langue charnelle. Quelle chance avait-elle de connaître le réel goût des choses, de la vie finalement et du mieux que je le pouvais, je serrai cette dernière dans l’étau situé sur l’établi également puis la trancha d’un revers de couteau de chasse. Merveilleux … chaque geste était suivi d’un nettoyage en règle des souillures que je laissais sur le sol maintenant empli de liquide corporel mais je me démenais pour en laisser le moins en possible. Tout cela était à moi … en moi, et je vis du coin de mon œil ce qui me hantait d’envie depuis tout à l’heure : voir et goûter mon moi intérieur. Les crochets suspendus feraient l’affaire pour l’éviscération mais dans l’effort, lorsque j’allais installer l’escabeau suffisant haut pour m’écorcher vivant, j’entendis un râle provenant du coin de la grange !!! L’œil injecté de sang, l’adrénaline monta en moi immédiatement !!! Une peur résolument anéantie par le plaisir morbide et intense de ce que je vivais. La voix qui retentit était celle de Max : il m’aiderait pour le reste … mais jusqu’à quel point ?  

 

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Le film est signé par Edward Bradford, de retour au sein du studio Boost Films Production et dans la Stoecklin’s Zone.  

 

Réalisation : Anthony Dingo  

Casting :  

Sebastian Holmes : Andrew Bartner  

Carmen Alivira : Mme Bartner  

Bernd Wryn : Max Van Eckart  

Penelope Gleeson : Voisine de l’immeuble  

Guest-Star :  

Axel Winthorp : Voisin de l’immeuble  

Scénario :
une série A d'horreur de Anthony Dingo

Sebastian Holmes

Carmen Alivira

Bernd Wryn

Penelope Gleeson
Avec la participation exceptionnelle de Axel Winthorp
Musique par Sabrina Kellaway
Sorti le 14 octobre 2045 (Semaine 2128)
Entrées : 6 126 249
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