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Bad Productions présente
Sigur Ros

L'Islande, ses paysages à couper le souffler, ses fjords, ses volcans, et ses OVNIs musicaux. Vous connaissez sans aucun doute l'artiste Bjork, découvrons aujourd'hui Sigur Ros.  

 

Sigur Ros est donc un groupe islandais composé de quatre artistes:  

Jón Þór Birgisson dit Jónsi — Chant, guitare électrique  

Georg Hólm dit Goggi — Guitare basse  

Kjartan Sveinsson dit Kjarri— Claviers  

Orri Páll Dýrason — Batterie  

 

Fondé en 1994, le nom Sigur Rós est en fait le prénom de la petite sœur de Jónsi, orthographié Sigurrós. C'était aussi le prénom de sa grand-mère. L'utilisation de l'orthographe Sigur Rós n'est pas grammaticalement correcte en islandais et n'a pas de sens.  

 

Avant de s'attacher à développer leur parcours musical, quels sont les spécificités de ce groupe?  

 

Quand ils sont chantés, les morceaux de Sigur Rós peuvent avoir des paroles écrites en islandais ou en vonlenska et plus rarement en anglais.  

Qu'est ce que le volenska; Le vonlenska est un mot-valise qui vient de l’islandais von, signifiant espoir, le suffixe -lenska rappelant íslenska (islandais). Une traduction française pourrait donc être espoirlandais.  

Jonsi déclare « Je l’ai appelé comme cela parce que la première fois que j’ai chanté comme ça c’était sur Von. Je pense que personne ne peut comprendre sauf moi. Ou, tout au moins, les gens comprennent par eux-mêmes, de leur propre manière. Tout le monde entend une signification différente. »  

Sigur Ros se caractérise également par une utilisation originale de certains instruments:  

Jónsi joue généralement de la guitare avec un archet de violoncelle, qui génère un son atmosphérique, technique ayant déjà été utilisée par quelques groupes de rock dans les années 1970 notamment par Jimmy Page et le guitariste du groupe Led Zeppelin.  

Georg Hólm joue parfois de la guitare basse avec une baguette de batterie et Orri Páll Dýrason des cymbales avec un archet.  

 

Jónsi chante en falsetto (voix de tête). C'est une technique vocale utilisant le registre le plus aigu, parfois appelé registre de tête, et est obtenu en empêchant la contraction normale des cordes vocales.  

 

Sigur Rós publie son premier titre, Fljúgðu ("voler"), sous le nom de Victory Rose, une traduction anglaise du nom de leur groupe. Ce titre leur permet de produire un premier album avec le label local Bad Taste. Avec un budget limité, ils enregistrent Von (« Espoir »), qui sort en 1997 en Islande.  

 

En 1999, sort un nouvel l'album Ágætis byrjun (« Un bon début ») . Dès sa sortie, cet album est acclamé comme une réussite majeure, totalement maîtrisée de bout en bout. Il reste de nombreux mois en tête des charts malgré un parti pris esthétique radical. En effet certains morceaux durent plus de dix minutes et l'album est émaillé de quelques petites pirouettes expérimentales étonnantes comme l'intro qui est un passage du morceau Agaetys Byjun joué à l'envers.  

 

La popularité du groupe croit graduellement pendant les deux années qui suivent, essentiellement grâce au bouche-à-oreille. Thom Yorke, principal compositeur de Radiohead, ayant particulièrement apprécié cet album, propose à Sigur Rós de jouer en première partie de leur tournée européenne (fin 2000, après la sortie de Kid A). La collaboration avec Radiohead se poursuit encore et toujours à l'heure actuelle.  

 

Sigur Rós voit également son public s'élargir par la présence de plusieurs morceaux dans la bande originale du film Vanilla Sky(« Ágætis byrjun », « Svefn-g-englar »)  

Sigur Rós acquiert ainsi une certaine notoriété dans le monde de la musique.  

 

Au lieu de profiter du succès et de flamber à Londres en buvant des palettes de bouteilles de champagne, le groupe reste en Islande, garde le même label et s’achète une piscine désaffectée datant années 30 pour en faire leur studio et se produire eux-mêmes. Un changement de batteur et le recrutement d’un quatuor à cordes entièrement féminin plus tard (Quatuor Amiina), les quatre musiciens commencent à enregistrer la pièce la plus ambitieuse et radicale de leur répertoire, l'album ()  

 

Les 71 minutes de ( ) tiennent entre deux déclics, un son discret qui annonce son caractère intérieur et cyclique. À l’image de ces parenthèses, soit des facettes jumelles mais opposées, le disque est fondé sur deux parties distinctes et complémentaires de quatre morceaux chacune et exactement 36 secondes de vide sonore entre les deux (soit deux fois 18 secondes en référence au titre numéro 18 de leur premier album Von). Le disque suit une progression qui part du jour vers la nuit, une sorte de montée-descente, avec quatre titres lumineux et chaleureux, puis quatre autres nocturnes et inquiétants. Mais c’est aussi un cycle, puisqu’en refermant une parenthèse on forme un cercle, et tout comme le jour succède à toute nuit, on peut très bien le commencer au milieu pour revenir ensuite au début et ainsi de suite.  

 

Le tout est entièrement chanté en « Vonlenska »  

Cette volonté de brouiller toute piste se retrouve dans l’abstraction totale du disque, dans son fond comme dans sa forme. Pas de nom de morceau, aucune note de pochette, un titre-symbole. À peine reconnaît-on des branches d’arbres ou de buisson dans le livret translucide. Effaçons les traces, ne laissons pas d’indices, laissons parler la musique.  

 

Et donc musique il y a. Mais en accord avec la démarche, c’est une musique éthérée, distante, douce, même parfois dissonante mais jamais agressive. Rien n’accroche l’oreille et tous les instruments se confondent dans une sorte de son blanc. La voix aérienne de Jón y est toujours aussi intrigante, mais qui peut dire où est le clavier, quel son vient de la basse ? Même la guitare ne semble plus comporter de cordes, la plupart du temps jouée à l’archet, annihilant toute notion rythmique liée à l’instrument. Au final, les notes et les accords s’enchaînent et se fondent, nous faisant perdre pied, nous laissant subir la mélodie, ce qui paradoxalement la rend plus immersive. Sans compter cette énorme reverb’ qui achève d’agrandir l’espace sonore. Quant aux mélodies, à force d’être délayées, étirées, elles en viennent presque à s’annuler. En poussant le ralentissement encore plus loin, cette musique pourrait devenir une sonorité distante, un bruit sourd que l’on perçoit plus qu’on l’entend. Une pulsation naturelle.  

 

Le premier morceau, Untitled 1, (pour plus de commodités, le groupe donnera ensuite des noms aux morceaux) a valeur de mise en bouche, d’introduction acoustique, c’est un morceau doux destiné à accompagner l’auditeur au réveil. Untitled 2 reste cependant dans cette ambiance brumeuse et éthérée. Avec ses caresses de cordes et sa frêle mélodie, la musique du groupe n’a jamais été aussi proche des artistes de musique dite contemporaine que sont Arvo Pärt ou Gavin Bryars. Et plus encore sur la troisième piste, cette petite pièce instrumentale, au piano juste relevé par quelques cuivres lointains. Morceau le plus pop de l’album, Untitled 4 peut faire croire à un retour à l’esprit de leur opus précédent. Un point de vue assez trompeur au vu de la suite.  

 

Deuxième partie, deuxième face, début de la descente au plus profond de la terre (ou de soi-même). Untitled 5 tente de battre le record du monde de la chanson la plus lente et y parvient sans peine. Son rythme en 4/4 est tellement étiré qu’on peine à s’y accrocher. La seule solution est de se laisser aller, Sigur Rós n’étant absolument pas un groupe dansant, et la meilleure posture pour appréhender le morceau reste le recueillement ou même le sommeil. À mesure qu’on s’y enfonce, on commence alors à ressentir les profondeurs de la terre, sans vraiment s’en rendre compte d’ailleurs. Le sixième morceau commence à faire entendre des pulsations via les sons sourds des toms de la batterie. Quelques montées d’adrénaline commencent à perturber le parcours, mais cela reste encore plutôt paisible. Les claviers et le xylophone adoucissent les cymbales qui s’entrechoquent. La notion cathartique est évidente sur Untitled 7, où Jón répète jusqu’à plus soif les syllabes récurrentes du disque (un mot ? plusieurs ? un ancien dialecte ?), tel un shaman répétant une formule magique qui calmerait les ardeurs des démons intérieurs qui l’habitent et ce pendant 13 minutes d’accalmies et de montées. Morceau de bravoure sur scène, Untitled 8 permet alors de tout lâcher. Commençant comme une accalmie, il bascule rapidement dans une montée apocalyptique qui trouvera sa résolution dans un déluge de cymbales et de chant possédé, dans un combat final exutoire. La conclusion logique de ce voyage en somme.  

 

A l’image du groupe, cet album ne prend pas l’auditeur par la main et c’est à lui-même de l’habiller de ses propres obsessions. Les reproches sont alors assez facilement trouvés : « néo-prog paresseux », « groupe qui n’a rien à dire », « clichés bobos-écolos », etc. En fait son propos reste discret et de l’ordre de l’intime. Étant des musiciens modestes comme rarement, Sigur Rós n’a eu semble-t-il aucune volonté de révolutionner la musique par ce disque, mais plutôt celle de toucher individuellement qui veut. Et comme toute introspection, les huit pistes demandent une démarche volontaire. Tel un cinéaste qui aurait compris qu’une image forte peut faire passer beaucoup plus de chose qu’un long monologue, Sigur Rós, avec cette parenthèse qui est paradoxalement leur climax qualitatif, a décidé de faire parler la musique, le son lui-même, cet élément primitif, plus universel que n’importe quelle rhétorique pour parler au plus profond de chacun…  

 

Sigur Rós sortira ensuite deux autres albums, Takk en 2005 et Með suð í eyrum við spilum endalaust en 2008 continuant ainsi leur oeuvre.  

 

En prenant comme pièce angulaire, l'album (), nous vous proposons ainsi de venir découvrir le deuxième monument de la musique islandaise, de découvrir leur univers et leur musique, bande son parfaite des paysages sauvages de l'île nordique.  

 

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Bad Productions vous propose donc le premier documentaire issu de nos studios, documentaire mettant en avant un groupe qui nous tient à coeur et qui est et sera régulièrement présent dans les bandes son de nos différentes créations.  

 

Raphael Gunning : Jonsi  

Jonathan Kalmar : Goggi  

Amy Staite : La narratrice  

Alyssa Constantinescu : Leader du quatuor Amiina

Scénario :
une série B documentaire (Musical) de Dwight Lavino

Raphael Gunning

Amy Staite

Jonathan Kalmar

Alyssa Constantinescu
Musique par Yaelle Garcia
Sorti le 02 mars 2041 (Semaine 1887)
Entrées : 4 773 331
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