Warren ( Rene Henriksen ) revint à lui, en sursaut. Son premier reflexe fut de crier mais les gravats restés dans sa gorge l’en empêchait et pour pouvoir au moins respirer convenablement, il se mit inconsciemment à déglutir à n’en plus finir. Confus dans son esprit et désorienté, il ne savait plus pourquoi il était arrivé là, allongé dans ce noir. Mais il avait surtout cette impression terrible d’être dans une espèce de boîte, respirant ce qu’il avait expiré continuellement. Warren se dit qu’il avait dû certainement s’évanouir puisqu’il ne se rappelait de rien.  

Instinctivement, il tenta donc de se lever et se cogna violemment la tête contre une paroi au dessus de lui, qui se trouvait visiblement à quelques centimètres de son visage.  

La panique commença à l’envahir, son cœur s’emballait et Warren n’avait absolument aucun moyen de savoir où il se trouvait. C’était du délire. Ses mains cherchaient à tâtons des indices, le sol semblait effrité avec ici et là, des débris … mais très rapidement les doigts s’arrêtèrent également sur des parois proches. Voilà le bilan, Warren se trouvait coincé quelque part. Pour se calmer, il tenta de chercher de nouveau dans ses souvenirs pour savoir ce qui avait pu se passer pour qu’il en arrive là. Quelques bribes revinrent mais sans consistance, il se rappelait être au téléphone chez lui puis plus rien. Il n’avait absolument aucun repère de temps et de lieu, il scruta autour de lui la moindre lueur mais non, tout n’était que noir absolu et définitivement Warren n’arrivait pas à se calmer, les palpitations de son cœur le rendaient malade. C’était incompréhensible cette situation, Warren n’arrivait pas à se calmer et il hyperventilait. Ce n’était pas bon, pas bon du tout et d’un coup, n’y tenant plus il se mit à pousser avec ses bras ce plafond si bas !!!! Il gesticula et poussa de toutes ses forces, en s’aidant de ses jambes qu’il sentait pour la première fois et une douleur atroce apparue dans sa cuisse gauche rappelant à son bon souvenir tout ce qui s’était passait jusque-là. Warren hurla de tout son être dans l’espace confiné où il se trouvait. Sa jambe, coincée à la hauteur de la cuisse, était coincée sous un énorme bloc de béton.  

Et le cauchemar lui revint comme une pierre en plein visage. Warren venait de rentrer de l’hôpital, son épouse venait d’accoucher et il discutait avec elle de nouveau au téléphone, dans son studio, quand une violente implosion eut lieu dans l’immeuble où il vivait. Il sentit le bâtiment s’effondrer et lui avec. Après, plus rien, il s’était donc évanoui sous les décombres … Tel des invités surprise, la souffrance physique et la panique s’étaient maintenant invitées d’elles-mêmes dans la partie et Warren se rendit compte qu’il n’était plus du tout maître de lui-même et de la situation.  

Haletant à un rythme effréné, il cria sans s’arrêter pendant plusieurs minutes, il fallait qu’on lui vienne en aide bordel !!!! Il ne pouvait pas rester ici, il allait crever !!! Ce n’était pas possible ! Il n’y croyait pas et sa jambe lui rappela que si, tout était bien réel et que s’il tenait vraiment à elle et à sa vie, Warren avait tout intérêt à trouver une solution, et vite.  

Comment réfléchir dans un moment pareil ? Ce qui était arrivé l’avait complètement submergé et l’idée qu’il était sans doute enterré sous des tonnes de béton … putain non il ne préférait pas y penser. Et il était incapable de se mouvoir en plus …  

Cependant, un bruit attira son attention et il tendit l’oreille du mieux qu’il le put, ce qui fit taire ses voix intérieures. Au moins c’était cela de gagner. Manifestement, il s’agissait d’un râle de douleur. La voix semblait relativement jeune, et Warren eut une once d’espoir revenir en lui. Il appela … pas de réponse. Il appela plus fort … une réponse vint en retour si faiblement qu’il dut, aux prix d’un gros effort lui coutant de bouger sa jambe cassée, se rapprocher et coller son oreille près de la paroi. Il échangea avec une jeune fille, qui visiblement était également coincée comme Warren mais au niveau de la cuisse, cassée sans doute également. Echanger quelques paroles était réconfortant même si Lucie ( Lucy Burwell ), 8 ans, semblait au bout de son effort et Warren l’encouragea à tenir bon.  

La présence de Lucie lui permit d’être occupé mentalement et de ne plus l’être vis-à-vis de lui et il avait donc cet objectif de maintenir en vie la jeune fille. En ce qui le concernait, il était bien plus costaud et il tiendrait le choc, pour elle. Le confinement lui tapait véritablement sur le système et il commençait à respirer difficilement … Lucie le coupa dans ses pensées soudainement en lui demandant d’écouter attentivement au dessus de lui … Le silence était oppressant mais il distingua, au loin, des bruits sourds … et à vrai dire, en posant sa main contre la paroi, il sentait très nettement des vibrations.  

Il remercia Lucie de sa remarque et lui annonça la bonne nouvelle : les secours étaient enfin là ! Warren et Lucie, chacun de leur côté, étaient enfin soulagés mais il s’agissait maintenant de tenir le coup physiquement et de tenir face à la douleur.  

Le temps défilait et Warren n’avait aucunement conscience que les secours, au dehors, était sur le terrain depuis le lendemain du drame, dès 8h et il était aux environs de 23h actuellement et au moment où ils étaient sur le point d’arrêter les recherches, un chien sauveteur aboya à quelques mètres de Warren. Il l’entendit de là où il était.  

Lucie était trop faible pour faire quoi que ce soit et cela devenait urgent, Warren hurla de toutes ses forces et cela s’agitait là-haut.  

Puis, il entendit de nouveau les vibrations, plus proches cette fois vers lui, vers eux.  

Par chance si l’on peut dire, Warren eut tout le loisir de voir nettement ses sauveteurs lorsqu’ils dégagèrent les gravas au dessus de lui, pas de jour aveuglant et une immense joie humaine s’éleva derrière les secours. Un énorme soulagement fit place à la terreur qu’il avait vécu pendant ce temps sans fin. Mais dès les premières paroles des sauveteurs, Warren les interpella immédiatement en leur ordonnant de fouiller à sa droite, Lucie était elle, encore sous les décombres. Les ordres furent donnés immédiatement et les fouilles commencèrent pour récupérer la petite. D’ailleurs, Warren se préoccupait toujours de Lucie, il l’appela aux travers de la paroi constituée de débris, et Lucie lui répondit, bien là et prête à vivre comme lui. Les décombres furent dégagés complètement permettant à Lucie de respirer à peu près normalement.  

Etonnamment, il y eut un silence de mort de quelques secondes ensuite, de l’autre côté, et Warren appela quelqu’un pour savoir ce qui se passait, il n’entendit que des murmures.  

Les sauveteurs débattaient entre eux semble t’il et enfin une équipe revint le voir, 2 sauveteurs descendirent examiner le bloc de béton et la jambe de Warren. Il écouta et jura d’avoir entendu jurer une des deux personnes puis elles se retournèrent vers lui, la mine déconfite.  

-« Warren, on a un sérieux problème et vu les circonstances on doit agir au plus vite. Vous êtes restés vous Warren et la jeune fille à côté … »  

-« Lucie, elle s’appelle Lucie … » interrompit Warren  

-« Vous et Lucie êtes restés des heures sous ce bloc de béton et si l’on ne fait rien vous allez perdre la vie Warren, vous avez perdu énormément de sang »  

Effectivement, en se penchant, Warren n’avait pas fait attention mais il se baignait dans un lac de son propre sang. Pourtant, il se trouvait fatigué mais pas faible.  

-« ] L’artère fémorale est touché Warren, le bloc de béton est bardé de tiges filetées et l’une d’entre a transpercé votre cuisse, la perforant malheureusement [/i». Warren était maintenant devenu livide. Il comprit.  

-« Texte Vous voulez me dire que la tige comprime la blessure c’est cela ? » fit Warren  

-« Tout à fait … Lucie se trouve dans le même cas que vous sauf que le bloc à comprimé la carotide et que la tige comprime également sa blessure, vous voyez ? »  

-« C’est limpide » répondit Warren, blanc comme un linge.  

Enfin l’un des sauveteurs, manifestement peiné lui dicta le verdict : -« Nous ne pourrons sauver que l’un de vous deux Warren, en soulevant le bloc de béton d’un côté ou de l’autre … Voilà pourquoi il nous faut nous dépêcher »  

Les dernières paroles du sauveteur partirent dans les limbes des pensées de Warren, il repensait à sa femme et à son bébé, à l’hôpital …  

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Paul Birdnam signe là son 2ème film en relation avec le Projet Dark Stories avec le réalisateur Sly To et les comédiens René Henriksen (Collection Frisco …) et Lucy Burwell (L’amour caché).  

Le score oppressant du film est assuré par Alice Julyan (Dana …)