Stephany Queen ( Adria Hopkins ) était rivée au volant de sa Lincoln Continental, dévalant dangereusement les lacets successifs pour enfin quitter ce cauchemar qu’elle venait de vivre. Crispée, elle guettait le rétroviseur en espérant ne pas y voir les phares de la voiture de Jack Borrance, cela aurait voulu signifier que le soi-disant gardien de l’hôtel était à ses trousses bien qu’elle l’est semé. Elle déglutit nerveusement, elle n’arrivait pas à se calmer, pas après ce qu’il lui était arrivé. Et elle ne serait sûre d’être tranquille qu’après s’être sorti de cette putain de montagne…  

- Auparavant -  

Les parents de Stephany lui avait offert un week-end « à la montagne ! » avaient-ils déclaré en cœur lorsqu’elle avait ouvert le paquet devant eux. Vous savez ce genre de cadeau où on vous envoie prendre l’air, histoire de vous informer qu’implicitement il serait bon que tu vois un peu du pays parce que tes parents t’aiment mais t’avoir sur le dos tous les jours … c’est comment dire … gonflant. Stephany comprit le message et elle rit également de bon cœur … mais de couleur jaune. Ainsi, la grande fille qu’elle était se séparait de ses parents une bonne semaine pour prendre quelques vacances, au calme … c’était le moins que l’on puisse dire. Elle était hébergée à l’hôtel Overlook entre New-York et la ville de Stanley Kubrik, dans une chaîne de montagne isolée. Il y aurait eu d’inscrit « Bon débarras ! » sur le cadeau que cela ne l’aurait pas étonnée. Bref, le trajet fut long, et elle fut épuisée en arrivant là-haut mais cela valait vraiment le coup car le cadre était superbe. L’hôtel était un magnifique établissement, certes isolé mais véritablement cossu, de style néo-classique. Elle avait douté des bonnes intentions de ses parents mais elle s’était ravisé … ils ne s’étaient pas fichus d’elle pour ses 35 ans.  

En sortant de son véhicule, elle fut surprise par la dureté du froid. L’hiver était rude par ici, et elle prit ses bagages rapidement avant de rejoindre l’entrée de l’hôtel. Effectivement, ce dernier semblait vide et triste. Stephany jeta un œil curieux avant de s’apercevoir que l’hôtel venait seulement d’ouvrir ses portes car il était spécifié devant le comptoir de l’accueil que c’était un bon hôtel saisonnier. Cela la rassura. Des pas résonnèrent et elle vit un monsieur, accueillant et chaleureux prénommé Jack Borrance ( Rene Henriksen ). Il s’était présenté comme le gardien de l’hôtel, et c’était une première pour lui visiblement car il eut un peu de mal à orienter Stephany vers sa chambre, la 238. Il lui confirma qu’il était là pour remplacer le précédent gardien et assurer pour cette saison la gérance de l’hôtel Overlook.  

Le séjour fut rude, de bien des façons … Très rapidement, elle s’aperçut qu’il n’y avait aucun moyen d’appeler téléphoniquement car l’hôtel était trop isolé, le seul moyen pour communiquer était de redescendre la montagne pour arriver au village au bas de la vallée … la galère. Mais le pire est qu’elle était effectivement seule dans l’hôtel, pas un seul autre client… étrange n’est-ce pas ? Il y avait bien sûr la famille de Jack Borrance, le gardien. Sa femme Gwen et leur fils Dylan, mignon quoiqu’un peu space.  

Le seul privilège que Stephany pouvait tirer de ce séjour fut qu’elle profita à fond des activités proposées.  

Très rapidement, elle tira parti de son temps libre pour faire le tour de l’immense hôtel. Outre un magnifique jardin, taillé en forme de labyrinthe elle vit que l’hôtel proposait un bar, une salle de bal … bien des choses en somme. Au détour d’une visite des cuisines, elle entendit taper à la machine et s’aperçut que Jack, entouré de sa famille, était également écrivain et qu’il profitait du calme ambiant pour avancer dans son roman.  

Stephany adorait lire et elle en profita pour faire réellement connaissance et poser quelques questions sur ce métier passionnant. La famille Borrance était charmante et Jack semblait animé d’une passion dévorante pour l’écriture. Ce fut la nuit que les problèmes commencèrent.  

Seule dans sa chambre, Stephany se sentait observer elle ne saurait dire de quelle manière. Elle se couvrit avec ses couvertures tout en tendant l’oreille. Elle n’était guère rassurée mais elle réussit tout de même à s’endormir. Mais c’est vers 3h du matin qu’elle fut réveillée … des bruits de pas dans le couloir … Stephany flippait véritablement. Elle sentait un air glacial se faufiler sous la porte alors que les pas se rapprochaient doucement. Les pas s’arrêtèrent devant la porte de la chambre d’à côte, elle entendit la serrure s’ouvrir et quelqu’un entrer …  

Littéralement paralysée par la peur, Stephany tenta tout de même de coller son oreille au mur accolé à la chambre d’à côté. Elle entendit des bruits, des bruits sourds … soudain un cri perçant, inhumain jaillit de la pièce d’à côté ! Morte de trouille, Stephany se planqua dans son lit et y resta bien au fond. Entre sommeil et éveil, elle crut également entendre la voie de Jack, refermant la chambre d’à côté.  

Le lendemain, le réveil fut difficile, très difficile et Stephany prit le temps d’ouvrir les yeux et de se détendre … Mais où était-elle tombé ? Un hôtel hanté ? Qu’importe, elle ferait ses bagages dans la journée, elle ne tenait pas à perdre la tête en restant ici. Mais ses pensées furent interrompues par quelqu’un frappant à la porte de sa chambre. Le cœur de Stephany se remit à battre frénétiquement, et un sentiment mêlé de peur et de colère émergea en elle. Elle prit sur elle et alla soudainement ouvrir cette fichue porte pour lui dire, à ce fichu gardien quelle nuit de merde elle venait de passer ! Cependant, en ouvrant violemment la porte, il n’y eut personne derrière alors qu’elle commença à balbutier ses premiers mots.  

Manifestement surprise, elle se pencha dans le couloir et vit Dylan sur son tricycle à pédale détaler et prendre le virage au bout du couloir à fond de cale pour ensuite disparaître. Stephany, excédée, soupira profondément et se prit la tête entre les mains … -« Je le savais, j’ai toujours détesté les gosses … » puis enfin finalement, sur un coup de tête, elle entreprit de le rattraper à pied. –« Hé, gamin ! » s’exclama Stephany tout en piquant un sprint pour rattraper Dylan.. Elle l’entendait pédaler aux travers des couloirs et elle se dit que le maudit gamin aurait deux ou trois choses à dire à ses parents une fois qu’elle l’aurait pris. Dans sa course effrénée, une partie d’elle était comme une gamine, à courir comme cela dans un hôtel vide ou pratiquement vide … c’était n’importe quoi mais en même temps, ça l’était depuis le départ en y réfléchissant.  

Le gamin pédalait rudement vite et elle avait beau l’interpeller, Stephany l’avait perdu de vue … tant est si bien qu’elle fit demi-retour avant de s’apercevoir qu’elle n’avait pas vu auparavant que des feuilles étaient accrochées aux portes de chaque chambre. En courant, elle n’avait pas du faire attention …sûrement … enfin elle l’espérait.  

Elle s’approcha d’une d’entre elle pour y distinguer une page dactylographiée, une page entière écrite d’un seul et même proverbe « Qui volontiers folie conte, Ennemis quiert et nourrit honte ». Stephany ne pensait plus, ne bougeait plus et ne parvenait même plus à respirer.  

Elle tentait de trouver en elle, la force de rester calme et de rester en contact avec le côté rationnel d’elle-même, le peu de normalité qu’il lui restait … Elle déguerpit sur le champ et courut jusqu’à sa chambre. Dans le couloir amenant à celle-ci, tout en se rapprochant elle vit que la chambre voisine à la sienne ; la 237, était ouverte. –« Accroche toi ma vieille, accroche toi » se dit Stephany tout en sautant pas dessus la flaque de sang qui coulait dans le couloir et en provenance de la chambre. Stephany rentra dans la sienne tout en sanglotant, cette fois-ci elle craquait et il était temps qu’elle parte d’urgence. Elle claqua la porte.  

Dans la chambre 237, le corps de l’épouse de Jack Borrance gisait à terre, égorgée.  

-« Hôtel de tarés ! » cria-t-elle dans la chambre tout en faisant ses bagages sans réfléchir.  

Elle se dirigea pour ouvrir la porte quant elle tomba nez-à-nez avec Jack Borrance, le gardien, qui semblait hors de lui, devant la porte de chambre de Stephany. Stoppée net dans son élan, elle le dévisagea et vit qu’il était maculé de sang, ses yeux roulèrent dans leurs orbites du haut vers le bas, ne cessant de fixer chaque détail du corps de Stephany, ses courbes, ses formes …  

Elle n’eut même pas besoin de parler, les yeux de Jack parlèrent d’eux même : il était devenu complètement dingue et manifestement, il lui en voulait, il LA voulait.  

Stephany sentait son regard posé sur elle … le point de non retour était atteint, pour tout le monde. Elle se sentait salie, fatiguée et au bord de la folie et elle voulait s’en dégager maintenant. Maintenant ou jamais … Jack s’approcha d’elle en brandissant une corde, un sourire de malade aux lèvres mais elle fut plus rapide. Elle lui mit un violent coup de pied dans le bas-ventre et prit le couloir de droite, le plus long pour arriver jusqu’à l’entrée. Ses bagages à la main elle courut sans réfléchir, sans se retourner et aussi vite qu’elle le put.  

Elle avait entendu Jack hurler derrière elle à Dylan de la rattraper ou il le tuerait sur le champ.  

Elle vivait un cauchemar éveillée, tout en courant, les feuilles défilaient à vive allure sur les côtés et le son du tricycle derrière elle s’amplifia. Une peur bleue l’envahit et elle allongea ses foulées. Le gamin scandait derrière à n’en plus finir : « Qui volontiers folie conte, Ennemis quiert et nourrit honte ! Qui volontiers folie conte, Ennemis quiert et nourrit honte ! Qui volontiers folie conte, Ennemis quiert et nourrit honte ! ». Les mots résonnèrent dans les couloirs et s’ancrèrent en elle. Plus vite, plus vite, cours … Après une course de 5 minutes dans les dédales des couloirs de l’hôtel maudit, elle atteignit enfin l’entrée, poussa la porte pour s’apercevoir qu’il faisait nuit dehors … Elle s’était réveillée tout à l’heure pourtant … Elle ne se posait plus de questions, elle intégra vivement sa voiture, jeta sa valise à côté d’elle puis démarra en trombe.  

Elle jeta un œil et vit Dylan toujours sur son tricycle dans l’allée du parking de l’hôtel, poursuivant Stéphany. C’en était trop, elle quitta immédiatement les lieux la peur au ventre, la certitude d’avoir bel et bien perdu la raison.  

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Le 3ème film de la franchise Dark Stories fait la part belle au film « Shining », librement inspiré de cette histoire. Nous vous invitons à suivre l’aventure morbide de Stephany Queen interprétée par Adria Hopkins après avoir découvert cet hôtel dirigé par Jack Borrance et joué par Rene Henriksen . Enfin la réalisation reste à Sly To encore maître de cette franchise mais qui passera le relais à un autre réal’ pour la suite.  

La compositrice Alice Julyan renouvelle une fois de plus son travail pour nous proposer un score étouffant et oppressant.