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MiklProd présente
Lettre à celui qu'il l'a un jour aimé...

Cela fait trop longtemps que tout cela s’est passé, trop longtemps que je vis loin de toi, trop longtemps que ton amour s’est consumé, trop longtemps que le soir tu es loin de moi, trop longtemps que je me mens. Peut-être que tu ne te rappelles pas un de tes nombreux amours, un amour important.  

 

C’est vrai que la vie t’a tout offert, un magnifique visage, une chevelure d’ange, des yeux océaniques, un corps de Dieu, et que tu as toujours profité de tes atouts pour jouer avec les femmes, allant de soir en soir, de femme en femme, d’âme en âme, de destruction en destruction. C’est la chose que j’ai toujours su de toi, cette chose que j’ai toujours acceptée, pour toi mon amour, car je ne voulais pas te quitter. J’acceptais que tu ailles courtiser d’autres femmes, que tu ailles faire la cour, et que tu ailles dans leur lit. Tout ça juste pour toi, pour te garder près de moi. J’ai toujours su effacer tes erreurs, tes faux-pas.  

 

Aujourd’hui, je suis seule sans toi. Tu ne te souviens sûrement même plus de moi. Tu ne te souviens peut-être même plus de notre rencontre, ce moment de bonheur qui anima ma vie. Je n’étais encore qu’une petite insouciante, profitant de la vie, sortant tous les soirs. Rien ne pouvait m’arrêter dans ma folie de l’âge. Un soir, après une fête bien arrosée, je titubais pour rentrer chez moi. Il est vrai que j’avais beaucoup bu ce soir là. Tout à coup, un homme s’arrêta sur le bord du trottoir et me proposa de me déposer chez moi. C’était toi, mon amour, toi avec ta générosité. J’acceptais de peur de ne pas arriver chez moi et de m’endormir sur le premier trottoir venu. Arrivé face à chez moi, je descendais te remerciant rapidement. Je rentrais de peur de réveiller le voisinage avec mes rires de bécasse. Mais j’avais quand même un pincement au cœur de ne pas être restée avec toi un peu plus longtemps car tu me plaisais. Pendant plus de trois semaines, je n’eus de nouvelles de toi, ne sachant même pas si un jour, j’allais te revoir. Et pourtant je ne pensais qu’à toi, je ne rêvais que de toi, j’espérais qu’en toi. C’est fou l’amour mais c’est comme ça.  

 

Un jour, en me promenant dans cette forêt pleine de souvenirs, j’ai vu ton ombre, ton visage, ton corps, toi mon amour. J’ai couru tant que j’ai pu pour te retrouver, t’apercevoir. Impossible de te retrouver. Mort dans l’âme, je suis retourné chez moi en pleurs comme si tu m’avais quitté. Mais il en était rien. Alors, les jours continuaient à passer et chaque instant n’était que saveur amère. Chaque heure passée en cours n’était qu’ennuie puisque je ne savais pas où tu étais.  

 

Puis enfin je t’ai revu, je t’ai aperçu mon amour. Bien en vrai, avec toujours ce visage d’ange, ce corps d’athlète. Comment te dire ce que je pensais de toi, ce que je ressentais ? C’était purement impossible ! Et pourtant, j’en mourrais d’envie. Alors je me suis approchée centimètre par centimètre jusqu’à m’arrêter net en te voyant avec une autre. J’étais effondrée, prête à mourir d’amour. Mon cœur n’était plus que poussière et pourtant, j’espérais encore, encore et toujours un jour t’appartenir, être tienne, ton objet s’il fallait. Je t’ai suivi durant une heure, en attendant l’instant où tu quitterais cette fille. Enfin fut venu le moment. Elle partit et toi tu revins dans ta direction. J’avançais pour te laisser te retrouver face à moi, pour que tu fasses le premier pas. Tu me regardais, l’air surpris et quelque peu gêné. Peut-être tu ne t’attendais pas à me voir, à me rencontrer. Pourtant j’étais bien en face de toi, le visage détruit par mes larmes de haine, tremblante. Tu m’invitais à boire un verre pour parler. Je ne savais pas quoi te répondre, en vue de la situation. Tu avais une copine, c’était trop pour moi. Pourtant, j’ai accepté parce que mon cœur lui seul voulait te suivre.  

 

On est entré dans ce café et on a parlé, parlé, parlé des heures durant sans se soucier d’elles. On a parlé de nous, de nos projets, de nos envies. Jamais je ne me suis sentie si proche de toi à ce moment précis. Mon cœur me poussait à te prendre la main, te caresser. Mais en vain, je ne pouvais pas, tu avais une copine. Tu décidais de me raccompagner. J’acceptais par simple politesse, par simplement envie de te dire « je veux être avec toi mais je ne peux pas ». On arrivait en bas de chez moi. Je ne savais pas comment te dire de venir un instant chez moi. Je me suis lancée, bafouillant tellement que rien n’était compréhensible. Pourtant, tu m’as compris, tu as accepté. J’étais émerveillée, comme une petite fille. On arrivait. Tu scrutais chaque recoin de mon appartement à la recherche d’un indice, un élément, de quelque chose. Je te laissais faire, comme t’ouvrant mon cœur. On s’asseyait sur ce vieux clic-clac, continuant à parler de nous, ou plutôt continuant à me dévoiler. Plus on parlait, plus on se rapprochait. Cela me faisait peur mais à quoi bon si on s’attirait. L’attirance devenait de plus en plus forte jusqu’à commettre … jusqu’à s’embrasser, s’embrasser tendrement, avec une certaine passion, comme un couple qui s’unit sous les yeux de la vie. Cet instant fut pour moi le plus beau de toute ma petite vie. Mon prince charmant était enfin arrivé. On continuait à s’embrasser, laissant le temps filer sans nous. Mais au fond de moi, le mal s’emparait petit à petit de moi. J’embrassais quelqu’un de pris, je faisais du mal à quelqu’un, certes une adversaire, mais tout de même une personne. J’arrêtais brusquement, te laissant sans réponse mon amour. Je te demandais de partir et je restais enfermé chez moi pendant quelques jours, honteusement, sans avoir le courage de faire face au monde.  

 

Pourquoi te racontais ce que tu connais ? C’est la seule façon que j’ai trouvé pour me rappeler les bons souvenirs, ces instants si magiques avec toi mon amour, ces instants qui m’ont fait passer de pauvre fille à princesse de ton cœur. Tu ne dois pas te souvenir d’un certain treize mars. Tu vas sûrement regarder sur tes agendas que tu conserves avec tant de soin, sur lesquels tu notes avec tant de délicatesse tout ce qui se passe chaque jour, d’un baiser jusqu’à une élection.  

 

Ce treize mars, quel bonheur pour moi. Un jour que j’aurais voulu vivre tous les jours, un jour qui m’a donné ce que la vie ne voulait pas : un amour. Et dire que tout n’était que confusion ce jour-là. Tu es venu à ma porte, accompagné d’un bouquet de roses. Je ne savais pas quoi penser, quoi faire, quoi dire. Mais tout était magnifique, tout, de ton geste à ta présence. Mais que cela pouvait-il cacher ? Dans ma tête, tout se mélange. Ta copine, notre baiser, ta présence, ton geste, tout n’est que confusion. Tu t’es approché et tu m’as embrassé, comme la première fois, comme me disant « je t’aime de tout mon cœur ». Je me suis sentie comme emportée, poussée par un sentiment bizarre loin de cette terre, loin de tout. Jamais personne ne me fit autant de choses en si peu de temps, tant de frissons, tant d’amour. Pourtant, toi mon amour, oui.  

 

A partir de cette date, on s’est mis ensemble. On a vécu l’amour au jour le jour, comme une rivière coulant jusqu’à son point final. Rien n’a jamais été simple dans ma tête. Pour toi, homme, tout te paraissait que simplicité et festivité. Tu pensais que la vie devait être vécue au jour le jour, sans interdit, sans tabou et pour seul mot d’ordre : le plaisir. Pour moi, ce n’était pas conception de la vie à deux. Je voulais de la tendresse, de l’attention, et pas simplement du plaisir. Mais la vie était ainsi entre nous, une vie où je ne me suis jamais sentie à l’aise, où chaque instant je me posais des questions, où je voulais te quitter mon amour, après tant d’efforts, après tant de luttes, après tant de temps. Mais toi mon amour, tu ne pensais pas à tout ça, tu ne pensais qu’à toi, qu’à tout ce que tu voulais faire car tu le pouvais, j’étais aveugle, j’étais naïve, j’étais amoureuse. Je savais que tu allais voir ailleurs pour ainsi dire, que tu couchais avec d’autres filles, que chaque soir où tu ne rentrais pas, ce n’était pas à cause du travail mais à cause des filles. J’ai tout accepté durant longtemps, préférant te laisser faire pour ne pas te perdre. Mais je me devais un jour de ne plus subir. Je t’ai quitté, sans que tu le saches, partie comme une voleuse pour pouvoir vivre loin du mensonge dans lequel je vivais pour toi, loin de cette vie si dorée mais cousue de défauts. Je t’ai laissé sans te dire beaucoup de choses, ce que tu dois savoir, car cela te concerne.  

 

Oui mon amour, je me suis menti durant tant d’années, mais je t’ai surtout menti. Au moment de mon départ, j’étais au courant de tout. Je n’ai jamais voulu te le dire car je ne voulais pas que tu aies pitié d’une de tes nombreuses conquêtes. Ton enfant, celui que tu ne connais pas, qui ne te connaît pas, que je n’ai jamais voulu que tu connaisses comme je n’ai jamais voulu qu’il te connaisse. Oui mon amour, de ce mensonge, de cette union si libertine est né un enfant, un petit garçon qui te ressemble, qui chaque jour me rappelle au passé. Il a tout de toi. Oh mon amour, excuse moi de t’avoir si longtemps menti, de n’avoir jamais eu la force de te le dire.  

 

Tu dois te poser énormément de questions à l’heure actuelle et pourtant moi, je suis sereine, peut-être prête. Les souvenirs doivent se mélanger dans ta tête, cherchant le visage d’une inconnue, l’odeur de son parfum, la douceur de sa peau, la sensibilité de son touché, la générosité de ses baisers. Peut-être t’en souviens-tu mon amour, de toutes ces sensations d’une femme. Je me souviens de toute la douceur d’un homme, de cet homme que j’ai aimé et que je n’ai jamais cessé d’aimer, même s’il m’a fait souffrir, même s’il m’a convaincu de ne plus aimer, même s’il m’a forcé à élever seule mon enfant, j’ai toujours aimé cet Apollon qui a partagé ma vie durant tant de temps, tant d’années, quinze pour être précise.  

 

Mon amour, il est temps pour moi de te laisser, de rejoindre les miens. Je suis prête à accepter mon sort maintenant, ce sort de malade qui aujourd’hui s’en va mourir car tu sais tout ce que tu dois savoir, tout ce qui nous lie, de notre amour à cet enfant que tu verras sûrement un jour. Je t’embrasse fort, te demande pardon pour toutes ses années de silence. Je m’en vais loin de tout, là où tout être va pour recommencer une nouvelle histoire.  

 

ADIEU  

Scénario :
une série B dramatique de Elaine Bregman

Brandon Frederick

Alix Evans

Colin Howerton

Francesca Tager
Musique par Annie Edwards
Sorti le 02 novembre 2041 (Semaine 1922)
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