-Milan, 1974- Alors qu'il arrive pour la première fois devant le petit commissariat de Porta Garibaldi, l'inspecteur Sergio Renzi (Gary Richardson) se dit qu'il est vraiment au purgatoire. En entrant, à l'intérieur, il se rend compte de l'animation habituelle pour un petit commissariat de quartier, les flics en uniforme se chargeant des personnes venues porter plainte pour une chose ou pour une autre, des types à la mine peu avenante, menottés et trainés vers les cellules...  

Il s'approche de l'officier de garde, se présente. Ce dernier lui dit que le commissaire l'attend en lui indiquant les escaliers derrière lui. Renzi monte les marches quatre à quatre, arrive devant la porte où il est écrit "Biglione". Il frappe, entre et se retrouve dans le bureau d'un gros type aussi ravi de le voir que la mort elle-même! Le commissaire est au téléphone, fait signe à Renzi de s'asseoir alors qu'il finit sa conversation. Après avoir raccroché, sans un regard pour Renzi, reportant son attention sur le dossier posé sur son bureau, le commissaire dit:  

-"Renzi, j'ai tout fait pour que vous ne soyez pas muté dans ce commissariat! Je sais ce qui s'est passé à la brigade anti-gang et avoir un "cowboy" comme vous dans ce commissariat, je m'en serais bien passé!"  

Renzi ne dit rien, lui non-plus n'étant pas ravi de se retrouver muter ici...  

Le commissaire le regarde enfin et lui dit:  

-"Faites-vous oublier, vous ferez plaisir à tout le monde et vous vous rendrez service à vous même!"  

L'entrevue se poursuit et finalement en sortant de là, Renzi est soulagé: C'est toujours comme ça quand on prend un "savon", mieux vaut être après qu'avant...  

Néamoins son nouveau "quotidien" ici à Porta Garibaldi risque de lui sembler long! En effet, Renzi était l'un des "as" de l'Anti-Gang, un type qui n'avait pas peur d'utiliser son arme, un type qui tire vite et bien...  

Mais lors d'un braquage qui a mal tourné, les choses ont dégénérées: Une course-poursuite dans les rues de Milan, des tirs en pleine rue et surtout, deux passants grievement bléssés...  

Et ce fut Renzi qui porta le chapeau alors que les deux passants bléssés étaient l'oeuvre de son collègue...  

L'affaire fut étouffée mais Renzi fut "vidé" de l'Anti-Gang et envoyé ici à Porta Garibaldi, voie de garage ou placard, c'est au choix...  

La vérité, c'est que Renzi n'avait pas que des amis dans son ancienne brigade, ses méthodes "musclées" et surtout son honneteté faisait tache dans une brigade véritablement "rongée" par la corruption et les pots-de-vin...  

Cette affaire donna l'occasion de se débarrasser de l'inspecteur de manière à ce qu'il reste tranquille.  

Les journées semblent longues pour Renzi: Dans son petit bureau, il s'occupe de paperasses...  

Un café à la main, il croise l'inspecteur Marco Caretto, un jeune flic plutot sympa et qui semble prendre au sérieux son rôle... L'un des rares dans ce commissariat! Ce dernier part en intervention avec l'un des officiers de garde suite à l'appel d'une femme: Renzi lui dit qu'il vient en lieux et place du flic en uniforme. Caretto, impressionné par la légende de l'Anti-Gang accepte. Renzi se sent revivre: L'Alfetta conduite par Caretto, sirène hurlante, fonce à l'adresse indiquée. Les deux flics descendent en vitesse, foncent vers les escaliers, montent alors que des cris de femme viennent d'en haut! Renzi sort son arme, file un coup de pied dans la porte: Un type à moitié nu est en train de passer à tabac une femme ou plutot une jeune fille... Une très jeune fille! Renzi fonce, attrape le gars, l'envoie dans les étagères! Alors que Caretto s'approche de la victime, l'agresseur en profite pour fuir par la fenètre! Renzi part à sa poursuite: Dans ce quartier populaire et ancien, les toits des maisons se touchent presque et l'agresseur saute de l'un à l'autre, espérant semer le flic à ses trousses...  

Mais c'est mal connaitre Renzi! Finalement l'agresseur rentre dans l'un des batiments, descend les escaliers, sort sur le trottoir, force un motard à s'arreter et lui vole le véhicule! Renzi le voit s'éloigner mais loin de se déclarer vaincu, court jusque vers l'Alfetta: Il monte, démarre et fonce à tombeau ouvert dans les ruelles étroites de la vieille ville, poursuivant sans relache le type sur la moto! Ce dernier se retourne sans cesse, voit la remontée de la voiture de flic, hausse encore l'allure...  

Renzi fonce, cabosse quelques voitures stationnées et se porte à la hauteur du gars sur la moto: L'inspecteur se rabat violement sur la moto! Pour éviter le choc, l'agresseur tombe au sol et glisse, la moto faisant une gerbe d'étincelles en frottant sur l'asphalte! Renzi arrete la voiture, descend et se précipite vers le type: Ce dernier à l'air d'avoir la jambe cassée et de souffrir pas mal. Renzi lui passe les menottes sans ménagement.  

-"Vous etes complétement fou ou quoi? Son avocat veut même qu'il porte plainte!"  

Renzi et Caretto sont dans le bureau du commissaire Biglione. Ce dernier est furieux de la manière dont l'intervention s'est déroulée: Il y a eu des dégats! Voyant que son jeune collègue n'ose rien dire, Renzi lui n'hésite pas:  

-"La fille qui se faisait tabasser n'a même pas 17 ans! Et ce porc l'aurait tuée si on n'étaient pas intervenu!"  

Le commissaire le regarde:  

-"C'est une putain! Franchement, qui se serait plaint de sa disparition?"  

Caretto encaisse le coup, Renzi a l'habitude de ce genre de discours...  

-"Alors on aurait mieux fait de la laisser se faire tuer?"  

La réponse du commissaire est cinglante:  

-"Oui, ça nous aurait couté moins cher!"  

Dans le petit bureau, Térésa (Joan Alexandra) est assise, un gobelet de café à la main. Caretto regarde discretement le visage tuméfié, il ne comprend pas comment un type peut faire ça...  

Renzi rentre, l'air sombre: Giuseppe Tocello va être libéré! Térésa sert plus fort son gobelet, des larmes coulent le long de ses joues. Renzi se baisse et s'approche de la jeune fille:  

-"L'inspecteur Caretto va vous conduire dans un foyer pour mineurs. Là-bas, vous pourrez souffler un peu..."  

Elle hoche légérement la tête, contente de ne pas retourner où elle vit, où elle est prostituée de force par son mac...  

Renzi, Caretto et Térésa quittent le bureau au moment où Tocello et son avocat passent: Non content d'être libre après avoir presque tué une gamine, Tocello dit dans un grand sourire:  

-"Si tu dis quoi que se soit, salope, la prochaine fois que je te rencontre, je te finis!"  

Renzi réagit au quart de tour, attrape Tocello par le col, le plaque contre le mur  

-"Si tu dis encore un mot, moi aussi je te "finis"!"  

Tocello fait moins le fier, son avocat dit que c'est une honte qu'un policier se comporte comme un voyou et part avec son client. Caretto s'approche de Renzi pour lui expliquer que cet avocat c'est celui de Dino Ortolani (Bernd Wryn) dit "Le Marseillais". C'est le "taulier" de la prostitution et du jeux dans tout Porta Garibaldi. Un type puissant avec des appuis obtenus soit par pots-de-vin soit par chantage: Il utilise les filles qui tapinent pour lui, les envoient et fait faire des clichés compromettants...  

Avec ces deux moyens, il est sur de bien tenir son territoire! Et s'il ne peut faire ni l'un ni l'autre, il utilise les bonnes vieilles méthodes: Il n'hésite pas à flinguer ou à faire flinguer...  

Térésa est terrifiée, en larmes...  

En regardant Tocello et son avocat quitter le commissairiat, Renzi se dit qu'il y a quelque chose de pourri et qui ne tourne pas rond dans ce putain de monde...  

C'est le grand silence dans l'Alfetta: Caretto conduit, Térésa est à l'arrière comme "ailleurs" des voitures l'empechent d'avancer! Il enclenche la marche arrière mais une voiture arrive et le percute! Des types descendent des voitures dont Tocello qui traine la jambe...  

Le jeune flic sort son arme, prèr à s'en servir pour se proteger et protéger la jeune prostituée...  

Tocello, un grand sourire sur les lèvres, et les autres types le menacent de leurs armes...  

Renzi grille les feux, fonce au volant de sa Giulietta pour se rendre sur la scène de crime: Ce matin, une Alfetta de la police a été retrouvée dans un terrain vague avec deux cadavres à bord...  

Renzi arrive, fait dégager les flic de la Squadra Volante, pour aller vers la portière ouverte: Le corps de Caretto, pantalon baissé git sur celui de Térésa, le flingue encore dans la main... Renzi bout intérieurement: En plus d'avoir buté son jeune collègue, ces salauds veulent le faire passer pour une ordure! Le rapport est d'une mauvaise foi assez affligeante: D'après les constatations, l'inspecteur Caretto a certainement violé la jeune fille, sous la menace d'un couteau. Elle a attrapé l'arme de service du policier et lui a tiré dans la tête. Les nerfs ont enfoncé le couteau dans la gorge de la fille et les deux sont décédés...  

Renzi balance le rapport à travers son bureau: C'est un putain de tissu de connerie! C'est une mise en scène grossière mais personne n'a rien relevé d'anormal sur les lieux! Furieux, Renzi quitte son bureau et monte voir le commissaire: Il ouvre la porte et va se poster devant son supérieur:  

-"Vous avez lu le rapport?"  

Le gros commissaire ne répond rien.  

-"Foutez le camp de mon bureau, Renzi! C'est la version officielle... La seule version!"  

Renzi ne bouge pas, sentant la main le démanger, prèt à frapper son supérieur devant tant de mauvaise foi...  

-"Et que vont penser la famille de Caretto ou ses collègues? Pour tous il ne sera qu'un violeur s'étant fait buter par sa victime?"  

Le commissaire Biglione baisse la tête, ne préférant rien dire: Lui aussi ça lui fait mal car il sait que Caretto est innocent...  

Renzi retourne dans son bureau, prèt à foutre sa démission lorsqu'il croise une belle jeune femme, assise sur un banc devant le bureau de l'inspecteur. En la voyant si affligée, Renzi ne peut s'empecher de redevenir le "flic":  

-"Inspecteur Renzi. Que puis-je faire pour vous?"  

Elle se lève et se présente: C'est Clara Caretto (Estelle Kosma), la soeur de Marco...  

Elle cherche à comprendre ce qui a pu se passer: Son frère n'était pas comme ça! Comment il aurait pu s'en prendre à cette jeune fille? Renzi l'a fait rentrer dans son bureau. Il lui explique que c'est une machination, se moquant éperdument de la "version officielle"! Il ne peut la laisser imaginer des horreurs à propos de son frère, un bon flic et surtout, un flic intégre qui ne se permettrait pas ce genre de chose...  

Il essaye de remonter le moral de la jeune femme, ce qui est loin d'être évident pour quelqu'un qui vient de perdre un être cher dans ce genre de circonstance...  

Renzi lui promet de la tenir au courant des évolutions de l'enquète, formule bateau qui ne laisse que peu d'espoir...  

A nouveau seul dans son bureau, il ouvre le dossier de ce Dino Ortolani: Surnommé "Le Marseillais" en raison de sa participation à la "French Connection", ce type s'est payé une respectabilité ici à Milan, possédant plusieurs boites de nuits et bars mais surtout, "arrosant" à l'aide de son fric tout ce qui bouge...  

Y'a pas une "passe" qui se fasse dans Porta Garibaldi, pas un gramme d'héro qui ne soit consommé sans qu'il ne touche sa commission...  

Il est devenu une sorte "d'intouchable" à Milan, un homme dont on sait que c'est une ordure qui prostitue des gamines et qu'il a du sang sur les mains mais rien n'est fait soit par manque de volonté, par peur ou par interet...  

Comme la police ne veut rien faire, qu'il sait se jouer des lois, Renzi est bien décidé à montrer à Dino Ortolani ce que c'est la justice...  

Une justice qui est loin d'être aveugle et surtout, qui a les mains armées...  

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Polar très violent et "poliziotteschi à l'ancienne", "Il Poliziotto Si Ribella" est le nouveau film de Quentin Cosmic! Pour incarner le héros, on trouve Gary Richardson avec à ses cotés Bernd Wryn, Estelle Kosma et Joan Alexandra notamment! La musique, très proche des compositions de Franco Micalizzi, est signée Annie Edwards! Plongez au coeur du Milan des années 70 où fusillades, courses-poursuites et violence rythme le quotidien, suivez la quête de justice expéditive de l'inspecteur Renzi contre le crime organisé!