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Boost Films Production présente
Weirdo

Moi, Pete Turner, j’avais tout plaqué … le jour où l’on m’avait flanqué le canon d’un pistolet sous mon menton et me demandant si je tenais à l’argent ou à la vie. Plaqué contre un mur, dans une ruelle, j’attendais quelques minutes auparavant mon bus quotidien de 7h45 pour aller au taf et puis là, j’avais vu cet adolescent sans trop y faire attention. Ce qui m’avait mis sur mes gardes, ce fût lorsqu’il aborda les personnes de l’abri bus d’un air dédaigneux. J’avais serré les poings en l’attendant, je maudissais ce satané bus … en retard comme d’habitude.  

La demande agressive du jeune homme s’est terminée en altercation et sous la menace d’une arme, je tenais à la vie … plus que tout, et je me suis rendu compte de la futilité de celle-ci. Tout était si mince entre la vie et la mort. C’est alors que je me suis pourtant vu, je ne saurai comme vous le décrire, baisser mon visage en forçant sur le canon de l’arme pour regarder en face cet homme. « Flingue-moi si tu le souhaites, j’en ai rien à foutre ».  

Je crois que ce fut à ce moment précis où j’avais changé, définitivement.  

 

Je me voyais marcher jusque chez moi, tête baissée, marchant comme un zombie. Mes mains ensanglantées tenaient toujours l’arme de mon agresseur, raide mort dans la ruelle, d’une balle dans la tête. Dans la rue, ce fut l’heure de pointe et les voitures, toutes bloquées et dans l’attente de pouvoir avancer, klaxonnaient à n’en plus finir … les conducteurs vociféraient dans leur propre habitacle, accompagnées de leurs épouses et enfants, car l’heure de l’école aussi n’attendait. Tout cela, je le voyais et je m’étais mis à sourire. Nous courrions tous après le temps, le rattraper pour pouvoir vivre … c’était si futile.  

Je n’avais ni de femme, ni d’enfant … la faute à un physique ingrat sans doute ou un esprit trop cartésien pour pouvoir se rendre compte que les autres ne me trouvait guère intéressant.  

Mais je devais vous avouer que ce côté refoulé encore inconnu m’avait au moins fait prendre conscience de la réalité des choses.  

 

Dans le salon, la tête entre les mains. Les heures s’égrenaient et je fis abstraction des coups de fils reçus, une bonne dizaine à vue de nez. Le taf sans doute et mes obligations professionnelles non assumées aujourd’hui. Comme beaucoup de choses d’ailleurs … assumer oui voilà ce qu’il fallait que je fasse, assumer. Se révéler au grand jour, et se montrer tel que j’étais. La vie était dingue mais je l’étais encore plus, j’avais pris un pied monstre à buter ce type !!!  

Enfin, je me levais et alla vomir dans l’évier de la cuisine. Claudiquant mais l’esprit pourtant clair maintenant, j’allais en direction de la salle de bain. Je pris sans réfléchir mon rasoir électrique et débuta la tonte de mon crâne, blanc si blanc.  

Je m’observais, et l’œil torve, je fixais chaque parcelle de mon visage et me demandant la couleur qu’aurait ce dernier si je me pendais.  

Je pouffais de rire puis reprenant mon sérieux, d’une main j’entrepris de serrer mon cou et je sentis les pulsations de mon cœur battant à tout rompre, me disant d’arrêter. La vie si futile encore une fois.  

Je sortis écarlate de la salle de bain, satisfait d’avoir pu constater qu’une certaine peur en moi-même avait complètement disparu.  

 

Je pris l’arme et juste avant de sortir, écrivit sur mon front ce qu’à défaut je n’avais jamais su dire et ressenti pour cette vie. Ma première dédicace fut pour mon voisin qui se gara en trombe, comme tous les jours, devant chez moi, sans autorisation. De coutume je fermais ma gueule mais cette fois-ci je l’interpellais sans ménagement alors qu’il claqua sa portière et partit sans même un regard, ni salutation comme d’habitude. Une vie si futile, je me mis à sourire férocement puis je me mis à gueuler son nom ! Je vis le voisin s’arrêter net entre les interstices de la clôture qui séparait nos habitations puis revînt sur ses pas.  

« Bonj… » commença à dire le voisin « Au revoir » fis-je tout sourire, et j’appuyais sur la détente de l’arme. La balle atteint son but sans ménagement, entre les 2 yeux et mon cher voisin tomba d’une traite en arrière. Affalé sur le sol, je m’approchais du corps tandis que les premières personnes du coin sortirent de chez elles. Sans faire attention à celles-ci, je mis ma main sur mon cœur, affolé mais je me sentais tellement bien. Soulagé à vrai dire et content, vraiment content de ce qu’il m’arrivait. Je me mis à fouiller dans sa poche puis trouvait les clés de sa bagnole.  

 

Au volant, je vis la photo de famille de feu mon voisin. Il avait une jolie femme à n’en pas douter … Sans crier gare, je me mis à piler sur la pédale de frein ! Les crissements de pneus derrière entraînèrent un remue-ménage local, dans le quartier où je circulais. Au beau milieu de la rue, un premier klaxon se fit entendre suivi de ses compatriotes derrière. Ce n’était que lorsqu’au bout de 5 minutes, je m’aperçus qu’un visage horrifié était collé à ma vitre que je redescendis sur Terre, après m’être masturbé sur la photo de cette femme. Sans me précipiter, je redémarrais puis prit la direction du centre-ville : les choses allaient pouvoir être drôle.  

La ville et ses conducteurs : la connerie humaine dans toute sa splendeur.  

 

Tout en gardant mon objectif en tête, je suivais une file de voiture dans un centre ville maintenant bondé, il était plus de 12h00 et les personne couraient pour aller manger, toujours rattraper ce temps pour revenir travailler ensuite. Le lieu idéal pour y voir ce que je détestais le plus. Alors que la file de véhicules s’amoindrissait, je roulais au pas une place où me garer.  

Et cela n’avait pas manqué : je vis un groupe de personnes, discutant entre elles, fumant et me coupant net la route pour en rejoindre l’autre extrémité … Une d’elles eut même le culot de me jeter un œil, dédaigneux. Un jour dit normal aurait eu effet de me faire grogner intérieurement mais plus rien n’était comme avant, et dans un rire fou à lier, j’appuyais sur la pédale d’accélérateur ! Etonnamment la voiture arrivant en trombe sur ces groupes eut également son petit effet : de la surprise et du fracas. Et dans un amas de corps décharnés, la voiture traversa tout ces petits dos d’ânes humains et je continuais ma route, content d’avoir exorcisé mes putains de frustrations.  

 

Enfin j’arrivais au terme de ce qui semblait être le centre de mes petits problèmes. La voiture garée et plantée dans une borne de stationnement payante et maintenant défoncée, j’entrais sur mon lieu de travail. Les 2 ou 2 secrétaires habituellement souriantes, eurent un léger rictus de névrosées latentes cette fois-ci et leur fit un salut bien explicite… Avant de me précipiter vers l’escalier pour monter, je fis un petit détour vers l’ascenseur et pointa le canon vers le panneau de commande et tira. Le résonnement du tir se fit entendre dans tout le hall d’entrée, des cris montèrent immédiatement et je me précipitais dans l’escalier. Arrivée sur le palier devant l’entrée de mon service, j’exécutais la même sentence pour la borne de pointage. Hasta la Vista pointeuse de temps.  

Je vis un large sourire à tous ceux présents, c'est-à-dire peu de monde c’était l’heure du déjeuner. Mais pour la plupart, tous étaient sous leur bureau, apeurés et me regardés marcher vers l’emplacement de mon bureau.  

Le petit salarié qu’on ne remarquait pas habituellement faisait des siennes aujourd’hui, j’étais d’une humeur massacrante.  

 

Arrivé à mon bureau, je pris l’ordinateur et m’apprêtais à le jeter à terre de toutes mes forces lorsque le téléphone de mon bureau se mit à sonner. Je pris la communication, sans réfléchir, quitte à tout foutre en l’air, autant le faire également avec ses contacts professionnels faussement entretenu, d’apparences cordiales mais finalement n’y voir qu’un intérêt financier, une vie futile …  

Je me mis à gueuler dans le téléphone, et restais sans réponse à l’autre bout du fil … rien mais je sentais une présence, discrète mais réelle comme moi finalement … avant …  

Cela me fit sourire avant de m’apercevoir qu’une visée rouge provenant de l’immeuble d’en face s’était arrêtée sur mon cœur, lui que ne demandait seulement qu’à vivre …  

 

--- > Stan Olinger, Directeur du Genre Drame < ---  

 

Voici notre premier film dramatique pour cette année 2043, dirigé par Jackson Kirdar (Memories)  

Casting :  

- Will Wenders (Pete Turner)  

- Virginia Horn (Employeur de Pete)  

- Erik Hoskins (l’agresseur)  

- Sharon Elliott (Hôtesse d’accueil du lieu de travail de Pete)  

- Joshua Hamilton (voisin)  

Scénario :
une série A dramatique de Jackson Kirdar

Will Wenders

Virginia Horn

Erik Hoskins

Sharon Elliott
Avec la participation exceptionnelle de Joshua Hamilton
Musique par Edward Albee
Sorti le 28 février 2043 (Semaine 1991)
Entrées : 15 538 345
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