Dimanche 1er mai 1994, Imola à St Marin. Ce week-end de F1 n’est autre que l’un des plus maudits de tous les temps. Vendredi, Rubens Barrichello, jeune pilote Jordan, perd le contrôle de son véhicule et va s’encastrer dans le virage Variante Bassa. 11 minutes ont fallu aux secouristes pour extraire le brésilien de sa modeste monoplace désintégrée par l’accident. Un choc pour un autre brésilien, le triple champion du monde et nouveau pilote Williams Ayrton Senna. L’homme ira voir « son frère » au centre de secours et signera plus tard dans la journée ce qui sera sa troisième pôle-position de la saison, la 65ème et dernière de sa carrière. Il expliquera à Mark Fogarty, journaliste pour Car Week, qu’il n’était pas satisfait de sa voiture.  

Le samedi, un autre drame va bouleverser ce week-end. Roland Ratzenberger vient de percuter le mur au virage Villeneuve et meurt sur le coup, sous les yeux des téléspectateurs et d’Ayrton Senna. Un choc pour le pilote qui décide de partir sur le virage. Le pilote brésilien ne remontra plus dans sa voiture de la journée, craquant sur le coup de l’émotion. « Vous savez, je n’ai pas grand-chose à vous dire. Je ne me sentais pas assez confiant pour reprendre le volant après ce qui s’est passé hier et aujourd’hui … C’est très dur aujourd’hui … » déclara le brésilien.  

Dimanche. Le warm-up démarre et on sent Ayrton mieux avec sa voiture. « Je suis satisfait du comportement de la voiture. Je crois être arrivé à trouver les bons réglages pour lui assurer un bon équilibre » déclare le brésilien. A la fin de cette séance, il adressera un message particulier à Alain Prost, son ami et rival de toujours où il dira qu’il lui manque.  

Nous arrivons à l’heure de la course. Le pilote, d’habitude, reste dans son motor-home et lit la Bible. Ce jour-là, il bouscula ses habitudes et alla faire un coucou à Alain Prost au lieu de filer droit dans son garage. Une chose étonnante pour le pilote français, qui connait bien son ex coéquipier.  

Dans le garage, on le voit tourner autour de sa voiture, comme se méfiant de la machine qu’il devra dompter durant la course. Il est perturbé, hésitant. Ça ne lui ressemble pas mais il a une pression puisqu’il est le favori de la saison et qu’il n’a pas marqué encore le moindre point. Aussi, les événements du week-end ont fait qu’il ne pouvait pas être serein.  

Le départ est donné et premier accident de la course qui immobilisera la course sous safety-car pendant 5 tours. Le pilote brésilien est en tête devant Michael Schumacher sur sa Benetton. La course reprend ses droits et soudain, au virage Tamburello, c’est le drame ! Le pilote brésilien sort de la piste et percute le mur de plein fouet, à près de 210 km/h. Il est 14h18... On voit le pilote inconscient et on imagine le pire. La course est arrêtée le temps de l’évacuation du pilote.  

Il est un peu plus de 18h30 et le monde apprend en direct la mort d’un champion.  

Les causes de la mort peuvent être multiples (soudure de la direction cassée, perte de connaissance ou encore éviction d’une pièce de carbone traînant sur la piste) et le procès durera près de 5 ans sans vraiment trop comprendre les éléments. Mais cela, ce sera lors d’une prochaine histoire…  

Ce 1er mai 1994, Ayrton Senna est mort…