À la mort de son beau frère, un des boss du trafic de drogue, Gabriel s’était retrouvé à devoir honorer sa promesse : s’occuper du business dont il avait hérité mais dont il avait toujours été tenu à l’écart. Stéphane, le mari défunt de sa sœur détenait une bonne partie du trafic de drogue dans les campagnes du Hainaut. Les grandes de villes, elles, étaient tenues par les mafias étrangères qui utilisaient des clandestins pour vendre leur came. Tous les trois mois, la police faisait des descentes dans tous les lieux habituels des différents dealers et en interpelait quelques uns. Sitôt arrêtés, sitôt renvoyés dans leur pays d’origine via des charters spécialement affrétés. Mais les mafias locales les remplaçaient aussitôt. Drôle de cercle vicieux.  

Le réseau de dealers du trafic de Stéphane était essentiellement composé de potes de quartier qui dealaient dans les écoles secondaires environnantes et les cités dans lesquelles il avait établies des contacts. Il parvenait ainsi à écouler quotidiennement jusqu’à 3 kilos de cannabis et 252 grammes de cocaïne  

Gabriel était très différent de Stéphane. Il était issu d’une famille relativement aisée, son père était le bourgmestre de sa commune et Gabriel avait pu suivre des études universitaires. De part sa scolarité, Gabriel était un homme diplomate, peu agressif et n’avait jamais eu à faire à la police.  

Gabriel avait donc repris tant bien que mal ce business qui permettait de subvenir aux besoins de sa sœur qui n’avait jamais réellement travaillé, vivant aux crochets de son défunt mari. Sans mari, sans aucun diplôme et avec un enfant à venir, elle était dans l’incapacité de gagner elle-même sa vie mais elle savait que son frère honorerait sa promesse et que l’argent gagné via ce trafic lui permettrait de maintenir son niveau de vie actuel.  

Malheureusement, Gabriel se révéla être un piètre chef de réseau. Le territoire commença à se réduire comme peaux de chagrin et les différents dealers commencèrent à refuser de rembourser les crédits que Stephan leur avait octroyés par le passé.  

Gabriel, sous la pression des fournisseurs furieux de plus écouler de marchandise, et sentant venir la fin de sa nouvelle carrière de trafiquant décida de changer de stratégie. Adieu les adolescents rebelles, les jeunes de cités et leur violence, place à une cible plus élevée socialement.  

Grâce à son parcours universitaire, Gabriel a continué à fréquenter certains milieux, certaines professions soumises au stress. C’est ainsi que petit à petit, il commença à fournir en poudre certains commerciaux de la région qui avaient besoin de leur dose pour résister au stress et se donner un surplus de confiance en soi. Il réussit ainsi à relancer tout doucement sa nouvelle affaire  

Pendant ce temps, Sarah, enceinte jusqu’aux yeux, avait déjà vu ses revenus être divisés par quatre depuis la mort de son mari et sachant pertinemment, qu’avec l’arrivée prochaine du bébé, ses besoins allaient augmenter, elle mit la pression sur Gabriel.  

Il lui demanda de prendre son mal en patience, il avait un plan à grande échelle. Leur père briguait un mandat de député aux prochaines élections et Gabriel voulait en tirer en profit. Il mit alors ses dealers et ses clients à contribution. Affichage, lobbying, tout son réseau se mit en branle, à l’insu de son père et ce dernier fut élu sans aucun problème.  

Son père élu, Gabriel commença à utiliser le véhicule diplomatique, au départ pour ses déplacements personnels mais ensuite pour transporter ses marchandises. Il organisa alors régulièrement des « go-fast » entre la Belgique et les Pays Bas.  

Son petit stratagème atterrit alors dans les oreilles de Fujiyori, parrain de la pègre des principales villes des Pays Bas et dont le point de distribution était Rotterdam. Confronté à des difficultés pour approvisionner son réseau en drogue à partir de Rotterdam, les douanes surveillant de plus en plus les grands axes qui en partaient, Fujiyori contacta Gabriel et demanda son aide.  

Gabriel, comprenant là qu’il avait un moyen pour gagner encore plus d’argent sauta sur l’aubaine, faire quelques trajets de plus était choses aisée.  

Les quatre premières livraisons se déroulèrent sans aucun souci, mais lors du cinquième chargement, un petit grain de sable vint enrayer la machine.  

Ce grain de sable s’appelait Maryse Depres, agent de la brigade des stup’ qui avait organisé ce soir là une descente pour embarquer les dealers de la zone. Et durant cette descente impromptue, elle surprit le déchargement  

Alerté par des guetteurs, Gabriel ferma précipitamment le coffre de la berline, laissant la moitié du chargement à quai, se mit au volant et démarra en trombe.  

L’agent Deprez n’arriva que quelques secondes plus tard sur les lieux de la livraison, interceptant la moitié de la cargaison, cette prise assez conséquente devant mettre un petit coup d’arrêt au trafic de drogue en place.  

Fort de cette prise importante et des nombreuses arrestation, l’agent put commencer ainsi à monter un dossier important concernant Fujiyori, elle était bien décidé à mettre un termes à ses agissements.  

Pendant ce temps, Gabriel, secoué par les derniers événements, décida de planquer le reste de l’héroïne, le temps que les choses se tassent un peu. Il rendit visite alors à un de ses vieux potes et accessoirement client pour lui laisser la dope puis il ramena le véhicule à son père. Son recéleur vivotait dans une des cités de la ville, survivant grâce à l’aide sociale seulement, il ne fit pas que la garder. Il en consomma et tenta d’en vendre aux gamins de la cité. Il se fit rapidement remarquer par les grands frères de la cité qui le suivirent jusqu’à chez lui. Ils lui volèrent la marchandise et le frappèrent jusqu’à ce qu’ils obtiennent le nom de la pourriture qui avait introduit cette merde dans leur cité et mis en danger leurs petits frères. A force de violences et tortures ils parvinrent à obtenir un nom et exécutèrent sommairement le dealer, pour l’exemple.  

Pourchassé pour Fujiyori envers qui il a une dette, par les grands frères qui veulent sa peau et par la brigade des stup’ qui voit en lui le meilleur moyen d’atteindre Fujiyori, Gabriel va devoir faire usage de toute son intelligence pour s’en sortir, en espérer ne pas impliquer son père fraîchement élu ou sa sœur bientôt maman…..