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Toi, la vie...

Il est quatre heures du matin. Je ne trouve pas le sommeil, peut-être trop contrarié par tant de réflexions, tant de déceptions, tant de choses sans sens. Il est quatre heures du matin, les minutes défilent lentement. Je ne trouve pas le sommeil, et je n’aime pas ça.  

 

Que se passe-t-il dans ma tête actuellement ? Je ne sais pas, je ne pense pas savoir. Pourtant, toute seconde que je vis me paraissent inutile. Inutile dans le sens que je me demande simplement pourquoi elle mérite d’être vécue. Un excès de confiance, d’optimisme, d’intention à me dire que tout ira mieux demain, et le lendemain et ainsi de suite. De toute façon, qu’est-ce que je peux me dire de plus à part ça ? Rien car il n’y a plus de raison d’être et de penser.  

 

Je me sens un peu pris au dépourvu depuis bien longtemps, trop de temps même. Depuis le premier jour dans ce monde de fou. Le malaise est tel que je me sens coupable d’un crime impardonnable : la naissance. Mais il en fut ainsi, c’était mon destin. Ce que tu as décidé pour moi. On peut penser que je suis heureux et pourtant ne pas l’être. Je te fais le tableau : père alcoolique, dépressif sur les bords et une mère allant à droite, à gauche – ce qu’elle sait le mieux faire dira-t-on. Mais ça, c’est mon passé, une étape différente de ma vie, une étape que je n’aime pas, que je veux oublier mais qui reste graver.  

 

Mais mon mal-être vient-il de là ? Je ne pense pas. Il y a bien longtemps que j’ai rompu les liens avec. Pour moi, aujourd’hui, je suis orphelin de mon père et nait d’une mère inconnue. Tel est ma réalité et ma vision des choses. Ça m’insupporte de voir des familles heureuses, où tout va bien mais c’est une part des choses qu’il faut admettre : nous n’avons pas la même.  

 

C’est vrai que cette pensée a causé dans le passé beaucoup d’histoires, trop même. J’ai été souvent l’auteur de problèmes en tout genre. D’une part chez mon oncle quand j’y ai vécu, puis chez ma sœur. On m’a tendu la main pour m’aider, pour que je m’en sorte et la seule chose que j’ai faite, ça n’a été que de les emmener avec moi dans ma spirale infernale. Personne ne pouvait comprendre à l’époque Mickaël, jeune adolescent vivant dans un monde utopique et rêvant de Candide. Tragique destin ou mauvaise déviation de ton chemin : les deux sont possibles.  

 

J’ai beaucoup appris de toi, de ce que tu m’as donné, de ce que tu m’as pris aussi. On vit beaucoup de choses avec toi, on apprend aussi et à la fin, on en sort grandi. Mais là, c’est différent, je m’en sors faible mentalement, émotionnellement. On dirait que tu m’as donné un grand coup dans la tête et que tu m’aies mis K-O. je ne sais pas comment j’ai pu en arriver à un état aussi démoralisant, aussi fragile.  

 

Tu m’as donné des choses merveilleuses dans ce que tu m’as apporté. Tu m’as amené des sentiments, de l’amour, des gens qui m’aiment pour ce que je suis et non pour ce que tu as écrit dans tant d’histoires. Il y a eu cette femme, qui a partagé ma vie durant deux ans. Cette femme en qui tu t’es incarné pour m’apprendre les plaisirs de la vie, de l’amour, de la sensualité, du sexe. C’est grâce à cette femme dans laquelle tu prenais vie que je me suis découvert un autre homme, avec un cœur, un vrai, un pur, et non une pierre douloureuse dans la poitrine. Tu m’as aussi montré toutes les erreurs à ne pas faire. Ces problèmes qui aujourd’hui me bouffent de l’intérieur. Ce sentiment de se dire qu’en fait, rien n’était encore vrai, je revenais dans ce monde que j’avais quitté quelques temps auparavant.  

 

Ça fait mal d’apprendre avec toi. Ça fait mal de se dire qu’en fait nous sommes de simples pions sur un grand damier. J’en ai souffert de me dire que tu pouvais aller aider qui tu voulais, emmenant les gens d’un point à un autre. Ça fait mal aussi de se dire que le cœur plein de vitalité peut vite redevenir pierre. J’en suis à ce point-là actuellement, à me dire que cette femme m’a trahie et mériterait bien des supplices. Elle mériterait de se retrouver dépourvue de toi, dépourvue de cœur par tout le mal qu’elle m’a fait, qu’elle soit seule me laissant ainsi vivre avec d’autres mais tu es comme tu es, on doit vivre ave toi malgré tout. Peut-être la première cause de ma détresse.  

 

Mais tu as su te faire pardonner. Tu m’as offert un moment de bonheur intense d’une courte durée. Un bonheur que j’ai voulu goûter à un moment où je n’étais pas moi, où je n’étais celui que tu as conçu de tes mains, de ton imagination, j’étais qu’un simple produit d’essai. Cette femme, cette femme-là que tu m’as apporté, peu de temps dans mes bras remplis de bonheur. Cette femme en qui je pensais revivre mais que tu façonnas d’une façon à ne plus la comprendre. Je me suis senti perdu, loin de toute réalité. Un coup, c’était le grand, puis le doute, puis la fin. Je dois dire que j’ai quand même vécu un sentiment fort avec elle, un sentiment éphémère mais intense. Tu as joué avec ses sentiments me laissant sans puissance face à toi, me laissant sur le carreau. Tu as tué ma vie en l’éloignant de moi. Tu lui as mis un autre dans ses bras, quelqu’un d’autre et moi, je dois souffrir en silence, car c’est comme ça que tu veux que je sois. Voici peut-être une autre cause de mon problème.  

 

Peut-être que c’est quelque chose que tu m’as donné, quelque chose qui me hante, ce sentiment si difficile à accepter. Le fait de perdre en amour, d’être juste un éphémère papillon dans la vie d’une libellule. Ce sentiment est lourd à porter. Et pourtant je l’ai. Mais aujourd’hui, je ne veux plus être celui que tu as choisi. Aujourd’hui, je veux que les sentiments du passé restent du passé et je veux avancer en trouvant de nouvelles personnes capables d’aimer comme j’aime. Je ne veux plus être l’intérimaire de toute femme.  

 

Peut-être enfin la révolution ? Je crois, je n’en suis pas sûr. Peut-être qu’enfin je me détache de toi, pour mieux choisir, pour mieux me guider. Tu m’as offert beaucoup, tu m’as donné beaucoup mais je dois voler de mes propres ailes.  

 

Que me faut-il aujourd’hui que si ce n’est oublier pour mieux renaître ? Rien. Le nouveau Moi peine à naître mais il est en train d’éclore. Je te laisse tout ce que tu m’as donné, pour que tu le donnes à une autre destinée. Une destinée que tu as modelée à ta juste valeur. Pour moi, le cordon-ombilical est rompu définitivement. Je n’ai plus besoin de toi, je ne veux plus avoir besoin de toi. Je prends ma vie en main. J’ai bien utilisé ton prénom pour qualifier ce que je suis en train de construire. J’ai vécu, je vis et je vivrai, voilà ce qui aujourd’hui a construit cette homme qui t’écrit.  

 

Le narrateur est joué par Howard James  

La première femme par Joan Alexandra  

La deuxième femme par Nadia Kalmar

Scénario :
une série B dramatique de Sofia Capella

Howard James

Joan Alexandra

Nadia Kalmar
Sorti le 03 juillet 2043 (Semaine 2009)
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