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Boost Films Production présente
Back in the Red Past

Moscou  

 

Tatiana Karov (Joy Anderson) arpentait la maison de sa grand-mère depuis quelques heures déjà, à la recherche d'un quelconque trésor qu'elle pourrait emmener avec elle. Ana Karov était morte depuis trois jours, et déjà sa descendance dépouillait sa maison sans plus d'émotion que cela. «Ça évitera les problèmes d'héritage», se disait Tatiana pour se donner bonne conscience. Elle n'avait pourtant pas trouvé grand chose dans la vaste demeure de sa grand-mère: quelques roubles, à peine de quoi s'acheter une jupe, une impressionnante collection de DVD de films pour le moins douteux, des vieux CD, et, bien évidemment, quelques bouteilles de Vodka – vides -. Rien de bien passionnant, donc. Pourtant, elle se disait qu'elle finirait bien par trouver quelque chose de moins banal, de plus intéressant. Tatiana fouillait à présent dans la bibliothèque - sait-on jamais -. Elle passa sur les classiques tels que «Roméo et Juliette» ou «Harry Potter» et son regard fut attiré par un gros livre en cuir, parfaitement conservé. Elle le prit, et l'ouvrit à une page au hasard. Un petit papier en tomba. Elle le ramassa et lut ce qui était écrit dessus: «Ce livre est dangereux. A vos risques et périls». Pas impressionnée par l'avertissement, Tatiana entreprit alors de lire le titre de l'ouvrage: «Histoires de l'URSS». Intriguée, elle prit le livre avec elle et sortit de chez sa grand-mère. Elle avait hâte de rentrer chez elle pour commencer à lire.  

 

La Russie n'était plus ce qu'elle avait été par le passé. Fini le communisme, fini la dictature. C'était désormais un grand pays qui s'était enfin redressé après tant d'années d'errance. Ceci pouvait expliquer cette vision très abstraite que les Russes, et notamment les jeunes, avaient de l'URSS, ce véritable «empire» communiste.  

Juri (Rene Henriksen), le petit ami de Tatiana, ne la reconnaissait plus depuis qu'elle était rentrée de chez sa grand-mère. Il ne l'avait jamais vu passer autant de temps à lire. Mais il ne s'en inquiétait pas outre mesure, elle restait toujours la même, piquante, mordante, pleine de vie, bien qu'elle demeurait plus sérieuse. Seules quelques remarques trahissaient son léger changement, des remarques telles que « Tu savais que des milliers de gens sont morts dans les Goulags?» ou bien encore «Il y avait un tableau de Staline partout, à l'époque! ».  

Le temps passait doucement mais sûrement, Tatiana changeait tout autant. D'abord, elle avait refuser d'aller à l'enterrement d'Ana, préférant sa lecture. Elle avait également une impression bizarre: il faisait de plus en plus froid sur Moscou, comme si l'on revenait des siècles en arrière, quand il faisait encore -40° les hivers, et non pas 10°, comme aujourd'hui.  

Tatiana dévorait littéralement ce gigantesque ouvrage aussi sûrement qu'elle se consumait en silence.  

 

Les jours se suivaient et tout allait de mal en pis pour Tatiana. En parallèle, Juri qui semblait de plus en plus inquiet, prit la peine de se confier à l’un de ses meilleurs amis, Alexander (Jordan Herrmann). Tatiana était obnubilée par ce livre qui ne la quittait plus … et l’idée même de la retrouver chez lui dans un état proche d’une folie sous-jacente commençait sérieusement à lui faire peur.  

Il se souvenait des récits de sa grand-mère, ancienne déportée dans un goulag en Sibérie et qui s’en était miraculeusement sortie. Sans véritablement se l’avouer, sa compagne s’engouffrait dans un passé qu’il préférait personnellement oublier et il réussit à convaincre Alexander de l’accompagner pour faire entendre raison à Tatiana.  

Elle avait perdu du poids, indéniablement. C’était ce que se dit Alexander en entrant dans leur logement alors qu’il sentait son meilleur ami perdu devant une scène mémorable.  

L’ouvrage était ouvert sur la table du salon, et au beau milieu de la pièce de vie, Tatiana avait rassemblé un amoncèlement de provisions dans un coin du salon. Juri, halluciné, constata avec consternation la scène et lui demanda la raison de ce geste.  

Elle leva son regard du livre puis, manifestement surprise, comme revenue de loin, se retourna pour observer ce qu’elle avait fait … « Je … Je ne sais pas, Juri »  

Décontenancé, Alexander prit part à la discussion et s’intéressa à ce que lisait Tatiana pendant que Juri rangeait les provisions à leurs places respectives tout en sachant pertinemment ce qu’aurait signifié l’acte de Tatiana si elle avait vécu ici même il y a quelques temps de cela.  

Pensif, il termina la tâche en ne sachant que faire quand, soudainement, un éclat de voie monta puis une porte claqua violemment !  

Juri alla en trombe dans le salon et vit Tatiana, penaude, sur sa chaise … « Mais qu’est ce qui s’est passé Tatiana ? Alexander est parti ?! »  

Un regard sombre apparut sur le visage de Tatiana « Je lui ai présenté le livre et je lui ai demandé s’il était bien issu d’une famille agricole dite « koulak ». Ses parents tenaient une ferme qui avait été collectivisée, ils avaient été tués pour insubordination. Je lui ai demandé ce que cela faisait d’être un ennemi du peuple … » lança Tatiana, béatement.  

 

« Tu es malade ! » fit Juri. Le couple ne s’était jamais disputé de la sorte mais Juri n’eut d’autre choix que de confisquer le livre qui pour lui était le point de départ de tous ces changements soudains. Tatiana s’interposa farouchement mais comprit à contre cœur qu’elle avait fait du mal. Elle arracha la dernière page du livre discrètement avant de le ranger dans la bibliothèque.  

Malgré tout, la jeune femme cachait son désemparement … Elle était sur le point de le finir et ne fit que penser à l’ouvrage toute la soirée. Elle se sentait malheureuse et malade, voire honteuse de trahir elle ne savait qui ou quoi … Elle attendrait de lire la fin de cet ouvrage passionnant avant de dormir, quitte à le cacher à Juri, tant pis.  

 

Nerveuse, Tatiana se rongeait les sangs et s’apaisa lorsque le téléphone se mit à sonner. Juri se leva et prit le combiné, c’était sa mère … en pleurs …. Et alors qu’il écoutait les paroles, Tatiana se leva subrepticement pour aller instinctivement vers la chambre. La dernière page du livre se trouvait dans le tiroir du meuble de chevet. Elle l’ouvrit et chercha au fond du tiroir tout en écartant les photos de Joseph Staline et iconographies de propagande soviétique des années 30 qu’elle avait découpées ce jour.  

 

Juri écouta sa mère, fébrile. Tatiana l’avait appelé ce jour pour lui demander des explications et lui raconter ce qu’elle avait vécu lors des périodes de grandes purges qu’elle avait vécu ainsi que son mari, journaliste dissident contre la politique Stalinienne.  

 

Les yeux fixés sur la page déchirée, dernière de l’ouvrage elle lut l’hymne national de l’époque qui finissait par ce refrain :  

 

« Sois glorieuse, notre libre Patrie,  

Sûr rempart de l'amitié des peuples !  

Étendard soviétique, étendard populaire,  

Conduis-nous de victoire en victoire ! »  

 

Tatiana rangea alors soigneusement cette page dans le tiroir de sa table de nuit, et s'endormit paisiblement, tandis que Juri conversait toujours avec sa mère.  

 

Le soleil commençait déjà à pénétrer dans la petite chambre de Tatiana. Aussitôt, elle se leva, heureuse de voir un nouveau jour se lever sur son beau pays. Elle marcha jusqu'à la cuisine, pieds nus, où Juri l'attendait déjà. Assis sur une maigre chaise en bois, il déjeunait: une tasse de café éraillée dans la main, une modeste miche de pain rassi sur la table. « Tatiana, dépêche-toi, tu vas être en retard! ». Elle lui sourit. Car il savait bien, peut-être mieux qu'elle même, qu'elle aimait son travail. Tatiana avala donc rapidement un petit quelque chose et sortit dans la rue. Elle partait travailler, comme tout le monde, à cette heure matinale.  

La rue n'était pas tout à fait la même qu'hier, mais Tatiana ne semblait pas y prêter la moindre attention. Elle marchait, d'un pas vif, dans les rues noires de monde, sans se soucier de tous ces drapeaux rouges qui flottaient presque à chaque fenêtre, sans accorder la moindre importance à ces affiches, rouges elles-aussi, qui vantaient « le petit Père des Peuples ».  

L'usine textile où Tatiana travaillait sans relâche depuis plusieurs années maintenant était en vue désormais. Elle en poussa la miteuse porte et pénétra à l'intérieur. Tatiana cherchait du regard toutes ses amies, et collègues, les Katarina, Ana ou autres Olga. Ayant enfin aperçut cette dernière, Tatiana s'avança vers elle, la salua en silence, puis, comme l'heure sonnait, toutes les ouvrières se mirent au travail de concert. Elles n'avaient dès lors que la perspective de longues heures de travail fatigant, répétitif, qui s'offraient à elles.  

Bien des heures plus tard, la pause sonna, et ce ne fut qu'à ce moment que Tatiana, touchée par un moment de lucidité, s'aperçut de la présence d'un portrait qui les observait toutes. Staline la toisait du regard.  

 

Juri était caché derrière une montagne de papier administratifs qui annonçait là de bien pénibles heures pour ce petit comptable d’État. Plongé dans toute cette paperasse, il n'entendit pas que l'on frappait à la porte de son petit et rustique bureau mal éclairé. Deux hommes, tous deux vêtus de noir, rentrèrent alors et Juri leva enfin la tête. Le regard froid et déterminé des nouveaux arrivants mettait Juri mal à l'aise. Il redoutait d'avoir fait une bêtise.  

- Messieurs?  

- Juri Karov, votre femme Tatiana Karov n'est pas retournée à son travail après sa pause gracieusement accordée par son employeur. Vous êtes en état d'arrestation pour trahison.  

Juri ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi Tatiana avait-elle fuit. L'âme grave, il se laissa emporter sans protester par les agents du NKVB. Il se demandait bien où sa femme pouvait être.  

Tatiana déambulait dans les rues de Moscou, prenant soin de ne pas être vue. Elle esquivait les militaires, les policiers, tous ceux qui pouvaient lui nuire. Soudain, au détour d'une ruelle, elle aperçut un gros livre en cuir qui lui semblait familier. Faisant fit du danger, elle rentra dans la boutique et commença à feuilleter ledit livre. Soudain, elle s'arrêta sur une page. Son nom y était inscrit en toutes lettres. «Tatiana Karov (1995-1933). Morte en déportation». La libraire s'était approchée sans bruit et avait posé sa main ridée sur l'épaule de Tatiana . Celle-ci se retourna brusquement, et poussa un cri d'horreur lorsqu'elle reconnu sa grand-mère (Madeline Bucks).  

Tatiana. Je t'avais bien dit que ce livre était dangereux. Bienvenue en URSS.  

 

 

--- > Paul Birdnam, Directeur du genre Thriller < ---  

 

Film co-écrit avec la célèbre société de production Loupieau Production France située à Gérardmerveille et distribué par Boost Films Production à San Francisco.  

 

Réalisation : Polly Ireland  

Musique : Colin Landowski  

Scénario :
une série A thriller (Fantastique) de Polly Ireland

Rene Henriksen

Joy Anderson

Jordan Herrmann

Madeline Bucks
Musique par Colin Landowski
Sorti le 06 novembre 2043 (Semaine 2027)
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