Cal Filestone est le premier arrivé sur les lieux. Un couple en pleur l'accueille en leur demeure brisée. Le flic essaie de faire son boulot mais la femme est une hystérique hurlante et ruisselante de larmes tandis que le père reste impuissant à serrer sa femme dans ses bras. Cal arrive quand même à comprendre que leur bébé de six mois à disparut, semble-t-il enlevé. Le policier monte à l'étage et sans demander l'autorisation de fouiller, il se met à retourner la chambre du nourrisson, puis le reste de la maison. Une équipe de jeunes bleus arrive et le rejoint. Cal reconnait l'agent Simon Hampton et Susan Grey. Il ordonne au premier de rester dehors et de tenir les curieux à l'écart de la maison, et à la deuxième de rester en bas, au salon, avec la famille. Tout deux obtempèrent sans discuter et disparaissent de la chambre du bébé.  

Le vieux flic se prend la tête entre les mains. S'il est le premier sur les lieux ce n'est pas pour rien. L'homme a tendu l'oreille lorsqu'il a entendu la voix paniquée de cette mère dont l'enfant avait disparut. L'enlèvement d'un enfant lui fait toujours penser à son propre fils, Jayson, enlevé en mai 1998.  

A l'époque, Cal ne pensait qu'à sa carrière. Il était doué d'une grande clairvoyance lui permettant de résoudre rapidement les enquêtes lui étant confié. Il ne pensait alors qu'à mettre son don au service des victimes. Ou alors avait-il seulement l'ambition de monter rapidement les galons, tout comme son père, héros de la ville ? Voilà pourquoi à l'époque il avait délaissé sa femme, venant de mettre au monde un enfant, qui le laissait indifférent. Il repensa à Elise, belle et terrassée par la disparition soudaine de leur fils de un an. Cal s'était juré de le retrouver, mais, alors qu'il avait cent pour cent d'affaires résolues, ce mystère continuait à lui échappé et Jayson ne fut jamais retrouvé. Elise l'avait finalement quitté, le laissant seul avec son seul amour, son travail d'enquêteur. Rongé plus par l'impuissance que la culpabilité, le flic s'était éloigné de tous ses proches pour se muré dans le travail. Il n'avait jamais quitté leur première maison, celle en banlieue, la seule qu'ils avaient eu les moyens d'acheter lorsqu'ils étaient arrivés en ville.  

La retraite allait bientôt sonner pour le vieux policier et tout ce qu'il lui restait de ses années de services allait être cette maison à l'état de délabrement. Pourtant, Cal n'en aurait fini qu'une fois le mystère de la disparition de son fils résolu.  

"- Le capitaine Clyve est là, monsieur."  

Cal relève la tête. Simon est monté l'informer que son supérieur souhaite le voir. Le flic le remercie de la tête et le bleu disparait une nouvelle fois. Le vieux policier se passe une main caleuse sur ses joues froide et gratte sa barbe de trois jours du bout des ongles. Il soupire, fatigué de toutes ces années de terrible labeur et blasé du savon que va surement lui passé une nouvelle fois Clyve. D'une démarche lasse, l'enquêteur rejoint son chef sirotant un café dans la cuisine du couple victime. Cal lui fait rapidement le compte-rendu de ses premières conclusions puis demande à deux hommes de fouiller l'extérieur pour repérer d'éventuelles traces du kidnappeur. Clyve prend alors son subalterne entre quatre yeux et lui demande de ne pas prendre cette affaire trop à cœur. Elle serra surement sa dernière, donc autant se ménager, surtout qu'il a toute une promotion de jeunes flics qui n'attendent qu'une chose, prendre sa place. Cal grogne et se congédie lui-même.  

Filestone tourne une dizaine de minutes autour de la maison avant de découvrir son premier indice : une pièce métallique, un bout de ferraille. Intrigué par cet objet brillant, le policier l'enroule dans un mouchoir et le glisse dans sa poche. Un voyant d'alerte vient de se déclencher dans son cerveau. C'est la deuxième pièce de ce genre qu'il trouve en quarante-cinq ans. La première était dans la chambre de son fils. Malgré lui, il est obligé de prendre cette affaire à cœur...  

Huit ans plus tard  

Une explosion silencieuse secoue la vallée.  

A deux pas de là, dans une maison endormi, Cal Filestone git paisiblement dans son lit. Une ombre se glisse dans sa chambre et fouille sans un bruit la pièce. Cal sursaute en sortant violemment de son mauvais rêve. Ses yeux peinent à s'habituer à la pénombre de la chambre. Il s'agite, sentant une présence. Sa main se glisse malgré lui sous les couvertures, là où son flingue attend le jour où il servirait. Un bruit et le vieil homme dégaine, près à faire feu au moindre signe. Une main le surprend en le désarmant, et une autre se plaque sur sa bouche abimée par le temps.  

"- Ou sont les pièces ?"  

Cal fait semblant de ne pas comprendre, mais il sait. Comment quelqu'un peut-il être au courant ?!  

"- C'est important. Ou sont-elles ?"  

La voix masculine devient pressente. Lentement, le retraité se dégage de son emprise, haletant.  

"- Qui êtes vous ?"  

L'inconnu à les cheveux foncés et un symbole dessiné sur le front.  

"- S'il vous plait, dites moi où son les pièces ?"  

Cal fait la sourde oreille et repose sa question.  

"- L'humanité court à sa perte si vous ne me les donnez pas."  

"- De quoi parlez-vous ?"  

Toute peur semble avoir disparue.  

"- Je m'appelle Lexeï et je ne suis pas d'ici. Les miens vont être exterminés et je dois les aidés. Les pièces sont les seuls moyens pour les sauver. Et vous avec."  

"- De quoi parlez-vous donc au juste ?!"  

Cette fois, Cal a haussé le ton. Lexeï se renfrogne et l'attrape violemment, désormais peu enclin à parler.  

"- Dites moi tout de suite où sont les pièces ou je vous tue.  

Sa voix est froide et menaçante.  

"- Un homme de mon âge n'a plus rien à perdre sauf la vie, et ça ne saurait tarder, je suis en sursit."  

Un rire faux sort de ses lèvres et Lexeï hésite un instant. Finalement, il le hisse sur son dos musclé et le porte jusqu'à son vaisseau. Cal ne dit rien et se laisse faire, sentant que son destin se joue maintenant et que tout ce qu'il a vécu jusqu'à présent le conduisait à ici.  

L'ancien rencontre alors Kelmeï, le grand-père de Lexeï, chef d'une tribu indigène vivant sur une autre planète, dans une autre galaxie. Cal accepte de le croire, mais reste penaud. Qu'est-ce que tout ça à avoir avec lui ?!  

"- Vous aviez un fils n'est-ce pas ?"  

Le flic hoche lentement la tête.  

"- Eh bien il n'est pas mort. On l'appelle Areï et il est le Destructeur de Mondes, le Mangeur de Vies."  

Une quinte de toux fait vaciller l'humain, qui imaginait tout sauf ça pour son Jayson. Il aurait été enlevé dans le but de continuer la mission du premier monstre Destructeur de Mondes et d'anéantir toutes les races peuplant la galaxie. Steve, le bébé enlevé huit ans plus tôt n'est autre que l'apprenti du puissant mage et le seul moyen de les arrêter serait de trouver les pièces tomber de l'armure de la créature et d'en forger une épée pour les détruire. Cal ne peut songer à son fils ainsi. Il aurait préféré le savoir mort que possédé. Et surtout, il ne peut pas les laissé l’exterminé. Il doit bien y avoir un moyen de le sauver.