Edward Kamp, entouré des plus hauts responsables et représentants de la force policière au sein de Huntland, frappa violemment du poing sur son bureau. Le responsable en charge de la sécurité n’était pas content et il y avait de quoi. L’arrivée du Maire Blendfield, issu d’un mouvement radical il y avait de cela quelques mois avait engendré la montée en puissance et l’omniprésence de la police dans cette ville … Des années de mouvance interraciale qui firent le charme de Huntland via une population cosmopolite et pluri-culturelle étaient maintenant terminées. La population vieillissante en nombre majeure mais qui jusque-là profitait du dynamisme des jeunes de cette ville avait finalement eu gain de cause.  

Loyd Blenfield était craint, aucun doute là-dessus, et la crise économique ambiante avait grandement altéré les rapports entre l’ancienne et la nouvelle génération, venue « prendre le travail » de ceux qui étaient ici depuis des générations, les véritables « travailleurs » qui avaient trimé pour en arriver là, à devoir accueillir ces personnes issues de villes ou pays étrangers ??? Ce discours, c’était celui de Loyd et bien entendu il fut perçu favorablement par ces mêmes personnes qui craignaient pour leurs vies, leurs emplois etc … Une haine surgit de terre, sur fond de racisme ni plus ni moins. Et malgré les appels à la raison de la part de ces jeunes, apeurés mais également issus de cette même ville maintenant bien ancrés dans cette ville, l’élection de Loyd Blendfield fut sans commune mesure. L’accablement des jeunes ménages fut énorme et beaucoup d’entre eux furent surpris de constater qu’une véritable haine était enfouie depuis toutes ces années et que l’actuel Maire avait permis d’extérioriser ce qui devait être de vieilles rancœurs … Ainsi, lentement mais sûrement, un programme bien défini de « mise à l’écart » fut enclenché à l’encontre des jeunes immigrés de cette ville, pourtant pleinement intégrés … autrement dit l’éviction programmée au compte-goutte de ce genre de personnes de la ville de Huntland.  

Edward Kamp était un proche de Loyd Blendfield et ce qu’il craignait le plus était que ce dernier soit au courant du petit jeu initié par un groupe de personnes se présentant comme « La rébellion ». D’après les maigres informations obtenues par les agents situés sur le terrain, il semblait que ce groupe communiquait par un code encore inconnu mais ouvertement lié à la revendication du droit des étrangers de vivre librement dans cette ville. Une politique aussi radicale avait amené à un mouvement tout aussi radical... à leur encontre. Le groupe communiquait par onde radiophonique mais étonnamment indétectable par les récepteurs disposés par les autorités pour les écoutes et la captation du signal radio … incompréhensible … Le groupe Rébellion disposait de plus des moyens fallacieux pour véritablement mener une guerre vive contre ceux qui avaient rejoint le clan « Blendfield » … autant dire un bon paquet de personnes dans cette ville.  

Le leader de ce groupe et son créateur se prénommait « Norton » et il mit en place un programme de désinformation en lançant des appels au peuple très régulièrement, en dévoilant des détails et informations susceptibles de mettre à mal la crédibilité du Maire et de son équipe. Cela entretenait une certaine morosité ambiante, le réveil des personnes recluses et « mises à l’écart » mais également la colère du service de sécurité d’Edward Kamp, incapable de localiser l’endroit d’où émanaient les appels.  

… Quelques semaines plus tard …  

Tina Heckles suivait les directives que Norton avait annoncées via le message radio il y avait 30 minutes à peine. En soi, un message de plus qui clamait la persévérance du combat contre le pouvoir installé mais pour elle qui était l’ex-femme de Simon Pebble alias « Norton », le message avait un double sens et elle connaissait parfaitement les mots clés utilisés. Norton s’adressait à elle en vérité, pour agir et montrer de quoi le groupe était capable.  

Les personnes de couleurs étaient vu d’un mauvais œil dorénavant mais elle passa dans les failles des quartiers huppés et ultra sécurisés, là où logaient les Blendfield. Cette ville, Huntland, elle la connaissait comme sa poche et elle s’arrêta dans l’angle de la rue qui menait à la résidence du Maire et de sa famille. « Le mal par le mal … » se dit-elle et elle reprit sa marche, déterminée avec dans son axe de vision l’épouse du mère qui rentrait chez elle comme tous les jours à la même heure. Tina le savait ; cela faisait des semaines qu’elle la filait en attendant un éventuel signal.  

Bradley Hogan avait été commandité par Edward Kamp finalement. Dans sa cellule, il avait reconnu le timbre de voix de son ancien acolyte et eut un rire incontrôlé, tout en se frappant les mains « Bon sang il l’a fait alors ! Sérieusement ! » S’exclama t-il, seul entre 4 murs … mais il savait comment remonter la piste jusqu’à Simon Pebble, « Norton ». Cet enfoiré avait abusé de lui jusqu’au trognon quand il y repensait. Il avait une petite idée de l’endroit d’où il pouvait émettre alors que les autorités galéraient toujours autant pour localiser d’où pouvait partir le signal radio. Il demanda donc à être reçu par les autorités pour leur expliquer les tenants et les aboutissants … en vain, dans un premier temps la police dans l’ensemble était sur les dents. Clairement, Edward Kamp gérait la situation mais plus pour longtemps à la Mairie, il était sur tous les fronts et il craignait le retour de bâton du Maire si aucun résultat n’était visible. Alors Bradley négocia afin d’attirer l’attention car il avait dorénavant l’occasion de marchander une éventuelle sortie de cellule et surtout celle de rendre la monnaie de sa pièce à Simon Pebble … Il réussit à voir Edward Kamp alors que la situation avait déjà dégénérée …  

… Un corps s’effondra à terre avant que Tina ne revendique l’acte meurtrier en déclarant haut et fort le nom du groupe « Rébellion » et qu’elle ne soit criblée de balles dans un fracas monumental. Mais le message était passé, « Norton » détenait un certain pouvoir et le décès de l’épouse du Maire allait bousculer pas mal de choses, en vitesse…  

Branle bas de combat, Edward Kamp arriva dans l’endroit où était détenu Bradley Hogan au moment même où « Norton » revendiqua dans la foulée l’acte commis par son ex-femme Tina. Une certaine agitation commençait à se faire sentir à Huntland et les médias retransmirent en direct le réquisitoire du Maire à l’encontre du groupe. La guerre était déclarée et Blendfield demanda aux citoyens de cette ville de rester vigilants et il joua carte sur table en indiquant qu’une récompense d’un montant faramineux serait versée à celui qui retrouverait l’endroit ainsi que cette personne maintenant activement recherchée. Du fond de sa cellule, Bradley s’attendait à pouvoir négocier les informations contre une possible liberté conditionnelle mais il n’en fut rien … la pression était telle de la part du Maire qu’Edward Kamp qu’il n’avait certainement pas le temps de tergiverser avec une personne telle que celle qui était maintenant dans le bureau de Loyd Blenfield. Edward Kamp était sur la sellette et c’était certain, il allait dérouiller ainsi que Bradley Hogan, s’il ne parlait pas rapidement. Pris à son propre piège, l’ex-ingénieur informatique fut tabassé sans regret et il ne livra qu’une seule information : il fallait chercher bien plus loin que cette propre ville s’ils voulaient retrouver « Norton » car d’ici peu de temps il était certain qu’il arriverait à retourner le pouvoir avec l’aide de tous ceux qui vivaient ici, mais qui n’étaient plus les bienvenus. Bradley allait payer pour sa femme, il s’en était douté en arrivant dans le bureau.  

… Un homme de couleur, relativement jeune et accompagné d’une jeune femme blanche au look débraillé s’avancèrent au beau milieu d’un carrefour encore calme à cette heure-ci, il était 6 heures du matin à Huntland. La jeune femme prit son temps mais réussit avec l’aide de l’homme à installer à chaque feux de croisement (au nombre de quatre) des mégaphones. Tranquillement, l’homme demanda à la jeune femme de repartir puis le véhicule avec lequel ils étaient venus s’éloigna.  

L’homme de couleur se positionna au centre du carrefour, seul, et se mit à se dévêtir complètement avant de patienter debout, inerte. L’étrange spectacle ne tarda à remonter aux forces de sécurité qui arrivèrent quelques temps après, il était pratiquement 8 heures.  

« Cet homme s’appelle Alex Bailey alias Dynamite et je suis Simon Pebble alias Norton, Alex est un des membres du groupe « Rébellion », anciennement « The Nod Frequency ». Les paroles tonitruantes sortirent des mégaphones pour se faire entendre un peu partout et les premiers curieux ouvrirent leurs fenêtres ou descendirent dans la rue pour assister à ce curieux spectacle … « J’appelle ceux et celles qui se sentent rejetés ici-même, dans cette ville et à descendre dans la rue pour manifester leur colère en acquiesçant … »  

Alex prit à ce moment précis un couteau dans un sac situé à ses pieds et qu’il avait pris soin de prendre avec lui et commença à s’entailler profondément la poitrine de la gauche vers la droite !!! Une bardée de flics arrivèrent aux 4 coins du carrefour, d’après certaines sources Loyd Blendfield serait en route pour arrêter ce spectacle.  

Dans un rictus de douleur, il arrêta et les paroles reprirent « ceci est notre sang, le sang de la colère » … En ce jour singulier, le projet initialement appelé « The Nod Frequency » destiné à mobiliser et à se révolter contre un pouvoir trop radical s’était véritablement enclenché ce jour. Trois hommes : Simon Pebble « Norton » aux commandes d’un endroit indécelable d’où émanait des ondes radio illégales, Bradley Hogan « Otman » celui par qui le projet était tombé dans l’oubli pour avoir ouvertement entrepris de court-circuiter le projet pour se l’approprier en vain, et enfin Alex Bailey le troisième homme « de terrain » et qui avait choisi de franchir le pas et d’envenimer grandement les plans de la Mairie … Huntland s’était révélé être un fourbi de personnes conservatrices mais qui avaient pourtant vécu aux côté des populations étrangères accueillies à « bras ouverts » et qui avaient bénéficié d’une croissance culturelle phénoménale ces populations respectaient les règles déjà établies mais … la peur de l’avenir, les rancœurs dissimulées par ces personnes conservatrices avaient exprimé leurs ras-le-bol, exacerbés par un personnage représentatif de la mentalité actuelle des habitants dits « réglo » à Huntland : Loyd Blendfield.  

De l’autre côté, pour parer à toute éventualité, Simon Pebble, ancien étudiant en science politique, avait étudié l’histoire de Huntland et après avoir constaté avec accablement que cette ville avait les mains sales vis-à-vis des étrangers, il décida de concocter un projet de réunification, secondé par deux potes Alex et Bradley.  

L’heure était au changement mais la population ciblée allait elle suivre le mouvement …  

--- > Paul Birdnam, Directeur du genre Thriller < ---  

Le nouveau Thriller réalisé par Clay Barnes réunit pour la première fois son ami de longue date dans le premier rôle Jeff Collins (Maire Loyd Blenfield), Anya Lau (Epouse Blenfield), Axel Winthorp (Simon Pebble « Norton »)dans son 1er rôle en remplacement d’Edward Bradford, Jennifer Figgis (jeune femme au look débraillé) qui est une artiste que nous apprécions particulièrement. En guest-star, Bertram Daring (Alex Bailey) ainsi que Vivian Issley (Bradley Hogan) tiendront un rôle.  

La musique revient à Yaelle Garcia