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PRÉSIDENTIELLE. Marine Le Pen à 18%

Par rapport aux sondages et à la dynamique moyenne des dernières semaines, le score de Marine Le Pen est évidemment une surprise, tout particulièrement compte tenu du taux élevé de participation, autour de 80%. On se souvient qu'en 2002, le très bon score de Jean-Marie Le Pen avait été favorisé par la forte abstention, couplée à une déception suscitée par les deux principaux candidats  

 

Cette fois-ci, la nouveauté tient à deux éléments : d'une part au fait que ce n'est pas l'abstention (ou l’éparpillement entre de nombreux candidats) qui pousse Marine Le Pen au-delà des 15%, et d'autre part au fait que les deux principaux candidats ne sont pas complètement désavoués, puisque François Hollande est quand même très haut (aux alentours de 28%) et Sarkozy recueille un score somme toute honorable (autour de 26%).  

 

Mais dans cette campagne, qui avait démarré très fort pour elle, il y a eu une polarisation forte autour de quelques sujets et d’un rejet du président sortant, dont Marine le Pen a réussi à bénéficier. C’est dans le refus des “élites” - et des crises dont elles semblent incapables de prendre la mesure - que la candidate a réussi à interpeller un électorat grandissant.  

 

Vers une droite coupée en deux  

 

Ce vote de premier tour de la présidentielle est un vote de repli - ou de retour - par rapport à ce qu'a pu être la parenthèse sarkozyste. D'une certaine façon, le pari de Sarkozy en 2007 - qui était d'assécher le marais frontiste - est devenu un échec en 2012. La balance est repartie dans l'autre sens.  

 

L’un des objectifs que s’est fixé Marine Le Pen semble désormais possible : en cas de défaite lourde le 6 mai, la droite est en passe d'exploser, avec d'un côté le lepénisme et de l'autre le sarkozysme en fin de parcours. Ce score est aussi la réussite de l'entreprise mariniste de rénovation de la façade de son parti, notamment grâce à son visage et à ses apparitions médiatiques. En effet, il ne faut pas oublier que Marine Le Pen a bénéficié depuis des années, en amont de la campagne et ensuite, d'une couverture médiatique relativement inédite dans l'histoire du Front national, grâce à ce que j'appelle "l'effet Casimir" : il s'agit d'inviter le monstre sans le monstre, un monstre plus gentil, qui ressemble au père mais en plus “sympa”, en plus jeune, et en femme.  

 

L'autre dimension éloquente de ce vote, c'est le poids du refus : refus du sarkozysme au premier chef, mais aussi refus l'état du monde actuel, de ce que le "mondialisme" - comme l'appelle le FN - a engendré, refus enfin des élites politiques traditionnelles jugées incompétentes face aux crises et leurs effets.  

 

Marine le Pen est en train de gagner deux combats. Un combat interne, dont le but est de s'imposer absolument à la tête du FN et au sein du camp politique qui s'étend de la droite de l'UMP à l'extrême droite. Et un combat externe, à savoir l'explosion de l'UMP en plusieurs franges, dont elle pourrait récupérer un certain nombre d'élus et de bénéfices électoraux. Marine Le Pen a réussi là où son père avait échoué : se positionner comme une alternative possible à droite.  

 

Marine Le Pen, arbitre du 2nd tour ?  

 

La candidate FN n'a pas vocation à jouer les arbitres. Après avoir fait campagne sur l'anti-sarkozysme, il serait très difficile d'appeler aujourd'hui à voter Nicolas Sarkozy. En outre, Marine Le Pen, tout comme son père, ne tient pas son électorat, qui est volatile et n'a pas un profil sociologique très précis.  

 

Les reports de voix des électeurs du FN sont déjà peu ou prou connus : un tiers important (autour de 40%) qui va se reporter sur Nicolas Sarkozy, un tiers moins important qui se reportera sur l'abstention et un tiers encore moins important qui se reportera sur François Hollande, notamment par rejet du sarkozysme. Et le discours du 1er mai de Marine Le Pen sera, comme ceux de son père avant elle, un appel à ne pas se mettre derrière l’un ou l’autre des candidats en lice.  

 

Marine Le Pen est plutôt en train de mettre en application ce que Bruno Mégret avait tenté en son temps, dans les années 1990, échouant dans ses plans à cause de Jean-Marie Le Pen lui-même et de Jacques Chirac : faire exploser la droite et attirer des pans de ce camp “conservateur” auprès du FN. Ce qu’il avait presque réussi aux régionales de 1998. La présidente du FN espère pouvoir atteindre les 30% promis par cette stratégie développée par Mégret à toute force politique qui réussirait à faire exploser la droite au profit d'une droite “nationale” ou populaire, peu importe le nom. Il est d’ailleurs possible qu’il soit envisagé d’en changer, pour élargir le cercle.  

 

On avait cru pouvoir se débarrasser du Front national avec la fin de Jean-Marie Le Pen et l'on assiste à l’affirmation du phénomène Marine, qui est en train de prendre corps dans la société française. Un phénomène multiforme, mais situé dans la droite ligne du père. Elle s’impose comme la digne héritière, avec une stratégie de conquête en plus. Voilà la grande victoire de Marine Le Pen ce soir.

Scénario :
une série A documentaire de Dwight Lavino

Jørgen Hansen

Francesca Tager

Bradley Jacques

Alyssa Blakstad
Avec la participation exceptionnelle de Océane Mouille, Alyssa Barbax
Musique par Ron Gordon
Sorti le 21 mai 2044 (Semaine 2055)
Entrées : 18 008 813
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