Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Boost Films Production présente
Joe Chill - Killing the Past, Suffering the Present

Gotham City – Crime Alley  

 

L’endroit semblait aussi sinistre qu’à l’époque mais qu’importe, l’homme qui venait de rentrer dans une ruelle à proximité du cinéma avait maintenant le besoin irrépressible de revenir dans ce lieu maudit, qui l’avait changé du tout au tout. Les sirènes de voitures de police hurlaient dans l’artère principale du quartier devenu morbide, glauque … puis ces dernières s’éloignèrent petit à petit dans un vacarme tonitruant. Un orage gronda au loin comme pour confirmer l’état dans lequel se trouvait Joseph Chilton actuellement : au bord de la démence.  

Vêtu d’une bâche noire qui lui servait de tunique, l’ex-truand claudiqua jusqu’au milieu de cet endroit à l’aide d’une canne … une respiration souffreteuse se faisait entendre, l’homme était dans un état physique épouvantable à en juger par la difficulté qu’il avait pour se déplacer, vivre tout simplement. Il tentait de survivre en vérité pour l’heure et revenir ici était son dernier espoir, la seule explication de l’enfer qu’il vivait actuellement. Les nuages noirs étaient au dessus de Gotham City maintenant et de grosses gouttes de pluie commencèrent à tomber, martelant le sol.  

Les yeux rivés vers le sol criblé de balles et autres souvenirs immondes, Joe Chill sut à ce moment très précis qu’il avait fait le bon choix en venant ici, l’atmosphère était chargée d’une tension indescriptible qui exaltait les sens du tueur des parents de Bruce Wayne, maintenu à vie en détention à l’asile d’Arkham. Le milliardaire chercha toute sa vie à donner un sens à la sienne, en vain. L’homme souffrait d’une bipolarité sévère ayant engendré de graves troubles mentaux à l’image d’une ville soumise à la corruption, délaissée. Gotham n’avait que perdurée dans une folie qui n’était plus sous jacente désormais et ce n’était pas l’aide financière du milliardaire qui allait changer grand-chose : la GCPD était corrompu jusqu’à la moelle, et pas à un seul moment le « messie » n’avait fait son apparition. Le « messie » comme l’annonçait le Gotham Times, « restait dans l’ombre d’une démence au grand jour !!! » Bien évidemment, tout le monde voyait de qui il s’agissait … Incapable, oui Bruce Wayne fut incapable de faire quoi que ce soit, rongé par un mal qui l’avait habité toute sa vie, sans trouver d’explications plausibles à son mal-être, ses obsessions.  

Pour Bruce Wayne, le mal se trouvait bel et bien en lui avant de vouloir combattre à tout prix celui, hideux et répugnant, qui gangrénait Gotham City.  

 

Dans un râle douloureux, Joe se mit péniblement à genoux à l’endroit même où il avait tué Thomas et Martha Wayne il y avait quelques années de cela. Tout était clair pour lui malgré la souffrance et les troubles qui le hantaient.  

 

« La démence ! Bruce Wayne aliéné ! » La une des journaux était limpides, quelques mois plus tôt. Tel un véritable coup de tonnerre, prévisible, l’asile d’Arkham reçut en son sein un nouveau malade, bien conscient de sa déchéance mais plus apte à gérer la fortune de la famille. Reclu au fond d’une cellule capitonnée, l’homme qui aurait dû avoir une toute autre destinée se battait contre lui-même, une peur sans nom le hantait et ne cessait de s’accroître telle la peste lors de temps immémoriaux. Et la mort était l’issue de ce combat, à n’en pas douter. Bruce Wayne manifestait des troubles obsessionnels, liés à un animal qui le dévorait de l’intérieur, lié à son enfance … cela il le savait plus que tout et les images marquées au fer rouge dans son esprit ne pouvaient se détacher de la nuée de chauve-souris partant à tire d’aile … cette vision unique, cinglante d’une peur lointaine mais qui avait véritablement ressurgit à la mort de ses parents. Dès lors, l’homme fut anéanti, rejetant une haine sans commune mesure contre le tueur qu’il avait vu distinctement et se battant contre une folie dévastatrice appelée vengeance via ces oiseaux. Doté d’une force certaine, il n’avait finalement pas su la gérer, interpréter les signes d’un accomplissement futur pour pouvoir mettre à mal et retrouver celui qui avait tout déclenché.  

 

Les chairs des genoux à même le sol, Joe Chill passa outre la douleur pour contempler l’endroit qui dégageait une odeur épouvantable. Pourtant, il vit distinctement parmi les détritus à terre le signe, celui qui l’obnubilait depuis tout ce temps sans obtenir de réponse … Rageusement, il écarta d’une main les objets et autres papiers de l’endroit où Thomas Wayne tomba à terre ainsi que sa femme, tous les deux morts sauf le petit. Le visage implacable, il se souvint parfaitement du regard du gamin, anéanti, mais ses yeux, ses yeux … en disaient long, « les yeux sont le reflet de l’âme » comme le proverbe disait. Cela, Joe Chill se rappelait parfaitement des yeux du gamin qui aurait pu le tuer sur place s’il l’avait voulu. Le gamin était « habité », pas de doute. « Bon sang mais c’est ça oui … » fit d’une voie étranglée Joe Chill tout en continuant son ménage sur le sol. Au fur et à mesure, Joe Chill distingua le dessin, brouillon et grossier, d’une chauve-souris là où un meurtre avait été commis bien des années plus tôt. Un dessin gravé dans le sol, à l’aide d’un caillou le supposait Joe, qui dissipa et révéla clairement la destinée du malfrat. La pluie ruisselait sur le parterre, gravé de ce dessin unique par ce jeune gamin Bruce Wayne, revenu quelques années après le meurtre de ses parents, déjà en proie à de sérieux problèmes psychiques. D’une colère immense et profonde, il avait simplement frappé sur le sol en repensant à cet acte ignoble qui avait scellé son destin.  

Bruce Wayne avait frappé le sol pour exalter ses peurs, afficher enfin la cause de sa souffrance. Le majordome Alfred Pennyworth, avait assisté à cette scène nécessaire pensait-il pour que le jeune héritier des Wayne puisse s’en sortir. Il avait assisté en fait qu’au désarroi le plus complet du jeune milliardaire …  

 

Joe se prit la tête soudainement, se plia en deux, tête contre le sol inondé d’eau. Il frappa cette dernière contre le bitume … à n’en plus finir, comme ses foutus images qui ne cessaient de lui foutre la rage au ventre sans lui donner de réponses, de voix à suivre  

 

… des nuées de chauves-souris formèrent un nuage épais, obstruant son esprit et d’un seul grincement du mammifère volant sinistre, des milliers se répétèrent et toutes se fondirent sur Joe Chill, en lui … Ces images ne cessaient de vivre en lui, comme une vengeance inassouvie, frustrée de ne pouvoir être expulsée …  

 

… Le corps de Joe Chill se débattait, au gré des morsures, puni d’une quelconque attaque venue de nulle part … Les doigts de Joe Chill suivirent le tracé gravé du dessin dans le sol …  

 

… La nuée formée autour de Joe Chill ne cesserait donc jamais ? Jusqu’à ce que mort s’ensuive … Se débattant comme un diable, Joe, littéralement en sang, tentait de frapper, d’écarter tout en criant comme un malade ces mammifères volants en vain … Il distingua néanmoins pour la première fois aux travers de cette nuée ardente et volante une lueur qui se faisait brillante .  

 

« … Non ne tirez pas, voici mon portefeuille » fit Thomas Wayne. Joe braqua cette femme, les bijoux qu’elle portait … Deux détonations … Outre le double meurtre commis d’une main ferme, Joe Chill rencontra plus que tout le diable en personne ce jour-là, car manifestement le gamin, seul survivant, avait laissé de quoi foutre la trouille au criminel pour un bon bout de temps. Un souvenir, un cauchemar limpide qui avait engendré ce qui l’avait fait souffrir toute sa vie … Impuissant contre toute cette injustice, il avait transposé toute sa haine et ses souffrances contre celui qui avait commis l’impardonnable en tuant ses parents. Joe Chill le vit dans les yeux et le ressentit au plus profond de lui-même. Pantois devant les corps inertes des parents Wayne, il avait au départ décidé de liquider le gamin mais il en fut tout autrement.  

Le criminel partit sans demander son reste, mais accompagné et habité par une vision cauchemardesque qu’il devrait seul élucider sans succès jusqu’à ce jour.  

 

Les paupières fermées, tête contre le sol, ses mains finirent par se rejoindre en terminant le dessin gravé de Bruce Wayne, enfant, des années auparavant.  

 

… Une lueur distincte maintenant et la nuée s’écarta soudainement, Joe se couvrit les yeux … Ses mains se touchèrent alors qu’il sentit la lame d’un couteau contre sa gorge. Il ouvrit les yeux à ce moment précis, tout devint clair.  

 

… La lueur diminua d’intensité et Joe put distinguer nettement l’enfant, seul, avec ses parents, entouré de chauves-souris voletant autour de lui sur le lieu même des meurtres. Bruce Wayne pleurait, des larmes de sang coulèrent le long de ses joues. L’enfant le dévisagea. Apeuré Joe cligna des yeux, puis se surprit à être à la place du gamin. Avec sa vision, ses peurs, ses souffrances, sa colère et ce qui le hantait … et il comprit ce qu’il adviendrait de son possible futur s’il parvenait à résoudre sa hantise ...  

 

Joe Chill fut seul à de nombreuses occasions pour comprendre ce qu’il vivait, ses compagnons noirs et sinistres le martyrisait depuis toujours et enfin il comprit ce qu’il devait faire. Ses chauves-souris l’appelaient comme c’était le cas pour Bruce Wayne. Le gamin lui avait fait part et légué ses souffrances le jour du meurtre de ses parents.  

 

La pluie torrentielle tombait maintenant et le couteau serra son étreinte. « Bouge pas ordure, c’est pas l’heure de la prière … » puis la femme, manifestement une ivrogne armée, commença à tâter les contours de Joe Chill, encore à genoux sur le sol détrempé. Un éclair claqua non loin, suivi du tonnerre couvrant le cri d’horreur de l’ivrogne qui arrêta très rapidement sa fouille … elle tira sèchement sur la tunique recouvrant Joe Chill … La femme tomba à la renverse, puis recula sur ses fesses, pris d’une subite envie de déguerpir. En ce qui le concernait, pour Joe, tout était maintenant limpide et comprit manifestement la raison pour laquelle Bruce Wayne n’avait réussi à surmonter sa peur … affronter la mort, et lui faire face, sans autre échappatoire que celle de suivre la voie indiquée par ces chauves-souris, messagères d’une colère, d’un orgueil démesuré pour aller de l’avant. Joe Chill l’avait compris, quitte à y laisser sa peau.  

La bâche noire glissa sur un corps décharné, les chairs à vif car l’homme qu’était Joe Chill, ancien criminel devenu monstre à ses dépens, avait interprété ses cauchemars récurrents, habités par ses chauves-souris venues du tréfonds de l’enfer par un corps qu’il avait totalement détruit et tenté de reconstituer d’une manière affreuse et anarchique : la peau de chaque côté de son dos rejoignait celle de ses bras, telle une membrane, une aile à peau humaine horrible imitant laborieusement celle de sa hantise, celles de ses cauchemars : la chauve-souris. Batman ou son ersatz était né, mais d’une manière bien différente avec un tout autre dessein.  

 

--- > Paul Birdnam, Directeur du genre Thriller < ---  

 

Batman et Joe Chill proviennent de l’éditeur DC Comics et nous avons tenté en toute liberté d’approfondir celui sans qui ce héros ne serait pas ce qu’il est. Cette histoire constitue une alternative complètement inventée, représentant Bruce Wayne incapable de comprendre son mal aise, d’interpréter son destin. La projection de cette frustration, déjà présente étant enfant, n’a fait qu’accentuer cet effet et le réussir lorsque le double meurtre des parents de Bruce Wayne eut lieu. Mais tandis que lorsque que l’un des deux reste sous l’emprise d’une hantise profonde, l’autre persévère et finit par revenir vers un passé pour comprendre comment tout avait commencé.  

 

Nous avons confié ce film auprès de Clay Barnes (Un gun pour le fun, Koloss …)  

 

Casting :  

 

Jeff Collins dans le rôle de Joe Chill  

Lindsay Bew dans le rôle de l’ivrogne  

Rémi Botté dans le rôle de Thomas Wayne  

Victoria Colloff dans le rôle de Martha Wayne  

 

Guest-star :  

Jackson Cox dans le rôle de Joe Chill jeune, au moment du meurtre  

 

 

Scénario :
une série A thriller (Fantastique) de Clay Barnes

Jeff Collins

Lindsay Bew

Rémi Botté

Victoria Colloff
Avec la participation exceptionnelle de Jackson Cox
Musique par Jocelyn Joseph
Sorti le 07 juillet 2046 (Semaine 2166)
Entrées : 12 397 643
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=52&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=17654