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Bad Productions présente
Code Breaker

Julian savait qu’il n’aurait jamais dû accepter ce travail. Une telle somme d’argent. Une telle recherche n’était pas anodine mais quand on vit comme Julian au crochet de sa copine, cette occasion était trop belle. Il lui avait été impossible de refuser. Il en avait assez de vivoter comme ça, incapable de trouver un vrai métier. Pourtant Julian était conscient de ses capacités intellectuelles hors normes. Génie mathématicien exceptionnel mais également timide excessif, maladif même, il perdait tous ses moyens lorsqu’il était en public, devenant incapable d’aligner deux mots de suite. Il aurait pu enseigner dans les plus grandes écoles du pays, intégrer les équipes de chercheurs les plus réputés, il en avait largement les capacités intellectuelles mais il lui était impossible de vaincre son handicap. Alors il vivotait en publiant de temps en temps des ouvrages emplis d’énigmes, en boursicotant voire même en s’aventurant dans les paris sportifs, essayant de mettre au point des méthodes de calcul permettant de déceler les failles chez les bookmakers. Mais tout cela ne lui faisait pas gagner un salaire régulier et important.  

 

Dans son malheur, il avait rencontré Sharon, une jeune serveuse dans un bar un peu paumé dans lequel Julian venait parfois boire un café tout en pianotant sur son ordinateur portable. Elle avait su l’aborder malgré sa timidité et Julian avait réussi à s’ouvrir quelque peu. S’ouvrir à une personne lui était bien plus facile qu’à une assemblée. Le courant était rapidement passé entre les deux jeunes gens, Sharon lui apportant son soutien, son aide pour essayer d’avancer malgré sa timidité.  

Ils formaient tous les deux un couple certes étrange, un jeune scientifique brillant presque autisme et une jeune serveuse paumée, mais un couple qui se soutenait, s’entraidait sans jamais se juger. Seulement Julian avait du mal de voir que seul Sharon subvenait aux besoins du couple. C’était une des principales raisons pour lesquelles il avait accepté cette proposition.  

 

Assis au volant de sa voiture, il se rappela ce moment. Il y avait maintenant plusieurs semaines qu’il avait reçu ce coup de téléphone qu’il pensait anodin à la maison. Il pensait avoir à faire à ces démarcheurs qui essayaient de lui vendre régulièrement des assurances ou un nouvel abonnement téléphonique mais non. L’homme à l’autre bout du fil se présenta rapidement. Il prétendit s’appeler Ewan Gregan et posséder sa propre entreprise de cryptographie. Il proposa à Julian un travail, une mission plus précisément. Ewan lui demandait de créer un boitier, un logiciel capable de casser de n’importe quel code, le tout pour la modique somme de huit millions de dollars. Ewan précisa également qu’il connaissait les capacités particulières de Julian et qu’il pensait qu’il était une des rares personnes à pouvoir réussir. Lui et une autre personne qu’Ewan avait déjà contactée. Le deal était simple. Le premier à lui fournir cet appareil empocherait l’argent. Julian demanda un délai de réflexion, il voulait en parler à Sharon. Celle-ci l’encouragea immédiatement à accepter. Non seulement ce travail lui correspondait parfaitement mais en plus avec une telle somme d’argent, il pourrait envisager la vie sous un autre angle. Julian rappela donc rapidement Ewan pour lui annoncer sa décision, il acceptait.  

 

Un bruit sortit Julian de ses pensées. Après quelques secondes, il en comprit la source, son téléphone portable posé sur le siège passager vibrait, il regarda machinalement le numéro : Ewan Gregan. Puis son regard se porta sur le boitier noir à côté, résultat de nombreuses semaines de labeur acharné. Il avait travaillé sans relâche, sans réfléchir au pourquoi de cette mission, aux éventuelles conséquences et maintenant, alors qu’il était à deux doigts d’empocher le pactole, il hésitait. A quoi allait servir cet objet ? Et s’il était utilisé à mauvais escient ? Toutes les questions qu’il aurait dû se poser au départ martelaient maintenant son crâne.  

Son téléphone vibra à nouveau. Ewan s’impatientait manifestement. Julian l’avait appelé quelques jours auparavant pour lui indiquer qu’il avait réussi, ils avaient alors convenu d’un rendez vous, pour aujourd’hui. Julian regarda sa montre. Il était en retard. Il démarra son véhicule et emprunta la première à droite, prenant la direction de sa maison, il avait décidé qu’il serait définitivement en retard.  

 

A quelques dizaines de mètre là, Suzy regarda le véhicule tourner à droite. Elle prit son téléphone et composa rapidement un numéro. Après deux sonneries, un homme décrocha, elle lâcha quatre mots : « Julien rentre chez lui ». Elle écouta brièvement les consignes puis raccrocha. Il se pourrait finalement que cet appareil leur coute bien moins que huit millions d’euros. Elle démarra à son tour.  

 

Julian arriva rapidement chez lui, à la plus grande surprise de Sharon dont c’était le jour de repos. Elle lui demanda joyeusement si la transaction s’était bien passée. Lorsqu’elle apprit qu’il n’y était pas allé, tout sourire disparut de son visage. Une colère froide l’envahit alors. Elle en avait assez de se tuer à la tâche pour deux. Pour une fois qu’il avait l’occasion de gagner enfin de l’argent, il se dérobait. Elle rentra telle une furie à l’intérieur, Julian la suivant pour essayer de la calmer, de la raisonner, de lui expliquer les raisons de sa dérobade mais elle n’écoutait plus. Elle prit quelques affaires qu’elle mit rapidement dans son sac. Elle sortit alors de la maison laissant encore quelques jours à Julian pour changer d’avis sans quoi c’étant fini entre eux. Elle claqua la porte d’entrée et partit sans se retourner. Elle ne vit pas la femme garer dans un véhicule sombre plus loin dans la rue.  

 

Suzy observa la femme qui quittait la maison de la cible. Elle sourit. Elle avait dû s’engueuler avec ce Julian, elle ne savait pas que cette dispute allait surement lui sauver la vie. Une camionnette arriva alors à la hauteur de sa voiture et s’arrêta. La vitre passager s’abaissa, laissant apparaitre un homme cagoulé. Suzy lui montra du doigt la maison de Julian.  

 

« C’est cette maison. Arrosez moi tout ça et récupérez le boitier ».  

 

La camionnette redémarra. Au même moment, un homme s’engageait à pied dans la petite allée menant à la maisonnette de Julian, une casquette vissée sur la tête. Il sonna. Julian ouvrit la porte. L’homme se jeta sur Julian qui tomba à terre. Au même moment, des rafales s’abattirent sur la maisonnette, faisant voler en éclats les fenêtres, perforant la porte en bois, le béton éclatant sous l’impact des balles. L’homme intima à Julian de rester au sol. Il se précipita ensuite au niveau d’une fenêtre, dégainant son arme et ouvrit le feu.  

Suzy observait la scène à distance. Lorsqu’elle avait vu cet homme sonner chez ce Julian, elle avait eu un mauvais pressentiment et maintenant ça se précisait. Deux des hommes étaient déjà touchés et ils n’allaient pas pouvoir rester là indéfiniment, la police ne tarderait pas à arriver. Elle repensa alors à la jeune femme qui avait quitté la maison quelques minutes auparavant. Suzy démarra pied au plancher. Elle s’arrêta au niveau de la camionnette, ordonnant aux hommes de partir sur le champ, puis repartit aussitôt.  

 

Le calme revint dans la maison. Julian se redressa péniblement, couvert de poussière et autres débris. L’homme qui était intervenu s’approcha et se présenta, Mike Howard, il travaillait pour le gouvernement et enquêtait sur les agissements de Ewan Gregor ce qui l’avait conduit jusqu’à Julian et sa mission. Devant le scepticisme de Julian, Mike lui montra sa plaque puis sortit vérifier les lieux, demandant à Julian de rester à l’intérieur. Julian l’observa faire, il avait eu chaud, très chaud. Il regarda le décodeur posé dans un coin, maudissant le jour où il avait accepté ce travail. La sonnerie de son téléphone retentit alors. A l’autre bout du fil, une voix de femme, calme ; mais ferme. Elle lui parla quelques instants puis lui passa une autre personne. Julian reconnut immédiatement la voix de Sharon. Il l’écouta brièvement, l’autre femme reprenant rapidement la parole. La discussion ne dura que quelques secondes. Julian raccrocha, s’empara du décodeur. Il jeta un dernier coup d’œil par la fenêtre, à l’homme qui sillonnait son jardin, un téléphone à la main.  

Julian n’avait plus le choix, il sortit rapidement par la porte de derrière. Il ne se déroberait pas cette fois.  

 

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Julian : Karl Homard  

Sharon : Leila Garret  

Ewan Gregor : Wolgang Stern  

Suzy : Morena Lambert  

Mike Howard : Jonathan Kalmar

Scénario :
une série A d'action de Demeter Viomortem

Karl Homard

Leila Garrett

Wolfgang Stern

Morena Lambert
Avec la participation exceptionnelle de Jonathan Kalmar
Musique par Clarisse Levanon
Sorti le 11 mars 2045 (Semaine 2097)
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