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Boost Films Production présente
Alter Ego

Lorsque Eddie Hampton revint chez lui après une journée de boulot harassante, il était loin d’imaginer qu’en ouvrant sa boîte à lettres il y trouverait une carte postale parmi les factures et autres prospectus commerciaux. Une carte postale singulière qui figea l’homme lorsqu’il découvrit d’où elle émanait et qui avait pu l’écrire … Il avait pourtant pris soin de ne laisser aucunes traces de son acte, lui qui sévissait depuis de nombreuses années sans être pour le moins du monde inquiété mais visiblement, à la lecture de cette carte postale non signée et timbrée, écrite d’une main d’enfant, il ne s’agissait pas d’une blague … encore moins lorsqu’il avait lu les quelques mots.  

« Mémorable séjour en enfer, j’ai passé de bons moments en pensant à vous mais je m’ennuie ferme maintenant. Je suis de retour Eddie ». Planté sur sa chaise, dans sa propre cuisine, Eddie leva les yeux … le cœur battant.  

« Putain … » fit-il alors qu’il se levait précipitamment. Il se dirigea d’un pas allongé vers sa chambre, se mit à quatre pattes pour chercher sous son matelas et se mit en tête de trouver son précieux calepin, en lambeaux.  

Certes, il n’était pas très organisé sauf lorsque Andy prenait le relais. Lui saurait se rappeler … mais pour l’heure Eddie se hâta afin de se remettre en mémoire quel enfant il avait bien pu trucider avant de le laisser semi-inconscient et couler au large de la baie de San-Francisco.  

Il ne subsistait qu’un semblant de cahier déchiré, feuilles volantes à l’appui, remplies de photos accompagnées de noms et de prénoms ainsi que de quelques dates … Eddie retourna la carte postale tout de même datée d’il y a un peu plus de 6 mois.  

Dans l’amoncèlement d’informations empilées, l’homme tentait de garder son calme puis réussit à trouver une liste d’enfants susceptibles d’être ses victimes à cette période, sans conviction … Eddie serra ses poings …  

 

« Fait chier !!!!! » et le cahier fut éjecté en direction du mur devant lui. Andy allait devoir refaire surface et cela n’enchantait guère Eddie. Son alter égo n’était pas réapparu depuis quelques mois, calmé de ses pulsions meurtrières mais la situation actuelle était telle qu’Eddie était incapable d’assumer son passé, pire que tout … il en avait peur …  

Alors il fit ce qu’il exécrait le plus, réveiller Andy. Alors que l’eau coulait dans la baignoire de la salle de bain, Eddie se dévêtit dans un silence lourd puis se dirigea vers la pièce avec un manche de balai cassé qu’il prit en passant dans le couloir … Il eut un frisson nerveux mais il passa outre, le pire était à venir. Il se vit dans la glace, il vit sa gueule qui ressemblait de plus en plus à son père, mort … mais cet enfoiré sommeillait en lui, le pourrissait de l’intérieur. Eddie se pencha lentement, enjamba le rebord de la baignoire pour plonger difficilement dans l’eau froide, ferma ses paupières puis déglutit … Enfin il plongea sa tête puis appliqua le manche à balai contre sa trachée et appuya, fortement. Comme son père s’était amusé à le lui faire pendant des années alors qu’Eddie n’était qu’un gamin … Sacré Andy, une vieille raclure.  

 

Suffocant, les yeux révulsés, Eddie perdit connaissance pour laisser la place libre à Andy. L’homme qui siégeait en Eddie dorénavant se redressa sur son séant, le visage fermé. Puis se mit en chasse, retrouver la piste d’une de ses anciennes victimes était un comble mais cette ordure d’Andy, contrairement à son fiston Eddie, savait où aller pour rendre visite à un passé un peu trop encombrant. Pour cela, il lui fallait revivre les mêmes conditions et il se mit en branle pour passer à l’action. De nouveau sur les rails depuis 6 mois d’inactivité, Andy retrouva ses instincts de malade et après avoir prit les clés du véhicule d’Eddie, passa à une traque déjà bien rodée. Sauf que le temps était compté, il le savait et aussi bien pour lui que pour son faire-valoir Eddie, il avait tout intérêt à retrouver rapidement ce gosse avant, supposa Andy, que ce chiard n’avertisse les autorités. Non sans une certaine excitation, il fit chaque école du quartier, en élargissant ses recherches au besoin … jusqu’à trouver ce qu’il cherchait : un gosse ressemblant à son foutu gamin Eddie, comme toutes ses jeunes victimes d’ailleurs. Il pourrait alors regarder les yeux dans les yeux, celui qui avait osé le rappeler ici bas. Andy poussa un rire sardonique dans l’habitacle de la bagnole, il en trouva un … seul qui plus est.  

 

Eddie n’était plus que l’ombre de lui-même, dans les tréfonds de son esprit, emprisonné. Son cou lui faisait atrocement mal et un sifflement laborieux sortait à chaque expiration. Il se retrouvait à l’âge où les sévices avaient commencés. D’une tape, son père en était venu aux frappes puis comble de l’horreur au supplice de la baignoire moyennant un peu de tranquillité pour Eddie s’il satisfaisait ponctuellement les déviances perverses de son taré de père. Jusqu’au jour où Andy se résolut à aller plus point … tuer, mais il vit en Eddie la continuité de ses pulsions, et prit la décision de mettre en pratique ses meurtres, rituels mortels sur « eux », ceux qui aller mourir pour Andy d’abord, par pur plaisir puis pour Eddie, la sentence qui se trouvait finalement inaccessible pour son propre investigateur, Andy Hampton, qui ne pouvait concevoir de voir mourir son fils, de le tuer de ses propres mains.  

L’imaginaire d’Eddie défilait en lui, se voyant, comme la plupart du temps dans ces cauchemars récurrents, gesticulant, coincé sous les mains fortes de son père, souriant à pleine dents, le regardant à travers l’eau de la baignoire.  

Malgré tout, Eddie se sentait bien dans cet esprit vagabondant dans le vide, d’un noir absolu sans rien ne devoir subir réellement, simplement se laisser aller …  

« Eddie … »  

Un sursaut monumental le fit se replier sur lui-même et il se retourna en ce lieu qui lui semblait pourtant vide, à lui, dans son propre univers, seul et enfin en paix.  

 

Horrifié, il vit un homme tout bonnement liquéfié sur ses deux jambes. Avec cette impression morbide qu’il était resté des années sous l’eau, à crever comme une merde, dans la baie de San-Francisco. Eddie recula, complètement paniqué. Son intrusion ici l’agressait considérablement … cette voix, elle s’agissait de son père.  

« Comment s’est possible !!! » éructa t-il, en colère. « C’est moi-même qui t’ai réveillé !!! »  

Il s’agissait effectivement de son père, véritable mort-vivant, ressorti des abysses d’où il aurait dû rester.  

« Eddie … » fit-il laborieusement « le temps est compté avant qu’Andy ne s’aperçoive de la supercherie, cette carte postale est le signe, celui d’en finir, comme tu l’as finalement fait avec moi, de la même manière dont je t’ais fait souffrir. T’en souviens-tu ? »  

Eddie en tomba, l’air complètement groggy … ce dont il avait fait abstraction lui revint comme une gifle en plein visage. Effectivement, Andy eut un retour de bâton des plus sévères alors qu’Eddie s’était maintenant penché sur ses meurtres, ses gamins, sans se soucier que ce dernier, devenu adulte, prit les rennes de sa vie afin de faire cesser ces tueries atroces, pour être en paix avec lui-même. C’était arrivé une nuit, n’y tenant plus Eddie Hampton avait mis à exécution une rancœur contenue depuis des lustres et il entra en trombe dans le chambre, fracassa un vase sur son père, pris au dépourvu. La victime du tortionnaire mit en scène scrupuleusement chaque point de détail, déshabilla son père et le plongea dans l’eau glacée. Eddie eut un frisson dantesque, lui rappelant les sévices qu’il avait subi de la même manière et alla jusqu’au bout, excédé, fort dans sa tête et dans ses gestes. De la même manière que son père, Eddie le jeta dans la baie de San-Francisco, en utilisant le bateau qu’utilisait ce dernier comme pour échapper à ses actes en laissant couler le corps, profondément, caché dans l’eau.  

Il vit donc mourir son père entre ses mains, expulsa une vie entière d’écœurements et de souffrances absolues accumulées en lui. Jusqu’à ce que ce dernier revienne plus tard, dans l’esprit d’Eddie, comme une marque restée à jamais ancrée dans un corps, celui de son fils Eddie.  

Eddie revint à lui et vit l’homme comme dans un cauchemar « Mais qui es-tu réellement nom de dieu ?! Tu me hanteras donc toute ma vie !!!! » Hurla-t-il.  

 

« Non mon fils, mais je crois que le plus dur reste à venir si tu souhaites réellement te débarrasser de moi » fit Andy alors que son autre aspect, celui qui avait pris les commandes du corps d’Eddie allait passer à l’acte.  

« Laisse moi te serrer le cou de mes mains Eddie et tu sauras comment en terminer avec tout cela » fit Andy qui se décomposait sérieusement.  

« Tu te fous de moi ou quoi ?! » rétorqua Eddie qui sentit les mains froides et liquéfiées autour du cou … Pas le temps de se retourner, il eut juste le temps d’inspirer et Eddie partit accomplir l’acte final qu’il devrait surmonter pour enfin être en paix.  

 

L’eau du bain coulait, les vapeurs chaudes parsemaient la pièce et Eddie vit l’horreur à son apogée. Il retourna quelques années en arrière, cette fois-ci en lieu et place dans le corps de son propre père Andy qui serrait cet enfant sous l’eau qui ne manifestait que douleur … « Mon dieu … » se dit-il « Voici donc le terminus de ce cauchemar … »  

Tuer et être en paix ? Vivre ou souffrir toute sa vie ?  

 

--- > Paul Birdnam, Directeur du Genre Thriller < ---  

 

Le deuxième projet « Alter Ego » est une réalisation Edward & Maynard Bradford, dans un genre qui n’est pas le leur.  

 

Casting :  

 

Max Kordic dans le rôle de Eddie Hampton  

Clarence Winterrinck dans le rôle de l’épouse d’Andy Hampton  

Jeff Collins dans le rôle de Andy Hampton  

Jenny Gold dans le rôle de la sœur de Eddie Hampton  

 

Musique composée par Renne Lederman  

Scénario :
une série B thriller (Fantastique) de Edward & Maynard Bradford

Max Kordic

Clarence Winterrick

Jeff Collins

Jenny Gold
Musique par Renee Lederman
Sorti le 19 janvier 2047 (Semaine 2194)
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