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Boost Films Production présente
Phil Flegma

Il était dans la nature de l’homme de vouloir rationaliser les choses. A ce titre la pyramide de Marlow indiquait clairement les « besoins » de toutes personnes dans une vie. Ainsi, de notre naissance à notre mort, nous avions besoin de nous nourrir pour vivre mais tentions également et désespérément de nous raccrocher à ce qu’il y avait de bon pour avancer, se construire un avenir ainsi que de s’entourer d’amis ou de connaissances. Des besoins vitaux comme ceux, plus secondaires. Phil Flegma ou Philip Flegman de sa véritable identité n’avait eu de cesse de chercher à comprendre pourquoi lui qui fut un enfant et adolescent normal avec des besoins normaux avait des besoins radicalement différents maintenant … Pourquoi avait-il reçu cette malédiction comme gage de martyre ? Ses parents lui avait légué un « cadeau » des plus étrange : celui de vivre au jour le jour en terme de gestes ou paroles à l’instant T avec pour conséquence de devoir subir les effets de ses actes antérieurs à l’instant T+1.  

Cela vous paraît clair ? non ? Je peux le comprendre car même Phil Flegma eut du mal à admettre cette vérité des plus tragiques maintenant, à l’âge où les conséquences de gestes anodins ou de simples paroles anodines envers telle ou telle personne alors qu’il était enfant devenaient d’une ampleur phénoménale avec le temps.  

 

Les rideaux à lamelles laissaient passer le peu de jour illuminant la pièce principale de l’appartement de Phil Flegma, attablé à son bureau. Ce dernier éclairé par une faible lampe, était disposé en tas éparpillés un amoncèlement de documents divers que l’homme avait lus. Dans un silence relatif, seuls les battements d’ailes de papillons se firent entendre dans la cage située entre deux bibliothèques pleines à craquer de livres, archives. Phil Flegma était un passionné des lépidoptères, leurs voluptés le fascinaient et leurs diversités encore plus. Une tasse de café fumant dans une main et un livre dans l’autre, les yeux de Phil rivèrent de gauche à droite rapidement tout en descendant doucement d’une ligne à l’autre. Désabusé, il soupira longuement puis but une gorgée du liquide brun avant de reposer le livre. Une photo y était affichée clairement, celui d’un papillon puis d’un article lui aussi limpide, pour lui Phil Flegman. Celle de cette métaphore du papillon en relation avec la théorie du chaos, citée en 1972 et qui sied à ravir pour notre homme … Les coïncidences étaient ce qu’elles étaient mais Phil déployait une énergie à ne pas croire une telle ineptie alors que les faits étaient pourtant là …  

 

Phil Flegma déglutît et vit en face de lui, sur le tableau en liège la photo d’une jeune femme défigurée qu’il avait connu alors qu’il avait à peine la majorité. Une jeune femme chétive d’après les bribes de souvenirs dont Phil se rappelait mais pas suffisamment limpide à l’époque pour qu’il puisse se remémorer maintenant et avec discernement ce qu’il avait bien pu lui faire directement ou indirectement. Il n’avait absolument aucune idée des répercussions des actes qu’il avait pus commettre puisque ses parents ne lui avaient absolument rien dit sur cette malédiction à retardement qui lui pourrissait la vie maintenant.  

Mais pour Phil, c’était clair, il avait hérité de cette peste pour que son père puisse s’en libérer et vivre normalement le restant de ces jours. Lui aussi devait avoir suffisamment à payer pour régler ses actes antérieurs. Ses parents n’avaient que trop subi les dommages collatéraux d’une telle fatalité et ils durent faire un choix atroce : avoir un enfant signifiait être soulagé de ce problème ou endurer jusqu’au bout ce calvaire. Pour John Flegman, il s’y refusa d’emblée en portant sur ses déjà lourdes épaules le poids d’une telle infamie … Un homme honorable … qui fut trahi par amour par sa propre femme qui le quitta, ne supportant plus de le voir souffrir. Néanmoins, Miranda Flegman se sépara de son mari lorsqu’elle fut sûre d’être enceinte afin de la libérer elle et son mari du fardeau que porterait leur enfant, pour leur plus grand malheur mais pour le bien de leur satanée vie. Ainsi naquit Philip Flegman … dans des circonstances bien particulières.  

 

Livré à lui-même et avant que ses démons ne puissent le rattraper, il lui fallait retrouver la trace de son père ou tout du moins trouver les vestiges de son passage en ce monde. Feu-John Flegman avait simplement disparu de la circulation après s’être séparé de son épouse, … Pour vaincre son mal, autant se replier sur soi-même et tenter de réparer les gestes du passé. Le problème également était que son père ne fut sans doute jamais au courant qu’il avait un fils … un sac de nœuds inextricable qu’il lui fallait démêler alors que Phil Flegma savait qu’il était recherché.  

 

 

- Une quarantaine d’années en arrière -  

 

Janet Fletcher était la première véritable affaire à être remontée jusqu’à lui. A l’époque, La jeune adolescente avait flashé sur Phil alors qu’ils étaient qu’au lycée. Le genre de fille qu’on ne voyait pas, insignifiante, la copine de la copine sur qui tous les mecs « tombaient amoureux » vous voyez le genre ? Bref, cette fille avait néanmoins réussi à écrire un courrier à son intention et qu’elle avait fait passer par sa soi-disant meilleure amie.  

Philip Flegman, armé de ses 18 piges, arrivait à pieds au ??? comme tous les matins. Le fumeur invétéré qu’il serait plus tard commençait déjà bien rapidement à tirer sur sa clope.  

Ses quelques amis en vue devant le portail du lycée, clopant auss, il accéléra le pas pour les rej…  

« Hé Phil … »  

Surpris, Philip ingurgita sa bonne bouffée de fumée avant qu’une quinte de toux ne le prenne. Plié en deux, il toussait à n’en plus finir alors qu’il se retournait pour constater que c’était Tiffany Pieber qui l’avait interpellé … Le rêve féminin du lycée incarné se tenait devant lui alors qu’il était en train de crever de honte …  

« Je suis à toi tout de suite … » réussit-il à dire avant que sa toux ne se calme au bout de deux minutes, les yeux larmoyant.  

La belle tenait dans ses mains une enveloppe, à son intention, de la part de Janet Fletcher. Philip Flegman était ce qu’il était, un mec basique avec ses envies et il lorgnait bien évidemment plus sur Tiffany que sur sa copine qu’il avait vu mais pas au point de sortir avec elle. La copine de l’ombre comme il aimait se la représenter, pratique lorsqu’on voulait aborder indirectement celles sur qui on lorgnait. Il n’aurait jamais cru que l’effet inverse lui serait arrivé et pourtant c’était le cas. Renfrognant son énorme envie de chialer, il prit l’enveloppe qu’il planqua aussitôt dans son sac qu’il avait en bandoulière sur son épaule.  

Non, rien à faire Tiffany lui souhaita une bonne journée avant de repartir … Au loin, Philip distingua, près de l’entrée annexe du lycée, Janet … il plongea sa main dans le sac et tâta l’enveloppe, épaisse … une déclaration, à n’en pas douter.  

 

Il se garda toute la journée de l’annoncer à ses potes, il avait même oublié l’enveloppe jusqu’au soir en rentrant chez lui, sur le chemin du retour vers le foyer des jeunes dans lequel il logeait. Janet, de son côté, n’avait cessé de penser à lui, elle qui n’avait jamais osé accoster un garçon de sa vie … mais pour Philip Flegman il en était tout autrement. Tout se savait et entre filles, toutes surent que Philip vivait dans un foyer, seul, et entretenait cette espèce d’image de garçon mature, seul et rebelle … fumant en plus. Le genre de mec au passé trouble. C’était clair, Janet avait carrément craqué dessus et un peu comme elle, c’était quelqu’un de tourmenté sous une apparence cool. Les scarifications sur ses bras en disaient long sur les troubles qu’elle trainait depuis un bail. La jeune adolescente qu’elle était n’existait que ce faire-valoir qui étaient ces filles splendides, resplendissantes dont les mecs raffolaient. Mais tout cela était caché, secrètement caché pour que Janet puisse profiter un peu de la vie qu’elle jugeait morne et triste. Jouer la comédie, s’intéresser aux autres voilà ce qu’elle savait faire de mieux et elle s’était attachée malgré tout à Tiffany Pieber qui le lui rendait bien … jusqu’à accepter d’aller remettre une enveloppe confidentielle à celui dont elle était tombée amoureuse.  

Cette enveloppe fut ouverte par son propriétaire désormais, Philip Flegman, adossé contre le mur de son foyer. Une pie, voilà ce qu’était Janet Flecher et elle allait jusqu’au bout de son trip’ amoureux, ne sachant pas trop si filer celui qu’elle aimait c’était être allé trop loin mais toujours était-il qu’elle était posté à un endroit stratégique, hors de portée de vue de Philip qui ouvrait son enveloppe. Elle souhaitait simplement savoir, si ce qu’elle avait couché et livré sur papier pouvait le toucher. Nerveuse, elle prit son compas tout en observant avec inquiétude le comportement … elle espérait tant … puis planta la pointe aiguisée de ce dernier dans son avant bras, sa scarifiant … Elle avait besoin de cela à chaque fois qu’elle ressentait de la peine, profonde c’était à dire régulièrement, à chaque fin de journée, à jouer à faire semblant.  

 

Philip déplia les deux feuilles manuscrites, un peu désabusé de devoir lire le cérémonial d’une fille amoureuse … Un peu gamine comme attitude mais bref, après tout il ne la connaissait pas tant que ça et il n’était du genre à rejeter d’emblée une tentative d’approche. Il avait déjà si peu de contacts en qui ils avaient confiance …  

 

Dissimulée plus ou moins discrètement, Janet put enfin lire sur le visage de Philip ce qu’elle avait gardé pour elle, ses sentiments … D’abord intriguée, elle vit stupéfaite que Philip avait une tête blême. Les sourcils froncés, il lisait rapidement ligne par ligne les feuilles de texte qui se chiffonnaient par les mains du jeune homme. Manifestement, quelque chose n’allait pas et pas à quoi elle s’attendait. Elle lut si limpidement sur ses lèvres …  

« Complètement tarée … » s’était mis à dire Philip Flegman, dans ses derniers retranchements. Il arriva à la fin de ce courrier, odieux. Une colère sourde était en lui, et il déchira purement et simplement le courrier ! Un sanglot se fit entendre subitement, et Philip chercha du regard aux alentours … Janet Fletcher ne comprenait pas, et ne comprendrait plus rien … Elle s’avança à découvert, comme dans un état second pour au moins avoir une explication à ce geste odieux lui-aussi, déchirer ses propres confessions …  

Philip Flegman vit avec horreur celle qui visiblement l’avait espionné, et pire que tout venait à sa rencontre le bras gauche ensanglanté, parsemé de traits taillés dans la chair … Pitoyable.  

Le visage dégoûté, Philip recula puis aperçut le visage laminé de cette jeune femme, Janet Fletcher, les yeux implorant une explication supposait Philip.  

 

« Hors de ma vue et va te faire soigner Janet Fletcher » lui avait-il dit de but en blanc. Des mots, une phrase, furent lâchés et dans un contexte normal il était clair que la situation était dramatique pour Janet mais le temps ferait son œuvre malgré tout. Cependant, Phil Flegma n’était pas encore conscient de la portée de ses dires, ancrés à tout jamais dans l’esprit de la jeune femme. Cette phrase la hanterait jusqu’à la fin de sa vie, gravée en elle démesurément jusqu’à un point de non retour. Tel était la terrible vérité engendrée par Phil Flegma … et qui avait remonté à la surface des années après.  

 

 

- De nos jours -  

 

Janet Fletcher eut une « carrière » des plus particulières dirons-nous depuis le lycée. Internée d’office au sein de l’hôpital psychiatrique, elle y resta une bonne trentaine d’années avant de réussir miraculeusement à s’en échapper, le bracelet électronique attaché à sa cheville proprement brisé …  

Dès lors, même si l’incident avait été déclaré auprès de la police sans donner l’alerte dans une grande envergure, il en fut tout autrement lorsqu’un cadavre fut découvert, les bras tranchés sauvagement, un pieu planté en plein cœur. Janet était dangereuse mais pour elle-même semblait-il, par erreur … car s’il y avait quelqu’un qu’elle cherchait par-dessus tout maintenant c’était celui qui l’avait brisé il y avait des années de cela. Et cela, Philip Flegma le vit un soir contre toute attente à la télévision … Ce cadavre lui ressemblait, énormément et il avait reçu cette photo, horrible, de Janet Fletcher qui s’était visiblement puni le visage à coup de lame tranchante, qui l’avait retrouvé d’une manière ou d’une autre.  

 

Il était temps de bouger pour Phil Flegma car si lui se posait des questions, elle ne s’en poserait pas et il lui fallait creuser le passé et Tiffany. Le temps passait, rapidement, et ses recherches avaient abouti : Tiffany habitait toujours San-Francisco et à coup sûr, il pourrait l’aider à corriger ce passé maintenant. Il prit avec lui la seule arme qu’il détenait de son père : une dague. Il prit son imper’, alluma une clope, traversa le hall d’entrée puis ouvrit la porte pour se rendre dans le parking sous terrain. Janet Fletcher était dans la nature, il le savait, Phil se sentait loin d’être à l’aise. Il voulait se sortir de se merdier mais de quelle manière ?  

« Putain ... »  

Ses parents n’étaient plus là et lui était seul avec cette sentence que lui avait laissé son père.  

 

Il claqua la porte de la voiture dans un écho effroyable puis sortit son cellulaire pour appeler le numéro de Tiffany Clarkson anciennement Pieber.  

« Bon sang pourvu qu’elle réponde … » les tonalités se suivirent … puis furent coupées par un répondeur  

« Et merde … » il prit soin de se concentrer pour tout lui expliquer clairement sur le message qu’il laisserait …  

 

« Bonjour … Philip … tu es bien sur le répondeur de Tiffany Pieber et c’est Janet Fletcher qui te parle … » Une poussée d’adrénaline monta en flèche en lui, les yeux écarquillés, sa main libre cramponnée le volant … Devait-il croire à ce message enregistré ? De toute façon, il était à la merci de ce dernier et Janet Fletcher avait les cartes en main. Il entendit un cri de femme derrière dans le message »  

« … Je sais pertinemment que tu es actuellement à la recherche de la seule personne qui aurait pu te renseigner mais visiblement, je t’ai devancé … Sache que je ne suis que la première d’une longue série de personnes à te chercher Philip … Tu pourras constater par toi-même tout le bien que nous pensons de toi en venant me retrouver … Avant de démarrer je te prierai d’ouvrir la boîte à gants, tu y découvriras quelque chose de surprenant … Sur ce, je te dis à très vite et …. Ah , au fait Philip Flegma, sache que je ne t’en veux pas car quelqu’un m’a aider à comprendre et tu pourras le remercier très rapidement si vous arrivez à vous retrouver suffisamment tôt … Tu as le bonjour de John …» le bip retentit à l’autre bout du fil …  

« Mon père … » fit Philip béatement dans l’habitacle de la voiture. Sidéré, il resta figé sur son siège puis se rappela les paroles venues d’un enfer si proche, Janet Fletcher.  

Il ouvrit violemment la boîte à gants et quatre feuilles tombèrent sur le parterre du véhicule.  

Quatre antiques feuilles, scotchées …  

« Bon sang … » fit Philip Flegma  

Il manipula les deux premières feuilles cette fois-ci avec précaution, il s’agissait de la lettre de Janet Fletcher écrite il y a des années auparavant ! Commet était-ce possible ? Ce courrier fut jeté purement et simplement.  

Mais ce qui le liquéfia d’avantage était ce mot écrit en bas de la deuxième feuille, signé John Flegman. A en juger par l’écriture, elle était aussi d’époque … indéniablement.  

« Fils, nous avons des choses à nous dire et pas qu’un peu … ce courrier n’est que le prémice d’une vie chamboulée par ma faute et celle de ta mère … Ma rédemption est terminée désormais et je suis de ton côté. Ce courrier est celui-ci réécrit par Tiffany, les deux autres feuilles correspondent au véritable courrier de Mlle Janet Fletcher, une jeune femme troublée mais qui vaut la peine que tu t’y attardes, crois-moi »  

 

Philip Flegma tombait des nues et dans un état second, se frappa la joue comme pour se réveiller !  

« C’est du délire ! » cria-t-il, seul.  

Il restait une phrase, lourde de sens, et qui allait changer la donne pour celui qui aurait, s’il en avait le courage, les cartes en main pour changer le cours des choses.  

 

« Souviens-toi d’une dernière chose fils : un acte maudit engendré au passé peut être rattrapé au présent mais sache qu’il existe diverses solutions pour remédier à cette malédiction. Les actes temporels sont modulables et le présent peut engendrer un passé comme un futur différent, en bien ou en mal. A toi de réguler le temps mon fils mais sache que tout acte à une règle et mon intervention auprès de Janet fait qu’elle peut dorénavant bénéficier comme toi des mêmes actes et règles »  

 

Tiffany était entre les mains de Janet Fletcher, à sa merci, et Philip Flegma était dorénavant détenteur d’un don dont il ne connaissait absolument pas les véritables enjeux ni effets mais une chose était sûr : il allait devoir retrouver son père pour arrêter Janet qui elle, était peut-être déjà en train de bouger les choses.  

 

--- > Paul Birdnam, Directeur du Genre Thriller < ---  

 

Réalisation : Clay Barnes  

 

Casting :  

 

Mathieu Vautier dans le rôle de Phil Flegma (Philip Flegman)  

Alix Evans dans le rôle de Tiffany  

Jeff Collins dans le rôle de John Flegman  

Tia Starks Bradford dans le rôle de Janet Fletcher  

 

Patty Everton dans le rôle de la mère de Philip Flegman  

 

Musique composée par Renee Lederman  

Scénario :
une série A thriller (Policier/Action/Fantastique) de Clay Barnes

Mathieu Wauthier

Alix Evans

Jeff Collins

Tia (Starcks) Bradford
Avec la participation exceptionnelle de Patty Everton
Musique par Renee Lederman
Sorti le 07 juin 2047 (Semaine 2214)
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