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Walken Production présente
Le don de Dieu

« Il était une porte qui menait vers la dernière demeure des hommes. D’aucun la considérait effrayante et décrépit. D’autre la vénérait et lui accordait même d’être consciente. Une conscience limitée et fragile, certes, mais une conscience tout de même, et à ce titre, presque humaine. Chose certaine, personne dans le village de Sainte-Philomène ne trouvait cette porte anodine, et on lui vouait un respect digne d’une relique sacrée. D’ailleurs, c’en était une. Un don de Dieu. En guise d’adieu. »  

Livre de l’Homme, chapitre 1 : Le Don de Dieu  

 

***  

 

Sainte-Philomène, 2015, dans une autre réalité…  

 

L’enfant pleurait effroyablement. Ses cris de mort déchirait le silence qu’il y aurait pu y avoir sans cette pluie abominable qui tombait, tombait et tombait toujours, depuis des semaines. J’étais là et je le regardais, silencieuse, immobile, l’esprit à moitié ailleurs. Ses vêtements en loques trahissaient un long vagabondage de par les bois. Sans doute abandonné, il avait été, comme c’était si souvent le cas dans ce village maudit. Du sang ruisselait de son crâne, de son nez, de sa bouche et de ses bras. Vraiment dans un pauvre état, mais vivant. Et toujours vigoureux, ses pleurs le prouvaient. Je n’avais que faire de lui. Il ne figurait aucunement dans mes plans et à vrai dire, il commençait à me gêner. Derrière lui se trouvait l’objet de ma quête. Une simple porte d’aspect sinistre à laquelle on conférait des pouvoirs divins. De quels pouvoirs divins s’agissait-il en réalité ? Je l’ignorais. C’était ma mission que de le découvrir. Une mission sans retour possible, avec la mort comme conséquence… et la vie pour récompense.  

 

Tout a commencé pour moi il y a sept ans, dans une petite bourgade du nom de St-Calixte. Quand je dis tout, c’est vraiment tout. Je suis née en 2008 d’un père inconnu et d’une mère morte à l’accouchement. J’ai appris assez tôt que ceux-ci n’avaient guère d’importance, ni pour moi, ni pour le destin de l’humanité. Ils avaient accompli leur devoir en me mettant au monde en parfaite santé, sans aucune difformité et dans un lieu idéal pour accomplir la tâche qui m’avait déjà été confiée avant même ma conception, avant même la conception du monde. Je ne garde aucun souvenir de mon enfance mais l’Homme m’a raconté qu’elle avait de toute façon été trop courte pour que je puisse en tirer quelque chose. Il m’a aussi dit que j’étais exceptionnelle. Un modèle parfait que Dieu aurait voulu concevoir de ses propres mains, plutôt que d’avoir pour ennemi. La créature humanoïde par excellence, en conséquence de quoi j’avais mis quatre ans à atteindre ma taille adulte, et ma force surpassait de loin celle des hommes normaux malgré ma charpente naturellement frêle, naturellement féminine.  

 

C’est l’Homme qui m’a élevé à la place de mes parents naturels. J’ai subi un entraînement rigoureux, autant sur le plan physique que psychologique, afin d’être bien préparée à accomplir mon destin. J’ai appris à me débarrasser de ce qui pouvait restreindre ma liberté de choix, mais j’ai aussi appris que cette liberté de choix n’allait pour moi que dans une seule et unique direction : la Porte. C’est ainsi qu’a été implantée dans mon esprit la notion toute simple selon laquelle il me faudrait abattre quiconque tenterait de m’empêcher d’atteindre la Porte, et de l’ouvrir. Selon mon mentor, l’Homme, tous les habitants de Sainte-Philomène étaient en fait des gardiens de la Porte. Des êtres nommés par Dieu lui-même afin qu’ils protègent le Don qu’il venait de faire à l’humanité. Ces gens n’étaient cependant pas de simples humains, malgré les apparences trompeuses. Ils disposaient de pouvoirs divins, pour se défendre en cas d’attaque. Le seul moyen, m’avait enseigné l’Homme, de les atteindre et de les supprimer sans risque, était de les prendre par surprise, dans leur sommeil. Car ces gardiens devaient dormir, et ils dormaient.  

 

C’est après trois ans d’entraînement intense que l’Homme m’a relâché sur le village de Sainte-Philomène, direction la Porte. La route serait longue, car il me fallait me frayer un passage au travers de ses habitants, de ses gardiens. Mais j’étais prête. Prête à tuer. Prête à mourir.  

 

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La Femme – Demetra Hardy  

L’Homme – Charles Staite

Scénario : (2 commentaires)
une série Z d'horreur de Jonathan St-Pierre

Charles Staite

Demetra Hardy
Sorti le 01 mai 2015 (Semaine 539)
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