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MMP présente
47ème étage

Madrid, Italie - de nos jours  

 

L'incessant ballet des hélicoptères qui survolaient la Tour Nakamura commençait à faire tourner la tête aux otages. Non pas qu'ils pouvaient voir les engins passer régulièrement au-dessus de leurs têtes, c'était surtout le bruit de leurs moteurs qui, régulièrement, les perturbaient.  

Le preneur d'otages avait redouté celà - il s'était enfermé avec ses victimes dans l'ancien bureau du PDG et avait demandé à ce que l'on ferme les stores.  

 

Le PDG - ex-PDG - qui avait fait une chute de 47 étages sous la menace du revolver d'Ottavio (Florent Hendrickx). Ottavio qui tenait désormais en joue le restant du personnel de l'étage.  

Le gamin s'était introduit dans les locaux en se servant du pass de son père Emilio (Jean Dupont). Son père qui avait reçu 24h plus tôt un courrier préalable de licenciement et qui ne l'avait pas supporté : le fils unique avait retrouvé son cadavre le jour même dans le garage. Il n'avait prévenu personne : ni la police ni les pompiers, ni sa mère partie on ne sait où. Il avait ourdi un plan, était allé cherché l'arme familiale et avait décidé d'en finir une bonne fois pour toute. Ottavio avait dans l'idée que l'homme qui avait brisé psychologiquement Emilio ces dernières années, celui qui pensait s'en débarasser d'un trait de plume - que cet homme-là devait payer. Pour lui et éventuellement pour les autres, passés ou à venir.  

 

Cet homme bien pouponné, propre sur lui et reconnu par la presse locale n'avait pas tenu très longtemps sur la balustrade. Le vent qui soufflait à cette hauteur conjugué à la douleur de sa blessure à la jambe (oui, il avait fallu un peu forcer la main au PDG de la filiale italienne de la compagnie japonaise) ne lui avait offert que peu de répit. En 30 secondes, l'homme, pris de vertige, avait glissé, hurlant comme un goret et offrant aux 46 autres étages le spectacle de la chute - au sens propre - d'un homme qui a raté quelque chose dans ses relations interprofessionnelles. Le petit homme replet s'était écrasé sur le tarmac comme une tomate trop mûre, créant autour de la bouillie qu'il était devenu la panique et lançant à la recherche de son agresseur tout ce que la police Madrilène comptait de flics pas encore au stade pour la finale de la Coupe à venir dans la soirée.  

Dire qu'Ottavio s'était attendu à prendre des otages serait mentir : il avait organisé la séquestration du reste du personnel à l'improvisation, rapidement et de manière froide... afin de ne pas tomber seul. De la haine, il en avait à revendre.  

 

Il avait vu les films et séries américains dont le public raffolait depuis la disparition de la création audiovisuelle italienne : il savait que des gens spécialisés seraient appelés pour négocier. Mais négocier quoi ? Ottavio n'avait plus rien à négocier : il avait perdu son père aimé, celui qui malgré ses horaires de cadre et sa vie conjugale impossible l'avait toujours élevé, lui avait appris le sens des valeurs, de l'honneur, du respect de l'autre. Ottavio savait aussi que les autorités se dépêcheraient de convoquer sa mère sur les lieux. Sa mère infirmière Miranda (Sandrine Dias) qui n'avait pas hésité à "aller voir ailleurs" dès que son couple avait commencé à battre de l'aile et avait drogué Ottavio dès 4 ans afin de s'épargner trop de questions malencontreuses de la part du jeune enfant. Quand son père avait découvert le pot aux roses, il avait rué dans les brancarts. La morale qu'Ottavio en avait retirée très tôt dans la vie était que la meilleure défense, c'était l'attaque - même préventive - sur quelqu'un qui pouvait vous faire du mal.  

 

Son père avait certes essayé de maintenir des garde-fous afin qu'il ne souffre pas trop de la mésentente familiale mais une mère détestable et invisible, des grands-parents qui l'avaient toujours haï et brimé dès qu'ils le voyaient et une vie scolaire en pension catastrophique avaient abouti au résultat qui, en ce moment même, menaçait de faire exploser la cervelle de la Vice-Président de Nakamura Industries Itallia.  

 

Au-dessus et au-dessous du 47ème étage, une cellule "anti-terroriste" (ces temps-ci, toutes les cellules policières se donnaient ce qualificatif glorieux afin de se valoriser un brin à peu de frais) s'était constituée sous la direction de Tesa Rose (Pamela Wright) : on savait qu'un seul individu était responsable de la panique qui avait déferlé dans le quartier. Rose était le seul officier sur les lieux pour le moment et elle avait sous sa responsabilité une vingtaine d'hommes dépêchés de bric et de broc dans les différentes unités disponibles. Un sniper avait été disposé en face de l'étage concerné et ses collègues essayaient de faire la chasse aux trois hélicoptères des médias TV qui ronronnaient autour d'eux comme des mouches à schifezza.  

 

On ne savait pas trop ce que le garçon voulait - les premiers témoins parlaient tous d'un très jeune adolescent énervé - c'était incongru : pas de revendication, un mort, une haine de la société, beaucoup d'anxiété dans l'entreprise avant l'événement - bref, un électron libre, dangereux, qui pouvait déchaîner une explosion de violence à tout moment au sein d'un personnel en état de choc et à fleur de nerfs. Mais probablement aussi un gamin paumé en manque de repères dont les médias voudraient la tête parce que sa colère les dépasserait. Les négociations n'avaient pas commencé, Rose avait eu un député en ligne : en finir et vite - la Coupe de Foot était plus importante, il ne fallait pas que le pays et la ville subisse un malheureux contrefeu médiatique.  

 

Tesa Rose s'en fichait : ce qu'elle voulait, c'est que personne ne souffre ce soir. Son intuition de flic lui susurrait pourtant que, oui, ce soir, quelqu'un devrait souffrir pour que tout redevienne "comme avant". Ou presque.  

 

(Script original)

Scénario : (3 commentaires)
une série B thriller (Drame) de Joan Bremner

Florent Hendrickx

Pamela Wright

Jean Dupont

Sandrine Dias
Sorti le 07 décembre 2013 (Semaine 466)
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