Trois coups de feu retentissent dans l’immeuble, troublant le lourd silence qui entourait Henry Wiseman (Yan Wieczorek), le jeune gardien de la Tour Walter. Gary (Daniel Tager) était partit depuis une vingtaine de minutes déjà pour son inspection nocturne des 58 étages qui composaient l’immeuble. Les détonations venaient justement d’en haut.

Wiseman avait vécu une journée assez éprouvante. Levé à 5 heures par un réveil-matin agressant, il avait pris 15 minutes pour se préparer et faire la demi-heure de route qui le séparait de la ville de Toronto. Relayant Gary qui faisait le quart de nuit seul, Wiseman entrait en service à 6 heures tapant, dégustant un mauvais café qu’il avait pris habitude de boire depuis le collège. D’ordinaire les journées étaient assez…ordinaires. Mais aujourd’hui, la tranquillité de la Tour Walter avait été troublée par un événement particulier : À 1 heure 54, trois individus avaient débarqué dans le vestibule en hurlant à tout le monde de se mettre à terre. Ils portaient tous des masques à gaz et tenaient des AK-47 chargés en bandoulière. Respectant à la lettre la procédure d’action, Henry Wiseman avait enclenché l’alarme silencieuse et sortit son arme en s’assurant de se placer de telle manière qu’aucun innocent ne se trouvait entre lui et les hommes armés. La suite se passait de narration. Il n’avait suffit que de trois minutes intenses pour que la police débarque en trombe, toute sirène devant, et prenne sur le fait les bandits paniqués. Wiseman avait ensuite refusé de prendre congé et s’était porté volontaire pour accompagner Gary pour le quart de nuit. Le stress subit avait été assez dur il ne pouvait envisager d’aller dormir là-dessus.

À 11 heures 54 du soir, des coups de feu se font entendre dans les environs du 10ième étage, là où doit être rendu le vétéran gardien dans sa ronde. Sa voix résonne justement dans le talkie-walkie de Wiseman : « On m’a tiré dessus! Viens m’aider mon gars! » Il semble à peine énervé, mais mal en point. Le jeune Henry Wiseman court vers l’armurerie et y trouve un pistolet mitrailleur plus adapté à la situation que son fidèle 9 mm. Il prend l’escalier, plus sur que l’ascenseur, et monte quatre à quatre les trois premiers étages avant de s’apercevoir qu’il a oublié l’alarme. Deux nouveaux coups de feu, plus près ceux-là. Tant pis pour l’alarme, il n’a pas le temps.

Il arrive enfin au dixième et tend l’oreille devant la porte qui y mène. Quelqu’un parle :

- Le jeune ne tardera pas à arriver. Occupez-vous de lui rapidement. Moi je prends le plan et les codes et on s’en va. Compris?

Deux voix féminines répondent en même temps :

- Oui Gary.

Bouche bée, Wiseman s’éloigne de la porte et monte vers le onzième. De quel plan et de quels codes ce bon vieux Gary parle-t-il? Non! Que fait Gary avec deux femmes au dixième étage prêtes à liquider le jeune gardien?

Peut importe pour Wiseman et son entraînement tactique. L’évidence de la traîtrise de Gary est suffisante pour faire de lui un ennemi à abattre, complices incluses. Cependant, une chose échappe au jeune gardien : IL est le méchant dans cette histoire…