Les USA, dans les années 50  

Luke Moll (Jonathan Torres) est un enfant dans le corps d'un adulte. Il souffre de son handicap et plus encore de ce qu'il est. Rejeté en classe à cause de sa taille, on le traite de tous les noms, de "monstre", de "créature impie". Les parents d'élève exigent que Luke change d'établissement, ses camarades de classe lui jettent des pierres et il est à deux doigts de se faire lyncher tous les jours. Il part en classe la peur au ventre et en revient malade, se sentant constamment épié.  

Sa mère célibataire Morena (Cristina Calvet) ne sait plus comment gérer la situation : oui, son fils est un monstre à nul autre pareil elle en est bien consciente, mais il reste son fils. Il est juste différent, coupable de ne pas avoir suivi la même évolution que les gens normaux, c'est tout. Elle veut lui donner sa chance - elle veut se battre pour ça.  

Ce n'est pas du goût de la nouvelle administration fédérale. Un soir, alors qu'il est rentré depuis peu, elle reçoit la visite d'hommes en noir de la Sécurité intérieure. Le contraste entre leur lividité et leurs vêtements est saisissante. Même si elle n'a pas bonne mine non plus, elle fait au moins des efforts pour paraître présentable, eux non. Elle apprend que son fils "sape les fondements de la nouvelle société". Elle doit comprendre que depuis la Révolution de la Bombe il y a deux ans, les choses ont profondément évolué : les conflits de civilisation sont finis, ils ont gagné, et jamais la reconstruction ne sera jamais achevée, certaines choses leur étant désormais impossibles ou interdites. Luke est unique mais il n'est plus à sa place dans ce monde. La loi pour lui, est très claire : il ne doit plus sortir, ne plus être vu avec ou sans elle - sinon ils l'emporteront et là... Elle, qui a vécu la même Révolution, pourquoi s'acharne-t'elle à maintenir son fils ici ? Alors qu'il lui serait si facile de...  

Morena ne veut pas entendre ce discours. En larmes, elle congédie ses visiteurs et part câliner Luke resté dans sa chambre. Luke sait ce que ces messieurs désiraient. Ils lui en voulaient - pour tout ce qu'il est et qu'ils ne sont plus. Ils ont peur - il leur rappelle sans cesse à leurs pêchés. Pourtant, il sent tout au fond de son être qu'il n'est pas solitaire - pas encore, que d'autres existent comme lui, qu'ils résistent grâce à leur maman ou seuls au poids social. Il sait qu'ils sont parias comme lui, dénigrés ou pire, chassés et brulés.  

Des gens irradiés mais qui n'en sont pas morts. Des gens mordus par leurs parents mais qui ne se sont pas transformés.  

Des gens comme lui : les derniers enfants vivants de l'humanité, perdus au coeur de la nouvelle société des morts.  

(Script original)