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MMP présente
Sudden Termination

Tout avait été prévu. Sauf l'improbable.  

 

C'est du moins la seule conclusion que Ford Mirror (J. K. Simpson) pouvait retirer des événements qui avaient abouti au drame. Il était de notoriété publique que les Intelligences Artificielles destinées aux usages militaires n'étaient pas encore au point, c'est pourquoi les ingénieurs de sa compagnie avaient drastiquement limité leur champs d'action aux drônes volants. Désarmés, complètement dépendants de leur base, leur portée n'excédaient jamais 20 kilomètres, ce qui était convenable vues les proportions offertes par le terrain d'expérimentation militaire sur lequel ils officiaient ici, en Algérie : ce morceau de désert avait à peu près la surface du Luxembourg. Ils étaient donc à même de gérer toute situation de crise.  

 

Tout avait bien commencé : la démonstration de ces nouveaux drônes par la société Intellservices (basée à Marrakesh mais aux capitaux euro-américains) devait servir de tête de pont pour la création d'une nouvelle armée unifiée euro-méditerranéenne. Créés par le Professeur Dorfmeister (Manfred Ribic) resté au Maroc pour des raisons de santé, les drônes lachés par milliers à travers le continent devaient récolter des informations de toute nature sur les "comportements déviants" et les guérillas qui ensanglantaient cette partie du monde.  

Durant la démonstration pratique en fin d'après-midi, tout s'était déroulé correctement en fonction d'un plan de vol défini. Les drônes noirs de différentes tailles et capacités survolaient silencieusement la zone, prenaient la décision de photographier ou non les éléments les plus pertinents en fonction de critères prédéterminés, transmettaient les infos en wi-fi à la base (l'ensemble des machines en activité à l'instant T constituant un mini-intranet volant, chacun partageant ses ressources) et allait y revenir... Les militaires avaient été plus ou moins convaincus par ces capacités quand un des drônes signalait un groupe de bédouins.  

 

Ce qui avait suivi dépassait l'entendement de la collègue de Ford, la responsable des contrôles Agnès Baumann (Gina Maher) : le drône avait survolé la zone à très basse altitude selon les instructions - partant du principe qu'ils ne devaient rencontrer aucune présence humaine - et il avait été remarqué par les nomades du désert. L'un d'entre eux n'avait pris aucun risque et abattu l'engin. Immédiatement, le reste de la flotte en vol avait estimé qu'il avait à faire à une présence hostile et s'était reconcentré au lieu d'impact. Les techniciens sur site avaient commencé à paniquer, voyant que les programmes ne répondaient plus aux ordres de retraite. Les bédoins étaient officiellement persona non grata sur zone mais on pouvait difficilement leur interdire le désert ou mettre une escouade militaire derrière chaque tribu - l'armée s'était juste assurée qu'il n'y en aurait aucun au moment de la démonstration - et c'était raté.  

Les drônes survivants s'étaient donc réunis au-dessus des nomades et avaient commencé à leur foncer dessus en opération kamikaze - désarmés, c'était probablement la seule décision que l'Intelligence Artificielle pouvait prendre pour abattre une opposition armée. Le reste n'avait pas été filmé. La responsable de l'OTAN Fatima Gerrald (Gwendolyn Wright) en avait assez vu et demandé que l'on dépêche immédiatement un convoi afin d'abattre les drônes sans délai ni sommation - elle suspendait en même temps tout financement vis-à-vis de ce programme et promettait de ruer dans les brancards.  

 

La base avait intercepté les dernières communications des bédouins avec une autre tribu située plus à l'Est, pendant l'assaut des drônes. Ils réclamaient de l'aide, avaient eu des pertes, ne comprenaient pas pourquoi ils étaient attaqués. Ca ne sentait pas bon : le plus haut gradé algérien blanchissait à vue d'oeil : vu le contexte politique, il n'était pas question de s'aliéner les populations du désert, c'était un regrettable accident, il fallait vite apaiser l'incendie politique qui couvait.  

 

Il était en train d'appeler ses supérieurs quand les centaines de drônes restés au dépôt commencèrent à s'activer à leur tour. Une partie de ces machines était lourdement armée : les premières détonations et explosions retentirent très vite.  

Ford Mirror et Agnès Baumann décidaient de convaincre Gerrald de regrouper tout le monde à l'intérieur de la base fortifiée.  

 

**********  

 

A plusieurs centaines de kilomètres au-dessus du désert, un satellite de la société Intellservices venait de se positionner et d'envoyer un ordre clair aux machines : Génocide.  

 

Au bout de la chaîne de commande informatique se trouvait un homme d'une soixantaine d'années, scientifique de renom qui avait passé sa vie à concevoir des machines de mort pour l'industrie d'armement européenne et asiatique. Cet homme, le Professeur Pastor Dorfmeister qui se tenait devant ses moniteurs brisés, avait enclenché la seconde phase de déploiement des drônes : car les drônes, à terme, ne devaient pas avoir qu'une fonction de surveillance mais bien d'annihilation de l'ennemi. Ces machines étaient plus que des coquilles bourrées d'informatique et d'armes léthales, elles étaient son chef-d'oeuvre de finesse et d'intelligence stratégique, d'adaptation et d'évolution technologique. Pastor avait appris qu'on venait de lui retirer la propriété intellectuelle de ses "bébés" une semaine plus tôt, suite à une magouille dans le dépôt des brevets d'Intellservices aux USA. Spolié de sa plus belle création, il s'était juré que ses patrons et clients le paierait au prix fort.  

 

En cette chaude après-midi de mai, il avait tendrement embrassé son épouse et était sorti de chez lui très tôt pour se rendre dans la capitale marocaine au siège d'Intellservices. Il s'était fait porter pâle pour la 'démonstration algérienne', prétextant une mauvaise gastro (ce qui était crédible : il supportait difficilement le climat du pays). Arrivé dans son laboratoire, il en avait congédié le personnel. Calmement, il s'était mis en ligne avec les machines selon une procédure de backdoor connue de lui seul et qu'il avait volontairement cachée aux militaires et à ses patrons. Il avait pris les contrôles de la flotille.  

Quand du personnel de sécurité s'était inquiété de le voir seul dans ces locaux, il l'avait tout simplement fait abattre par d'autres de ses machines. Il s'était cloisonné dans son laboratoire et avait systématiquement détruit tous les PC et autres interfaces de communication avec les drônes : il ne pouvait plus y avoir de retour en arrière...  

 

Il attendait maintenant, seul, l'arme à la main, un appel de ses patrons pour qu'ils l'implorent. Oui, il voulait les entendre geindre, promettre, pleurer au bout du fil. Lui savait qu'"ils" ne reviendraient jamais sur leur décision, c'est pourquoi il était prêt à en finir et à les laisser seuls dans leur merde. Il demeurait unique maître de son destin après avoir envoyé son chef-d'oeuvre en quête d'extermination.  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série B d'action (Anticipation / Drame) de Denny Cox

J. K. Simpson

Gina Maher

Manfred Ribic

Gwendolyn Wright
Sorti le 04 janvier 2014 (Semaine 470)
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