Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

MMP présente
Parthenogenesis

Parthénogénèse : multiplication à partir d'un gamète femelle non fécondé. Phénomène observé naturellement chez certaines espèces végétales et animales, mais pouvant également être provoqué artificiellement. Reproduction monoparentale à avantage sélectif car produisant un grand nombre d'individus sans la présence de l'organisme mâle.  

(Encyclopédie en ligne)  

 

Le Professeur Von Buren (Manfred Ribic) regarde avec attention et tendresse son "enfant", fruit d'une humaine reproduite sans l'aide de donneur mâle. La jeune femme (Little L) nue, placée dans un bain de solution saline flotte en apesanteur tandis que les milliers de capteurs parsemant sa peau envoient des milliards d'informations traitées en temps réel par les machines de l'imposant laboratoire sous-marin du Prix Nobel de Biologie 2076.  

Von Buren, qui sait qu'au stade final de son cancer il n'en a plus pour très longtemps, s'assied, essoufflé par les derniers événements. Son Angélique est l'exacte réplique de feue-son épouse, décédée il y a de cela quarante années. Il a toujours caché cette blessure jamais cicatrisée de la perte de son seul amour, à sa famille, à la communauté scientifique, aux médias, à ses donateurs... A travers Angélique, il va "la" retrouver telle qu'il l'a connue, fraîche et généreuse de vie. Mais il sait aussi qu'elle n'aura jamais l'occasion de le savoir, c'est pourquoi il a répliqué sa psyché dans une puce intégrée au cortex de son enfant-femme. Une puce qui jouera le rôle de sa "conscience", d'un père, d'un amant.  

 

Le vieil homme tousse, se relève, titube un instant. Il lance les derniers téléchargements de la psyché - de lui-même en quelque sorte, sorte d'acte amour ultime - en direction de la jeune femme. Il finit par un autre programme. Celui de l'implantation des souvenirs de son ex-femme, souvenirs qu'elle avait gravés en numérique peu de temps avant son décès (et avant que cette technologie, le Rekall, ne soit définitivement interdite en Occident en raison des trop grands risques de schizophrénie observés sur ceux qui s'y adonnaient). Exténué mais particulièrement fier de son oeuvre, il s'adosse sur les murs de ses gigantesques machines de vie. Tant d'efforts pour créer ce que lui-même n'a jamais pu offrir biologiquement au monde. Un souvenir de son génie. Il ferme les yeux un instant, esquisse un sourire. Passe une main sur ses tempes en sueur puis s'étire. Il va se reposer ici un instant, le sol n'est pas froid. Et puis ensuite, il réveillera Angélique.  

Sa tête dodeline un instant puis se penche en avant.  

 

Quelques instants plus tard, trois androïdes de métal brossé rentrent dans la pièce par une porte coulissante, débarrassent le corps du vieil homme en fonction des dernières volontés transmises par la puce wi-fi de son pacemaker ("De l'océan je viens, à l'océan je retourne") et entreprennent de sortir la jeune fille de son bain encore au stade du sommeil. Les machines s'assurent que les transferts ont été correctement réalisés, de sa viabilité biologique puis la baignent à nouveau et l'habillent. Le programme est un succès complet. La puce de "Psyché" est en place et s'activera au réveil de sa porteuse.  

Le trio métallique s'en va ensuite disposer la belle endormie dans un petit sous-marin de poche, dernier couffin douillettement préparé par le vieil homme.  

 

Celui-ci sort de la base en silence, parcourt 800 kilomètres au fond des océans puis amorce une remontée graduelle pour réapparaître au milieu de la Baie de San-Francisco.  

 

Resté au milieu de la base de Von Buren, le trio robotique déconnecte toutes les lumières et passe en mode veille. Toujours relié à la puce qui les ré-animera un jour. En cas de besoin.  

 

Dix ans plus tard - Dans une boîte de nuit de Los Angeles.  

 

Le Belle'l. C'est ainsi que l'on nommait ce mélange de techno industrielle et de chants du muezzin, une de ces modes musicales qui faisaient fureur de temps à autres, lancées tantôt par un deejay en manque de notoriété, tantôt par des fashionistas ou leur maquereaux créateurs de mode.  

Là, dans le cas présent, au beau milieu de cette disko, la scène de ce millier de jeunes filles (?) voilées de pied en cap se trémoussant sur des rythmes endiablés avait un je ne sais quoi de surréaliste. Le voile intégral était tendance cet été-là à L.A. Auto-ventilé, il laissait les pieux à leur foi et les nymphomanes à leur nudité, le caractère total et mystérieux de la chose offrait la part de secret que le Web 5.0 avait volé à "Monsieur Tout le Monde", un peu de piment et de mystère : qui diable pouvait bien se cacher derrière cette grille ?  

 

Dans le cas présent, l'Inspecteur Gabardine (Denny Staite) et son acolyte Cornucopia Westwood (Joanna Camacho) goûtaient peu la dernière mode, traquant une tueuse dont ils avaient fini par brosser un portrait psychologique qui la rapprochait violemment du monde de la nuit et de "la fête". La tueuse - car c'était une femme - avait décapité ses amants à coups de crocs et s'était livrée sur eux à des actes de pornographie nécrophile qu'elle avait filmés sous toutes les coutures en mode POV (Point Of View - vision subjective). On ne voyait jamais son visage, mais son corps (parfait) oui. Les amants acceptaient toujours d'être filmés, inconscients et ignorant le sort funeste qui serait le leur quelques instants plus tard.  

 

La tueuse ne parvenait jamais à l'orgasme, une constante que les profileurs avaient déterminé dès le départ. Une impuissance qui se doublait d'une violence très masculine, d'une force hors du commun et de beaucoup de monologues : cette femme n'arrêtait pas de parler, divaguer, même après le décès violent de ses victimes. Et elle finissait toujours par uploader la vidéo sur les serveurs de la police, hackant tous les portails et pare-feu de sécurité informatique. Elle les narguait. Elle voulait être prise comme si chez elle, la petite voix de la conscience lui serinait qu'elle devait révéler au monde de quelles nouvelles boucheries elle s'était rendue coupable. Un cas difficile. On aurait presque pu la plaindre si elle ne commettait pas un homicide par soir de week-end. Trois meurtres par semaine depuis trois semaines : les patrons de diskos avaient commencé à prendre des mesures un peu drastiques, ce qui n'allait pas dans le sens de la mode vestimentaire du moment...  

 

Sous son voile intégral, Angélique dansait quasiment nue. Elle n'avait pas lancé le programme d'Auto-refresh et sentait la sueur dégouliner le long de ses reins - la sueur, c'était pour les humains, la clim pour les robots. Elle, sentait aussi la chaleur au creux de son corps qui réclamait le torrent de la jouissance. Quand elle s'arrêtait quelques instants pour reprendre son souffle, c'était pour aviser la victime de la soirée. Vendredi soir : tout était permis.  

 

Pendant ce temps, au coeur d'une base sous-marine du Pacifique, un programme de veille analyse les dix dernières années du sujet suivi. Ses moments forts de joies, de peines, de découvertes et de douleurs. L'Intelligence Artificielle avise un comportement impropre de la puce de "Psyché" à partir d'un événement survenu en 6ème année : l'I.A. va bientôt rendre un avis.  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série B de science-fiction (Anticipation / Policier) de Ralphaez

Denny Staite

Little L

Manfred Ribic

Joanna Camacho
Sorti le 14 mai 2016 (Semaine 593)
Entrées : 6 690 846
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=10916