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MMP présente
Du Feu de sa Main

Espagne, début des années 90.  

 

Carmen a commencé à voir des anges à l'âge où l'on s'intéresse plus à son baigneur et à sa maman qu'au reste du monde. Ces apparitions venaient perturber la petite fille qui n'en comprenait ni la signification ni le fait qu'elle était seule à les percevoir. C'est ainsi que ses parents, inquiets, l'amenèrent très tôt consulter un psychanalyste sur les conseils de leur pédiatre, dépassé.  

 

C'est à Bilbao que Carmen et ses parents ont rencontré le Docteur Aaron Martinez (Mickael Johnson). La petite fille n'avait guère confiance aux adultes en général, exception faite de ceux de sa famille proche - il lui avait semblé qu'elle leur faisait peur et cette angoisse était réciproque. Sa famille, issue de la grande bourgeoise catholique (ex-)franquiste, avait dans un premier temps mis ses "hallucinations" sur le dos d'une imagination trop fertile et d'une névrose liée à une angoisse de ne plus être protégée. On avait décidé que Carmen aurait de nombreuses activités extra-scolaires afin qu'elle ne soit jamais seule - d'en faire un "cheval de course" scolaire. D'après ce qu'on en avait compris, les apparitions - qu'elle avait fini par appeler "les anges" - se manifestaient quand elle jouait seule. Les "anges" étaient muets, flous et luisaient d'une aura qui émettait comme des volutes. De temps à autre, un de ces étranges individus pointait un index enflammé mais sans chaleur vers elle, puis vers un objet de la maison : pendule, fenêtre, jouet, lit. Carmen, dès qu'elle avait su tenir un crayon, avait précisément dessiné ces moments avec ses capacités d'enfant. Elle ne comprenait pas - personne autour d'elle non plus.  

 

Très douée, elle avait su décrire et verbaliser ses angoisses. "Ils" lui faisaient peur en général mais ce n'était pas du à leurs actions - toujours silencieuses et lentes - plutôt à leur nature. Elle pouvait difficilement dormir dans l'obscurité la plus totale de peur de percevoir à nouveau ces lueurs mystiques. Pour elle, "ils" n'étaient ni "bons" ni "mauvais" - ils étaient tout simplement. "Ils" ne lui donnaient aucun ordre - aucune injonction, ils apparaissaient et disparaissaient, cela pouvait durer une minute ou une demi-heure (leur présence avait alors une force hypnotique considérable). A peine imaginait-t'elle le son des flammes qui les nimbait.  

Le Dr Martinez avait conclu que la petite Carmen souffrait d'une paranoïa mystique entretenue par une grand-mère très pieuse qui avait donné à la petite fille une éducation très religieuse - au grand dam de ses parents, plutôt athées. Puis vers l'âge de 5-6 ans, les visions avaient commencé à refluer, puis se tarir totalement aux alentours de 8-9 ans. La petite fille, jusqu'alors plutôt réservée, s'était alors ouverte au monde.  

 

20 années plus tard.  

 

Carmen est devenue une belle femme (Cristina Lathan), mariée à un Français pilote de lignes, vivant sans enfant dans une confortable maison de la banlieue de Perpignan et avocate auprès de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Passionnée par son métier, elle occupe ses rares après-midis libres par d'intensives sessions d'improvisation de piano dans le salon. Cela l'aide à décompresser du stress professionnel et de la relative absence le son cher et tendre.  

 

C'est lors d'une de ses sessions d'impro, alors qu'elle se laisse totalement aller aux harmonies et fusionne avec son instrument qu'elle commence à ressentir une étrange sensation. Comme une sensation enfouie depuis bien longtemps et qui se réveillerait par l'entremise de ses notes. Elle continue à jouer, de plus en plus vite, ses mains parcourant les octaves dans une sarabande frénétique. Puis elle s'arrête brusquement, en sueur - elle ré-ouvre les yeux, les lève du clavier.  

Quelque chose est au milieu du salon. Une forme humanoïde qu'elle connaît bien, qu'elle n'a jamais voulu oublier et qui avait décidé de disparaître de sa vie. Environ 1m80, une forme floutée aux couleurs kaléidoscopiques - un peu à l'image d'une télévision que l'on aurait pas encore réglée - dans une sorte d'aura enflammée.  

Carmen ne sait toujours pas ce que c'est. Elle n'en a aucune idée. Elle a souvent parlé à cette chose quand elle était petite - aujourd'hui qu'elle a beaucoup plus d'assurance, de confiance en elle, elle voudrait bien qu'elle lui réponde.  

 

Elle se lève brusquement, se précipite sur la forme. Passe sa main au travers. Pas de chaleur. Rien. Du vide. Juste sa main, de l'autre côté de la forme. Elle se recule. La créature lève le bras vers elle - oh, combien de fois l'a-t'elle fait quand elle était gamine sans jamais en comprendre la signification ! - puis dirige son attention vers...  

... le lecteur DVD ?!?  

Et disparaît, laissant Carmen interdite. D'habitude, c'était plutôt des objets personnels - quoi de moins personnel qu'un lecteur DVD ?  

 

Elle décide de téléphoner au Dr Martinez. Pas là - sa secrétaire lui propose un rendez-vous, non elle n'en veut pas : qu'il l'a rappelle dès son retour - la secrétaire ne peut rien promettre, pas grave - elle, rappellera au besoin : elle laisse tout de même ses coordonnées. Le combiné raccroché, elle allume le lecteur DVD et en sort un disque. Ah oui, ce sont les films de vacances que son mari a gravés suite à leur dernière visite chez ses parents et grands-parents à elle...  

Si c'est elle qui "génère" ses propres visions, elle aimerait bien savoir ce qui lui passe derrière la tête. Des choses à reprocher à sa famille ?  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série Z fantastique (Drame) de Barclay Kordic

Mickael Johnson

Cristina Lathan
Sorti le 05 avril 2014 (Semaine 483)
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