Philippe Curieux (Barry King) regarde la mer par la fenêtre de son studio de la Grande Motte. Sur la petite table de sa pièce à vivre, un courrier recommandé reçu hier. Des résultats d'analyse.  

Philippe est condamné. Il n'en a plus que pour quelques mois - six tout au plus comme son médecin lui a assuré. Après, ce sera le grand départ.  

Il a repris un peu de poids depuis son traitement. Et le contact avec le reste de sa famille proche. La seule personne qui lui ait jamais répondu, c'est Amida (Eileen Chattaway), actuelle Secrétaire Générale du Parti du Progrès (centre-gauche) et bien partie pour briguer un poste ministériel une fois que les prochaines élections auront rendu leur verdict.  

D'ailleurs, c'est elle qui se gare en ce moment sur le parking de la résidence. Comme toujours flanquée de ses deux gardes du corps.  

Amida, une arriviste qui va profiter de l'état de son vieux père pour se faire mousser auprès des médias. "Pov'dame, avec un pôpa dans un tel état, elle a vraiment bien du courage !" - Philippe le sait : Amida, ça aura été sa gosse la plus sévèrement élevée. Et celle qui a le mieux réussi. Les autres, tous ces losers, ils peuvent bien aller se faire pendre !  

Philippe a préparé une liste sur laquelle il a inscrit tout ce qu'il voudrait faire avant le grand plongeon dans l'inconnu. Il y a des choses assez banales ("monter sur la Tour Eiffel"), d'autres un peu plus originales pour un homme de son âge ("aller au bordel"), certaines - enfin - totalement inaccessibles au citoyen lambda... sauf quand on connaît une politique en vue.  

Lui qui n'a plus rien à perdre va jouer la corde sensible et s'offrir un dernier trip sur le dos de sa fille. Elle lui doit bien ça, la radasse !  

Ce que Philippe et Amida ignorent, c'est que M. Curieux a fait l'objet d'une erreur de traitement administratif : les résultats ont été faussés (un problème de virgule), il est en pleine forme, parti pour vivre 15 ans de plus.  

Les plans à court terme de l'un et l'autre pourraient bien en pâtir.  

Chanson du générique de fin : N'importe quoi, Florent Pagny  

(Script original)