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MMP présente
Fluffy (Le Lapin Blanc)

Tard le soir, quelque part aux USA.  

 

On a tous utilisé un jour la luminosité de notre téléphone portable pour se diriger chez soi, histoire d'éviter d'allumer la lumière. C'est ce que fait Josy (Stephanie Rosenmeyer) cette nuit. Un petit besoin et voilà la jeune fille en train de descendre discrètement les escaliers de la confortable demeure de ses grands-parents maternels et de se diriger vers les toilettes.  

Quand elle en revient, elle ne peut s'empêcher de jeter un coup d'oeil au salon : il est plus d'une heure et demie du matin et grand-père s'endort parfois - souvent - devant les programmes du télé-achat - sacré papy !  

 

Ca ne manque pas - la télévision 16/9 diffuse toujours une aura de lumière criarde et clignotante dans toute la pièce, le son est à mi-volume, presque assourdissant d'ici. Heureusement qu'il y a suffisamment de cloisons entre le premier étage et le salon. Josy ouvre la porte à large volet. Grand-père est bien dans son fauteuil, complètement affalé.  

La scène n'aurait rien de choquante si une giclée de sang ne barrait pas l'image diffusée par l'écran. La jeune fille réprime un hoquet et ne peut s'empêcher de se rapprocher, fascinée par ce qu'elle ne comprend pas  

 

"- Papy ?" Les trémolos dans la voix sont ceux d'une terreur pure qui est en train de s'accrocher à Josy tandis qu'elle contourne l'imposant fauteuil - son filet sonore est inaudible. Quand elle distingue le bras du vieil homme, celui-ci est ensanglanté. Comme sa robe de chambre. Puis elle perçoit l'odeur âcre et vomitive des organes internes répandus sur le sol.  

"- PAPY ?" La voix s'est à nouveau étranglée.  

Non, Papy ne l'entend plus et baigne au contraire dans une mare de liquide noir, quelque chose ayant pénétré sa jugulaire jusqu'à l'abdomen puis ayant écarté les chairs pour le vider. Les entrailles du veil homme pendent mollement sur le confortable et épais tapis, répandant leurs effluves nauséabondes.  

La jeune fille est littéralement abasourdie par le spectacle qui s'offre à elle de manière si indécente : tétanisée, sa propre intelligence réclame plus de temps de réflexion - du recul. Une minute. Deux minutes. Trois minutes. Puis c'est le branle-bas de combat dans sa tête.  

Prévenir Mamy qui va prévenir les secours.  

 

Elle remonte les escaliers quatre à quatre, glisse sur du sang répandu sur une des marches, se blesse au genou - se redresse, se précipite vers la porte de la chambre principale. Elle allume toutes les lumières du couloir. C'est là qu'elle les voit.  

Des petits pas.  

Qui s'arrêtent devant la porte de leur chambre.  

Entrouverte.  

 

"- Mamy ?" Dans la pièce obscure, nul de répond - à peine Josy perçoit-elle un gargouillis en provenance du corps dans le grand lit : on tressaute là-dedans...  

"- MAMY ?"  

Elle allume l'interrupteur et une nouvelle vision de cauchemar.  

Sa grand-mère tant aimée, les yeux révulsés, la bouche bouillonnant de sang noir liquoreux, dont tout le corps alité est pris de spasmes.  

Puis la cage thoracique qui explose, répandant partout dans la pièce des morceaux de chair et d'organes encore palpitants.  

Et une créature qui en sort. Une créature maléfique qui regarde à présent la jeune fille.  

C'est Fluffy, le lapin en peluche blanche (et désormais Bordeaux) d'une trentaine de centimètres que son père lui a offert la dernière fois qu'il l'a vue.  

Fluffy, les yeux pleins de haine, une tronçonneuse à sa taille portée à bout de bras. Fluffy qui saute vers la jeune fille avec un seul cri de guerre :  

"- GNAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!"  

 

*** A quelques kilomètres de là ***  

 

Norman Jenkins (Ronald Hand) regardait se dérouler les événements à travers les yeux de sa créature, une belle machine dont il avait imaginé les mécanismes hydro-cybernétiques et électro-animatiques pendant son séjour en prison. Une situation dont sa femme Molly avait profité pour récupérer la garde de sa gamine Josy : Norman ne pourrait plus jamais voir la petite après ce qu'il lui avait fait subir.  

Ce n'était pas grave. Et puis, ça n'avait pas été la première fois. S'il ne pouvait plus profiter de son enfant comme d'un jouet, alors plus personne ne pourrait en profiter. Cette salope d'hôtesse de l'air qui passait son temps à se faire culbuter en semaine revenait demain pour le week-end chez ses parents - une réunion de famille en sorte : trois générations souriantes et heureuses.  

 

Et il y avait lui, qui avait toujours été le "vilain petit canard" de la famille, lui, l'inventeur surdoué à qui les industries de la robotique avaient spolié les inventions et les brevets. Lui qui, ruiné, avait sombré dans la dépression, la débauche, le vice et le crime. Il y avait eu cette première famille en Floride - puis cette autre dans le Maryland. Puis Molly, ici, dans l'Indiana - et surtout Josy, ce petit morceau de lui-même dont il espérait tant. A ce sujet, il n'avait été que de déception en déception : cette mioche était tout simplement banale. Elle ne méritait pas de vivre. Ses richissimes mais si médiocres grands-parents non plus, quant à son ex-femme, avait-elle jamais eu une valeur quelconque à ses yeux ?  

 

Tout ceci serait bientôt du passé. Il pourrait tourner la page, se remettre à l'ouvrage autour de ses dernières inventions. Déménager à nouveau. Refaire sa vie. Poursuivre son but.  

Il avait coupé les lignes téléphoniques, fermé les portes et bloqué les fenêtres. Ne restait plus qu'à couper le courant.  

Clic.  

Comme ça, c'était fait. "Norman, tu es un génie, ne gâche jamais ton talent" lui répétait tout le temps sa mère. Il venait de voir la gamine trébucher dans le couloir assombri et souriait.  

"Fluffy" en aurait bientôt fini, puis sortirait le rejoindre ici, au milieu de ce champs dans lequel il avait dressé sa tente. En attendant, il appréciait le spectacle à travers la vision infra-rouge de sa dernière machinerie en date.  

 

Tout à sa tâche, il n'avait pas entendu l'orage gronder et se rapprocher...  

 

(Script original - filmé au Studio Riri)

Scénario : (2 commentaires)
une série Z d'horreur (Gore / Humour (très) noir) de Peter Winstone

Ronald Hand

Stephanie Rosenmeyer
Musique par Robert Sagnier
Sorti le 07 février 2015 (Semaine 527)
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