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MMP présente
Tuez-les Tous, Dieu reconnaîtra les Siens

1811 - Amérique du Nord  

 

Il s'appelle Arnaud Depardon (Barry Tudyk), il vient de France. Il a récemment été débarqué à New-York via l'Angleterre et son nom, il se l'est forgé tout seul : il est en vérité Renaud de Fonsac. Sa famille de petite noblesse rennaise a été balayée par les ressacs de la Révolution - il a vu et vécu des horreurs dont il souhaite aujourd'hui faire le deuil. Il a entendu parler de ce Sir George Prevost qui est devenu gouverneur du Canada proche. Il témoigne envers les gens de son pays d'attentions amicales et pacifistes. Il pense rejoindre cette province un jour. Mais pas maintenant.  

A peine a-t'il foulé la terre ferme qu'il prend le chemin de la Louisiane et de la Nouvelle-Orléans. Il sait qu'il trouvera là-bas aussi une communauté Française et le reste de sa famille massacrée et dispersée qui l'attend - une famille au sein de laquelle il se retrouvera. Arnaud parle bien l'anglais mais ces damnés gens ont un accent à couper au couteau - et New-York compte tant de nationalités, il a du mal à se faire comprendre.  

 

Bon an mal an, il finit par longer les côtes, reste presque toujours en vue de la mer. C'est qu'à 24 ans, il est en terre étrangère, seul. Il croise nombre filous, esclaves et personnages durant son périple mais finit par arriver à destination au bout de trois semaines.  

Comme il n'avait rien à faire d'autre que marcher et chanter pour se donner du courage, il a aussi longuement réfléchi à la maladie du monde. Il comprend que tant de gens de son Continent viennent ici, cette terre est encore riche d'opportunités. Quand les tensions ethniques se seront apaisées, il est probable que cette Amérique devienne un laboratoire à ciel ouvert des progrès de l'humanité. Il est follement confiant.  

 

La Nouvelle-Orléans est un autre spectacle, un autre monde encore plus bigarré et pittoresque que la géante New-York. Il lui a fallu passer plusieurs barrages et plusieurs fois, il a manqué de se faire arrêter mais il est là, et la fatigue n'a plus d'importance. Il sort de sa poche droite un papier qu'il porte sur lui depuis quatre mois. Dessus figure un nom et une adresse. Il se repère vite (l'Amérique est un pays où l'agencement des cités semble partout le même) dans cette cité dont il se sent immédiatement proche. Il finit par toquer à la porte d'une grande bâtisse bourgeoise située entre un restaurant et une école de musique. Nous sommes dans le quartier le plus huppé de la ville, et son aspect pouilleux lui vaut de nombreux regards hostiles. Pas grave : au moins ici, les gens ne vont pas essayer de vous décapiter.  

A l'intérieur, un rideau bouge. Puis un majordome noir (Huey Caesar Hendrixx Newton) entrouvre la porte.  

"- Monsieur Carlyle ne donne plus aux gueux - partez ou je vous chasse." L'homme s'exprime dans un anglais châtié.  

Arnaud se présente sous son vrai patronyme et demande qu'on mande le maître des lieux. Le noir renifle le jeune homme et referme la porte sans un mot d'un air dédaigneux. Arnaud s'assit sur le perron. A peine a-t'il posé ses fesses que la porte se rouvre précipitamment : le majordome a fait place à une petite fille qui crie son prénom et se jette sur lui.  

Sybille, sa cousine (Amy Blakstad). Les larmes aux yeux, elle lui intime de rentrer immédiatement, "grand'pa Charles" ne va pas tarder.  

 

"Grand'pa". Charles Alexandre Loutron-Carlyle (David Kaine), de la branche "exotique" de la famille - un oncle d'Amérique que ses parents détestaient, un homme honni dont la seule mention était interdite, mais dont Arnaud gardait un excellent souvenir - pour le peu de fois qu'il l'avait côtoyé. Sa cousine avait fui la France un an avant et elle désespérait de le revoir. Sybille était éperdue du jeune homme comme seule une jeune fille de cet âge peut l'être de quelqu'un qui lui rappelait son frère assassiné sous ses yeux. Sybille avait goûté à l'enfer. Grand'pa Charles avait tout fait pour sauver les restes de la famille. Arnaud était resté derrière. Avait du trouver son chemin tout seul. Il avait entrepris son propre Chemin de Damas.  

Très vite, Carlyle arriva dans le vestibule accompagné de son serviteur. Il s'arrêta net un instant, comme tétanisé par la surprise. Comme s'il avait vu en Arnaud un fantôme, porteur dans ses yeux de toute la souffrance et la mélancolie d'une histoire que jamais ce Monde-ci - qu'il soit Nouveau ou non - ne parviendrait à guérir totalement.  

Arnaud se jeta dans les bras de Carlyle. Sybille fit de même. On pleura beaucoup ce soir-là, au 250 Valentine Street. On discuta beaucoup, on veilla tard.  

 

Arnaud apprit qu'il convenait pour lui et sa sécurité qu'il garde encore sa fausse identité, histoire que les choses politiques et le temps fassent leur oeuvre de l'autre côté de l'Atlantique. Il lui trouverait tous les papiers officiels qu'il fallait. Carlyle était propriétaire terrien ici, un des plus importants de l'Etat. Ses plantations étaient limitrophes de celles du Major Andry, un héros militaire chez qui il parviendrait à le faire embaucher. Car Charles Alexandre Loutron-Carlyle était aussi un homme paranoïaque qui ne souhaitait pas qu'un proche, même un des derniers de sa propre famille, vienne mettre le nez dans ses affaires.  

En attendant, le jeune réfugié devait se reposer...  

 

Les semaines passent. Le majordome si froid lors de leur première rencontre reste toujours distant, mais il a au moins appris son prénom (Lucius) et peut discuter avec lui à l'occasion. Il regrette qu'il n'ait pas plus de conversation mais son statut lui interdit de parler le premier à un blanc. Maître / esclave, telle demeure la règle ici.  

Il visite la région, Carlyle mettant à sa disposition une voiture et une partie de sa fortune personnelle. C'est d'ailleurs Lucius qui amène Arnaud un soir dans la résidence principale d'Andry, histoire de lui montrer où il ne tardera pas à travailler (et rembourser ainsi son oncle). Avant de repartir, Lucius lui désigne l'endroit où résident les esclaves. Un homme vient à leur rencontre : c'est Forsythe, le chef des travailleurs. Arnaud est marqué : c'est le jumeau de Lucius.  

Sur le chemin du retour, il apprend que le majordome a été "gagné" par Carlyle lors d'une partie de poker face à Andry. Arnaud ne dit rien. Le pourrait-il seulement ? Certains dans sa famille n'hésitaient pas non plus à jouer de la vie de leur serviteurs. C'était avant : retrouver cette mentalité ici avait un je ne sais quoi de désagréable.  

 

Le jour vient où il prend son service chez Andry. Le personnel qu'il a déjà rencontré le présente aux filles du Major, reparti en mission pour le Gouverneur. Clarisse (Laura Landers) et Dawn (Cristina Lillard) gèrent les affaires de leur père quand ce dernier est parti. On l'a informé que Clarisse l'aînée était veuve d'un ex-Lieutenant d'Andry et que Dawn n'hésitait pas à organiser des rallyes au sein de la "haute" locale pour trouver un bon mari. Le jeune homme est impressionné par l'aplomb des donzelles : ce sont de vrais cheftaines d'entreprise qui règnent d'une poigne de fer sur le quotidien de la maison, Dawn s'assurant de la bonne marche opérationnelle des récoltes sur place, Clarisse restant dans la grande bâtisse principale. Le jeune homme débarqué de son Europe a pris en quelques semaines une leçon de modernité sur la place des femmes dans l'économie. Peut-être dirigent-elles les choses aussi en France, mais c'était moins voyant. Or, ces deux-là, elles sont... vulgaires à ses yeux : il décide de les éviter du mieux qu'il pourra et se confine volontairement à la comptabilité et à la paperasse administrative.  

 

Un adage prétend qu'on est attiré par ce que l'on ne peut avoir. L'insistance d'Arnaud à prendre son travail à coeur et à éviter (poliment) les soeurs, voire à décliner leurs invitations (toujours avec de très bonnes raisons) n'a pas échappé à Dawn. Cette dernière commence à se montrer entreprenante, élaborant quelque stratégie de séduction. On a pas tous les jours dans son entreprise un employé aussi bien fait de sa personne et cultivé : il n'a rien dit sur son passé, probablement un nouveau membre de la famille Française de Carlyle pense-t'elle. Ce faisant elle commence à susciter la convoitise, puis la jalousie de Clarisse.  

 

Tous les soirs que Dieu fait qu'il ait survécu, Forsythe prépare une grande révolte, dans sa remise, avec ses centaines de compagnons. Sans bruit, sans même que les chefs blancs ne s'en aperçoivent, il distille le projet, l'organisation, passe des infos à son frère qui les relaie aux esclaves des plantations de Carlyle. Esclaves de plusieurs familles enfin réunis dans un projet commun. Forsythe est attentionné - son frère ne trahira pas les siens...  

 

1811 : au-dessus de la Nouvelle-Orléans, l'orage de la violence et des passions gronde.  

 

(Script original, inspiré de faits réels)

Scénario : (2 commentaires)
une série A historique (Drame) de The Wolf

Barry Tudyk

Laura Landers

David Kaine

Cristina Lillard
Avec la participation exceptionnelle de Huey Caesar Hendrixx Newton, Amy Blakstad
Musique par Lou Hunter
Sorti le 13 décembre 2014 (Semaine 519)
Entrées : 21 712 824
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