"Bienvenue à Tahiti" est le nom de l'entreprise de coaching et de développement personnel d'Anna (Elaine Richardson), épouse du richissime producteur de cinéma Louis Garance (Benjamin Ziller). Anna et Louis sont follement amoureux l'un de l'autre, et si lui passe son temps dans les avions, ils s'échangent quotidiennement des coups de fil passionnés. Anna vit à Paris et sa compagnie prospère sur les Grands Boulevards de la Capitale.  

Gros dossier pour elle ces temps-ci, Amhid Fallan (Alan Feild), timide invétéré et mal dégrossi du nid familial qu'il vient de quitter à 35 ans. Amhid ne sait pas comment plaire aux femmes et a besoin de conseils personnalisés et d'un total relooking pour "avoir de la présence" en discothèque. C'est le métier d'Anna : des vieux garçons comme lui, elle en a traité des dizaines avec son personnel. Elle le coache personnellement, appréciant le "travail de terrain" en compagnie du client : elle suit ses déplacements, elle apprend à le connaître, lui et ses habitudes : à la fois amie et conseillère, son métier ne consiste pas à imposer des changements radicaux, brutaux qui ne correspondraient pas à sa personnalité, mais à influencer, orienter ce dernier afin que la mutation vienne de lui. "La chenille ne peut se transformer en papillon que si elle en affiche la volonté."  

Petit à petit, au fur et à mesure de leur séances planifiées de "shopping thérapeutique" et de discussions aux terrasses des cafés, il apprend à mieux se positionner vis-à-vis du sexe opposé, prend de l'assurance, s'habille de manière plus élégante - sa personnalité s'ouvre de nouveaux horizons. Anna ne fait qu'appuyer sur les bons boutons, débloque la personnalité d'Amhid des blocages qui le congestionnent, afin que son client se sente enfin à l'aise et "bien dans ses baskets" - c'est son job et ses clients la rémunèrent grassement pour cela.  

Quelques semaines après le début du programme d'accompagnement, Amhid se surprend de proposer à Anna et son mari de partager une table au restaurant que tient sa mère. Il amènera pour l'occasion une jeune fille rencontrée récemment. Anna n'est pas partisane de mélanger vie privée et vie professionnelle, mais elle accepte ; surtout que Louis revient peu et que son travail l'accapare comme jamais.  

Le soir venu, le repas se déroule à merveille, Louis plaisantant à foison avec la mère du jeune homme, fan de cinéma elle-même.  

Quand Anna va se rafraîchir aux toilettes, elle surprend une conversation qu'elle aurait préféré ne jamais entendre : la jeune fille qui accompagne Amhid pleure toutes les larmes de son corps : elle n'est qu'un prétexte pour lui pour revoir sa coach... et elle déteste ça. Amhid ne veut pas le lui avouer mais, oui, il est bien amoureux d'une autre femme (il ne cite jamais son nom) qui l'a aidé "à se découvrir", qui l'a soutenu dans les épreuves...  

"- Tu comprends, il n'y a qu'elle qui m'ait jamais compris."  

Non, la jeune fille a du mal - elle sort des toilettes et tente de faire bonne figure le restant de la soirée. Anna, elle aussi, n'en a que trop entendu. Elle n'en laisse rien paraître et la soirée est franchement plaisante.  

Le lendemain, Anna rappelle Amhid pour l'informer qu'il est allé trop loin : il s'est passé ce qu'elle appelle un transfert, le jeune homme ayant reporté ses espoirs et ses sentiments sur elle au lieu d'autres jeunes femmes qu'il était sensé rencontrer. Elle lui demande de ne pas chercher à la revoir si ce n'est pour l'accompagnement - et lui assure qu'entre eux deux, il ne se passera jamais rien.  

On en reparle plus et les séances reprennent. Entre-temps, Amhid a trouvé un nouvel emploi sous le poids de son changement de tempérament. Il décide de présenter Rachida (Tamara Fishburne), une jeune fille de bonne famille, à Anna. Et annonce qu'ensemble, ils vont se fiancer. Il semble totalement sincère et brosse un portrait enthousiasmant de leur future vie conjugale.  

Pourquoi, à ce moment-là, Anna sent-elle une pointe de jalousie la transpercer ?  

Peut-on aimer deux hommes à la fois ?  

(Script original inspiré d'une histoire de Delorès de V.)