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MMP présente
Meduza

*** Base Américaine de Zadar, Croatie - de nos jours. ***  

 

Le scientifique venait d'ouvrir la porte à double-battants à la volée, il savait que ses poursuivants étaient derrière lui : sa colère s'était transformée en peur et son équipe n'était plus là pour le soutenir. Il était le dernier à pouvoir stopper cette folie. Tandis qu'il cherchait son pass dans une des poches de sa blouse, les sirènes d'alarme retentirent. Ca signifiait que la base entière serait bientôt au courant de sa tentative et qu'ils lui feraient la peau sans se poser de question.  

Le pass ne fonctionna pas sur le portique de sécurité - il décida de prendre les escaliers de service qu'il dévala quatre à quatre. Arrivé au rez-de chaussée, il trouve la porte de sécurité close - désespéré, il prend le premier extincteur à sa portée et en défonce la serrure. Le parking, il cherche son véhicule - non ! - des gardes rodent déjà autour - ils l'attendent, il est sûr qu'ils ont ordre de tirer à vue. Il va donc passer par le grillage de l'enceinte, même s'il doit subir les tirs des miradors. Plutôt ça que de se compromettre dans cette horreur !  

 

Il traverse au pas de course la grande plate-forme principale, passe par derrière les entrepôts, prend son élan et plonge sur le grillage.  

Au moment où il pose les mains dessus, il se rappelle des récents travaux d'électrification du périmètre de l'enceinte.  

Merda.  

 

C'est sa dernière pensée : son cadavre encore fumant est retrouvé quelques instants plus tard par le personnel de sécurité. On lève l'alerte, stoppe l'alarme et récupère le corps - encore un que l'Adriatique va recycler. Rien ne se perd.  

Le responsable du site, un Colonel de l'US Army regarde un instant la scène par la fenêtre de son bureau. Il hoche la tête, soupire un instant, et s'en retourne à ses petites occupations.  

 

Moins de trois minutes plus tard, un satellite militaire US positionné au dessus de l'Europe du Sud reçoit un ordre de destruction en provenance du Pentagone. Le satellite envoie alors une émission de PLL (Particules Laser Larges) en direction de la Base Américaine de Zadar.  

Celle-ci est rayée de la carte en 5 secondes.  

24h00 plus tard, l'ensemble des médias internationaux et la Maison Blanche évoquent la plus grosse attaque terroriste à l'étranger contre des intérêts Etats-usiens : on dénombre 123 victimes civiles, la plupart européennes, et 75 victimes militaires, toutes américaines. On accuse les cellules terroristes habituelles.  

 

*** Six mois plus tard, au coeur de l'été. Aéroport de Bologne, Italie. ***  

 

La diplomate Delilah Grossmann (Amy Hemmings) revenait d'Israël où elle venait de passer quelques semaines de vacances avec sa famille restée au pays. Suite à "une avarie", son Airbus A380 Tel-Aviv - Paris avait du faire escale ici, en Italie. En fait, les nouvelles que le Commandant de bord de la Star Airlines venait leur rapporter n'étaient pas bonnes.  

 

"- En raison d'une grève générale des aéroports français, notre compagnie se trouve dans l'impossibilité de vous acheminer par air à votre destination : plus aucun avion ne décolle ni n'arrive en France - nous regrettons de ne pouvoir assurer le service."  

Delilah était tellement lasse de la situation qu'elle ne trouva même plus la force de protester, à la différence de pas mal de clients qui n'hésitèrent pas à exprimer haut et fort leur mécontentement. Sa fille Karen (Stephanie Rosenmeyer) à ses côtés, elle se demandait comment elle allait sortir de ce pétrin quand le Commandant reprit quelques instants plus tard :  

"- Notre Compagnie vous propose un remboursement intégral de vos billets ou un acheminement par train ou bus pour les plus pressés. Si votre voyage n'avait aucun caractère urgent, Star Airlines vous invite à attendre la fin de la grève française en vous offrant un séjour tous frais payés dans la nouvelle station balnéaire voisine Goldstone Resort **** de Ravenna."  

 

Les cris de surprise, sifflets, interjections et applaudissements qui suivirent la dernière proposition transformèrent pour beaucoup la galère d'une fin de vacances en dernier week-end de farniente - certains même s'aventurèrent à crier "Vive la France", tout en espérant que la situation ne s'éterniserait pas. Delilah réfléchit : c'est vrai qu'il lui restait une semaine de rab et la petite ne reprendrait pas l'école avant septembre... alors, pourquoi pas ?  

Quelques coups de fil plus tard, elle régularisait sa situation auprès des autorités locales et franchissait les portiques de la douane. Transférés dans des bus spéciaux affrétés pour l'occasion, la plupart des voyageurs qui les accompagnaient se retrouvèrent deux heures plus tard au bord de la mer adriatique dans des résidences bouffantes de luxe.  

Pour Karen et sa mère, c'était une fin de vacances inespérée - de quoi oublier la rentrée proche, la tension familiale et la séparation de l'année dernière...  

 

*** Au même instant, sur un des "spots" de la Station ***  

 

Richard Rich Jr (Bjorn Ferris) 25 ans, surfait avec quelques-uns de ses "amis". Rich avait passé les trois dernières semaines à pratiquer l'adage "la mer, le sexe & la glisse" et c'était les meilleures vacances de sa vie depuis que ses parents avaient divorcé. Il savait aussi que la vie professionnelle ne tarderait pas à le rattraper et qu'on commençait - horreur suprême ! - à le mater comme un "vieux". Ceux qui s'ébattaient autour de lui avaient entre 17 à 23 ans... Il n'allait pas tarder à passer dans la catégorie "senior" de ce milieu forcément jeune et beau... et jeune.  

 

Il ne réfléchissait guère à tout ça pour le moment, concentré dans "le tube" de la vague : ce n'était pas Tahiti, Bali ou Hawaii, mais c'était cool quand même - et vu son budget, le mieux qu'il pouvait s'offrir pour le moment.  

Au moment où il accompagnait la masse liquide, s'accroupissant pour offrir une meilleure dynamique à son corps tanné, il remarqua d'étranges formes sous-marines, puis un bras humain qui surgit au dessus de lui - également porté par les flots.  

Il perdit l'équilibre, cria quelque chose, tomba à la renverse, puis se laissa porter sous le courant porteur.  

Le bras avait disparu, remplacé par un spectacle aussi poétique que terrifiant.  

 

Richard avait déjà vu des bancs de méduses, ici, dans l'Adriatique - il savait que par rapport à la Méditerranée, on en comptait moins, et en général des petites vélelle ou des aurélies.  

Mais ça !!!  

Devant lui, une masse informe de gigantesques méduses aux tentacules de plusieurs mètres se laissait mollement dériver. De temps à autre, un groupe de trois ou quatre individus se détachait du groupe et partait à une vitesse effroyable vers quelque destination connue d'eux seuls. Le banc de méduses - créatures spongieuses et guidées par un logiciel naturellement limité - agissait de manière intelligente.  

Le banc venait de repérer Richard - il fonça sur lui - qui se retrouva au coeur de l'essaim. Stupéfait, il resta d'un calme olympien - à sa grande surprise. Ne percevant aucune peur chez Richard, le banc reprit sa route sans même le toucher.  

 

*** Laboratoires d'Analyses Maritimes du Goldstone Resort ***  

 

Le Professeur Gallini (Stanley Harris) cryptozoologiste de son état, ne comprenait pas ce qu'on lui montrait : devant lui sur des tables d'examen, on avait disposé trois corps, repêchés aujourd'hui sur les côtes de Ravenna - des jeunes gens disparus il y a deux semaines du côté d'Ancora, à une centaine de kilomètres d'ici plus au Sud. Et non seulement ça ne concordait pas avec les courants marins régionaux, mais l'état des corps lui-même le plongeait dans une perplexité inédite : ces trois individus étaient décédés il y a 15 jours mais la rigor mortis étaient trop récente. Les tissus vasculaires et le derme eux-mêmes n'étaient pas raccords. Gallini n'était pas légiste mais pour lui, ces gens étaient morts il y a peu. Nus, les corps présentaient comme des milliers de piqûres de méduses et des signes de torsions. L'analyse toxicologique ne révélait rien sinon un épuisement des ressources vitales. Plus curieux encore, les trois jeunes présentaient les mêmes fines blessures au dessous du crâne - quelque chose avait pénétré là-dedans - il eut un frisson rien qu'à y penser. Un sur trois, ça pouvait passer pour du hasard. Sur les trois sans exception, c'était un comportement ayant une base logique.  

 

Qu'est-ce qu'un animal - marin - allait foutre dans l'épiphyse ?  

 

A ses côtés, ce n'était pas ce que les propriétaires du lieu voulaient savoir. La question relevait plutôt d'éviter toute panique et de sabrer la fin de saison. S'ils devaient utiliser des filets, soit - la procédure était connue, mais fermer les plages, non, il n'en était pas question. Gallini, lui-même en villégiature ici, était la personnalité scientifique qu'ils avaient trouvée la plus à même de résoudre ce mystère. Il faudrait bien qu'ils finissent par appeler les autorités - en attendant, il valait mieux cacher certains détails au vieux bonhomme qui examinait les corps.  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série B d'action (Film-catastrophe / science nanarde) de Ron Reyes

Bjorn Ferris

Amy Hemmings

Stanley Harris

Stephanie Rosenmeyer
Musique par Leonard Froese
Sorti le 03 avril 2015 (Semaine 535)
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