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MMP présente
Big in Japan

1974, Berlin : Ludwig Wonneger (Lee Khan) rentre dans un cinéma diffusant Metropolis de Fritz Lang. Le film influence suffisamment le jeune homme pour orienter son cursus universitaire vers une école d'art...  

 

1982 : huit années ont passé, Ludwig s'est renommé Mark Luftphaze, titre de scène qu'il exploite au sein de petites formations punk et new-wave : on se maquille, on s'habille de noir, on fait tourner les boîtes à rythmes et les basses et on fait part de ses angoisses existentielles à un public de toute façon tellement bourré que vous pourriez chanter en danois qu'il ne vous écouterait pas plus. Ludwig / Mark en a marre : il a déjà 28 ans, pas un seul job stable et commence à trouver le temps long - ses espoirs de gloire semblent lui échapper comme du sable entre les doigts.  

 

Par dépit autant que par intérêt, il répond donc à une annonce parue dans le journal local : un radio-crochet cherche de nouveaux talents allemands pour une compagnie de disques américaine. Le seul véritable impératif est de savoir chanter et s'exprimer correctement dans la langue de Shakespeare - pas un problème pour Mark qui a biberonné aux radios et à la propagande culturelle US, prégnantes en ville depuis la Libération.  

 

Sur place, il rencontre une jeune guitariste, Benedicte Lloyd (Alexandra Dolby) qui a derrière elle plusieurs compositions mais aucun disque : la pop allemande de ce début des années 80 ne supporte pas les filles qui jouent seule, même quand elles sont talentueuses. Et "Bene" l'est : elle a composé spécialement pour le radio-crochet un nouveau titre, Never Too Old - elle sait que si c'est elle qui le chante, ses chances sont minces. Mark pourrait faire l'affaire par contre. Ils se sont croisés plusieurs fois sur scène sans jamais travailler ensemble, mais ils se respectent. Sa voix douce pouvant porter dans les aigus se fondra bien avec les harmonies et mélodies pop de la jeune femme. Bene lui propose donc de passer en duo. Mark, qui n'avait pas d'autre projet qu'un a-cappella des Stooges, se laisse prendre au jeu.  

 

Au sein du jury du radio-crochet, Helmut Grissom (Ira Bradley) prend des notes : groupes punkoïdes mal dégrossis des Pistols, clônes teutons de T-Rex et solistes sans grand talent se succèdent sur scène, le tout animé par un Disc-Jockey crispant qui commence à lui faire regretter son déplacement : les allemands ont décidément un problème avec la musique "jeune", trouver une perle rare au milieu de ce limon va être une corvée qu'il aurait préféré s'épargner. Mais Los Angeles veut des résultats locaux - des groupes du crû, et les filiales de s'exécuter : les têtes volent vite dans le métier. Helmut est donc "au charbon" et s'ennuie ferme.  

Jusqu'au passage de ce couple mal assorti mais au charisme certain. Il n'ont pas réfléchi à un nom et on dirait que c'est la première fois qu'ils jouent ensemble. C'est inattendu et plutôt chouette. La chanson emballe tout le monde - Helmut commence à préparer ses papiers. Ce Never Too Old a du potentiel - et avec elle, ses auteurs.  

 

1986 : le duo s'est transformé en quatuor - que de chemin parcouru depuis le radio-crochet berlinois. Le groupe, un temps nommé NTO (Never Too Old) a été rebaptisé Metropolis et le single, retravaillé par des fées du son électronique outre-Rhin, a cartonné dans plus de 15 pays. Drivé par ce premier succès, Metropolis s'est offert un clavier et un batteur. Quatre, c'est bien sur scène, une sorte de chiffre magique - en plus, il y a une fille, l'âge des membres va de 21 à 31 ans : Metropolis brasse les générations et les sexes, c'est un groupe sorti de terre comme un champignon après la pluie - personne n'en a jamais entendu parler et sa durée de vie est partie pour être limitée aux trois disques prévus au contrat qu'ils ont signé avec Helmut.  

Un Helmut particulièrement ravi. Devenu leur manager dans un premier temps, il a gravi les échelons de sa compagnie, jusqu'à devenir Vice-Président Europe et observe désormais de loin le comportement de ses ex-protégés.  

 

Metropolis a enchaîné les hits : Sounds like an Harmony, Huge in Japan, les ventes des deux albums se sont comptées par millions, le groupe a passé brillamment l'épreuve du live avec une tournée européenne l'année dernière, et ses apparitions TV restent de grands moments de playback. Reste que l'Amérique fait encore la sourde oreille aux sirènes électro du groupe, bombardé à l'avant-garde de la techno-pop dansante allemande. Et puis il y a ces autres concurrents européens, Talk Talk, Pet Shop Boys, qui commencent sérieusement à leur faire de l'ombre dans les clubs et la veine "arty".  

 

L'ambiance au sein de la formation n'est pas des meilleures non plus. Mark commence à avoir de plus en plus de mal à supporter les crises d'égo de son auteure-compositrice : lui aimerait bien marquer le "son" de son empreinte, le rendre un peu plus humain et acoustique. Benedicte balaye ses arguments d'un revers de mediator : elle sait ce que veulent les gens, de l'électronique car ils veulent vivre dans le futur à défaut de supporter leur présent - elle a la formule magique pour les faire danser et chanter sous la douche. Depuis que "Bene" s'est mise aux machines (échantillonneurs, séquenceurs, groovebox et synthétiseurs), elle est devenue imbuvable. Alors lui et son batteur se taisent et commencent à fréquenter le milieu de la Berlin schule, chez les "purs" de l'électronique instrumentale - histoire de voir si l'on y est toujours aussi borné.  

 

Les responsables de la compagnie sentent ces tensions. Habitués à les traiter, ils proposent au groupe une tournée au Japon (ils y sont "big" là-bas parait-il) afin d'adosser le second album sur un tour "de prestige".  

Et sans savoir que ce dernier cristallisera les problèmes.  

 

(Script original inspiré en partie de la carrière du groupe allemand Alphaville - toujours actif après 25 ans de carrière)

Scénario : (2 commentaires)
une série B documentaire (faux docu-fiction / drame) de Barry Lassek

Lee Khan

Alexandra Dolby

Ira Bradley

Victoria Attree
Sorti le 07 août 2015 (Semaine 553)
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