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MMP présente
Le Message

Mexico City, de nos jours.  

 

Syrianna Sandoval (Sokchana Keut) est standardiste au sein d'un grand groupe de presse. Le job est confortablement payé, les horaires extensibles mais les heures supplémentaires rémunérées. Célibataire, Syrianna est aussi très consciente des problèmes de pollution planétaires : elle recycle ses déchets, opère le tri sélectif. Et prend les transports en commun.  

 

Ce matin-là, sous une chaleur humide et étouffante, elle se dit qu'elle a hâte de retrouver son bureau climatisé (une hérésie écolo, mais comment faire autrement ?) : le bus est bondé, en retard, les gens suent, grognent. Un instant, elle se croit dans un train d'animaux que l'on mènerait à l'abattoir. Une pensée qui provoque en elle un flash particulièrement désagréable, qui reflue d'elle aussi vite qu'il est arrivé. Comme toujours, pas mal de clodos viennent réclamer l'aumône aux passagers. Aujourd'hui, c'est un drôle d'hère (Benjamin Biolerme) en redingote rapiécée qui fait passer son petit morceau de papier. Comme d'habitude avec ce genre d'individus, elle l'ignore : elle a beau voter à gauche, si ce pouilleux la touche, elle va sentir son odeur pour le restant de la journée.  

 

Au boulot, tout se passe sans encombre - 10 heures de dur labeur plus tard, elle quitte les locaux, déclinant pour la énième fois les avances de son chef de service Paolo (Barry Tudyk), un connard libidineux avec lequel elle devra pourtant faire des concessions si elle veut progresser dans la boîte. Cette idée la révulse : elle ne se sent pas prête, et encore moins motivée.  

Le bus, à nouveau - pour une petite demi-heure dans les bouchons : à cette heure, elle rentrerait bien à pieds (elle ne perdrait pas plus de temps) mais les rues ne sont pas vraiment sûres en ce Printemps.  

 

Comme toujours, les "lépreux de la société". Elle croise à nouveau ce bonhomme bizarre qui tend son papier à tout le monde. Il se rapproche d'elle. Elle peut déjà sentir la sueur qui imprègne ses vêtements, mais cette fois, elle ne détourne pas les yeux. Son refus est poli. Elle tient son regard perçant. Il lui susurre, détachant chacune de ses syllabes de ses dents pourries :  

"- Il va être temps de redevenir com-pa-ti-ssant."  

Il a à peine terminé sa phrase que le bus fait une embardée, bousculant ses passagers. Cris, mouvements, un peu de panique. Le gars a disparu, elle l'a perdu des yeux. Pourtant, les portes ne se sont pas ouvertes.  

La fatigue, sûrement. Dehors, elle voit des gens se battre. Le quartier est chic pourtant. Des trafiquants de drogue sûrement à la recherche de quelqu'un. Le chauffeur met la seconde et mange l'arrêt.  

 

Chez elle, elle se fait couler un bon bain dans lequel elle reste une heure, à peine interrompue par Agnès, une copine de travail qui vient aux nouvelles entre elle et Paolo : rien à signaler, elle n'a pas envie d'en parler, la journée a été un peu dure et la semaine s'annonce difficile avec les élections municipales prochaines qui créent une tension supplémentaire ici.  

 

Elle est réveillée en pleine nuit - on tambourine à la porte. Son premier réflexe est de récupérer le revolver dans le tiroir de sa table de nuit (une assurance-santé depuis qu'elle vit ici, cadeau de son ex). Elle se dirige prudemment vers la porte d'entrée de son petit studio du 1er étage, puis se ravise : il y a des formes qui courent dehors, une voiture qui brûle au milieu de la chaussée. Mon dieu, qu'est-ce qui se passe ?!!?  

On a arrêté de frapper à la porte dehors. Elle double le cadenas, vérifie qu'elle est bien en sécurité, laisse les stores baissés et la lumière éteinte, tente un coup d'oeil dehors.  

 

C'est la panique. Une situation insurrectionnelle ? Des gens renversent des véhicules pour en faire sortir des passagers. Panique, affolement de ses derniers. Cris de douleurs quand les agresseurs parviennent à leur fin.  

Ils sont en train de les dévorer !  

Elle a un haut-le-coeur, manque de défaillir, un voile noir passe devant elle.  

 

Un flash - elle le revoit, lui, ce gars pas clair. Son papier. Ce que les gens ont lu dessus les a rendus fou. Elle ne sait pas pourquoi elle pense ça, elle le sait, c'est tout.  

Elle perd l'équilibre, cherche une prise - en vain : elle tombe - mal - sur la moquette, son genou lui arrache des larmes.  

Dehors, la situation empire. Les forces de Police font appel à l'armée qui commence à envahir les rues de la mégalopolis. Cette nuit semble ne jamais vouloir finir.  

Elle se prend la tête entre les mains, se dit que son réveil va sonner... Mais sursaute, manque de hurler et paniquer définitivement quand elle entend un bris de glace venant de la salle de bain : une brusque poussée d'adrénaline lui permet d'ouvrir la porte de la pièce à la volée, allumer la lumière et pointer son arme en direction de la fenêtre explosée.  

 

C'est une gamine (Rebecca Yusef) de son âge, 19, 20 ans peut-être. Elle est tétanisée, a de grands yeux pleins de larmes et du sang sur le corps. Pas le sien, visiblement. Elle vient d'éclater littéralement la baignoire en sautant du toit de l'immeuble d'en face. Elle a des blessures, des contusions de partout mais visiblement, elle aussi ne tient que par cette étrange énergie du désespoir qui vous pousse à accomplir des miracles.  

De l'autre côté, Syrianna voit ceux qui poursuivaient la gamine se jeter du toit dans le vide. Aucun n'a pris son élan : leur poids ne permet pas d'atteindre la fenêtre. Ils s'écrasent tous au sol dans un râle guttural.  

Et aucun ne se relève. Quelque part, ça la rassure.  

 

A nouveau, l'image de l'homme aux vêtements si anciens. Il se promène au milieu du chaos. Semble apprécier son oeuvre.  

Lui. Il faut le retrouver. Ce qu'il a fait, il peut forcément le défaire.  

Elle va se réveiller dans quelques instants, c'est sûr.  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série B fantastique (Horreur) de Howard Copeland

Barry Tudyk

Sokchana Keut

Benjamin Biolerme

Rebecca Yusef
Musique par Coralie Leonard
Sorti le 29 octobre 2016 (Semaine 617)
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