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MMP présente
Réponse à Offre Numéro...

Nadja Datty (Karen Easdale) est une demandeuse d'emploi depuis quelques mois. Ancienne ouvrière de l'usine Vélonex (délocalisée en Birmanie) sur la commune de Ferrugues sur Dubreuil (grande couronne parisienne), elle court de stages de remise à niveau en atelier "training" au sein des succursales du Pôle-Emploi et assimilés, essayant dans le même temps de faire (sur)vivre ses deux enfants en tenant leur père éloigné d'eux. Disons que la vie de Nadja est compliquée, comme la Vie elle-même.  

 

Lundi. Comme tous les jours, elle se lève tôt, s'occupe de ses enfants, les amène à pied à l'école et s'en revient consulter les nouvelles offres parues pour son profil sur le site en ligne de l'agence pour l'emploi. A nouveau, rien dans l'électro-technique au niveau local - elle soupire, étend sa recherche aux postes d'aides à la personne.  

Une annonce pique sa curiosité : "Monsieur Bonne situation cherche comptable -rémunération intéressante.." Elle postule immédiatement, surtout que l'annonce ne date que de quelques heures et qu'elle peut prendre contact avec l'employeur immédiatement.  

 

L'homme qui l'accueille au bout du fil se nomme Archibald Dreyer (Raoul Camacho), voix suave mais blasée : il a reçu énormément de réponses ce matin, mais la proximité géographique de Nadja l'encourage à la recevoir dans l'après-midi. Rendez-vous est pris. Nadja arrange ensuite son CV au mieux : n'est-elle pas issue d'un Bac compta ? Il faudra qu'elle s'en souvienne mieux que ça.  

Arrivée sur place, elle est discrètement accueillie par Dreyer dans une ancienne Maison de Maître décrépite - lui a eu le plus grand mal à tenir la Mairie (qui souhaite racheter la demeure dans le cadre d'une opération immobilière) à distance, de même que ses créanciers. Ses parents lui ont laissé des dettes et le "pauvre homme" a impérativement besoin de quelqu'un pour tenir les comptes. L'entretien se passe bien, un accord de principe conclu.  

Deux semaines plus tard, il la rappelle et lui annonce qu'elle doit commencer au plus vite. Nadja est ravie : un boulot à proximité, pas très bien payé et pas forcément pérenne mais un boulot quand même...  

 

Archibald met ses archives papier et informatiques à sa disposition dans une petite pièce annexe, sorte de bureau dans lequel elle officiera. Il lui précise que pas mal d'archives trainent "un peu partout", ses parents n'ayant jamais eu la bosse du rangement. Elle qui n'a jamais fait de gestion patrimoniale de sa vie est donc logiquement noyée dans la masse d'informations. Huit heures plus tard, elle n'a toujours pas avancé - mais décide de ne pas abandonner. Il lui a confié un double des clés. Elle débranche l'antique PC, sort de la pièce. Personne : Archibald est monté à la Capitale aujourd'hui. Elle laisse le silence de l'endroit l'envelopper. L'odeur des vieux meubles, pas forcément perceptible, est plus présente quand le jour décroit.  

Cette maison doit avoir au moins 200 ans.  

 

Le second jour, elle ne retrouve pas Dreyer qui a accroché un petit mot à la belle porte de chêne. Il sera absent pour le restant de la semaine, il a installé un four micro-ondes dans le bureau, et une enveloppe contenant une petite avance sur le clavier.  

Dans le milieu de la mâtinée, elle reçoit un coup de fil de l'agence pour l'emploi. Elle leur signale qu'elle est de nouveau en poste, donne le numéro de l'annonce à laquelle elle a répondu. L'agent ne retrouve pas cette référence... "Mais ça arrive". Elle demande juste à ce que l'employeur envoie la Déclaration Unique d'Embauche au plus vite. Nadja sourit : comment aurait-elle pu répondre à une offre qui n'existe pas ?  

 

Au troisième jour, elle décide de manger sur place à la pause - ses enfants sont à la cantine et elle a demandé à une voisine de les récupérer ce soir - il y a tellement de fouillis dans cette compta...  

Toujours en l'absence d'Archibald, elle décide de visiter un peu les lieux, poussée par une curiosité qu'elle a du mal à réfréner. Si beaucoup de portes sont closes, elle ne peut s'empêcher d'ouvrir quelques tiroirs des nombreux chevalets disposés de part et d'autre des couloirs. Elle y trouve une clé rouillée au milieu de vieux papiers. Plus tard dans la journée elle refera un tour, reprendra cette clé et s'amusera à jouer avec les serrures.  

Jusqu'à ce que l'un d'entre elle corresponde.  

La porte à double-battants mène sur une aile désertée de la demeure. Encore moins de bruit qu'ailleurs (nous sommes "côté jardin") et plus de poussière - mais Nadja est finaude, elle sait que quelqu'un est passé par là et assez récemment, les traces de pas sur le carrelage l'attestent. Elle calque donc sa marche sur les traces au sol. De grandes enjambées, de grands pieds -probablement Archibald passé chercher quelque chose. C'est excitant, elle a l'impression de se trouver dans un Hercule Poirot... Après avoir traversé un grand salon, une bibliothèque et un boudoir, une nouvelle porte (non fermée) l'amène dans un sous-sol construit à-même la roche.  

 

S'aidant de son seul téléphone au milieu de l'obscurité, tous ses sens sont en éveil. Cela commence par la perception du ronron chaleureux d'un générateur (groupe électrogène ?), puis par l'odeur d'humidité et de meubles moisis qui l'assaille. Cela continue par la présence de mouches puis par un gémissement sourd. Après avoir descendu des escaliers en colimaçon, elle se retrouve sur le sol dur d'une grande pièce (une cave ?). Pris d'une soudaine envie de prendre ses jambes à son cou (la peur de l'inconnu, la petite lumière de son portable qui ne porte pas loin) ou de crier, elle se rapproche d'une forme qui lui semble bouger au fond de la pièce. Elle est folle se dit-elle, c'est son imagination qui lui joue des tours...  

Pourtant, plus elle se rapproche, plus les gémissements s'intensifient. Cette chose qui bouge là-bas, elle est attachée - non, enchaînée. Elle a forme humaine. Elle est bâillonnée. Nadja ralentit sa marche.  

C'est un homme nu, des scarifications sur l'ensemble du corps et (pour ce qu'elle peut en juger) des blessures soignées.  

Et cet homme, ce déchet humain aux os saillants qui semble abandonné ici depuis des lustres, son visage...  

Son visage est celui d'Archibald Dreyer.  

 

C'est à ce moment précis que le portable sonne.  

Le numéro d'appel indique "A. Dreyer".  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série Z thriller de Olav Joseph

Raoul Camacho

Karen Easdale
Musique par Brandon Ratélavarape
Sorti le 20 août 2016 (Semaine 607)
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