Le pire en cet instant était la force du vent, un vent glacial qui transperçait les os d’Alex (Karl Quinlan) et le forçait à marcher accroupi, cherchant seulement à ne pas tomber à la renverse. Certes, il avait une faim de loup, mal au crâne et aux pieds et transportait sur un traîneau le corps inconscient de sa petite amie, mais le vent était pire que tout. Au moins, il approchait du chalet, à moins que ce ne soit le chalet qui ne s’approcha de lui. Il n’avait pas l’impression d’aller très rapidement.

Après une trentaine de minutes de marche dans une neige folle et traîtresse, Alex commença à entendre à travers le souffle du vent des voix étranges, des voies féminines, comme des hurlements de détresse, semblable à ceux qu’avaient poussé sa copine, Lylie (Demetra Rasmuson), lorsqu’elle la glace s’était brisé sous ses pieds, la projetant dans l’eau glacial. Alex pensa que ça devait être son imagination, troublée par ses mésaventures de la journée, qui s’annonçait pourtant si belle au matin. Mais plus le jeune homme se trouvait à avancer, plus les cris devenaient forts, s’étirant toujours plus en longueur. Il commença donc à crier lui aussi, pour signaler sa présence. Il aurait pu se rendre rapidement jusqu’aux cris, mais sa conscience lui disait de ne pas abandonner le traîneau où se trouvait Lylie.

Après avoir lancé deux appels en vain, le vent tomba soudain, comme si on avait juste éteint un ventilateur géant devant Alex. Puis, dans le ciel tout à coup clair et net, se forma une énorme aurore boréale, la plus grande jamais observée par l’homme. Ses couleurs étaient magnifiques, et elles se modifiaient rapidement. Alors, en même temps que tous ces changements brusques, s’élevèrent vers le ciel le corps de Lylie, dégagé du traîneau, et plus loin, le corps d’une autre femme, apparemment inconsciente elle aussi. Les deux disparurent derrière l’aurore boréale, qui elle-même disparut, laissant entrevoir un grand vaisseau volant, stationnaire, aux couleurs impressionnantes. Alex le regarda s’éloigner vers le nord, emportant sa bien-aimée malade, et finit par s’écrouler au sol.

Un peu plus loin, il entendit une voix masculine s’élever, suppliant la chose de revenir avec une certaine Catherine (Cristina Staite). De nouveau, le vent s’éleva sur les terres du nord…