Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

MMP présente
Breathe

2206 - quelque part dans le vide intersidéral  

 

Ils étaient venus, ils étaient tous là, pour assister à son départ. Keir Brasfeld (Reginald Attree) se souvenait distinctement de tous les visages, de chaque faciès, de chaque sourire amical qui lui disait "Reviens-nous, tu nous manqueras" : ami, famille, être aimé, comme pour un dernier au revoir. Il se souvenait surtout de l'expression de Veronica (Annie Martinez), enceinte jusqu'au yeux.  

Leur petit Brian aurait deux ans quand il reviendrait sur la Lune, base de départ de cette nouvelle odyssée. Il ne partait pas seul mais chacun des membres de l'équipage abandonnait une partie de lui-même ici.  

 

Il était devenu Commandant de bord du navire spatial Esperanza de la Confédération Européenne. Six mois de voyage-aller, douze d'exploration vénusienne et six de retour - un classique depuis que la planète avait révélé d'intéressantes perspectives énergétiques pour la race humaine - pour lui une première, n'ayant jamais été plus loin que Mars.  

C'est au moment du retour de son équipe scientifique que le grand navire était tombé sur une "Poche de Baumann", un "espace vide", trou d'antimatière qui les avait happés, tel un fêtu de paille. Par un dramatique concours de circonstances, ses compagnons s'étaient littéralement "vaporisés" autour de lui. Il essayait de se ressasser les événements - pas vaporisés, ils s'étaient évanouis comme s'il n'avaient jamais existés. Sa logique scientifique lui hurlait qu'il se pouvait également que ce soit lui qui se soit évaporé devant eux. Mais le vaisseau était toujours là, intact. Il était seul au milieu de nulle part, dans le froid galactique.  

 

Il ne pouvait plus contrôler la course de l'appareil qui dériverait ainsi à vitesse constante dans cet espace jamais cartographié et totalement dénué de corps célestes - à moins qu'il n'arrive à corriger le logiciel interne de l'ordinateur central, tâche pour laquelle on ne l'avait jamais formé. Soixante heures après "l'incident", il avait appliqué à la lettre les procédures de survie, essayé de corriger la télémétrie et s'était assuré que sa survie n'était pas compromise dans l'immédiat.  

 

Soixante heures durant lesquelles il avait retrouvé les films de sa vie d'avant sur un petit disque dur externe, et ceux de l'exploration. Les grosses légumes scientifiques ne lui en avaient pipé mot, mais il se souvenait de leur apparente satisfaction sur le chemin du retour. Il ne s'en était pas vraiment fait des copains, n'ayant jamais eu de respect que pour l'aspect militaro-industriel de la chose - ce qui avait jeté un froid sur leurs relations dès le départ.  

Finalement, Keir avait décidé d'aller se coucher, histoire de reprendre quelques forces sous le ronron habituel des moteurs, qui finirait par se réduire, puis mourir, faute d'hydrocarbure. Il préférait ne pas y penser - ce bruissement l'accompagnait encore comme un souffle de vie.  

 

Un signal.  

Un signal sonore vient de le sortir de son sommeil. Un message - il bondit de sa couchette, se précipite en salle de communications. Un code intelligent, crypté, qui se répète toutes les 24 minutes. Après d'intenses réflexions, le spationaute décrète qu'il s'agit de coordonnées spatiales. Il décide de s'y rendre mais doit avant toute chose réparer les instruments de bord nécessaires à la bonne navigation de son navire...  

 

Il décide de faire un brin de toilette, ayant repris quelque assurance.  

Ce qu'il voit dans le reflet du miroir l'effraye : un homme grisonnant, à la barbe de 15 jours, au regard halluciné et aux rides bien affirmées. Ce n'est pas possible : il ne s'est endormi que quelques instants...  

Il ressort de la salle d'hygiène, se précipite dans les couloirs du navire, touche les murs. De la condensation. Quelque chose ne va pas du tout.  

 

Arrivé en salle des contrôles : l'ordinateur central lui apprend qu'il s'est absenté 10 ans et qu'il ne lui reste plus que 60 heures d'oxygène. Il tombe sur son siège, terrassé. Le signal reçu "tout à l'heure", lui, continue d'émettre, de plus en plus puissant.  

Il ne dérive pas.  

Il se rapproche de lui.  

 

(Script original, inspiré de Journey Through the Dark Zone produit par MMP et sorti sur la partie Cannasucre)  

Film produit dans le cadre du concours "Souffle" sur la partie Gerardmerveille : http://forum.cinejeu.net/viewtopic.php?p=103009#p103009

Scénario : (3 commentaires)
une série Z dramatique (S.F.) de Tracy Kraft

Reginald Attree

Annie Martinez
Musique par Brandon Ratélavarape
Sorti le 25 février 2017 (Semaine 634)
Entrées : 17 985 341
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=13634