Mali (Hilary Barton) n'est pas une "gouine à frange" comme on dit dans le milieu des médias - c'est même une jeune femme coquette que rien ne distingue des personnes de son âge. Elle n'a jamais fait de son orientation sexuelle un secret mais refuse une distinction particulière, ou qu'on lui attribue une qualité. Parfaitement intégrée dans son époque au sein d'un important groupe de presse parisien, elle traque comme la moitié des parisiens le grand amour sans jamais le trouver.  

"C'est parce que tu cherches que tu ne trouves pas" lui serine son frère Pascal (Sylvain Barré) - un bel hypocrite soit-dit en passant qui court de speed-dating en dîners dansants histoire de se faire entretenir et d'arrondir ses fins de mois d'intermittents du spectacle fauché. Mali vit seule avec son chat Kaporal depuis qu'elle a viré son cadet. Son travail a beau la passionner et elle de ne pas "compter les heures", il est un moment où l'on se retrouve toujours seule. Autant dire qu'à travers les autres, elle se cherche aussi un peu.  

Elle a le blues de la fille urbaine pour qui l'argent ne fait pas toujours le bonheur. Elle a relu tout James Gray (Les Hommes viennent de Mars... et ses suites), revu l'intégrale de Sex and the City sans se convaincre un seul instant qu'elle est plus à l'aise en solo. OK, les copines sont une choses, revenir en enfance avec ses potes dans des soirées karaoké à chanter les hymnes des dessins animés de son enfance, ça va un temps. Au bout du compte, personne n'occupe la couche avec elle - si ce n'est Kaporal, toujours fidèle au poste.  

Il faut ajouter pour sa défense que sa dernière histoire s'est particulièrement mal terminée, son ex ayant fini par "retourner sa veste" et sortir avec celui qu'elle estimait être son meilleur ami (genre l'ami de presque trente ans - cet ami-là connu dès le bac à sable qui ne vous a jamais fait part des sentiments qu'il ressentait à votre égard et qui finit par coucher avec votre amie). Ces deux-là vivent désormais heureux, mariés 2 enfants quelque part en Ardèche. A l'époque, c'est Pascal qui a ramassé Mali à la petite cuillère. Depuis, elle a essayé de se blinder. En vain.  

Un soir, alors qu'elle écume une expo-vernissage d'une jeune photographe fascinée par les poupées Barbie, Lara Lemonde (Lydia Hansard), elle écoute cette dernière évoquer "le masque social" que chacun doit prendre pour s'intégrer dans le "milieu" de l'art parisien. Ce n'est pas une charge, vu que tout le monde a l'air de l'approuver par des hochements de tête compréhensifs et des "formidables" audibles. Seulement Mali se rend bien compte que cette façade décrite par Lemonde est celle de l'assistance, de cette propension du bobo de la capitale à approuver tout et son contraire à partir du moment où c'est déclamé par la bonne personne à l'endroit à la mode où il faut être vu.  

Elle s'en va vomir dans les toilettes. Elle y croise Armin Terranova (Tom Kent), jeune éphèbe vu en couv' de quelques revues gays branchées (même si lui revendique haut et fort son hétérosexualité - on peut être icône gay sans pour autant y toucher, encore un paradoxe de l'époque) qui termine un rail d'une quelconque saloperie illégale partout sauf en certains milieux. Armin connaît bien Lara, il a fait quelques séances pour elle - il peut la lui présenter. Il lui demande également des nouvelles de son frère.  

Quand ils reviennent dans la grande salle, c'est l'artiste qui vient à eux : Lara est fascinée par les jeux de l'apparence, elle dévisage Mali et commence à l'entreprendre sans pudeur ni retenue...  

(Script original, tourné au Django Ranch - titre inspiré par les roucoulades de Claude Lelouch et Michel Legrand)