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MMP présente
Louis Lamort

"- Mon nom est Louis Lamort, j'ai fait un deal avec la Faucheuse : elle me laisse tranquille si je lui fournis suffisamment de vilains dans ton genre. Et pour ça, j'ai les pleins pouvoirs, depuis presque 150 ans - c'est dire comme je fais pas mon âge mais du bon boulot."  

Un long silence incrédule. Puis un énorme éclat de rire. L'homme qui vient de s'exprimer est voûté par les ans, articule d'une voix chevrotante, a le cheveu rare (quoiqu'une mèche rebelle insiste pour continuellement cacher son oeil droit) et ne se déplace qu'avec une canne dont le pommeau de métal - si l'on s'y intéresse - est sculpté d'une représentation de la Mort chevauchant son destrier.  

 

Louis Lamort (Ronald Torkildsen) est cet homme. Actuellement au milieu d'une bande de mafieux attablés au "Karim's Pizza", le meilleur italien d'Echo City. Louis est rentré sans un bruit - on ne sait trop comment les deux tontons-macoutes qui surveillent l'entrée ont pu le laisser passer, et il s'est adressé directement à Luigi Leonidas (Manfred Ribic), un des barons du crime local.  

Leonidas, comme les autres, est parti dans une franche hilarité - il en pleurerait presque.  

Luigi met sa main dans un des revers de son veston - une dizaine de revolvers sont braqués sur lui quand il en sort un parchemin.  

"- Tu vois Leonidas, là j'ai marqué ton nom - et cette liste, c'est ce que ton organisation va arrêter de commettre."  

Le papier semble incroyablement jauni comme s'il avait trainé là depuis des siècles. L'écriture même de la liste semble appliquée et antérieure à l'invention de l'imprimerie. C'est très joliment fait pense Luigi, qui est un esthète. Mais son menu pose problème : "prostitution" barré, "trafic humain" barré, "drogue" barré, "meurtres" barré. Le parrain regarde le vieil homme dans les yeux, un peu moins amusé :  

"- Pépé, il faut que je fasse tourner ma petite entreprise - si c'est pas moi, ce seront les jamaïcains."  

Louis sourit - ces derniers sont les prochains sur sa liste. Et les chinois, les russes, les japonais... Il tourne casaque, pas mécontent de son effet, et s'apprête à sortir :  

"- Je reviens dans quinze jours - si à cette date, le "business" continue, je prendrais des mesures."  

Il commence à le gonfler. Luigi fait signe à deux de ses hommes d'aller caresser les côtes de Monsieur dans l'arrière-boutique, histoire de lui expliquer qu'il veut bien être gentil avec le troisième âge, mais qu'il n'est pas arrivé à sa place avec des sourires et des bonnes intentions.  

 

Au moment où l'un des sbires frôle l'épaule de Louis, une trentaine de chaines hérissées de fil barbelé et de lames de tronçonneuses sortent des murs, traversant le restaurant de part en part et les corps de la plupart des criminels présents. Quelques-uns survivent, pantelants, grotesques marionnettes soutenues par ce qui les a traversées et s'est encastré à l'autre bout de la pièce.  

Luigi a eu l'instinct-réflexe de trouver refuge sous la table. Quand il se relève, les râles et l'odeur des organes internes répandus partout dans la pièce manquent de le faire défaillir. Il passe en-dessous des chaînes, le revolver à la main, tremblant de tout son être. Les survivants le suivent des yeux, l'implorent de les achever. Lui se rapproche de la porte vitrée qu'il entrouvre.  

La rue, déserte. Par ce temps, la canicule de cet été 2017 incite à rester chez soi et mettre la clim' à fond. A ses pieds, les deux gardes-chiourmes étendus. Décédés, le visage convulsé dans un rictus de peur.  

Content de s'en être sorti, Luigi Leonidas décroche son portable est appelle la police. Sa voix tremble, sa moumoute vient de tomber et son visage a pris une dizaine d'années en quelques instants.  

 

L'inspecteur Rhinodeaux (Andrew Barton) est dépêché sur place. Rhinodeaux vient de la criminelle, est bien noté par sa hiérarchie, a l'habitude des affaires complexes relatives au crime organisé et prépare son mariage avec la belle Thérèsa Mandylor (Yaelle Eno), fille du consul du Paraguay à Washington D.C..  

L'atrocité de ce qu'il voit sur le lieu du crime et la singulière méthode d'exécution lui offrent un terrain d'enquête tout-à-fait inédit. En fait, à première vue, tout le monde est mort ou presque. Mais les responsables du coroner lui annoncent bientôt que la plupart des victimes a survécu - pas forcément une chance : vu ce qu'elles ont vécu et la violence à laquelle elles ont été soumises, elles sont quasiment toutes bonnes pour une longue psychothérapie et une prise en charge pour handicap physique lourd.  

 

Ne pas tuer ses adversaires mais les blesser, les meurtrir dans leur chair afin de les sortir du jeu. Malin. Rhinodeaux a eu d'autres rapports ce matin, d'autres barbelés - mortels cette fois - sont sortis des murs ou de terre et sont venus interrompre une livraison de cocaïne sur le port. On a pas fait dans le détail : les trafiquants comme les dockers y sont passés. Tous finis pendus, décapités ou coupés en rondelle - 17 morts. Les armes du crime sont au laboratoire.  

Il y a de fortes chances qu'elles aient quelque point commun avec la forêt de chaines présente ici. Des scies à métaux et autres meleuses ont été utilisées pour décoincer les corps encore vivants. Putain. Comment c'est possible ?  

"- Un crime barbare perpétré sur des individus odieux, vous en pensez quoi ?"  

Jordana Kawasaki (Jewel Mirren) vient interrompre sa réflexion : Jordan est une assistance du sous-chef. Egalement une médium de talent qui les a longtemps aidés à déficeler de bien vilaines affaires. Une dingue. Mais une dingue compétente qui arbore ici un inquiétant sourire. Un peu comme si elle avait attendu ce moment depuis sa naissance.  

 

Echo City l'été - il y fait soit chaud et humide, soit chaud et sec. Cette année, les canalisations d'eau froide crachent un filet d'eau presque bouillante, un quart des installations électriques claquera avant la fin août et les seniors se gardent bien de mettre le nez dehors.  

Tous sauf Louis Lamort toujours chaudement vêtu de noir (une folie par les temps qui courent) qui se dirige d'un pas trainant vers le métro. Là, il manque de se faire agresser par deux apprentis-gangsta. Le premier fait une attaque cardiaque au moment où il sort son cran-d'arrêt, le second est victime d'une insolation qui l'assomme. Louis se penche vers eux et les déleste de leur petite monnaie. En regardant le jeune cadavre il murmure avec un petit sourire :  

"- Celui-là, c'était cadeau de la maison."  

Le métro est quasiment vide et le voyage rapide vers le "Quartier Soleil", base de la criminalité équatoriale en ville.  

 

Revenu à la surface, il n'a aucun problème pour repérer sa prochaine cible. Il sort le parchemin qu'il destine à Roland Labarthe (Malcom Stewart), terrifiant tueur en série vaudou et star internationale du rap et du trafic de prostitués mineurs. Un personnage complexe pense Louis. Il range son document et se dirige vers la plus grande maison du coin décorée du pire apparat bling-bling et autour de laquelle sont garées de nombreuses grosses cylindrées surveillées par des gardes à la dégaine imparable en armes et lunettes noires. Une "zone de non-droit" comme on dit. Louis n'est pas d'accord : il y a une règle ici. Mais pas celle de la cité.  

Il pense qu'il n'aura pas à sonner pour se faire introduire auprès du maître des lieux. Le massacre de la cargaison de coke de ce matin, c'était pour lui.  

Roland aura sa liste comme les autres. Et relèvera les compteurs dans quinze jours.  

 

Titre de fin : Snoop Dogg, Nate Dog and Dr. Dre - The Next Episode  

(Script original)  

 

*****  

 

Juste avant son formidable come-back dans la production, Dany Tremblay a réalisé pour MMP son film le plus terrifiant.

Scénario : (1 commentaire)
une série A policier (Horreur) de Dany Tremblay

Andrew Barton

Jewel Mirren

Ronald Torkildsen

Yaelle Eno
Avec la participation exceptionnelle de Manfred Ribic, Malcom Stewart
Musique par Scott Fiedel
Sorti le 19 août 2017 (Semaine 659)
Entrées : 19 860 023
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