Les cris emplissent les rues, la musique, la fête...  

En ce 6 janvier, c'est le début du carnaval...  

Et ce sera comme ça jusqu'au Mardi Gras...  

Pourtant ces rires, ces chants, ces cris de joie si proches et pourtant si loins désespèrent encore plus Marie, attachée sur une table crasseuse et encore poisseuse de sang, uniquement éclairée par les bougies de l'autel "vaudou" la surplombant...  

Une lanière de cuir lui obstrue la bouche, l'empechant d'appeler à l'aide et de toutes façons, qui pourrait entendre quoi que ce soit avec la fête qui bat son plein? Puis elle voit l'homme se pencher vers elle, son regard de fou, son couteau sacrificiel et se débat mais rien n'y fait! A ce moment résonne dans la rue une musique extremement joyeuse: Les chars fleuris passent, les orchestres et la foule de fétards passent dans la rue sans se douter que dans l'une des maisons fermée, à quelques mètres d'eux, une jeune femme venait d'être assassinée...  

-18 janvier 1974- La Cadillac roule dans cette petite rue du "Vieux Carré" de la Nouvelle-Orléans, écrasant les reliques du carnaval de la veille, les confétis et les "colliers" laissés là tel des restes sur un champ de bataille...  

A cette heure si "matinale", il n'y a presque personne dans les rues si ce n'est quelques personnes retournant à leur hotel se reposer un peu avant de remettre ça ce soir...  

Lafayette Brown (Mark Bancou) regarde les maisons du vieux quartier: Tout ça lui rappelle des choses...  

Certaines agréables, d'autres moins...  

Finalement il gare sa Cadillac devant la maison de style coloniale délabrée de Ophelia Gautreaux (Lacey de La Colonie). Il frappe à la porte, attend et finalement, une voix de femme lui demande ce qu'il veut...  

Pour toute réponse, il lui répond:  

-"C'est le Marquis!"  

Depuis son enfance, il traine ce surnom, ses parents ayant cru bon lui donner comme prénom le nom de ce marquis Français, héros de la guerre d'indépendance...  

La porte s'ouvre immédiatement et Ophelia, en larmes, se jette dans les bras de son "petit" frère...  

Autour d'un café, ils discutent de tout et de rien, mal à l'aise d'aborder la raison de cette visite, du mariage raté d'Ophélia à la vie de Lafayette à New-York même si l'un comme l'autre n'ont pas vraiment envie d'aborder les "détails", sachant très bien que le vie que mêne Lafayette là-bas est loin d'être très "reluisante"...  

Et même s'ils ne se sont pas vu depuis presque sept ans, ils n'ont pas grand chose à se dire...  

Souhaitant pourtant "savoir", Lafayette lui demande ce qui c'est passé pour Marie...  

Ophelia ne peut retenir ses larmes: Sa fille a été retrouvée il y a douze jours dans le Mississippi...  

Au bord de la crise de nerfs, elle lui explique que depuis son divorce, Marie était mal et les relations mere/fille étaient difficiles...  

Et puis elle a commencé à sortir, à rentrer quand elle en avait envie...  

Et un soir elle n'est pas rentrée du tout...  

Elle a cru mourir lorsque les flics lui ont fait "reconnaitre" le corps...  

C'était bien sa fille, sa chère Marie...  

-"Que lui est-il arrivée?"  

Le regard térrifié et à voix basse, Ophelia lui répond:  

-"Vaudou!"  

Voyant l'air dubitatif de son frère, la jeune femme continue pourtant:  

-"Elle a été tuée lors d'une cérémonie, un sacrifice comme les flics ont dit..."  

Son frère se dit que les choses changent pas vraiment par ici si même les flics parlent de "Vaudou"...  

-"Je regrette de ne pas avoir pu venir pour l'enterrement..."  

Mais Ophelia ne lui répond pas, toujours à son explication:  

-"Depuis plusieurs filles ont été retrouvées, assasinées de la même manière sans que la police n'ait le moindre indice..."  

Regardant son frère dans les yeux, elle lui dit:  

-"C'est pour ça que je t'ai demandé de venir: Je sais que toi, tu connais tout le monde ici, si quelqu'un sait quelque chose, il ne le dira pas à des flics, surtout "blancs" mais à toi oui..."  

Lafayette entend bien la pointe de mépris le concernant dans les paroles de sa soeur mais ne relève pas...  

Il a fait des choses dont il n'est pas fier...  

Et continue d'en faire mais loin d'ici, en espérant que les gens d'ici, n'en sachent rien...  

Il veut parler au flic qui mène cette affaire, essayer de lui mettre la "pression" pour obtenir des infos, qui lui permettront de commencer à chercher dans les rues après...  

Avant de quitter la maison de sa soeur, il lui demande qui est le flic chargé de l'enquete:  

-"Tu le connais bien: C'est John Louviere..."  

Pour Lafayette, cela va assurement compliquer les choses...  

Dans ce commissairiat à l'odeur écoeurante de vomi, dû en grande partie à des fétards de cette nuit "ramassés" par la police, Lafayette cherche du regard ce salaud de Louviere (Alec Lederman): Son surnom quand il était jeune c'était "Negger Hunter"...  

Avec ses potes, il choppait des noirs, toujours plus jeunes et moins forts que lui pour les passer à tabac...  

Et Lafayette avait eu droit à ce "traitement" spécial et en gardait une rancune vivace...  

Qu'il soit devenu flic ne l'étonne pas...  

Louviere sort d'un bureau et repère immédiatement ce "negre" dans le commissariat et le reconnait...  

-"Ce ne serait pas ce bon vieux Marquis?"  

Conduit dans le bureau, Lafayette et Louviere se font face, de chaque coté de la table. Comprenant parfaitement pourquoi le "Marquis" est là, le flic lui dit que l'enquète avance lentement et avec ces multiples meurtres, ça complique les choses...  

Ils vont trouver mais faudra du temps...  

Sachant que les 12 victimes sont à majorité noires, Lafayette a une théorie qu'il expose:  

-"Si c'était uniquement des filles "blanches", les types comme toi seraient plus motivés pour trouver ce tueur!"  

Louviere ricane:  

-"Vous avez que ça à la bouche, vous autres les nègres! Mais je vais être sympa et te dire une chose: Cette putain d'affaire de meurtres rituels, ce "Vaudou" et toutes ces conneries, je commence à en avoir ma claque! C'est des trucs de "négros" et je vais y mettre un terme pour la sécurité et la tranquillité des citoyens de cette ville...  

Alors vient pas me faire chier avec tes revendications de merde ou avec ta nièce!"  

Lafayette n'y tient plus, attrape Louviere par le col et a envie de lui fracasser le crâne contre le bureau mais y renonce...  

-"Je vais te laisser partir, pour cette fois... Pour ta "race", c'est normal d'avoir un comportement de singe..."  

Alors qu'il s'apprete à quitter le bureau, Louviere lance à Lafayette:  

-"Tu te souviens de Karen? Je lui dirais que je t'ai vu..."  

Voyant l'incompréhension de la part du "Marquis", Louviere rajoute:  

-"C'est ma femme... Tu ne le savais pas?"  

Lafayette quitte la pièce, la gorge nouée: Karen (Iris Easdale), une fille qu'il a aimée et aime toujours...  

Elle ne se souciait pas de la "couleur" et ils sont sortis ensemble à une époque...  

C'est d'ailleurs pour ça que Louviere et ses potes avaient passé Lafayette à tabac, pour lui faire comprendre qu'un type comme lui n'avait rien à faire avec une fille comme Karen...  

Mais tout ça c'est du passé: S'il est venu là, c'est pour essayer de retrouver l'assassin de sa nièce, l'homme ou la femme qui fait des sacrifices "vaudou"...  

Mais surtout, une chose trouble le "Marquis": Pourquoi ces meurtres? Il doit bien y avoir un raison à ça, surtout qu'ils auraient commencés le premier jour du carnaval...  

Il comprend qu'il va devoir faire vite: Le Mardi Gras est dans quelques jours et avec lui, se finit le carnaval...  

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Polar sombre proche du film noir, "Vaudou" est le premier film du genre pour la réalisatrice Alessandra Gira. Le rôle principal est tenu par Mark Bancou et à ses cotés on retrouve Alec Lederman, Iris Easdale et Lacey de La Colonie! La musique, aux sonorités festives et surtout "Cajun", est l'oeuvre de Luke Goodwin. Enquete compliquée aux multiples "tiroirs", "Vaudou" est un polar envoutant et violent d'où aucun personnages ne sortira vraiment indemne...